Amour et justice de Dieu : Le fondement du salut du monde

Amour et justice de Dieu : Le fondement du salut du monde

Gert Kwakkel1

Introduction

« Dieu est amour. »2 L’apôtre Jean l’affirme deux fois dans sa première épître (1Jn 4.8, 16). Il en fournit également la preuve : « Voici comment l’amour de Dieu a été manifesté envers nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui. » (1Jn 4.9) Son Fils unique est le bien le plus précieux dont Dieu dispose. C’est justement ce Fils qu’il a livré à la mort afin de nous donner la vie, au moyen du pardon de nos péchés.

Dieu est amour et son amour est un amour qui pardonne. Dieu l’a proclamé lui-même à Moïse, sur le mont Sinaï : l’Éternel est le Dieu « qui conserve son amour jusqu’à mille générations, qui pardonne l’iniquité, la rébellion et le péché » (Ex 34.7, version Louis Segond 1910). La nature de l’amour de Dieu correspond à ce que l’apôtre Paul écrit au sujet de l’amour en tant que tel, en 1 Corinthiens 13.5 : l’amour « ne tient pas compte du mal » (Bible de Jérusalem).

Il semble qu’il ne soit pas difficile de servir, glorifier et aimer un tel Dieu plein d’amour ! Toutefois, selon la Bible, l’Éternel est aussi un « Dieu de la justice ». Dans les traductions françaises, on trouve cette expression en Malachie 2.17 (voir, p. ex., la version Louis Segond 1910)3. Dans ce verset, des juifs déçus posent la question : « Où est le Dieu de la justice ? » Bien que le prophète désapprouve cette question critique, il est évident que l’appellation en soi est utilisée à juste titre. Rien dans la Bible ne contredit l’idée que notre Dieu soit aussi un Dieu de justice.

Ce Dieu de la justice, pouvons-nous l’aimer autant que le Dieu de l’amour ? D’une part, la justice est évidemment une bonne chose. S’il n’y a pas de justice dans la société, le chaos, l’anarchie et la méchanceté ont les coudées franches. Sans la justice le monde devient un lieu inhabitable. Mais, d’autre part, la justice de Dieu semble aussi être quelque chose de redoutable et d’effrayant, puisque Dieu use de sa justice pour punir notre péché.

Cette notion d’un Dieu qui juge et venge l’iniquité joue un rôle important dans les confessions de foi de la Réforme. Nous pouvons en trouver un exemple dans l’article 12 de la Confession de La Rochelle. Selon cet article, Dieu fait briller les richesses de sa miséricorde dans ceux qu’il a élus dans le Seigneur Jésus-Christ (c.-à-d. les croyants). Pour ce qui est des autres, des non-élus, l’article dit que Dieu les laisse dans la corruption et la condamnation où tous les hommes sont plongés, et qu’il fait ceci « pour démontrer en eux sa justice ». Il s’ensuit que Dieu manifeste sa miséricorde par la délivrance des croyants, tandis qu’il montre sa justice en ce qu’il laisse les autres hommes pécheurs dans la condamnation4. De plus, la fin de cette condamnation est particulièrement sévère puisque ces hommes seront livrés à la punition éternelle, dans l’enfer (cf., p. ex., Catéchisme de Heidelberg, réponse 11 : la justice de Dieu « exige que le péché commis contre sa souveraine majesté soit puni […] du châtiment le plus fort, c’est-à-dire du châtiment éternel »).

Si tel est l’effet de la justice de Dieu, comment peut-elle aller ensemble avec son amour ? Comment ces deux attitudes peuvent-elles être conciliées ? N’est-il pas inconcevable que le Dieu qui est amour puisse livrer des êtres humains à l’enfer ? Voilà une question que l’auteur américain Rob Bell se pose dans son livre Love Wins (l’amour l’emporte)5. Pour lui, elle représente une raison importante pour contester la réalité de l’enfer comme une peine éternelle à laquelle Dieu soumettra beaucoup de gens après la résurrection des morts et à laquelle ils ne pourront jamais échapper. Il ne peut pas s’imaginer que le Dieu d’amour puisse faire de telles choses6.

Le problème qui s’impose à nous est très clair maintenant : comment définir le rapport entre l’amour et la justice de Dieu ? Comment ces deux notions peuvent-elles être conciliées ?

I. Une justice bienfaisante

Ci-dessus, nous avons fait référence à quelques passages des confessions de la Réforme évoquant l’idée que Dieu montre sa justice en punissant le péché. Or, si on lit la Bible, notamment dans l’Ancien Testament, force est de constater que la justice de Dieu est présentée surtout comme quelque chose qui fait du bien aux hommes et dont ils se réjouissent. En voici quelques exemples :

  • Aux versets 5-8 du Psaume 85, le psalmiste prie Dieu de mettre fin à sa colère et à son indignation contre son peuple. Dans les versets suivants, il se révèle convaincu de ce que Dieu va donner la paix et son salut (v. 9-10). À ce moment-là, « la bienveillance et la fidélité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent, la vérité germe de la terre et la justice se penche (du haut) des cieux » (v. 11-12). Le psalmiste continue en affirmant que l’Éternel donnera le bonheur et une bonne récolte (v. 13). Ensuite, le dernier verset du psaume dit : « La justice marchera devant lui et marquera ses pas sur le chemin. » (V. 14) Dans ce passage, la justice de Dieu est un don caractéristique du temps où Dieu ne s’irrite plus contre son peuple. Elle apparaît comme une des bénédictions données au peuple de Dieu.

