L’élection, un sujet unificateur en Éphésiens ?.1

L’ÉLECTION, UN SUJET UNIFICATEUR EN ÉPHÉSIENS ?.1

Matthias RADLOFF*

Des éléments d’Ephésiens 1.3-14 font écho à des textes de l’Ancien Testament. Plus que cela, Paul fait référence à une histoire, aux éléments historiques fondateurs : l’élection d’Abraham et la libération d’un peuple. Paul le fait de telle manière que ce qu’il écrit correspond à l’histoire du salut et du juif et du chrétien. L’élection, qui a toujours été un élément identitaire juif, est présentée par Paul comme l’élément identitaire et, de ce fait, unificateur de tous les croyants. Cette manière de voir a des incidences sur l’interprétation de quelques détails.

I. L’intention de Paul en Ephésiens 1.3-14

Tous les écrits ont une intention. Du graffiti au billet de train, de la lettre au roman, de l’amende sur le pare-brise à l’ordonnance du médecin, certaines intentions d’auteur sont évidentes, d’autres se devinent.

Paul, en rédigeant sa lettre aux Ephésiens, formule plusieurs exhortations qui permettent de comprendre la raison de ses interventions[1]. Nous ne retiendrons que ce qui encourage les chrétiens à plus d’unité et, plus précisément, ce qui est l’essence de la nouvelle identité commune des chrétiens. Un des sujets d’unité est en lien avec le mur de séparation qui a été abattu. Que l’on soit d’arrière-plan juif ou non juif, tous les chrétiens ne forment qu’un corps, n’ont qu’un Dieu, un Sauveur et un Esprit. Un autre aspect de l’unité concerne l’Eglise. Ephésiens 4 évoque la variété des dons. Puis, aux chapitres 5 et 6, est abordée l’unité dans le couple, entre pères et fils, maîtres et esclaves.

Y a-t-il aujourd’hui des murs de séparation ou des questions qui divisent ? Les tensions entre les chrétiens d’origine juive et païenne ne sont plus[2]. L’exhortation de Paul a porté des fruits. Par contre, une des questions qui divisent aujourd’hui est la doctrine de l’élection. Ce sujet a pour effet, et cela déjà depuis des siècles, de délier les langues et d’enflammer les passions.

Si Paul voulait encourager l’unité entre chrétiens, pourquoi développe-t-il d’entrée (1.3-14) un sujet qui divise tellement ? Une réponse serait de dire que, du temps de Paul, la question de l’élection faisait l’unanimité. Cependant, il semble que pharisiens et sadducéens n’avaient pas les mêmes positions, les uns affirmant la souveraineté absolue de Dieu, les autres l’importance des choix faits par l’homme[3]. Pourquoi Paul, en écrivant à un public désuni, développe-t-il, sur 12 versets, un sujet qui était, déjà de son temps, cause de divisions ?

Formulons cette question un peu différemment. Puisque Paul a le grand souci de l’unité entre chrétiens, pourquoi traite-t-il le sujet de l’élection ? Ce sujet permet-il d’unir les chrétiens d’origine juive et non juive ? L’élection ferait-elle partie de leur identité commune, des privilèges partagés ?[4] Le sujet de l’élection serait-il unificateur ? Il semble que oui.

Si une des intentions de Paul a été d’unir des chrétiens se trouvant de part et d’autre d’un mur les séparant (autrefois), comment le thème de l’élection va-t-il faire disparaître cet obstacle ? Car il y avait bien séparation dans les domaines religieux, culturel, social, politique, historique, alimentaire, vestimentaire, ethnique…

Avant de répondre à cette question, il convient de mettre en évidence son bien-fondé. Y a-t-il un lien entre le développement consacré à l’élection et le souci de Paul d’anéantir toute division entre chrétiens d’origine juive et non juive ? Il se peut que Paul traite de l’élection pour une toute autre raison que celle d’en faire un argument en faveur de l’unité[5]. Voici la thèse que nous allons soutenir : en Ephésiens 1.3-14, Paul se sert de la doctrine de l’élection pour prôner la réalité de l’unité.

