« En Christ, vous avez été circoncis… » – Baptême et circoncision en Colossiens 2

« En Christ, vous avez été circoncis… »
Baptême et circoncision en Colossiens 2

Donald COBB1

Et vous êtes parfaitement comblés en lui, lui qui est la tête de toute principauté et autorité, en qui aussi vous avez été circoncis, d’une circoncision faite sans mains humaines – par le dépouillement du corps charnel, par la circoncision du Christ – en étant ensevelis ensemble avec lui par le baptême ; en qui aussi vous avez été relevés au moyen de la foi en l’action de Dieu, qui l’a relevé d’entre les morts. Et vous, qui étiez morts dans les fautes et dans l’incirconcision de votre chair, il vous a fait vivre ensemble avec lui, vous ayant fait grâce de toutes vos fautes. (Col 2.10-12)2

La correspondance entre baptême et circoncision représente un aspect important de l’ecclésiologie réformée. Cela est vrai, en particulier, pour tout ce qui touche au baptême des enfants. Le Catéchisme de Heidelberg (question et réponse 74) fournit peut-être l’expression classique à ce rapprochement :

Faut-il aussi baptiser les petits enfants ?

Oui. Puisqu’ils appartiennent aussi bien que les adultes à l’Alliance de Dieu et à son Église, et puisque la rémission des péchés par le sang du Christ et par le Saint-Esprit qui produit la foi ne leur est pas moins promise qu’aux adultes, ils doivent aussi être incorporés à l’Église par le Baptême, qui est le signe de l’Alliance. Ils sont ainsi distingués des enfants des infidèles, comme cela se faisait dans l’Ancien Testament par la circoncision, à la place de laquelle le Baptême a été institué dans le Nouveau Testament3.

Il faut le souligner, dans cette citation, le rapprochement entre baptême et circoncision ne fonde pas, à lui seul, le baptême des enfants. Il y a aussi, et plus fondamentalement encore, l’idée de l’appartenance des enfants de parents croyants à « l’alliance de Dieu ». Néanmoins, le lien entre les deux « sacrements » y tient une place non négligeable. Colossiens 2.11-12 est un texte clé pour appuyer cette position, puisque c’est dans ce passage que, d’une manière formelle au moins, baptême et circoncision sont mis en rapport l’un avec l’autre.

Cela étant dit, le rapport baptême-circoncision est aussi un des points les plus régulièrement contestés dans la discussion entre réformés et baptistes. À titre d’exemple, Martin Salter, dans un article paru dans Themelios en 2010, avance que Paul parle essentiellement, en Colossiens 2, d’une « disjonction » entre circoncision physique et circoncision spirituelle ; et il souligne que « […] ‹circoncision› et baptême ne renvoient pas précisément, dans ces versets, aux mêmes réalités »4. De ce fait, conclut-il, affirmer que le baptême remplace la circoncision est « une interprétation illégitime de ce texte »5, et l’on ne devrait pas y recourir pour appuyer une doctrine du baptême des enfants6.

Chose intéressante, Salter souligne aussi que, « si le baptême remplace la circoncision et qu’il renvoie aux mêmes réalités, alors, en tant que signe de l’alliance, il devrait être administré aux enfants des membres de l’alliance »7. Tous n’approuveraient sans doute pas cette remarque. Toutefois, en tant qu’affirmation provenant d’un auteur de tendance baptiste, elle montre bien l’enjeu de l’interprétation de Colossiens 2.

Commençons par regarder le contexte, la structure et la traduction de ce passage. Cette première partie, qui est un peu technique, est importante, car les versions ne traduisent pas le texte de Paul de manière uniforme. Ensuite, je présenterai la façon dont l’Ancien Testament parle de la circoncision, puis je me pencherai sur le texte de Colossiens lui-même. Je terminerai en regardant – de façon plus globale – la fonction de la circoncision dans l’Ancien Testament et celle du baptême dans le Nouveau.

A. Contexte, structure et traduction du passage

Sans entrer dans les détails, nous pouvons relever que Paul semble combattre dans cette épître un enseignement d’origine juive, teinté de certaines tendances mystiques. L’observance d’un calendrier juif, avec ses sabbats et ses nouvelles lunes, est clairement prônée (Col 2.16), ainsi que l’interdiction de certains aliments (Col 2.16, 20-21). Comme à Qumrân, il y a un lien fort entre le culte terrestre et le culte céleste, Paul allant jusqu’à parler d’un « culte des anges » (v. 18)8. On y discerne également une tendance à l’ascétisme : la privation des choses matérielles comme moyen d’affermir la spiritualité (v. 22-23). Enfin, la nécessité de la circoncision paraît également présente dans cet enseignement juif ou judéo-chrétien, ce qui explique l’argument des versets 11-12.