  • Il en va de même pour quelques passages d’Ésaïe, comme 46.13 ; 51.5, 6, 8 ; 62.1. Dans tous ces versets, le mot « justice » est utilisé comme synonyme de « salut », salut de Dieu qui mettra fin au sort misérable de son peuple et de Sion, le lieu de son temple.

  • Dans le Psaume 51, David prie Dieu de le purifier de son plus grand péché : l’adultère commis avec Bath-Chéba et l’assassinat de son mari Urie. Au verset 16, il dit : « Ô Dieu, Dieu de mon salut ! délivre-moi du sang versé, et ma langue acclamera ta justice. » On s’attendrait plutôt à ce qu’il dise : « et ma langue acclamera ta miséricorde » ou « et ma langue acclamera ton amour qui pardonne » ! À notre grande surprise, il est évident ici que David considère le pardon de son péché comme étant lié à la justice de Dieu (cf. aussi Ps 143.1-2).

Dans tous les passages cités, le terme « justice » traduit soit le nom hébraïque masculin tsèdèq soit son synonyme féminin tsedaqa. Selon beaucoup de spécialistes, ces deux termes se réfèrent toujours à des actes de Dieu qui sont bienfaisants, salutaires pour les hommes. Autrement dit : ils ne font jamais référence à une justice qui punit ou qui fait souffrir. Gerhard von Rad (1901‑1971 ; professeur d’Ancien Testament à Heidelberg) peut être considéré comme le représentant le plus célèbre de cette théorie. Dans le premier volume de sa Théologie de l’Ancien Testament, il a écrit à propos de la justice donnée par Dieu à Israël : « Cette justice accordée à Israël est toujours un don salutaire. L’idée qu’Israël pourrait être aussi menacé par elle n’est pas envisagée. Une notion de tsedaqa répressive ne peut s’appuyer sur des textes, ce serait une contradictio in adiecto. »7 Par la formule latine contradictio in adiecto, von Rad veut dire que l’idée exprimée par l’adjectif « répressive » va à l’encontre du sens du nom auquel il se rapporte, à savoir tsedaqa. Les deux ne peuvent aller ensemble ; en hébreu, il ne peut être question d’une tsedaqa répressive, une tsedaqa par laquelle Dieu punit son peuple8.

Si ce point de vue est correct et si, en plus, il ne s’applique pas seulement à ces deux mots hébraïques, mais également au concept de la justice dans son intégralité dans l’Ancien Testament, ainsi que dans le Nouveau9, alors le problème de la tension entre l’amour de Dieu et sa justice sera résolu. La justice de Dieu fait du bien, exactement comme son amour. Mais en est-il bien ainsi ?

Certes, dans l’Ancien Testament, la justice de Dieu figure avant tout comme un don bienfaisant. Néanmoins, il n’est pas vrai que cette justice ne puisse avoir que des effets agréables pour tous les gens concernés par elle. Le Psaume 7 est un bon exemple pour l’illustrer. Au dernier verset du psaume (v. 18), le psalmiste (c.-à-d. David) affirme qu’il louera l’Éternel à cause de sa justice (en hébreu : tsèdèq). Des versets précédents on peut conclure que la notion de la justice se réfère à une intervention de Dieu, intervention que David implore afin d’être délivré des ennemis qui le persécutent (voir v. 2-3, 7, 9-10). Évidemment, il s’agit de quelque chose de salutaire pour David. Toutefois, l’intervention divine en faveur de David est conçue comme se réalisant en ce sens que Dieu attaque le méchant ennemi de David (v. 13-14) et le conduit à sa ruine (v. 15-17). En plus, l’intervention est présentée comme un acte de Dieu agissant en qualité de « juste juge » (v. 12 ; ici, « juste » traduit l’adjectif tsaddiq, lequel est étymologiquement lié à tsèdèq et tsedaqa)10.

Nous pouvons conclure que la justice de Dieu est vraiment salutaire. Elle sert à restaurer la paix et le bon ordre dans le monde. Mais cela ne peut se réaliser que si Dieu intervient contre les méchants, pour les arrêter et les punir. Il est évident que pour ces méchants, la justice divine n’est pas forcément quelque chose qui les sauve de tout mal. À moins qu’ils admettent que cette justice fait du bien au monde, ils la considéreront comme gênante et la vivront comme un acte de Dieu qui les fait souffrir.

Après la chute, le monde a besoin non seulement de la justice humaine, mais aussi d’une justice divine qui intervient en vue de la restauration du bon ordre. Comme ce bon ordre fait du bien au monde, la justice va ensemble avec l’amour de Dieu et en découle. Cependant, c’est aussi une justice qui fait souffrir ceux qui s’y opposent. Si les ennemis du bon ordre du monde refusent de se soumettre à la justice divine, elle peut même les pousser à leur perte.

