La vie derrière le message [1]
2 Corinthiens 4:7-18
Douglas F. KELLY*
Dans le texte de Paul, on discerne un ensemble de trois contrastes étranges, inattendus, que
l’on trouve réunis dans l’exercice d’un ministère chrétien fructueux.
Dans un premier article, nous avons considéré comment le message de l’Evangile, expression de « la gloire de Dieu sur la face de Jésus », resplendit sur notre monde avec une puissance transformatrice. C’est cette gloire qui transfigure la vie humaine. C’est pourquoi notre vie tout entière et notre ministère doivent être préoccupés d’annoncer au monde cette puissance glorieuse.
Dans un second, nous avons essayé de décrire la mécanique de la prédication séquentielle, considérée comme le meilleur moyen de proclamer le projet de Dieu de façon aussi complète que possible, à savoir que la gloire du Christ rayonne sur les hommes et les femmes qui le reconnaissent.
Les développements qui vont suivre seront consacrés à la vie personnelle du ministre de la Parole, sa vie derrière le message.
Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette puissance supérieure soit attribuée à Dieu, et non pas à nous. Nous sommes pressés de toute manière, mais non écrasés; désemparés, mais non pas désespérés; persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non perdus; nous portons toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus se manifeste dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus se manifeste aussi dans notre chair mortelle.
Ainsi la mort agit en nous, mais la vie en vous. Et comme nous avons le même esprit de foi, selon ce qui est écrit: « J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé! » nous aussi nous croyons, et c’est aussi pourquoi nous parlons, sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus et nous fera paraître avec vous en sa présence. Car tout cela arrive à cause de vous, afin que la grâce, en se multipliant, fasse abonder, à la gloire de Dieu, les actions de grâces d’un plus grand nombre.
C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même lorsque notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car un moment de légère affliction produit pour nous au-delà de toute mesure un poids éternel de gloire. Aussi nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont momentanées, et les invisibles sont éternelles.
La signification de ce passage de l’Ecriture est bien illustrée par l’histoire de Gédéon et du peuple d’Israël opprimé par la puissance militaire et païenne des Madianites[2]. On se rappelle comment Gédéon et sa petite troupe de trois cents hommes ont grimpé en secret, la nuit, sur les collines qui entouraient le vaste camp de l’armée de Madian.
(Gédéon) divisa en trois colonnes les trois cents hommes et leur remit à tous des cors et des cruches vides, avec des torches dans les cruches. Il leur dit: Vous me regarderez et vous ferez comme moi. Dès que j’arriverai aux abords du camp, vous ferez ce que je ferai; et quand je sonnerai du cor, moi et tous ceux qui seront avec moi, vous sonnerez aussi du cor tout autour du camp et vous direz: Pour l’Eternel et pour Gédéon!
Gédéon et les cent hommes qui étaient avec lui arrivèrent aux abords du camp au commencement de la veille du milieu, comme on venait de relever les gardes. Ils sonnèrent du cor et brisèrent les cruches qu’ils avaient à la main.
Les trois colonnes sonnèrent du cor et brisèrent les cruches; ils saisirent de la main gauche les torches, et de la main droite les cors pour en sonner et ils s’écrièrent: Epée pour l’Eternel et pour Gédéon![3]
Le commentateur puritain Matthieu Henry a supposé que saint Paul avait ce récit à l’esprit quand il a écrit : « Nous portons ce trésor dans des vases de terre. » (v. 7) Peut-être. M. Henry compare notre corps, notre personne à ces vases de terre qu’il faut briser pour que notre ministère puisse faire resplendir la lumière au-dehors, tout comme les cruches de Gédéon. C’est là une bonne illustration de la raison pour laquelle Dieu nous demande, à nous qui sommes dans le ministère de la Parole, d’être brisés pour que la lumière éclate dans notre prédication et dans notre vie, cette lumière qui fait resplendir la connaissance de la gloire du Seigneur sur la face de Jésus-Christ.