Pour ce qui est de la structure et de la traduction de ces versets, le texte est organisé – comme c’est souvent le cas chez Paul – de façon soignée :

v. 10 Et vous êtes parfaitement comblés en lui, lui qui est la tête de toute principauté et autorité.
v. 11a En qui aussi (en hô kai)
Vous avez été circoncis, d’une circoncision faite sans mains humaines,
v. 11bα par le dépouillement du corps charnel,
v. 11bβ par la circoncision du Christ,
v. 12aα en étant ensevelis avec lui par le baptême ;
v. 12aβ En qui aussi (en hô kai)
v. 12bα Vous avez été relevés9 au moyen de la foi
en l’action de Dieu, qui l’a relevé d’entre les morts.
v. 12bβ Et vous, qui étiez morts dans les fautes et l’incirconcision de votre chair, il vous a fait vivre ensemble avec lui, vous ayant fait grâce de toutes vos fautes.

Relevons quelques éléments dans cette structure : l’expression en hô kai (« en qui aussi ») fait référence, par deux fois, au Christ, déjà évoqué au verset 10 (« vous êtes parfaitement comblés en lui, lui qui est la tête de toute principauté et autorité »). De même, les aoristes perietmêthête (« vous avez été circoncis ») et sunêgerthête (« vous avez été relevés »), au passif l’un et l’autre, sont parallèles et contiennent les deux affirmations principales de ces versets. Aux versets 11b et 12a, l’expression « par le baptême » (au datif, en tô baptismô) correspond aux deux datifs « par le dépouillement (en tê apekdusei) » et « par la circoncision (en tê peritomê) »10. Le verset 12bβ approfondit ensuite l’idée de la résurrection (spirituelle) en Christ, par le biais d’une phrase indépendante.

Soulignons aussi les analogies avec un autre texte de Paul, Ep 1.3-13. Dans les deux, nous voyons la même tournure pour mettre en avant ce qui est donné « en Christ » :

  • Éphésiens 1.7 : « En qui nous avons la rédemption (en hô echomen tên apolutrôsin) » ;

  • Éphésiens 1.11 : « En qui aussi nous avons été faits héritiers (en hô kai eklêrôthêmen) » ;

  • Éphésiens 1.13 : « En qui, vous aussi, ayant entendu la parole de vérité (en hô kai humeis, akousantes ton logon tês alêtheias) […] » ;

  • Éphésiens 1.13 : « En qui aussi, ayant cru, vous avez été scellés (en hô kai pisteusantes esphragisthête) »11.

Dans l’épître aux Éphésiens, cette expression « en qui » ou « en qui aussi » permet d’articuler ce qui est fait ou donné à ceux qui sont « en Christ ». Il en est de même en Colossiens 2.

Ces précisions sont utiles pour mieux comprendre le propos de Paul. Soulignons notamment que plusieurs traductions ponctuent ces versets en mettant la clause « en étant ensevelis ensemble avec lui par le baptême » avec ce qui suit plutôt qu’avec ce qui précède, liant ainsi le baptême directement à la foi, alors que la structure du grec ne le suggère pas12.

En tenant compte de cette structure, nous voyons les énoncés principaux du texte : « Vous êtes parfaitement comblés en Christ, en qui vous avez été circoncis et relevés. » Tout le reste développe comment – ou dans quelles circonstances – le Christ a fait cela. Ce qui est surtout important pour notre propos est le rapprochement entre circoncision et baptême : « En qui vous avez été circoncis, […] par la circoncision du Christ, en étant ensevelis avec lui par le baptême. »

B. La circoncision dans l’Ancien Testament

Avant d’aller plus loin, regardons rapidement le sens de la circoncision dans l’Ancien Testament. De fait, la réflexion sur le rapport entre baptême et circoncision est souvent obscurcie par un certain dénigrement de la circoncision, présentée comme un rite essentiellement « physique », opposée au sens « spirituel » du baptême. Le Nouveau Dictionnaire biblique, par exemple, dit ceci dans son article sur le baptême : « La circoncision était un rite, accompli physiquement par la main d’un homme, qui agrégeait en quelque sorte automatiquement dès leur naissance […] tous les mâles au peuple élu. Le [baptême] […] se place sur un tout autre plan : il opère spirituellement […]. »13

Cependant, une étude attentive des données bibliques oblige à nuancer – voire à rectifier – cette appréciation. Certes, dans la Genèse, Dieu donne la circoncision à Abraham comme signe de la descendance qu’il va lui susciter. Un gage visible de cette promesse est placé sur l’endroit du corps qui produira la progéniture. La nature du signe est donc en rapport avec la chose promise14. Ceci étant, la circoncision ne symbolise pas dans l’Ancien Testament une simple continuité biologique. En Genèse 17 déjà, elle est la marque visible de l’alliance dans sa globalité (Gn 17.13)15, dont le contenu le plus essentiel est la relation avec Dieu : « Je confirmerai mon alliance entre toi et moi, et avec ta descendance après toi dans toutes leurs générations : ce sera une alliance perpétuelle, en vertu de laquelle je serai ton Dieu et celui de tes descendants après toi. » (Gn 17.7)16 Il y a, au cœur de l’alliance, la fidélité du Seigneur, qui se lie lui-même à des hommes et se les attache à lui. Il en découlera que la circoncision sera aussi le signe de l’inclusion au sein de l’alliance et, par conséquent, de l’appartenance au peuple de Dieu (cf. Ex 12.43-49).