II. Pardon et punition

À titre de bilan provisoire, nous pourrions dire : Dieu pardonne et sauve par son amour ; par sa justice il restaure l’ordre et la paix. Cette démarche de la justice de Dieu implique elle aussi un acte sauveur, mais celui-ci est en faveur des opprimés ou des justes. Quant aux autres, les méchants, l’essentiel, c’est que la justice de Dieu les mette hors d’état de nuire.

Pourtant, il y a un rapport encore plus intime entre l’amour divin et sa justice, même lorsque cette dernière s’exprime avant tout par le jugement et la punition. On peut le voir en Exode 34.6-7. Ce texte se situe après la « chute » du peuple d’Israël, lors de leur séjour au pied du mont Sinaï. Là, les fils d’Israël avaient fait un veau d’or et ils lui avaient rendu un culte, comme si ce veau était leur Dieu (voir Ex 32.1-6). Puis, Dieu avait voulu exterminer tout le peuple, excepté Moïse (Ex 32.7-10). Alors Moïse a intercédé en sa faveur. Bien que 3000 hommes aient été tués, Dieu n’a pas éliminé Israël. Après de longues négociations, Dieu a même exaucé le vœu de Moïse de marcher lui-même avec le peuple vers la terre promise, au lieu d’envoyer simplement un ange devant lui (Ex 33.1-3, 12-17). Ensuite, Dieu passa dans sa gloire devant Moïse et, pour clarifier le fondement et la raison de ses démarches, il proclama son nom, comme suit : « L’Éternel, l’Éternel est un Dieu de grâce et de compassion, lent à la colère, riche en bonté et en vérité. Il garde son amour jusqu’à 1000 générations, il pardonne la faute, la révolte et le péché […]. » (Ex 34.6-7a, version Louis Segond 21 ; cf. aussi Ex. 33.19)

Dans ce texte, « amour » traduit le nom hébraïque chèsèd, qui se traduit aussi par d’autres mots français, comme « fidélité », « bienveillance » et « bonté ». Néanmoins, il est clair que le texte utilise des termes qu’on associe assez facilement au concept de l’amour divin. Mais, après cela, la proclamation divine continue encore ainsi (toujours dans la version Segond 21) : « […] mais il ne traite pas le coupable en innocent et il punit la faute des pères sur les enfants et les petits-enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération ! »

Tout en se basant sur cette traduction, on pourrait dire : « D’une part, Dieu pardonne ceux qui ne sont pas trop coupables et en cela il montre sa grâce et son amour ; d’autre part, il punit ceux qui sont vraiment coupables et en cela il montre sa justice. » Pourtant, force est de constater que le terme « le coupable », qu’on trouve dans la version Segond 21, ne figure pas dans le texte hébraïque. Par conséquent, cette distinction entre ceux qui sont vraiment coupables et ceux qui le seraient moins n’a plus de fondement. En fait, la traduction la plus évidente de la phrase hébraïque est la suivante : « mais il ne laisse certainement pas impuni »11.

Cette même phrase figure en Nombres 14.18, où Moïse cite notre texte, et en Nahoum 1.312. En plus, on la trouve en Jérémie 30.11 et 46.28, mais là le verbe est à la première personne du singulier et il a un objet (c.-à-d. le pronom de la 2e personne au singulier) : « Je ne te laisserai pas impuni. » Cependant, ce sont surtout ces deux textes de Jérémie qui aident à clarifier le sens de la phrase. Dans tous les deux, Dieu dit qu’à la différence des autres nations, qu’il exterminera, il n’exterminera pas Jacob (le peuple d’Israël). Pourtant, il va le châtier selon le droit et il ne le laissera certainement pas impuni. Il s’ensuit que « laisser impuni » ainsi que « châtier selon le droit » limitent en quelque sorte le sens de la phrase précédente : « Je ne t’exterminerai pas. » Dieu n’exterminera pas son peuple, c’est sûr, mais il n’ira pas si loin qu’il le laisserait totalement impuni ; au contraire, il le châtiera certainement13.

En appliquant cela à Exode 34.7, il en ressort que Dieu proclame à la fois qu’il pardonne le péché par sa grâce, sa bonté et son amour, et en même temps dissipe le malentendu selon lequel la grâce ferait disparaître toute rétribution liée au péché. Autrement dit, il pardonne, mais sans pour autant laisser le péché (totalement) impuni. Pour le Dieu d’amour qui pardonne, le péché n’est point une quantité négligeable. Il ne le passe pas sous silence14, comme le suggère à tort la phrase fameuse du poète allemand Heinrich Heine : « Dieu me pardonnera. C’est son métier. »

Alors, l’amour de Dieu qui pardonne n’exclut pas la punition du péché. Au contraire, l’un peut accompagner l’autre. Et si nous lions la punition du péché avec la justice de Dieu, comme le font les confessions de la Réforme, nous pouvons ajouter que l’amour de Dieu s’harmonise avec sa justice qui punit.