Dans le texte de Paul, on discerne un ensemble de trois contrastes étranges, inattendus, que l’on trouve réunis dans l’exercice d’un ministère chrétien fructueux.
i) Le premier contraste est établi entre « trésor » céleste et « vase de terre ». Voyons d’abord le « trésor » céleste:
Car Dieu, qui a dit: La lumière brillera au sein des ténèbres! a brillé dans nos coeurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. (v. 6)
C’est là manifestement une référence au verset 3 du premier chapitre de la Genèse: « Dieu dit: Que la lumière soit! » Mais avec une différence; dans le texte de Paul, Jésus-Christ est la lumière. « Je suis la lumière du monde »: non seulement il rayonne en nous, mais il demeure en nous. Il est une lumière qui persiste et non une lueur qui passe; il est une lumière qui va luire dans le Fils de Dieu et nous faire passer des ténèbres à son admirable lumière. Il « nous transporte dans le royaume de la lumière », lorsque cette flamme de la résurrection brille en nous.
L’énergie qui nous transcende, c’est l’énergie par excellence; elle a une autre source que le charbon, le pétrole, l’eau ou l’électricité. Elle vient du trône de Dieu lui-même. C’est la même lumière qui remplit le coeur du Dieu trinitaire et qui unit les personnes de la Trinité. C’est une bénédiction ineffable, c’est l’amour, la joie, la paix et la grâce. La même lumière qui illumine le coeur de Dieu va luire en nous ici-bas, en s’introduisant dans ces vases de terre que sont nos corps et nos personnes créés à partir de la poussière.
On peut s’étonner, et même plus, qu’un trésor, trésor céleste comme la lumière de Dieu, comme la lumière qui resplendit sur le visage du Christ ressuscité, vienne habiter en vous et en moi. Quel contraste, en effet, entre cette splendeur divine et nos personnes, ces vases de terre et de poussière que sont nos natures humaines entachées par la Chute!
Même si le croyant a été renouvelé par sa régénération, sa nature d’homme n’en demeure pas moins imparfaite: elle est toujours sujette aux maux et aux peines d’ici-bas et la mort guette les corps physiques. Pourtant l’étincelante lumière de Jésus ressuscité daigne venir dans ces vases de terre et s’installer en nous: « Christ est en vous, l’espérance de la gloire », dit Paul dans l’épître aux Colossiens[4]. Dieu vient vraiment dans notre personne humaine pour y habiter.
Telle est l’essence d’un christianisme fidèle. Elle ne se trouve ni dans les courants du modernisme et du libéralisme ou dans les autres grandes religions humaines. Car l’essence du christianisme évangélique, c’est que Dieu vient habiter dans notre personne humaine. Quel contraste étrange! Pourtant il est impossible à celui qui est passé par cette expérience de ne pas en parler. Sa vie va se fonder sur cette réalité: la lumière de Dieu habite en lui. Il va le proclamer partout, et se donner à cette proclamation quoi qu’il en coûte, parce que la gloire qui s’en dégage est plus forte que tout ce que le monde peut offrir.
ii) Le second contraste, absurde et incroyable, en particulier pour la mentalité d’aujourd’hui, c’est que « la vie jaillit quand nous mourons ». Quand nous souffrons mille morts dans notre ministère, la vie de Dieu jaillit comme une source. Considérons les images du verset 10: « Nous sommes pressés de toutes manières… dans la détresse…, persécutés…, abandonnés… » Tous ces mots disent combien le ministère de saint Paul a été pénible. On pense aux difficultés qu’il a rencontrées avec l’Eglise de Corinthe, à sa peine, à ses efforts, aux contrariétés qu’il a éprouvées, à tout le fardeau émotionnel qui a été le sien pour « porter dans son corps la mort du Seigneur Jésus-Christ. »
Paul exprime bien le coût très lourd du ministère puisqu’il entraîne mille morts: des emplois du temps quotidiens et hebdomadaires chargés à la limite de la résistance humaine; les critiques ou l’incompréhension, ou toute autre souffrance que les membres de l’Eglise peuvent faire endurer aux ministres de l’Evangile. Il est clair que se consacrer à l’Evangile revient à accepter de faire beaucoup de sacrifices et à supporter de nombreux renoncements.