Le lien avec l’alliance explique pourquoi la circoncision signifie encore la réponse exigée des membres de l’alliance. La circoncision physique représente donc la circoncision de cœur : la repentance, le renoncement au péché et l’attachement au Seigneur : « Soyez circoncis pour l’Éternel, circoncisez vos cœurs, hommes de Juda et habitants de Jérusalem, de peur que ma fureur n’éclate comme un feu et ne s’enflamme, sans qu’on puisse l’éteindre, à cause de la méchanceté de vos agissements. » (Jr 4.4 ; cf. Dt 10.16) C’est en raison de ce lien fort entre signifiant (= la circoncision physique) et signifié (la réalité spirituelle qu’elle représente) que le prophète Jérémie fustige l’incirconcision de cœur comme une contradiction inacceptable, scandaleuse, au regard du statut d’Israël, peuple de Dieu et « peuple des circoncis » :

Voici que les jours viennent, – oracle de l’Éternel –, où j’interviendrai contre tous les circoncis qui ne le sont pas vraiment, l’Égypte, Juda, Édom, les Ammonites, Moab, tous ceux qui se rasent les bords de la barbe, ceux qui habitent dans le désert ; car toutes les nations sont incirconcises, et toute la maison d’Israël est incirconcise de cœur. (Jr 9.24-25)17

Ici, le rapport entre signe et chose signifiée est à tel point intime que, lorsque la réalité spirituelle n’est pas présente, la marque physique ne donne aucun avantage devant Dieu ; c’est comme si les membres du peuple n’étaient pas circoncis du tout ! Notons en passant que ces textes montrent clairement que si la circoncision, en tant que signe physique, n’était pratiquée que sur les membres mâles du peuple, pourtant son contenu – le référentiel éthique et spirituel – concernait bien tout le peuple de Dieu, aussi bien les femmes que les hommes !

En outre, c’est en raison du lien étroit entre signe et contenu que, lorsque Dieu promet d’apporter sa délivrance eschatologique et de changer le sort de son peuple, il le fera en rappelant la réalité spirituelle à laquelle la circoncision renvoie : « Le Seigneur ton Dieu te circoncira le cœur, à toi et à ta descendance, pour que tu aimes le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, afin que tu vives. » (Dt 30.6)18 Dans le Nouveau Testament, c’est précisément parce que la circoncision renvoie à une réalité spirituelle, et non physique seulement, que Paul pourra souligner qu’en tant que signe (sêmeion) de l’alliance, elle est aussi « le sceau de la justice qu’Abraham a reçue par la foi » (Rm 4.11)19. Dans d’autres textes du Nouveau Testament et du judaïsme de l’époque, la circoncision figure la purification que Dieu opère et qui doit aussi faire partie de la démarche du membre fidèle d’Israël20.

La circoncision dans l’Ancien Testament est donc très loin d’être un rite orienté essentiellement vers une réalité ethnique ou sociologique. Elle a une signification avant tout spirituelle, et c’est ainsi que Paul lui-même – mais aussi d’autres auteurs du Second Temple – l’ont perçue21.

C. Baptême et circoncision en Colossiens 2.11-12

C.1 : Un regard sur le texte

Revenons maintenant à Colossiens 2. Que veut montrer Paul dans ces versets ? Face à un enseignement qui insiste sur l’importance des pratiques juives, dont la circoncision, l’apôtre s’attache à souligner la toute-suffisance du Christ : « Vous êtes parfaitement comblés en lui, lui qui est la tête de toute principauté et autorité. » (V. 10) La Bible en français courant paraphrase bien le sens de ce verset : « C’est par lui que vous avez tout reçu pleinement. »22 Les lecteurs de l’épître, d’origine païenne, n’ont pas besoin de se soumettre à la circoncision. Pourquoi ? C’est le verset 11 qui le dit : parce qu’ils ont déjà reçu ce que représente ce signe, dans leur appartenance au Christ. De fait, Paul voit la circoncision ici pour ce qu’elle représente : le dépouillement de la nature pécheresse (v. 11b) et la purification des péchés.

Comment comprendre le verset 11b, qui parle du « dépouillement du corps charnel, par la circoncision du Christ » ? Les commentateurs se partagent surtout entre deux positions : Paul parlerait, soit de ce qui arrive au croyant – en venant à la foi, ce dernier rejette la vie de péché qui a été la sienne jusqu’alors –, soit de ce que le Christ a fait à la croix et qui est appliqué, à présent, aux chrétiens. Suivant cette seconde interprétation, « la circoncision du Christ » ne se référerait pas à notre action ou à notre foi, mais à l’œuvre du Christ que nous recevons dans notre union avec lui. C’est la position de la plupart des commentateurs. Quelle que soit l’interprétation retenue, il faut souligner que le sens de la circoncision – le dépouillement de la chair (conçue comme siège du péché), dépouillement que représente la circoncision physique – est ici relié au baptême. Pour être plus précis encore, la clause participiale du verset 12 indique le moyen par lequel l’action du verbe principal se réalise : « Vous avez été circoncis […] en étant ensevelis avec lui par le baptême. »23