III. Amour et colère terrifiante

De toute évidence, le peuple d’Israël était l’objet de l’amour de Dieu (voir, p. ex., Os 11.1 ; Ml 1.2). Néanmoins, à cause de sa désobéissance et de son infidélité, Dieu a puni son peuple à maintes reprises, au moyen de catastrophes telles que sécheresse, famine ou oppression par des ennemis (cf., p. ex., Jg 2.11-15 ; 1R 17 ; Jl 1). Dans l’époque vétérotestamentaire, ces interventions divines atteignirent leur paroxysme au moment où Israël a dû quitter la terre promise pour aller en exil (voir 2R 17.6-23 ; 23.26-27).

Dans les textes bibliques qui expliquent de tels actes de Dieu, on ne trouve que rarement les termes hébraïques tsèdèq et tsedaqa, traduits normalement par « justice ». Les exceptions les plus pertinentes sont Ésaïe 10.22 : « L’extermination est décidée, elle fera déborder la justice », et Daniel 9.7, où Daniel, tout en parlant des désastres par lesquels Dieu avait frappé son peuple, avoue : « À toi, Seigneur, la justice ». Beaucoup plus souvent, les textes disent que les jugements de Dieu relèvent de sa colère ; 2 Rois 23.26-27 en est un bon exemple :

Toutefois l’Éternel ne revint pas de l’ardeur de sa grande colère dont il était enflammé contre Juda, à cause de tout ce qu’avait fait Manassé pour l’irriter. L’Éternel dit : J’écarterai aussi Juda de devant ma face comme j’ai écarté Israël et je rejetterai cette ville que j’avais choisie, Jérusalem, ainsi que la maison dont j’avais dit : là sera mon nom.

Ensuite, les chapitres 24 et 25 du même livre racontent comment Dieu a accompli tout cela par l’intermédiaire du roi Neboukadnetsar, qui a pris la ville deux fois et exilé les habitants15.

Si le jugement de Dieu contre son peuple relève de sa colère, il ne s’ensuit pas que le domaine de la justice soit exclu, encore moins que la justice divine (dans le sens courant du terme) soit violée. Lorsque Dieu était en colère contre Israël, il appliquait les sanctions dont il avait menacé son peuple dans son alliance. Autrement dit, il mettait en œuvre le droit de l’alliance et, en faisant cela, il agissait comme le juste juge de son peuple. Il ne s’écartait pas de la justice, au moins dans le sens commun du terme.

Toutefois, l’Éternel est loin d’être un juge désintéressé ou froid. Comme le montre le Psaume 7, les interventions du juge divin et de sa justice s’accordent avec sa colère (voir Ps 7.7, 9, 12, 18). Dans de tels cas, la notion de la colère exprime et souligne l’engagement personnel de Dieu. Quand il intervient contre son peuple en vertu du droit de l’alliance, tout son être et tout son cœur y sont impliqués.

Le livre d’Osée en fournit quelques illustrations surprenantes et même choquantes. En Osée 5.14, Dieu déclare :

Car je serai moi-même comme un lion pour Éphraïm,
Comme un lionceau pour la maison de Juda ;
Moi, moi, je déchirerai, puis je m’en irai,
J’emporterai, et nul ne délivrera (ma proie).

De même en Osée 13.8 :

Je les attaquerai comme une ourse privée de ses petits,
Je déchirerai l’enveloppe de leur cœur
Et là je les dévorerai, comme une lionne.

Les animaux des champs les mettront en pièces.

Selon ces textes d’Osée, l’indignation de l’Éternel est telle qu’il va attaquer son peuple comme une bête sauvage !16 En même temps, le livre d’Osée témoigne d’une manière sans précédent de l’amour de Dieu pour son peuple. Osée 2 évoque l’infidélité, l’apostasie et l’idolâtrie d’Israël. Ces péchés y sont dénoncés sous forme de la métaphore de l’adultère (voir Os 2.4, 7 ; cf. aussi Os 1.2 ; 3.1 ; 4.12 ; 5.3-4 ; 9.1). Or, selon la loi de Moïse, les personnes qui avaient commis l’adultère devaient être punies de mort (voir Lv 20.10 ; Dt 22.22 ; Jn 8.4-5). En Osée 2, il est très clair que Dieu ne laissera pas l’adultère d’Israël impuni (voir entre autres Os 2.11-15). Il va même conduire le peuple hors de la terre promise, au désert (v. 16). Mais c’est là que se déroulera ensuite le miracle de l’amour divin : il parlera au cœur du peuple et il rétablira la relation. Au lieu de tuer le coupable, Dieu va remarier le peuple d’Israël, comme si ce dernier était encore une jeune fille qui n’avait fait aucun mal (Os 2.16b-18, 21-22). Par cet amour persévérant, il le convaincra et il suscitera sa réponse de reconnaissance et de fidélité (Os. 2.17b, 18, 22b, 23b).

