Liminaire
25 ANS, 50 ANS…
Une revue, une faculté de théologie, un projet…
Le présent numéro est un numéro spécial. Il célèbre, à la fois, les cinquante ans de La Revue réformée – fondée en 1950 par le pasteur Pierre-Charles Marcel, qui en a assuré la publication pendant une trentaine d’années – et les vingt-cinq ans de la Faculté libre de théologie réformée d’Aix-en-Provence. Ce double anniversaire est une occasion de se réjouir en pensant au témoignage rendu à l’Evangile et à la foi réformée selon la Parole de Dieu.
Bien des à-coups et des luttes exigeant une persévérante ténacité et beaucoup de sagesse ont émaillé ces années! Aussi est-ce avec une grande reconnaissance envers Dieu que nous fêterons ce double anniversaire.
Lorsque la Faculté libre de théologie réformée a ouvert ses portes, contre vents et marées, en 1974, elle a pris en charge, pendant quelque temps la revue de théologie que la Faculté libre de théologie protestante avait créée en 1939: Etudes évangéliques. A la lecture des numéros de cette revue, intitulée d’abord Revue d’études et action évangéliques, on est impressionné par la qualité des articles signés par Jean Cruvellier, André Lamorte, Maurice Longeiret, Georges Serr, Jean Vercier, Pierre Verseils… sans oublier des Néerlandais comme H. Matter, G. Meulemann et C. A. van Peursen…
Aix, ancien modèle, Aix, nouveau modèle, c’est le même combat dans des situations et des contextes ecclésiastiques différents. C’est le refus du « pluralisme » théologique et des multiples visages de Jésus. C’est le témoignage rendu au Christ vivant que présente la Bible, Parole de Dieu, Révélation de Dieu en langages d’hommes.
C’est en 1980 que La Revue réformée est devenue la revue de la Faculté d’Aix, Pierre Marcel m’ayant demandé d’en assurer désormais la rédaction. La charge que représentait cette tâche, ajoutée au fait que je ne suis qu’un Francophone d’adoption, constituait, à mes yeux, une vraie folie. Pourtant, avec les encouragements et l’aide des autres professeurs, le « passage de la rédaction » a eu lieu entre les numéros 123 et 124, et nous en sommes, aujourd’hui, au numéro 205! Depuis 1980, des milliers de pages ont été publiées et, depuis trois ans, approximativement 450 chaque année. Une modification du format a été opérée en 1996, innovation bien accueillie.
La longévité de la revue est, sans doute, la raison de la petite rubrique que nous avons été invité à écrire dans l’Encyclopédie du protestantisme (1996).
La Revue réformée1, dont le tirage actuel est de 1250 exemplaires, est financièrement autonome et n’a pas eu à demander de subvention à la Faculté. Elle poursuit sa route grâce à ses abonnés – de France, de Suisse et de plusieurs autres pays –, dont certains le sont depuis de nombreuses années. Elle doit aussi beaucoup – faut-il le préciser? – à tous les signataires des articles, à la teneur substantielle et variée, qui ont été publiés au fil des années.
Avant de terminer ces quelques lignes, je me dois de saluer la mémoire de Pierre Marcel qui, avec Pierre Courthial, le premier Doyen de la Faculté de théologie réformée d’Aix, a repris le flambeau allumé, dans les années 30, par Auguste Lecerf2, leur professeur. Notre projet est de poursuivre, modestement, leur œuvre dont l’opportunité et l’utilité, cinquante ans après, sont toujours aussi grandes.
Ce numéro de la revue pourra sembler quelque peu hétéroclite. Il comporte quelques articles des « pères fondateurs » de l’actuelle Faculté d’Aix: Jean Brun, Pierre Courthial, Peter Jones, etc., ainsi que des textes de professeurs qui y ont enseigné, comme Alain-Georges Martin et William Edgar, ou y enseignent depuis un nombre, plus ou moins grand, d’années.
Tous ces articles constituent une heureuse contribution – expression calviniste de la foi biblique – à la réflexion théologique de notre temps. Nous espérons que leur lecture sera l’occasion d’un enrichissement et d’un encouragement pour beaucoup, en particulier pour les pasteurs et les responsables de communauté.
Paul Wells
éditeur