Cela dit, il faut préciser la nature de ce lien. Nous n’avons évidemment pas affaire, dans la pensée de l’apôtre, à une causalité simple où le baptême, en tant qu’acte matériel, effectuerait la purification des péchés ou le salut. Ailleurs, Paul mettra ces aspects de la vie chrétienne en rapport avec l’action de Dieu, et avec la foi24. Il faut plutôt dire que la réalité que représentait la circoncision dans l’Ancien Testament est reçue dans l’union au Christ que représente le baptême. En d’autres termes – et ceci est capital pour notre propos –, Paul n’insiste ni sur l’opération physique de la circoncision ni sur l’acte matériel du baptême, mais sur la signification spirituelle de l’un et de l’autre. Or, ce point étant établi, il en découle que les deux signes représentent les mêmes réalités spirituelles.

En même temps, il faut faire état d’une différence : la circoncision était le signe de la repentance et de l’attachement au Seigneur, comme aussi de la promesse que cette réalité de repentance et de foi serait donnée par Dieu. Le baptême figure cette même réalité de repentance et de foi qui est exigée, et qui est aussi promise, grâce à l’œuvre du Christ. La distinction ne s’établit donc pas tant en rapport avec la signification des signes que sur le plan de l’histoire de la rédemption. Pour le dire autrement, dans la perspective de Paul, le Christ est la réalité vers laquelle, ultimement, la circoncision s’orientait prospectivement et, en même temps, la réalité vers laquelle le baptême s’oriente rétrospectivement. L’une avait un regard qui portait en avant, vers l’œuvre du Christ, l’autre regarde maintenant en arrière, vers cette même œuvre du Christ, en sorte que Jésus-Christ est le moyen terme entre la circoncision et le baptême.

Le 12bβ apporte une confirmation à cette interprétation : en parlant de la situation des Colossiens avant qu’ils viennent au Christ, Paul la décrit en termes d’incirconcision : « Et vous, qui étiez morts dans les fautes et dans l’incirconcision de votre chair (kai tê akrobustia tês sarkos humôn), il vous a fait vivre ensemble avec lui, vous ayant fait grâce de toutes vos fautes. » (V. 12) L’incirconcision physique – c’est bien ce dont il s’agit ici – représente de façon tangible, comme au temps de l’Ancien Testament, l’état spirituel des païens : l’impureté et l’éloignement par rapport à Dieu25. Or, dit Paul, c’est ce qui ne caractérise plus ses lecteurs. Qu’est-ce qui a changé ? Leur appartenance au Christ. Une fois de plus, en Christ, les chrétiens reçoivent la réalité spirituelle figurée par la circoncision. Ce qui le montre visiblement, c’est leur baptême.

Il faut avouer que, dans l’ensemble, [les théologiens] baptistes n’ont pas reconnu à leur juste valeur les implications de cet argument. Il est certain que le Nouveau Testament accomplit l’Ancien Testament, et l’on peut même dire que la circoncision est, pour l’Ancien Testament, ce qu’est le baptême pour le Nouveau27.

C.2 : Mode du baptême et rapport à la foi

Il reste à apporter trois précisions supplémentaires sur ce passage.

La première touche au mode du baptême. On fait assez souvent appel à ce texte (comme aussi à Romains 6.1ss), pour affirmer que le baptême – compris comme baptême par immersion – représenterait, par la descente sous l’eau, « l’ensevelissement » du « vieil homme » et, par la remontée hors de l’eau, « la résurrection » de l’homme nouveau. Certes, il n’est pas impossible que ce soit un sens qui s’attache à la forme du baptême – même si le commentateur D. Moo, bien que baptiste lui-même, souligne que, dans le Nouveau Testament, la signification du baptême n’est jamais liée à la forme de ce dernier. En Romains 6, comme en Colossiens 2, le baptême atteste plutôt notre rattachement au Christ28. En d’autres termes, le propre du baptême n’est pas de représenter notre « ensevelissement ». C’est de signifier notre union avec le Christ, lui qui a été crucifié, qui a été enseveli, et qui est ressuscité.

La deuxième précision concerne la place de la foi dans ces versets. Au verset 12bα, la foi est présentée comme corollaire du baptême. En Christ, dit Paul, nous avons reçu une circoncision « spirituelle », ce que représente notre baptême ; en Christ aussi nous avons été relevés au moyen de la foi. Paul parle donc de la mort du Christ en lien avec le baptême ; et il évoque la résurrection du Christ à laquelle nous participons en lien avec la foi. Il s’ensuit que baptême et foi sont indissociables.