1. Paul recherche l’unité

La recherche de l’unité est une particularité de l’épître. Dans un tableau, A.T. Lincoln compare Colossiens à Ephésiens[6]. La colonne des éléments « uniques à Ephésiens »[7] comporte :

1. l’eulogie de 1.3-14 ;

2. les éléments traitant de l’unité entre chrétiens (4.1-16) ;

3. l’unité entre juifs et non juifs (Ep 3.1-13)[8] ;

4. le Christ et l’Eglise (5.21-6.9) ;

5. l’armure du combattant (6.10-17).

Les éléments 2 et 3 traitent clairement de l’unité. Le paragraphe des « codes domestiques » est aussi un appel à l’unité, car, d’emblée, il est recommandé de se soumettre les uns aux autres (5.21). Le texte du combattant et de son armure n’aborderait-il pas aussi le thème de l’unité dans la diversité ? Car le combattant est bien l’Eglise qui porte un casque, une cuirasse, une épée, et ainsi de suite. Il y aurait ainsi un corps avec le chrétien-tête (équipé d’un casque), le chrétien-poitrine (équipé d’une cuirasse), le chrétien-pied-droit (équipé d’une sandale), le chrétien-main (équipé d’un bouclier)…

Puisque, dans la comparaison entre Colossiens et Ephésiens, des éléments originaux à Ephésiens, trois sur cinq (2, 3 et 4) traitent clairement de l’unité dans la diversité, nous sommes portés à considérer que le premier élément le fait aussi.

2. « Nous » et « vous » : de qui Paul parle-t-il ?

L’usage des pronoms conduit certains à dire que les versets d’Ephésiens 1.3-12 ne traitent que des chrétiens d’origine juive, puisque Paul y utilise systématiquement la première personne (nous)[9]. Les versets qui suivent (1.13-18) traitent, en revanche, des chrétiens d’origine païenne, puisque le texte utilise les pronoms de la deuxième personne (vous, votre).

Cette interprétation est difficile à retenir. Car Paul passera, dès 1.19 et au chapitre 2, de l’un à l’autre comme pour dire « nous, donc nous tous, nous sommes de ceux qui croient (19). Nous, donc nous tous, nous étions morts (2.5), puis nous avons été ressuscités ensemble (2.6), et ainsi de suite. Et, bien qu’il soit question de « vous autrefois, païens » (11ss), Paul ne parlera pas de « nous (autrefois) juifs ». Si le « vous » évoque tantôt tous les croyants d’Ephèse (1.15-19), tantôt des chrétiens d’origine païenne à Ephèse (2.12, 17), le « nous » n’est jamais utilisé pour parler exclusivement des chrétiens d’origine juive[10]. Le « nous » est inclusif de tous les croyants. Le « nous » n’exclut jamais les chrétiens d’origine païenne. Le pronom pourrait être rendu par « nous tous » ou « nous, chrétiens d’origine juive et non juive[11] ».

II. L’argument de Paul en Ephésiens 1.3-14

Roger Samsel souligne qu’Ephésiens 1.3-14 contient de nombreuses allusions à des textes de l’Ancien Testament[12]. C’est une des raisons pour lesquelles il dira que cette péricope parle exclusivement des privilèges des chrétiens d’origine juive. Pour Stadelmann, ce seront les versets 11-12 qui s’adressent prioritairement aux chrétiens d’origine juive (47).

Nous affirmons que Paul reprend, en Ephésiens 1.3-14, les étapes importantes de l’histoire du peuple juif pour en faire l’histoire des chrétiens d’origine païenne. Ainsi, les juifs et les chrétiens peuvent dire « c’est ici mon histoire ». En présentant ainsi une histoire commune, un méta-narratif partagé, Paul anéantit le mur de séparation dans les cœurs des uns et des autres[13].