Et voilà que notre faiblesse et notre acceptation de porter la croix du Christ, de nous préparer à être vulnérables pour lui, d’être dédaignés et parfois maltraités pour lui deviennent des passages par lesquels le Christ Jésus peut se manifester dans la ville où nous habitons, dans notre paroisse. Alors que le prédicateur connaît les morts à lui-même qu’appelle son ministère, la vie surgit avec vigueur dans celle des chrétiens: « Ainsi la mort agit en nous et la vie agit en vous », nous dit Paul.
Comment cette vie jaillissante se manifeste-t-elle? Le vase a été brisé, il a éclaté en morceaux et la lumière de la vie en sort avec éclat. Voici ce qu’a écrit James Denney, un professeur écossais du début du siècle, un de mes favoris parmi les commentateurs séquentiels de l’Ecriture, dans son commentaire de la seconde épître aux Corinthiens:
La souffrance n’est pas un accident pour le chrétien. C’est un ordre divin et une occasion divine. User sa vie au service de Jésus-Christ, c’est ouvrir sa vie toute grande à la vie de Jésus. C’est recevoir un témoignage de sa résurrection à travers tous les soulagements, les renouvellements et les délivrances qu’apporte la vie en Jésus. Et c’est peut-être seulement en acceptant d’accomplir le service du Christ avec tous les tourments qu’il implique que ce témoignage peut nous être révélé. A l’inverse, la vie de Jésus en gloire sur son trône peut devenir d’autant plus insaisissable et irréelle que nous nous refusons de porter sa mort dans nos corps.
Autrement dit, il y a un prix à payer, un « ticket d’entrée », pour que notre vie devienne comme une porte par laquelle Jésus entre et nous fait bénéficier de la grâce qu’il nous a acquise par sa résurrection. Si nous reculons et refusons de payer ce prix pour conserver notre confort et notre univers protégé, il ne peut pas entrer et notre message va perdre toute réalité; nous allons devenir des serviteurs cyniques et sarcastiques. C’est là une des choses les plus tristes que j’ai pu voir dans mon ministère. Je ne cherche pas à juger mon prochain, car je commets assez de péchés dont j’ai à me repentir; je me demande simplement si un pasteur n’est pas devenu cynique et sarcastique parce qu’il a refusé de payer le prix de la mort à soi-même, fermant ainsi la porte par laquelle Jésus aurait pu entrer en lui.
En quoi consiste cette vie dont la splendeur est liée au brisement de notre moi humain? Cette vie vient d’un autre monde que le nôtre et ne dépend pas de nous, Dieu en soit loué! C’est la vie que Jésus vit maintenant dans sa gloire, à la droite de Dieu le Père, une vie qui passe par notre brisement. Cette vie se manifeste par le ministère d’un coeur qui bat à l’unisson avec Jésus-Christ et qui aspire à la découverte des trésors de Dieu. Cette belle lumière vient d’un autre monde où le lion glorieux et conquérant de la tribu de Juda, l’agneau immolé, est maintenant élevé et assis sur un trône, toute la splendeur, la grâce, le prodige, l’amour et la puissance, toute l’éblouissante clarté des attributs de Dieu émanant de sa présence même.
C’est la vie du Ressuscité que le ciel adore et loue. C’est cette vie même qui descend maintenant pour se manifester avec éclat à travers les vases brisés de nos ministères en ce monde. C’est la vraie et splendide vie de Christ et non pas ma vie, non pas mon expérience, non pas mon pouvoir ou mon énergie, mais la vie telle que Jean en a eu la vision et qu’il nous révèle au chapitre 5 de l’Apocalypse (vv. 8-14). Il voit l’agneau sur son trône et se prosterne à ses pieds comme s’il était terrassé. C’est cette lumière toute-puissante, transformatrice qui secoue les montagnes et les plaines, ce trésor du ciel qui descend sur la terre au travers du ministère de ceux qui se sont donnés sans réserve à l’accomplissement de toute l’Ecriture.