Osée témoigne donc d’un amour divin qui surpasse tout ce qu’on pouvait attendre. Il restaurera son peuple, puisqu’il l’aime « de bon cœur » (Os. 14.5 TOB ; cf. aussi 11.8-9). Cependant, ce même Dieu se révèle comme un ennemi qui attaque son peuple comme un lion déchirant. Comment ces deux idées peuvent-elles cohabiter ?17

IV. Le projet de l’amour de Dieu

L’amour dont Dieu aimait son peuple n’était pas un amour qui accepte tout, sans jamais se fâcher. C’était un amour qui désirait être reconnu et recevoir la réponse d’un amour du peuple pour son Dieu, réponse qui viendrait du cœur. Comme dans le mariage humain, l’amour que Dieu voulait recevoir de sa femme (c.-à-d. le peuple d’Israël) devait être un amour exclusif. Dieu n’acceptait pas que le peuple aime aussi d’autres dieux.

Tel était le projet de Dieu pour son peuple. Il voulait vivre en communion avec eux, dans la fidélité, l’amour et la confiance. De ce fait, il avait stipulé dans le premier des dix commandements : « Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face » ; ainsi qu’en Deutéronome 6.5 : « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » (texte cité par Jésus en Mt 22.37-38, comme étant « le premier et le grand commandement »). L’existence même de ces commandements montre que, bien que Dieu et son peuple soient des partenaires dans une alliance, ils n’étaient point des égaux. Elle évoque aussi l’idée que l’amour du peuple pour Dieu devait s’exprimer par l’obéissance à la volonté divine. Dans cette perspective, nous pouvons comprendre le fait que Dieu considérait la désobéissance comme une attaque lancée contre son projet d’amour. Le péché de son peuple le touchait personnellement.

Or, ce projet de Dieu pour le peuple d’Israël n’était pas quelque chose de complètement nouveau. Il reflétait le projet que Dieu avait conçu avant la création du monde. Dès le début, Dieu voulait vivre en communion avec les hommes. Il désirait notre amour, un amour volontaire qui vient du cœur. Pour cette raison, Dieu n’a pas voulu nous forcer à le servir, à contrecœur. Comme il nous prenait au sérieux comme ses partenaires, il nous a donné la possibilité d’un choix.

Malheureusement, Adam et Ève ont fait le mauvais choix. Nous continuons à suivre leur exemple chaque jour. Malgré cela, Dieu n’a pas abandonné son projet. Tout en restant fidèle à son intention originelle et à sa propre nature, il l’a maintenu. Voilà la raison pour laquelle il ne s’habitue pas à l’« adultère » de son peuple, ni à notre infidélité ou à nos péchés. Toujours, notre infidélité le touche personnellement et provoque sa colère. Cela n’ôte rien à la sincérité de son amour. Bien au contraire, si notre infidélité et nos péchés ne le touchaient pas, ce fait même révélerait que son amour pour nous manquerait de profondeur, de zèle et de sincérité.

L’amour de Dieu est un véritable amour. Un tel amour ne peut rester sans réponse. Dieu ne peut absolument pas considérer l’adultère comme une réalité à laquelle il devrait se résigner. C’est pourquoi nous pouvons dire que l’ardeur de la colère divine, comme elle est présentée par Osée et d’autres prophètes, est en quelque sorte liée à la nature même de l’amour de Dieu. Bien sûr, il ne faut pas confondre la colère de Dieu et son amour. Néanmoins, il y a un lien assez fort entre les deux. L’indignation de Dieu face à notre infidélité témoigne encore de la vraie nature de son amour. L’ardeur et l’intensité de l’une correspondent à celles de l’autre. Face à notre péché et notre désobéissance Dieu est profondément fâché… justement parce que son amour pour nous est profondément sérieux !

S’il y a un lien entre la colère de Dieu et son amour, il en va de même pour sa justice, telle qu’elle est définie dans les confessions de foi de la Réforme ; c’est-à-dire, la justice divine par laquelle il punit nos péchés. Pour une part, cette justice reflète aussi l’amour originel de Dieu et sa sincérité. Dans son amour, ainsi que dans sa justice, nous rencontrons le même Dieu, qui désire vivre avec nous en communion d’amour. Dans tout ce qu’il fait, il reste fidèle à sa propre nature et au projet qu’il s’est proposé dès le début du monde.

Jusqu’ici nous nous sommes concentrés sur l’Ancien Testament. Toutefois, l’Évangile du Christ dans le Nouveau Testament témoigne également de ce lien et de cette harmonie entre l’amour et la justice de Dieu. Nous pouvons même dire que l’unité des deux y a été révélée encore plus clairement. C’est au moment de la souffrance suprême et de la mort de Jésus à la croix que cette unité a atteint son paroxysme. La mort de Jésus à la croix était la révélation sans précédent de l’amour de Dieu, comme l’a écrit l’apôtre Jean :

Voici comment l’amour de Dieu a été manifesté envers nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui. Et cet amour consiste non pas en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et qu’il a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés. (1Jn 4.9-10)

Et cependant la croix ne révèle pas moins la justice de Dieu, dans tous les sens du terme. La mort de Jésus à la croix montre que Dieu a vraiment pris nos péchés au sérieux, puisqu’il les a jugés par la souffrance et l’amour de son Fils à notre place. Ésaïe avait déjà prophétisé au sujet du serviteur de Dieu :

Mais il était transpercé à cause de nos crimes,
Écrasé à cause de nos fautes ;
Le châtiment qui nous donne la paix est (tombé) sur lui,
Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.
(Es 53.5)18

L’apôtre Paul développe la même idée comme suit :

Celui qui n’a pas connu le péché [c.-à-d. Jésus-Christ], il [c.-à-d. Dieu] l’a fait (devenir) péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. (2Co 5.21 ; cf. aussi v. 14)

Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous – car il est écrit : Maudit soit quiconque est pendu au bois […]. (Ga 3.13)19

Dieu a donc révélé son amour par la mort du Christ à notre place et, en même temps, il y a montré sa justice, en mettant en œuvre la peine qui résultait de nos péchés. Par conséquent, la croix est la preuve ultime de ce que Dieu est resté fidèle à ses paroles, sa nature et son projet pour le monde (cf. aussi Rm 3.25-26).