1. Les étapes importantes de l’histoire des Hébreux

Rappelons ce qui fait la fierté du fidèle d’origine juive en relevant quelques points saillants de l’histoire d’un peuple béni[14] :

  1. Ce peuple a été choisi. (a) Quand ? En Abraham. (b) Pourquoi ? Pour être béni (Gn 12.2).
  2. Abraham est choisi pour faire quoi ? Pour marcher devant la face de Dieu (Gn 17.1).
  3. Ce choix est entièrement celui de Dieu.
  4. S’il fallait indiquer un motif pour ce choix de Dieu, nous retiendrions l’amour de Dieu pour son peuple. Celui-ci ne mérite pas d’être choisi. Il est choisi selon le bon plaisir de Dieu.
  5. Suit le rachat de l’esclavage d’Egypte ; la protection (le salut) est rendue possible par le sang sur les portes.
  6. Dans le désert, le peuple pèche. Dieu parle de l’anéantir (Ex 32.10 ; Nb 14.12), puis il fait grâce.
  7. L’entrée en Terre promise se fait « quarante ans plus tard », donc à la date fixée par Dieu.
  8. Le peuple entre (progressivement) en possession de l’héritage promis.
  9. Sur quelle base la conquête se fait-elle ? Pas sur celle du mérite, mais sur celle de la volonté de Dieu.
  10. Un principe général marque toute l’histoire : le peuple est appelé à entendre et à croire (donc à agir) (Gn 12.1-4, 15.5-6, notamment).

2. Le plan d’Ephésiens 1.3-14

L’analyse de la péricope fournit une structure qui varie selon l’exégète. Après avoir présenté de nombreux plans sans retenir celui qui se serait imposé, Lincoln relève le style méditatif du paragraphe. « La structure émerge lorsqu’une pensée se construit sur la précédente, parfois en expliquant, parfois en développant, parfois en remplaçant, parfois en apportant du neuf ou en répétant ce qui a déjà été dit[15]. » Pour Bouttier, « le texte progresse en une manière de ‹fondu-enchaîné› où le nouveau motif se greffe sur le précédent qui n’est pas encore achevé » (60). Hugedé retient un plan en six strophes de deux stances (21)[16]. Notre plan découpera le texte en trois parties selon le sens et regroupe les douze stances indiquées par Hugedé en trois paragraphes de quatre stances.

3. L’histoire des juifs en trois parties

Il nous semble qu’Ephésiens 1.3-14 parle autant des bénédictions qui émaillent l’histoire juive en lien avec Abraham et l’Exode que des bénédictions de tout chrétien. Nous allons relier chacun des dix points énoncés plus haut (et qui retracent l’histoire du peuple d’Israël) au texte d’Ephésiens s’y rapportant. Suit une explication, puisque chacun de ces points concerne aussi le chrétien d’origine païenne.

Dans leurs explications, bien des commentaires font l’impasse sur l’Ancien Testament ; autrement dit, ils ne cherchent pas en quoi l’épître aux Ephésiens fait écho à l’Ancien Testament ou même en reprend des expressions[17]. D’autres commentaires font des renvois à des versets. Notre démarche va plus loin encore, puisque nous affirmons que les versets d’Ephésiens 1.3-14 retracent l’histoire juive dans un langage qui permet au chrétien d’origine non juive de dire : « c’est là mon histoire ».

4. Abraham, versets 3-6

En filigrane, il est question du patriarche dans les versets 3-6. Cela correspond aux strophes I et II de Hugedé (21).

Côté juif

 

Côté chrétien (païen et juif)

1a. Ce peuple a été choisi. Quand ? En Abraham[18].

3 Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ[19], qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle[20] dans les lieux célestes,[21] dans le Christ.

4 En lui, il nous a choisis avant la fondation du monde,

Ici le choix se fait « en lui » (v. 4), donc en Jésus- Christ. Si, pour le juif, le choix s’est fait en Abraham quelque deux mille ans plus tôt (ce qui est un pedigree imbattable), celui des chrétiens (non juifs, mais aussi juifs) s’est fait « avant la fondation du monde ». Qui peut faire mieux et dire qu’il fait partie d’un projet encore plus ancien ? Ce qui faisait la fierté des juifs seuls (dans l’antiquité, les juifs pouvaient se vanter d’avoir deux mille ans d’histoire) est  dérisoire face à l’ancienneté des chrétiens, qu’ils soient d’origine juive ou non juive.

1b. Abraham a été choisi ; pourquoi ? Pour être béni par Dieu (Gn 12.1-3).

qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle

Si Dieu le Père « nous a bénis », c’est bien à cause d’Abraham[22]. Car Abraham devait être béni et être en bénédiction. C’est ainsi que nous tous, nous sommes présentement bénis.