S’il faut que le vase soit brisé pour qu’éclose cette lumière de vie, il ne convient pas pour autant d’essayer de casser son propre vase. D’autres vont s’en charger. Soyez donc aussi prudents que possible, appliquez-vous avec toute votre intelligence et tout votre bon sens à éviter les conflits inutiles. Votre vase sera brisé un jour ou l’autre! La vie chrétienne et le ministère chrétien doivent, en effet, être continuellement soumis à Dieu afin d’être courbés, brisés et… refaits. Nous qui prêchons la soumission à Dieu, les sacrifices à consentir pour son service, nous aurons mille occasions de mettre, nous-mêmes, en application nos paroles.
Le prix d’un ministère authentique est le don de nos horaires, de notre vie, de nos pensées, de notre personnalité, de notre vie familiale, de nos relations sociales, de notre temps; en bref, tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons doivent être soumis au Christ. Une vie soumise à Dieu sera fructueuse.
Voici ce que C. S. Lewis[5] dit à propos du chrétien en général, ce qui correspond également à un ministère fidèle et fécond de la Parole de Dieu:
Aimer, c’est être vulnérable. Qui que vous aimiez, votre coeur sera certainement déchiré et probablement brisé. Si vous voulez être sûr de conserver votre coeur intact, ne le donnez à personne, pas même à un animal. Emballez-le soigneusement dans des hobbies et des petits luxes. Evitez-lui toute attache. Enfermez-le en sécurité dans le cercueil de votre égoïsme; on y est tellement en sécurité! Pas de lumière, pas de mouvements, pas d’air. Là, au moins, votre coeur ne court pas le risque d’être brisé! Il deviendra même incassable, irrécupérable. Le choix est entre la tragédie – ou au moins le risque de tragédie – et la damnation. Le seul endroit, en dehors du ciel, où l’on est à l’abri des dangers et des perturbations que suscite l’amour, c’est l’enfer. Aussi nous approcherons-nous de Dieu, non pas en essayant d’éviter les souffrances inhérentes à toute forme d’amour, mais en acceptant ses tourments, en les offrant en retour à Dieu, après avoir jeté bas toute armure protectrice. Puisque nos coeurs doivent être brisés et puisque c’est Dieu qui choisit comment ils le seront, que sa volonté se réalise en nous!
Cependant, il ne faut pas exagérer le prix de la mort à nous-mêmes qui nous est demandée pour être des témoins, des relais fidèles de la lumière de Jésus-Christ. Il est merveilleux de voir, face à cette sorte de mort qui travaille en nous, la vie débordante qui surgit, au même moment, chez un autre. Tout se passe comme si nous étions un conducteur électrique, qui laisse passer le courant. C’est ainsi que s’accomplit l’oeuvre de Dieu, que des hommes et des femmes sont touchés et que le monde peut être changé.
Ce n’est pas trop nous demander. Car le Maître est venu, il a suivi le chemin qui mène à la croix, il a souffert un long calvaire. Mais après s’être détourné une unique fois des souffrances de son Fils sur la croix, Dieu notre Père ne se détournera pas de ses fils adoptifs à l’heure de l’angoisse et de l’épreuve. Le Fils sera tout près de nous. Le Saint-Esprit sera à nos côtés. Dans les moments de solitude la plus aiguë comme dans la plus sombre nuit du ministère de pasteur, le Bon Berger est le compagnon le plus proche, alors que le Fils est resté seul, livré à lui-même sur la croix. Lorsque j’étais à Lyon, nous chantions, dans le temps de la Passion, le cantique suivant:
Les paroles de ce magnifique choral expriment mieux que tout long discours combien il nous est impossible de refuser de passer par les morts à nous-mêmes que demande notre ministère du Christ, alors que le Fils de Dieu, devenu homme, n’a pas reculé devant la mort de la croix.
iii) Le troisième contraste s’établit entre les tourments du temps présent et la gloire éternelle. Paul a résolu de souffrir toutes ces morts éphémères parce qu’il a reçu la grâce et que Dieu lui est apparu pour illuminer sa vie et y faire abonder sa grâce et sa lumière. Ce que Dieu a fait pour Paul, il le fera pour nous, tous les jours de notre ministère.