C’est, en fait, la même relation que nous voyons dans la circoncision : dans l’Ancien Testament, la repentance et l’attachement à Dieu sont intégralement liés à la circoncision, comme le contenu du signe est intégralement lié au signe lui-même. En ce qui concerne la circoncision, son caractère de signe renvoyant à la foi et à la repentance ne saurait être séparé de ce qu’est la circoncision. De même, en soulignant l’entière suffisance du Christ, Paul rappelle aux Colossiens qu’ils ont tout reçu en lui : la circoncision spirituelle, dans sa mort en rapport avec le baptême, et la résurrection spirituelle dans leur communion avec lui, en rapport avec la foi. On objecte parfois qu’en raison de ce lien entre baptême et foi, la foi serait nécessairement première pour que le baptême soit valable. C’est, à mon sens, confondre sens et chronologie : Paul évoque ici deux réalités qui sont interdépendantes logiquement, mais non nécessairement chronologiquement.

Pour illustrer cela en rapport avec la circoncision, prenons l’exemple classique d’Abraham. Comme le souligne Paul lui-même, Abraham a eu foi en Dieu. Ce n’est que plusieurs années plus tard qu’il « […] reçut le signe de la circoncision, comme sceau de la justice qu’il avait obtenue par la foi, quand il était incirconcis » (Rm 4.11). La foi d’Abraham a précédé la circoncision (comme c’était le cas aussi, d’ailleurs, chaque fois qu’un prosélyte plaçait sa foi en le Dieu d’Abraham et devenait membre du peuple)29. Par contre, Isaac, son fils, a été circoncis dès sa naissance ; sa confiance et sa foi en Dieu sont venues après, sans que le sens de la circoncision, pourtant en rapport avec la justice reçue par la foi, soit compromis. Or, il en est de même du baptême : si sa signification est liée de façon inséparable à la foi, ce lien s’établit d’abord au niveau du sens et non d’une nécessaire précédence de l’une par rapport à l’autre. C’est ce qui explique très vraisemblablement, d’ailleurs, les baptêmes de maisonnées que nous voyons à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament30.

Une dernière précision, liée aux deux précédentes, touche à la structure du texte. Notre façon d’organiser les versets 11-12 suggère que Paul sépare, en fait, baptême et « résurrection ». La « circoncision » se rapporte au baptême (v. 11a-12aα), tandis que la résurrection est en lien avec la foi (v. 12aβ-12bα). Cela pourrait nous surprendre et même sembler remettre en question la justesse de la structure proposée. De fait, Paul procède de la même manière dans l’épître aux Romains : en Romains 6.1-5, le rattachement à la mort du Christ que représente notre baptême fonde l’exhortation à marcher en « nouveauté de vie », l’impératif de nous adonner à une vie de foi :

Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Christ-Jésus, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui, par le baptême, dans la mort, afin que, comme Christ a été relevé d’entre les morts par la gloire du Père, nous de même aussi, nous marchions en nouveauté de vie. Car si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection. (Rm 6.3-5)31

Dans ce passage, comme en Colossiens 2, Paul présente le baptême en lien avec la mort du Christ. La nouveauté de vie, elle, est une exigence et, en même temps, une promesse qui en découle, et qui doit se concrétiser dans la vie du croyant32.

Conclusion : circoncision et baptême, leurs fonctions et finalités

Dans l’épître aux Colossiens, Paul rapproche le sens théologique de la circoncision du sens christologique du baptême. Il le fait pour montrer que ce que ses lecteurs ont reçu en Christ – et que représente leur baptême – accomplit la réalité signifiée et promise par la circoncision dans l’Ancien Testament. De la sorte, pour reprendre le propos de P. Jewett, « la circoncision est, pour l’Ancien Testament, ce qu’est le baptême pour le Nouveau ».

On trouve une confirmation de cela en dehors de Colossiens dans le fait que, pour le Nouveau Testament, l’autre « signe de l’Église », la sainte cène, remplace le repas de Pâque, c’est-à-dire le repas de délivrance et d’alliance pour le peuple de l’ancienne alliance33. Lorsque nous nous rappelons, d’une part, que la circoncision et la Pâque sont deux « signes » essentiels pour Israël dans l’Ancien Testament, et que, d’autre part, le baptême et la cène sont les « signes d’alliance », institués par le Christ, la correspondance entre baptême et circoncision devient plus claire encore. Comme le repas du Seigneur remplace le repas de Pâque, le baptême remplace la circoncision.

Il est évident que la correspondance entre circoncision et baptême ne résout pas, à elle seule, toutes les questions d’ecclésiologie. Cela est vrai, notamment pour ce qui est des sujets du baptême. C’est bien pour cela que des théologiens de tendance baptiste, comme P. Jewett et d’autres, peuvent reconnaître le lien entre les deux signes, sans aboutir aux conclusions formulées par la théologie réformée sur le baptême des enfants – même si, comme nous l’avons vu, un M. Salter peut aller jusqu’à affirmer que, si le baptême remplace réellement la circoncision, logiquement, les enfants de parents chrétiens devraient être baptisés ! Une question plus déterminante encore est celle de l’appartenance, ou non, des enfants de parents croyants à la nouvelle alliance, comme le souligne le Catéchisme de Heidelberg34.