Pour l’unité entre juifs et non juifs : ils ont le même ancrage dans l’histoire. D’Abraham, on va plus loin encore pour remonter avant la fondation du monde.

Pour l’unité entre juifs et non juifs : les bénédictions qui viennent de Dieu sont les mêmes.

 

Côté juif

 

Côté chrétien (païen et juif)

2. Abraham est choisi ; pour faire quoi ? Pour marcher devant la face de Dieu (Ge 17.1).

pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui.

Lorsqu’il avait 99 ans, « le Seigneur apparut à Abram et lui dit : Je suis le Dieu-Puissant. Marche devant moi et sois intègre. » Le rapprochement de Gn 17.1 et Ep 1.4 permet aussi de savoir si Paul parlait de la sanctification finale, la perfection qui sera nôtre dans l’au-delà (non), ou d’une vie de sanctification ici-bas (oui). Nous voyons que la noble vocation d’Abraham est aussi celle de tout enfant de Dieu, celle de vivre une vie consacrée[23].

Pour l’unité entre juifs et non juifs : ils ont tous les deux été choisis pour vivre une même vocation de vie de sainteté.

 

Côté juif

 

Côté chrétien (païen et juif)

3. Ce choix est entièrement celui de Dieu.

5 il nous a destinés d’avance, par Jésus-Christ

Le choix d’Abraham et de ses descendants et celui des hommes et femmes sauvés par grâce sont entièrement de Dieu.

Pour l’unité entre juifs et non juifs : l’élection est toujours une initiative divine.

 

Côté juif

 

Côté chrétien (païen et juif)

4. S’il fallait indiquer un motif pour ce choix de Dieu, nous retiendrions l’amour de Dieu pour son peuple. Il ne mérite pas d’être choisi. Il est choisi et adopté[24] selon le bon plaisir de Dieu.

Dans son amour [25], 5 il nous a destinés d’avance, par Jésus-Christ, à l’adoption filiale, pour lui, selon sa volonté bienveillante, 6 afin de célébrer la gloire de sa grâce[26], dont il nous a comblés en son bien-aimé.

Le « bien-aimé » est une référence à Jésus-Christ[27]. Mais, pour le chrétien imprégné des textes de l’AT, cette expression parlera, entre autres, d’Abraham [28].

Pour l’unité entre juifs et non juifs : pour les deux, l’élection est liée à l’amour de Dieu, et conduit à l’adoption et à la gloire de Dieu.

 

5. Le peuple de l’exode, versets 7-10

En filigrane, il est question de l’exode dans les versets 7-10. Cela correspond aux strophes III et IV de Hugedé (21-22).

 

Côté juif

 

Côté chrétien (païen et juif)

5. Rachat de l’esclavage ; la rédemption est rendue possible par le sang mis sur les portes[29].

7 En lui, nous avons la rédemption par son sang

Le sang qui couvre les fautes de tout enfant de Dieu est aussi présent dans la théologie de Paul[30].

Pour l’unité entre juifs et non juifs : la première Pâque et la dernière célébrée par Jésus sont des événements de rédemption en rapport avec le sang.

 

Côté juif

 

Côté chrétien (païen et juif)

6. Dans le désert, le peuple pèche. Dieu parle de l’anéantir, mais fait grâce [31].

7 le pardon des fautes selon la richesse de sa grâce, 8 qu’il nous a octroyée abondamment, en toute sagesse et intelligence.

Tous les chrétiens sont pardonnés, exclusivement sur la base de la grâce et de l’œuvre de Dieu qui en découle.

Pour l’unité entre juifs et non juifs : le pardon des fautes, même des plus importantes, n’est possible que par grâce.

 

Côté juif

 

Côté chrétien (païen et juif)

7. Entrée en Terre promise à la date fixée par Dieu

9 Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, le projet bienveillant qu’il s’était proposé en lui, 10 pour le réaliser quand les temps seraient accomplis : récapituler tout dans le Christ, ce qui est dans les cieux comme ce qui est sur la terre.

Le mystère a trait à l’intégration des païens dans le peuple nouveau.