Une autre raison pour Paul de supporter ses souffrances passagères est indiquée au verset 26: « Nous ne perdons pas courage » à cause de ce vers quoi se tourne notre regard. Si nous le faisons aussi, il en sera de même pour nous. Si, en revanche, nous recherchons plutôt l’approbation de ceux qui nous entourent, et que plusieurs nous critiquent, nous sommes mal partis; il pourrait bien nous arriver de perdre pied, d’abandonner et de commencer à refuser les marques de la mort du Christ, pourtant essentielles pour que notre ministère devienne fructueux.
En regardant dans la bonne direction, vers l’invisible, vers Dieu, on devient capables de se soumettre à l’amour de Dieu en Christ, de se lancer dans un service de tous les instants et d’en accepter les contraintes constantes jusque dans notre vie personnelle.
D’un côté, il y a des vicissitudes, des souffrances temporaires, mais de l’autre, ensuite, il y aura la gloire de la vie éternelle. C’est pourquoi Paul ne s’attarde pas longtemps sur ses problèmes d’un instant (bien qu’il en ait une pleine conscience et qu’il s’en occupe avec soin), et il regarde quelque chose de beaucoup plus important: la gloire éternelle. Elle est déjà descendue en lui, il en connaît la réalité et elle ne l’a certainement ni brûlé ni consumé; elle sera plus merveilleuse encore dans la vie éternelle: ce que Paul attend.
Quelques mots, en terminant, sur l’Ecossais John Knox, qui, à la fin de sa vie, en 1572, à l’âge de 58 ans, ressemblait à un vieillard de 80 ans à cause de tout ce qu’il avait souffert: les galères en France, un travail constant de jour et de nuit, la participation à des controverses, etc. « L’homme extérieur » s’était dégradé fortement, comme avaient pu le constater, quelques jours avant sa mort, le Conseil municipal et les anciens de l’Eglise venus lui rendre une dernière visite. Pourtant, la veille de sa mort, tôt le matin, un des anciens de l’Eglise revint voir Knox. Il fut très surpris de constater que, dans ce corps tellement épuisé par la maladie, subsistait l’âme d’un jeune homme, tant étaient fraîches ses émotions et sa spiritualité. Knox lui dit:
J’étais au paradis cette nuit et j’ai prié pour l’Eglise d’Ecosse. Dieu m’a dit qu’elle allait traverser une période d’épreuves, mais il a promis que le ministère de cette Eglise demeurerait fidèle, et qu’elle sortirait victorieuse de toutes les souffrances et de tout le sang versé. J’ai été au paradis. J’ai vu le Seigneur et, maintenant, je suis prêt à quitter l’Eglise d’Ecosse. Oui, maintenant, je peux m’en aller.
Ainsi, alors que son être extérieur dépérissait, John Knox a passé par un profond renouvellement intérieur; il regardait dans la bonne direction. Qu’il en soit de même pour nous – dans notre vie et dans notre prédication -, maintenons le cap, ne nous attardons pas sur les problèmes du temps, sur les occasions que nous offre le siècle, mais veillons, portons nos regards sur les réalités invisibles, celles qui sont éternelles!
* Le Dr Douglas F. Kelly est professeur au Reformed Theological Seminary de Jackson, Mississippi, Etats-Unis.
[1] Ce texte est celui de la troisième conférence donnée par D. F. Kelly lors de la Pastorale de Dijon 1987. Les deux premiers sont parus respectivement dans les numéros 98:2 et 98:3 de la Revue.
[2] Jg 7:13-21.
[3] Jg 7:16-19.
[4] 1:27.
[5] C. S. Lewis, The Four Loves (Londres: Collins, 1977).