V. La mort éternelle et l’enfer

La vie terrestre et la mort du Seigneur Jésus-Christ révèlent la victoire de l’amour de Dieu. Cette victoire va ensemble avec la victoire de sa justice. Grâce à cette victoire de l’amour et de la justice de Dieu, Jésus est le Sauveur unique du monde. Il est le seul qui apporte le salut.

Chose surprenante, ce même Jésus parle souvent du jugement éternel, dans l’enfer. Il en parle même plus que toute autre personne dans la Bible, y compris les prophètes de l’Ancien Testament. À la fin du livre d’Ésaïe, on trouve une prophétie sur la nouvelle Jérusalem restaurée. Au tout dernier verset de cette péricope, les prophéties d’Esaïe se terminent comme suit :

Et quand on sortira, on verra
Les cadavres des hommes criminels à mon égard ;
Car leur ver ne mourra pas,
Et leur feu ne s’éteindra pas ;
Et ils seront pour toute chair un objet d’horreur. (Es 66.24)

Jésus a cité ces mots en Marc 9.48, en disant au sujet de la géhenne (l’enfer) : « où leur ver ne meurt pas, et où le feu ne s’éteint pas »20. Dans d’autres textes il décrit le sort ultime de ceux qui persévèrent dans le péché comme une existence dans un lieu de ténèbres ou un feu éternel, où il y aura des pleurs et des grincements de dents (Mt 8.12 ; 13.42 ; 18.8-9 ; 22.13 ; 25.30, 41).

De toute évidence, l’annonce du jugement éternel était un élément essentiel de la prédication de Jésus. Il est le Sauveur du monde et la révélation suprême de l’amour de Dieu. En même temps, il a proclamé à maintes reprises que tous ne seront pas sauvés. Il a parlé du jugement éternel et de l’enfer comme étant des réalités, qu’il faut craindre et auxquelles il faut échapper. Comment expliquer cet état des choses ? L’amour de Dieu n’est-il pas assez grand pour sauver tous les êtres humains ? Oui, il l’est, certes, mais il n’en est pas moins vrai que la Bible nous avertit que nous ne pouvons être sauvés que par Jésus-Christ (cf., p. ex., Jn 3.18, 36 ; 14.6 ; Ac 4.12). Aucune personne ne peut penser qu’elle puisse être sauvée sans croire en lui. Pourquoi en est-il ainsi ?

Pour trouver une réponse, il faut d’abord se rendre compte de la vision biblique de la vie et de la mort. Selon la Bible, la véritable vie est la vie avec Dieu, en communion avec lui. Jésus lui-même a identifié la vie éternelle à la connaissance de Dieu le Père et de son Fils : « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. » (Jn 17.3) Cela explique pourquoi la mort est la sanction que Dieu a appliquée au péché : « […] tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. » (Gn 2.17 ; cf. aussi Ps 90.7-11 ; 130.3 ; Rm 6.23) Rompre la communion avec Dieu par la désobéissance, vouloir vivre sans lui, c’est choisir la mort. Il s’ensuit que l’essence de la mort éternelle n’est pas la perte de la respiration à tout jamais. La vraie nature et l’horreur la plus épouvantable de la mort éternelle et de l’enfer, c’est qu’on est exclu de la communion avec Dieu pour toujours.

Jésus-Christ, pour sa part, n’a jamais rompu la communion avec Dieu le Père. Pourtant il a subi la mort dans le sens le plus profond du terme. Il n’a pas seulement été mort dans le sens courant du mot, lorsqu’il fut enseveli au tombeau dans le jardin. Avant sa mort physique, il a été dans des ténèbres pendant trois heures, ce qui était pour lui un signe que Dieu – la source de la lumière – l’avait quitté. À la fin de ces trois heures, il a exprimé sa douleur profonde en s’exclamant : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27.45-46) Sans doute était-ce la perspective terrifiante de cette séparation de son Père céleste qui l’a rempli de tristesse et d’angoisse à Gethsémané et qui l’a fait prier : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! » (Mt 26.37, 39, 42 ; Mc 14.33, 36)

À la croix, Jésus a souffert l’essence de la mort éternelle et les horreurs de l’enfer, puisqu’il était abandonné du Dieu qu’il aimait de tout son cœur. Maintenant qu’il a ainsi subi la mort et les souffrances de l’enfer, la véritable vie ne peut être trouvée qu’en lui. Tous ceux qui le rejettent par incrédulité restent hors de la communion avec Dieu et donc dans la mort, comme Jésus l’a dit en Jean 3.36 : « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne se confie pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. » (Cf. aussi Jn 6.53)