Cela étant dit, il peut être intéressant de terminer le présent article par une comparaison entre la fonction et la finalité de ces deux signes – ou « sacrements » –, tirée d’un petit ouvrage à but pastoral, de J.P. Sartelle35 :

  • Lorsque, au temps de l’Ancien Testament, une personne mettait sa foi en le Dieu d’Abraham, elle recevait la circoncision.

  • Le signe extérieur du cœur purifié, dans l’Ancien Testament, était la circoncision.

  • Le rite attestant l’entrée au sein du peuple de Dieu dans l’Ancien Testament était la circoncision.

Or, si l’on remplace « Ancien Testament » par « Nouveau Testament », nous obtenons ceci :

  • Lorsque, au temps du Nouveau Testament, une personne mettait sa foi en le Dieu d’Abraham, elle recevait le baptême.

  • Le signe extérieur du cœur purifié, dans le Nouveau Testament, était le baptême.

  • Le rite attestant l’entrée au sein du peuple de Dieu dans le Nouveau Testament était le baptême.

Si la correspondance entre circoncision et baptême ne permet pas de répondre à toutes les interrogations soulevées par les différences en matière d’ecclésiologie, du moins nous aide-t-elle à avancer dans notre réflexion à ce sujet. Dans tous les cas, nous pouvons dire que, sur cette question précise, les données bibliques pour étayer la position réformée ne sont pas inexistantes, loin s’en faut !

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Annexe : Le texte grec de Colossiens 2.10-12

Et vous êtes parfaitement comblés en lui, lui qui est la tête de toute principauté et autorité, en qui aussi vous avez été circoncis, d’une circoncision faite sans mains humaines – par le dépouillement du corps charnel, par la circoncision du Christ – en étant ensevelis ensemble avec lui par le baptême ; en qui aussi vous avez été relevés au moyen de la foi en l’action de Dieu, qui l’a relevé d’entre les morts. Et vous, qui étiez morts dans les fautes et dans l’incirconcision de votre chair, il vous a fait vivre ensemble avec lui, vous ayant fait grâce de toutes vos fautes. (Col 2.10-12)

v. 10 καὶ ἐστὲ ἐν αὐτῷ πεπληρωμένοι, ὅς ἐστιν ἡ κεφαλὴ πάσης ἀρχῆς καὶ ἐξουσίας.
v. 11a Ἐν ᾧ καὶ
περιετμήθητε περιτομῇ ἀχειροποιήτῳ
v. 11bα ἐν τῇ ἀπεκδύσει τοῦ σώματος τῆς σαρκός,
v. 11bβ ἐν τῇ περιτομῇ τοῦ Χριστοῦ,
v. 12aα συνταφέντες αὐτῷ ἐν τῷ βαπτισμῷ·
v. 12aβ Ἐν ᾧ καὶ
v. 12bα συνηγέρθητε διὰ τῆς πίστεως
τῆς ἐνεργείας τοῦ θεοῦ τοῦ ἐγείραντος αὐτὸν ἐκ νεκρῶν·
v. 12bβ καὶ ὑμᾶς νεκροὺς ὄντας ἐν τοῖς παραπτώμασιν καὶ τῇ ἀκροβυστίᾳ τῆς σαρκὸς ὑμῶν, συνεζωοποίησεν ὑμᾶς σὺν αὐτῷ, χαρισάμενος ἡμῖν πάντα τὰ παραπτώματα.

  1. Donald Cobb est professeur de grec et de Nouveau Testament à la Faculté Jean Calvin d’Aix-en-Provence. Il a récemment soutenu une thèse de doctorat sur la compréhension et la fonction rhétorique de la diathêkê (alliance) en Galates 3-4.

  2. Notre traduction. Ailleurs, sauf indication précise, les citations seront prises de la Bible Segond révisée, dite « à la Colombe ».

  3. Quel est ton unique assurance dans la vie comme dans la mort ? Catéchisme de Heidelberg (traduction française, P. Courthial), Aix-en-Provence, Fondation d’entraide chrétienne réformée-Kerygma, 1986. Nous avons légèrement modifié le texte et ajouté les italiques.

  4. M. Salter, « Does Baptism Replace Circumcision ? An Examination of the Relationship Between Circumcision and Baptism in Colossians 2:11–12 », Themelios 35/1 (2010), p. 16.

  5. M. Salter, « Does Baptism Replace Circumcision ? », p. 28.

  6. Ibid., p. 29.

  7. Ibid., p. 16.

  8. Les commentateurs plus anciens posaient régulièrement la présence d’un judaïsme influencé par le gnosticisme, mais les traits que Paul relève en rapport avec ses adversaires se retrouvent largement à Qumrân, ce qui relativise de beaucoup une telle affirmation. Pour ce qui est de la participation des anges au culte de Qumrân, le lecteur intéressé consultera, par exemple, 4Q400-407, « Chants pour le sacrifice du sabbat », in M.O. Wise, M. Abegg Jr. et E. Cook (sous dir.), Les Manuscrits de la mer Morte, Paris, éditions Perrin, 20032, p. 466-479.