Le projet de « récapituler tout » a commencé par la rédemption (v. 7) à Pâque (et pour les Hébreux, et pour les disciples). Et ce qui est annoncé sera parfait au jour prévu, l’âge nouveau.

Pour l’unité entre juifs et non juifs : tous les projets de Dieu sont bienveillants et il les réalisera.

 

6. Abraham et le peuple de l’exode, versets 11-14

En filigrane, dans les versets 11-14, il est question du mandat commun donné à Abraham et au peuple hébreu. Cela correspond aux strophes V et VI de Hugedé (22).

 

Côté juif

 

Côté chrétien (païen et juif)

8. L’entrée en possession de l’héritage promis.

NBS : 11 En lui, nous[32] avons aussi reçu notre part d’héritage,

BC : 11 En lui, nous avons aussi été mis à part, prédestinés selon le plan de celui qui…

Bouttier : « Dans le NT, chez Paul en particulier, la terre promise est devenue l’héritage du monde à venir ou l’héritage céleste, selon les cas[33]. »

Pour l’unité entre juifs et non juifs : l’héritage, promis à Abraham puis au peuple, a été donné.  Mais le repos attendu par tous les croyants est encore à venir ; le Saint-Esprit est perçu comme un acompte (ou une part) de cet héritage.

L’héritage (versets 11 et 14) : Voici des interprétations possibles :

  1. BFC, TOB, NBS : un héritage qui est donné aux personnes (en lui, nous avons reçu notre lot [notre part d’héritage])[34]. Josué 14.2-3, pour chaque tribu la part de l’héritage est tiré au sort.
  2. BC : les personnes sont elles-mêmes l’héritage donné (en lui, nous avons été désignés pour être le lot [de Dieu]), Ps 33.12.
  3. Bouttier garde l’ambiguïté du texte grec comme si (a) et (b) sont tous les deux sous-entendus[35].
  4. l’héritage donné est Dieu lui-même. C’était le cas pour la tribu de Lévi : Nb 18.20 ; Dt 10.9 ; Jos 13.14, 33.

 

Côté juif

 

Côté chrétien (païen et juif)

9. La conquête se fait non sur la base du mérite, mais à cause de la volonté de Dieu.

nous qui avons été destinés d’avance, selon le projet de celui qui opère en tout selon les décisions de sa volonté, 12 à célébrer sa gloire[36], nous qui, d’avance, avons mis notre espérance dans le Christ.

Ceux qui font partie des « nous » avaient été les premiers à « mettre leur espérance dans le Christ ». Les « vous » du verset 13 sont « aussi », par la suite, « venus à la foi ».

Pour l’unité entre juifs et non juifs : de 1.11 à 13, il est dit que les uns et les autres ont une même espérance ou foi.

 

Côté juif

 

Côté chrétien (païen et juif)

10. Un principe général marque toute l’histoire : le peuple est appelé à entendre et croire (donc à agir) pour pouvoir bénéficier des choses promises : l’héritage et la rédemption (Gn 12.1-4, Gn 15.5-6, notamment).

13 En lui, vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, la bonne nouvelle de votre salut, en lui, vous êtes venus à la foi et vous avez été scellés de l’Esprit Saint qui avait été promis 14 et qui constitue les arrhes de notre héritage, pour la rédemption[37] de ce qu’il s’est acquis, afin de célébrer sa gloire.

« Nous » d’abord, « vous » ensuite, pour attendre « notre » héritage.

Pour l’unité entre juifs et non juifs : cf. au point 9.

 

7. En conclusion

Nous venons de voir comment les éléments d’Ephésiens 1.3-14 font écho à bien des textes de l’Ancien Testament. Cela a été vu par bien des exégètes et nous affirmons que Paul fait référence à une histoire. Il s’agit d’éléments historiques fondateurs : l’élection d’Abraham et la libération d’un peuple. Pour conclure, prenons un dernier texte de l’histoire d’Abraham, une partie d’un discours de Dieu.