Ensuite, en deuxième lieu, il faut rappeler ce que nous avons vu à propos du projet originel de Dieu. Par la mort et la résurrection du Christ, Dieu a poursuivi la mise en œuvre de ce projet, sans le violer d’aucune manière. De ce fait, il est resté fidèle à son intention de vivre avec les hommes dans une communion d’amour volontaire. Comme au début, il veut toujours être aimé et servi par des hommes vivants, avec leur propres désirs, et non pas par des outils ou des objets morts. Pour nous, qui vivons après la mort et la résurrection de Christ, cela implique qu’il nous faut répondre à l’acte de l’amour de Dieu manifesté dans le don de son Fils, par la foi. Dieu désire vraiment avoir cette réponse. Il est vexé du refus de ceux qui rejettent ce don d’amour par leur orgueilleuse incrédulité et il s’en fâche. Et puisqu’il prend leur choix et leur responsabilité au sérieux, il les laisse dans les conditions qu’ils ont préférées eux-mêmes. Il les laisse continuer leur vie dépourvue de communion avec lui ; autrement dit, il les livre à la mort dans laquelle ils s’avancent par leur propre choix. En fait, la mort éternelle et l’enfer sont l’achèvement, la destination naturelle et logique de ceux qui préfèrent rejeter l’amour de Dieu21.

En résumé, pourquoi le Sauveur unique qui est Jésus parle-t-il si souvent de l’enfer ? Pourquoi annonce-t-il le jugement éternel à ceux qui le rejettent ? Ci-dessus nous avons évoqué deux éléments de la révélation divine qui peuvent nous aider à le comprendre un petit peu mieux. Le premier est le fait qu’il n’y a pas de salut ni de vie ailleurs qu’en Jésus. Le deuxième est la décision de Dieu de nous laisser notre responsabilité, puisqu’il désire toujours être aimé d’un amour qui vient de notre cœur, et non pas d’un amour qui nous serait extorqué et qui serait par conséquent loin d’être un véritable amour.

Il va sans dire que l’exposé ci-dessus n’explique pas tout. Il ne fournit pas une réponse qui saura nous satisfaire en tout point. De surcroît, personne n’est en mesure de formuler une telle réponse. Nous sommes des hommes créés par Dieu, et des hommes faibles et pécheurs qui plus est. En tant que tels nous pouvons poser nos questions, mais nous n’avons pas le droit de critiquer notre Créateur, qui nous déclare et nous confirme toujours son amour, malgré notre infidélité.

Ce que nous pouvons faire, c’est bien écouter ce que Dieu nous a révélé, et bien saisir la bouée de sauvetage qu’il nous lance, en nous laissant avertir des conséquences de tout autre choix de notre part. Certes, nous pouvons, ensemble, essayer de comprendre cette révélation un peu mieux. Toutefois, nous ne pourrons jamais nous mettre sur le trône de Dieu, pour décider qui sera sauvé et qui ne le sera pas. Le sort de toutes les créatures est entre ses mains. C’est lui, le Dieu souverain, qui prononcera un jugement juste et équitable, pas nous. Notre vocation est de nous soumettre à son jugement, de nous étonner du miracle de notre délivrance et d’adorer l’amour et la justice de notre Dieu Sauveur, comme l’a fait l’apôtre Paul : « Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles ! » (Rm 11.33)

Conclusion

En conclusion, nous devons constater que l’amour de Dieu n’est pas opposé à sa justice. Les deux vont bien ensemble et, qui plus est, c’est ensemble qu’ils forment le fondement du salut du monde.

La raison en est que, tout d’abord, la justice de Dieu est indispensable pour mettre fin à l’injustice qui règne dans le monde. Sans l’intervention de la justice divine, la paix que Dieu veut nous accorder dans son amour ne sera jamais réalisée.

Ensuite, il faut que l’amour soit accompagné de la justice, puisque Dieu poursuit toujours le but qu’il s’est proposé lors de la création du monde. Il veut vivre avec nous dans la communion d’un véritable amour. Il n’accepte pas une solution qui serait au-dessous du niveau de cet idéal. Le nouveau monde qu’il va réaliser, par la délivrance et le salut apportés par Jésus-Christ, sera vraiment un paradis sans aucun défaut. Ainsi, l’amour sauveur de Dieu se fortifie par sa justice, parce que c’est au moyen de sa justice que Dieu maintient les normes paradisiaques qu’il a fixées dès le début.

En fait, le fondement du salut du monde, c’est que Dieu reste fidèle à ses intentions et à sa propre nature. Cette cohérence divine réclame un amour dont la nature n’est pas dictée par nos attentes faillibles, mais qui les dépasse afin d’être conforme à toutes les vertus de Dieu, y compris sa justice. L’œuvre de salut que Dieu a accomplie par Jésus-Christ témoigne de cette cohérence divine. C’est pourquoi nous pouvons dire que, après tout, le fondement du salut du monde n’est pas autre que Dieu lui-même, Dieu comme il s’est révélé en Christ. En fin de compte, ce n’est pas l’amour en tant que tel qui l’emporte. C’est Dieu, le Dieu de l’amour et de la justice22. À lui soit la gloire !