  9. Sunêgerthête, littéralement : « Vous avez été relevés ensemble » (sous-entendu : « avec lui »).

  10. Les manuscrits hésitent entre baptismô et baptismati, ce dernier terme étant plus habituel. La répartition des deux leçons entre les différents types textuels peut faire hésiter, mais il est probable que baptismô ait été modifié secondairement en faveur du mot plus usuel. Baptismos fait davantage référence à l’action de baptiser (ou de recevoir le baptême) qu’au baptême lui-même (baptisma), mais la différence réelle est minime.

  11. Notre traduction. Cf. aussi Ep 2.21-22 ; 3.12.

  12. Cf., par exemple, la Colombe : « En lui aussi vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’est pas faite par la main des hommes ; c’est-à-dire le dépouillement du corps de la chair ; la circoncision de Christ. Ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité d’entre les morts. » La ponctuation ici donne l’impression que le parallèle s’établit entre « baptême » et « foi ». Notre structure montre que, s’il y a bien un rapprochement entre ces deux (cf. infra), les éléments parallèles sont plutôt « circoncision » et « baptême ». Notons par ailleurs que le rapprochement avec Éphésiens 1 milite également contre la proposition, parfois avancée, de prendre en hô kai en Col 2.12aβ comme une référence au baptême (= « dans le baptême vous avez aussi été relevés »). La traduction « en qui » ou « en qui aussi », comme référence au Christ, est retenue par J. Eadie, A Commentary on the Greek Text of the Epistle of Paul to the Colossians, Grand Rapids, Baker Book House, 1979, p. 150-151, et P. O’Brian, Colossians, Philemon (coll. WBC), Waco, Word, 1982, p. 114 et 118-119, citant à l’appui, entre autres, Lohmeyer, Schnackenburg et Grundmann.

  13. A. Lamorte et R. Pache, « Baptême », Nouveau Dictionnaire biblique. Édition révisée (sous dir. R. Pache et A. Kuen), Saint-Légier, Éditions Emmaüs, 19922, 160, col. 1 (les italiques sont de nous).

  14. Ou, en tout cas, en rapport avec une partie de ce qui est promis. En effet, si la promesse à Abraham se rapporte au don d’une descendance, elle touche aussi au pays et, plus fondamentalement, à une bénédiction pour les nations (Gn 12.1-3). Le lien dans la Genèse entre circoncision et descendance physique a déjà été relevé par des théologiens réformés comme G. Vos, Biblical Theology, Old and New Testaments, Édimbourg-Carlisle, Banner of Truth Trust, 1975 (première édition 1948), p. 90.

  15. « Mon alliance sera dans votre chair une alliance perpétuelle » (notre traduction). Le signe de la circoncision fonctionne ici comme synecdoque de l’alliance elle-même.

  16. Notre traduction.

  17. Cf. aussi Ez 44.7, 9. C’est pour cette même raison que le terme ʻārēl (« incirconcis ») signifie, tout d’abord, « inapte au contact avec Dieu » et, par extension, « impur » ou « incapable » (ainsi Ex 6.12, 30 ; Lv 19.23 ; Es 52.1 ; Jr 6.10 ; Ez 31.18 ; 32.19, 21, 24 ; 44.7, etc.). Cf. L. Koehler et W. Baumgartner, The Hebrew and Aramaic Lexicon of the Old Testament, Leyde, Brill, 1994-2000, art. ʻārēl.

  18. Traduction œcuménique de la Bible.

  19. En parlant de la circoncision comme « signe et sceau », Paul reprend en fait un langage déjà traditionnel. Ainsi, d’après t. Berakot 6.13, c’est par la circoncision qu’Isaac a été « scellé par le signe d’une sainte alliance (ḥṯm ḇʾwṯ ḇrîṯ qwḏs̆) ». Cf. aussi t. Aboda Zarah 3.13.

  20. Cf., par exemple, Philon d’Alexandrie, De migratione Abrahami, 92, De somniis, 2.25, De specialibus legibus, 1.8-11, Quastiones et solutiones in Genesim, 3.52. Le lien entre circoncision et purification est également supposé dans le Nouveau Testament, dans des passages comme Jn 7.22-23.

  21. Des passages comme Rm 2.25-29 ou Ep 2.11 pourraient faire croire que l’apôtre ne voit dans la circoncision qu’un signe physique, dénué de valeur spirituelle. Il convient toutefois de se rappeler que Paul réagit avant tout dans ces textes contre des Juifs qui mettaient en avant leur statut de membres d’Israël, la circoncision et la possession de la Torah, comme des privilèges les mettant d’emblée dans une situation favorable envers Dieu, notamment dans le jugement divin (cf. Rm 2.12-13, 17-24). Rm 3.1-2 montre bien que la description du chapitre 2 de cette épître ne constitue pas une description exhaustive des effets de la circoncision.

