Chapitre 30. Du magistrat

Chapitre 30. Du magistrat

1. Le magistrat, sous toutes ses formes, a été établi par Dieu lui-même pour la paix et la tranquillité du genre humain, et pour qu’il occupe la première place dans ce monde. S’il s’oppose à l’Eglise, il peut l’entraver et la perturber gravement. Si, en revanche, il est ami et membre de celle-ci, il en est un membre des plus utiles et des plus excellents, pouvant lui être extrêmement bénéfique et d’un très grand secours.

2. La principale responsabilité du magistrat est de procurer et de maintenir la paix et la tranquillité publiques. Or il ne saurait le faire avec plus de bonheur qu’en ayant une vraie crainte de Dieu et une authentique piété, c’est-à-dire (suivant l’exemple des rois et des princes les plus saints du peuple de Dieu) en encourageant la prédication de la vérité et la foi sincère, en arrachant le mensonge et toute superstition, l’impiété et l’idolâtrie, et en protégeant l’Eglise de Dieu. Nous enseignons donc que le bien-être de la religion est le devoir principal d’un magistrat croyant.

3. Que le magistrat tienne donc la Parole de Dieu entre ses mains, et qu’il veille à ce qu’aucun enseignement opposé ne soit professé. De même, qu’il gouverne le peuple dont Dieu lui a confié le soin par de bonnes lois, formulées d’après la Parole de Dieu, et qu’il le maintienne dans la discipline, le devoir et l’obéissance. Il lui convient d’administrer la justice en jugeant droitement, sans faire acception de personnes ni prendre de présents. Qu’il mette en sûreté les veuves, les orphelins et les affligés; qu’il réprime, et même qu’il retranche les injustes ainsi que ceux qui agissent avec fourberie et violence: Car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée1. Qu’il dégaine donc ce glaive de Dieu contre tous les malfaiteurs, les séditieux, les brigands ou les meurtriers, les oppresseurs, les blasphémateurs, les parjures, bref, contre tous ceux que Dieu a ordonné de punir, ou même de mettre à mort. Il doit également réprimer les hérétiques incorrigibles (ceux qui le sont réellement) et qui ne cessent de blasphémer contre la majesté de Dieu, de troubler son Eglise et de chercher à la détruire.

4. S’il est nécessaire de faire la guerre pour maintenir la sécurité du peuple, qu’il la fasse au nom du Seigneur, pourvu qu’il ait d’abord cherché la paix par tous les moyens possibles, et qu’il ne puisse sauver ses sujets d’une autre manière. Lorsque le magistrat fait cela avec foi, il sert Dieu dans ses activités mêmes, qui sont réellement des œuvres bonnes; et il reçoit la bénédiction du Seigneur. Nous condamnons donc les anabaptistes qui nient, d’une part, qu’un chrétien puisse exercer les pouvoirs du magistrat et, d’autre part, que le magistrat puisse mettre à mort quiconque avec justice ou entrer en guerre, ou encore qu’on doive lui prêter serment.

5. Puisque Dieu veut maintenir son peuple en sécurité par le magistrat, qu’il a donné au monde en quelque sorte comme un père2, il est commandé à tous de reconnaître ce bienfait de Dieu dans la personne du magistrat. Qu’ils l’honorent donc et le respectent comme un serviteur de Dieu3: qu’ils l’aiment, qu’ils lui témoignent de la bienveillance et prient pour lui comme pour un père4, et qu’ils obéissent à toutes ses lois justes et équitables. Ceux qui sont soumis au magistrat doivent enfin payer, fidèlement et de bon cœur, les taxes, les impôts et tout ce qu’ils lui doivent par ailleurs. Si le bien-être du peuple ou la justice l’exige et que le magistrat, par nécessité, entre en guerre, qu’ils soient prêts à sacrifier même leur vie et à verser leur sang pour la sécurité publique ainsi que pour le magistrat — et cela au nom de Dieu, courageusement, volontiers et avec joie. Car celui qui s’oppose au magistrat s’attire la colère redoutable de Dieu. Nous condamnons donc tous ceux qui méprisent les magistrats ou se révoltent contre eux, tous les ennemis de l’Etat et les séditieux, bref tous ceux qui refusent, ouvertement ou par des voies détournées, de rendre au magistrat ce qu’ils lui doivent.

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Nous prions Dieu notre Père céleste, qui abonde en miséricorde,

de bénir les chefs du peuple, nous-mêmes et tout son peuple,

par Jésus-Christ notre seul Seigneur et Sauveur,

à qui soient la louange, la gloire et la reconnaissance

pour les siècles des siècles. Amen !

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Le directeur de la publication: P. WELLS. Commission paritaire N° 61 829.


1 Rm 13:4.

2 1 Tm 2:2.

3 Rm 13:4.

4 1 Tm 2:2.

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