  1. G. Kwakkel est professeur d’Ancien Testament à la Faculté Jean Calvin d’Aix-en-Provence et à la Faculté de théologie des Églises réformées (libérées) de Kampen (Pays-Bas).

  2. Sauf indication contraire, les citations bibliques sont prises de la version dite « La Colombe ».

  3. En plus, la Bible de Jérusalem a « un Dieu de justice » en Es 30.18.

  4. Voir également Catéchisme de Heidelberg, réponses 11 et 12 ; Canons de Dordrecht, I, 15 ; cf. aussi Calvin, Institution de la religion chrétienne (IRC), II.xvi.1‑3.

  5. R.H. Bell, Love Wins : A Book About Heaven, Hell, and the Fate of Every Person Who Ever Lived, New York, HarperOne, 2011, p. 2 : « Has God created millions of people over tens of thousands of years who are going to spend eternity in anguish ? Can God do this, or even allow this, and still claim to be a loving God ? »

  6. Bell, Love Wins, p. 114-115, 173-177.

  7. G. von Rad, Théologie de l’Ancien Testament, volume 1 : Théologie des traditions historiques d’Israël (traduit en français par Etienne de Peyer), Genève, Labor et Fides, s.d., p. 326.

  8. Il est à noter que « répressive » traduit l’allemand strafend « punissant » ; voir G. von Rad, Theologie des Alten Testaments, volume 1 : Die Theologie der geschichtlichen Überlieferungen Israels, Munich, Kaiser, 91987, p. 389.

  9. Pour ce qui est du Nouveau Testament, l’idée de la justice (dikaiosunè) de Dieu comme un don bienfaisant pourrait être trouvée en Rm 1.17 ; 3.21-22 ; 2Co 5.21 ; Ga 2.21 ; 3.21 ; 2P 1.1. En Ac 17.31, la justice est mentionnée comme le principe selon lequel Dieu jugera le monde au jour du retour du Christ.

  10. Pour plus de détails sur Ps 7, voir G. Kwakkel, According to My Righteousness : Upright Behaviour as Grounds for Deliverance in Psalms 7, 17, 18, 26 and 44, Leyde, Brill, 2002, p. 33-57.

  11. Cf. la Bible de Jérusalem : « mais ne laisse rien impuni ».

  12. En hébreu, il s’agit d’un infinitif absolu du verbe nqh au piel, suivi de la négation lo et la 3e pers. masc. au sing. de l’inaccompli du même verbe. Pour le sens du verbe, voir L. Koehler et autres, Hebräisches und aramäisches Lexikon zum Alten Testament, Leyde, Brill, 1967-1996, p. 680 : « ungestraft lassen ».

  13. Cf. W. Gesenius et autres, Hebräisches und Aramäisches Handwörterbuch über das Alte Testament, Berlin, Springer, 181987-2012, p. 844 : « aber ganz ungestraft lassen kann ich dich nicht ». L’idée de « ne pas aller si loin que […] » peut aussi être trouvée dans d’autres textes, qui ont la même construction grammaticale mais un autre verbe, comme Ex. 8.24 ; Dt 21.14 ; Jg 15.13 ; 1R 3.27.

  14. Cf. la TOB : « mais sans rien laisser passer ».

  15. Parmi d’autres exemples, nous pouvons citer Jg 2.14 ; 2R 13.3 ; 2Ch 36.16-17 ; Es 5.25 ; 10.5 ; Jr 7.20 ; 44.6 ; Ez 5.13 ; So 2.2-3 ; Za 7.12.

  16. Cf. aussi Os 2.11-15 ; 5.12 ; 6.5 ; 9.11-13, 16-17 ; 13.7.

  17. À propos du lien entre amour et châtiment, voir aussi Pr 3.12 ; 13.24 ; Hé 12.6 ; Ap 3.19.

  18. Sur l’exégèse de ce texte, voir G. Kwakkel, « Ésaïe 53 : une victime sacrificielle ? », dans P. Berthoud ; P. Wells (sous dir.), Sacrifice et expiation, Charols, Excelsis, 2008, p. 84-86. Cf. aussi Mt 26.27-28 ; Jn 1.29 ; 1P 1.18-19.

  19. Cf. aussi Rm 8.3 ; Mc 10.45.

  20. Dans beaucoup de manuscrits grecs, on trouve les mêmes mots aux v. 44 et 46.

  21. C’est seulement dans ce sens que Bell a raison quand il dit que « nous recevons ce que nous voulons » (Bell, Love Wins, p. 116 : « Yes, we get what we want ») ; cf. K. Schilder, Wat is de hel ?, Kampen, Kok, 31932, p. 205-207. Pour une bonne analyse critique de l’affirmation de Bell, le lecteur est renvoyé à Mark Galli, God Wins, Carol Stream, Tyndale House, 2011, p. 67-72, 103-105.

  22. Cf. Galli, God Wins (= Dieu l’emporte), p. 58, 111, 150-152.


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