  22. La notion de l’entière suffisance du Christ est présente tout au long de Colossiens et constitue un des fils conducteurs de cette lettre : Col 1.13-22, 27 ; 2.2, 6-9, 17 ; 3.1-4, 11, 15-16 ; 4.2, etc.

  23. Ainsi, par exemple, J. Eadie, A Commentary on the Greek Text, p. 148, qui en conclut : « L’ensevelissement et la circoncision ne diffèrent entre eux qu’en ce qui concerne la forme et les circonstances. »

  24. Bien souligné par H.N. Ridderbos, Paul. An Outline of his Theology, Grand Rapids, Eerdmans, 1975, p. 410-412.

  25. Cf., à ce sujet, Ch.F.D. Moule, The Epistles to the Colossians and to Philemon, Cambridge-Londres-New York, Cambridge University Press, 19776, p. 96.

  26. E. Lohse, Colossians and Philemon (coll. Hermeneia), Minneapolis, Fortress Press, 1972, p. 103.

  27. P. Jewett, « Baptism (Baptist View) », Pictorial Encyclopedia of the Bible, t. 1 (ed. M.C. Tenney), Grand Rapids, Zondervan, 1975, 476, col. 2. Cf. aussi id., Infant Baptism & the Covenant of Grace, Grand Rapids, Eerdmans, 1978, p. 89, et F.F. Bruce, The Epistles to the Colossians, to Philemon and to the Ephesians (coll. NICNT), Grand Rapids, Eerdmans, 1984, p. 103s : « […] L’œuvre du Christ a accompli la signification de l’ordonnance précédente à un tel point […] que celle-ci est désormais dépassée. […] Il ne reste plus de place pour une circoncision faite de main d’homme […] ; la mort du Christ a opéré la purification intérieure que les prophètes associaient à l’alliance nouvelle, ce dont le baptême est le signe visible. » (Les italiques sont de nous.) On trouve la même concession in K. Barth, « La doctrine ecclésiastique du baptême », Foi et vie 47/1 (1949), p. 31 : « […] Dans Colossiens 2 : 11 sqq., le baptême est appelé la circoncision du Christ, remplaçant pour nous la circoncision des Israélites […]. » Dans id., Dogmatique IV/4 (fragment), Genève, Labor et Fides, 1969, p. 123-125, Barth reconnaît de nouveau le parallèle entre la signification de la circoncision et celle du baptême, bien que la présentation soit plutôt alambiquée (s’agit-il d’une façon d’occulter quelque peu des implications au niveau du baptême des enfants ?).

  28. « Paul fait du baptême le moyen par lequel nous sommes ensevelis avec le Christ (dia [= à travers] le baptême) et non le lieu où nous sommes ensevelis avec lui. […] Il n’existe aucune donnée, ni en Romains 6, ni ailleurs dans le Nouveau Testament, qui suggère que l’on ait accordé à l’action même […] du baptême une signification symbolique. L’essentiel en Romains 6 est très certainement, non le rite du baptême mais le simple événement du baptême. » D. Moo, The Epistle to the Romans (coll. NICNT), Grand Rapids, Eerdmans, 1996, p. 362-363 (italiques dans le texte).

  29. Cf. Ex 12.43-49.

  30. Cf., par exemple, D. Gibson, « ‘Fathers of Faith, My Fathers Now !’ : On Abraham, Covenant, and the Theology of Paedobaptism », Themelios 40/1 (2015), p. 22, et D. Cobb, « Baptême », Dictionnaire de théologie biblique, Cléon-d’Andran, Excelsis, 2006, p. 459-461.

  31. Notre traduction.

  32. Bien souligné par P. Gardner, « Circumcised in Baptism–Raised Through Faith : A Note on Col 2:11–12 », Westminster Theological Journal 45 (1983), p. 172–77.

  33. C’est en effet lors du repas de la Pâque que Jésus se présente comme le sacrifice qui, par son sang versé (cf. Ex 12.12-13, 21-23 ; 24.4-8), consacrera une relation particulière avec les douze disciples et ceux qui, par la suite, s’attacheront à lui. C’est très certainement en ce sens, d’une part, que l’évangile de Jean laisse entendre que Jésus est mort le vendredi de Pâque, au moment où l’on immolait les agneaux pour le repas pascal, et, d’autre part, que Paul peut affirmer que « Christ, notre Pâque, a été immolé » (1Co 5.7). L’apôtre développe ce point de façon allusive, ce qui suppose un enseignement déjà explicité et connu des Corinthiens. Paul a donc dû donner précédemment un enseignement plus approfondi sur le lien entre la sainte cène et la mort du Christ, d’un côté, et le repas de Pâque, comme repas de délivrance et d’alliance, de l’autre.

  34. Cf., à ce sujet, D. Cobb, « La place des enfants dans la nouvelle alliance et dans l’Église », La Revue réformée 63/263 (2012), p. 9-25.

  35. J.P. Sartelle, What Christian Parents Should Know About Infant Baptism, Phillipsburg, Presbyterian and Reformed, 1985, p. 10-11.

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