 

Genèse 18

Ephésiens 1

17 Le Seigneur se dit : Je ne veux pas cacher à Abraham ce que je vais faire.

9 Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté

18 Il doit devenir l’ancêtre d’un peuple grand et puissant.

3 il nous a bénis de toute bénédiction spirituelle

4 il nous a choisis avant la fondation du monde

A travers lui, je bénirai toutes les nations de la terre

9 le projet bienveillant qu’il s’était proposé en lui, 10 pour le réaliser quand les temps seraient accomplis : récapituler tout dans le Christ, ce qui est dans les cieux comme ce qui est sur la terre

19 Je l’ai choisi pour qu’il ordonne à ses fils et à ses descendants d’observer mes commandements, en ayant une conduite juste et droite,

4 pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui.

afin que j’accomplisse en sa faveur

5 selon sa volonté bienveillante

ce que je lui ai promis. 

13 vous êtes venus à la foi et vous avez été scellés de l’Esprit saint qui avait été promis

 

III. L’élection, un sujet qui unit

Si le sujet de l’élection fait rapidement surgir la question du libre arbitre, il n’en est pas ainsi lorsque l’élection d’Abraham est évoquée. Que Dieu ait choisi cet homme ne fait pas de doute et ne provoque aucune réaction négative. Et que Dieu ait choisi un peuple parmi tant d’autres n’évoque pas de réaction théologique déplorant l’absence du libre choix de la part des Hébreux.

La question « Dieu a-t-il choisi Abraham pour que le monde soit béni par la descendance de ce dernier ? » trouvera rapidement sa réponse. Par contre, poser la question au sujet de n’importe quelle personne de notre cercle d’amis serait pris par certains comme une provocation.

Puisque l’élection d’Abraham ne fâche pas, pourquoi ne regardons-nous pas de la même manière la question de l’élection de personnes vivant aujourd’hui ? Si cela ne fâche pas de savoir que Moïse a été élu (Ps 106.23), ainsi qu’Aaron (Ps 105.26) et le roi Saül (1S 10.24), cela ne devrait pas poser de problème s’il est question de l’élection d’un chrétien vivant aujourd’hui.

Lire Ephésiens 1.3-14 à la lumière de l’histoire d’Abraham et du peuple des Hébreux calme les pensées. En considérant Abraham, il ne sera pas question de se demander ce qu’il en était de son libre-arbitre. Et si l’on parle d’un choix de Dieu en faveur d’Israël, qui voudra savoir si l’élection du chrétien est individuelle ou collective, conditionnelle ou pas? Car ce que Paul fait ici est de démontrer que le privilège des croyants juifs (celui d’avoir été élu) est aussi celui des croyants non juifs. Car les uns et les autres ont été élus avant la fondation du monde. Ainsi, maintenant, tous les croyants ont (1) un appel, (2) un héritage (ou sont un héritage), (3) un salut opéré par le sang et (4) une promesse en voie de réalisation. Personne ne peut se glorifier de privilèges dont l’autre ne bénéficierait pas.

Typiquement, pour un juif, parler d’élection lui permet de dire qui fait partie du groupe et qui ne le fait pas. D’autres critères de différentiations seraient aussi possibles, comme appartenir à une tribu (de Juda ou de Benjamin). L’élection permet donc de faire une différence importante entre les personnes et de mettre le doigt sur une barrière réelle et quasi infranchissable. Paul, en parlant de l’élection de tous les croyants, redessine les frontières. Puisque tous les croyants sont élus, il n’y a plus alors de distinction possible entre chrétiens d’origine juive ou païenne. Le fait d’être élu fait de nous tous un groupe homogène, uni. L’élection est une réalité qui nous unit.

IV. L’interprétation générale influence les interprétations des détails

Si nous adoptons pour principe qu’Ephésiens 1.3-14 fait référence à la vie d’Abraham et du peuple des Hébreux lors de l’exode, il sera possible de faire un choix entre les interprétations divergentes proposées.

1. Les bénédictions spirituelles

Ces bénédictions dont nous avons été bénis (3) sont-elles spirituelles parce qu’elles ne se sont pas encore matérialisées et qu’elles le seront dans le futur ? Ou sont-elles spirituelles parce que venant de Dieu, et donc déjà données ?

En interprétant le texte en rapport avec Abraham, il sera possible de retenir les deux interprétations à la fois. Car Abraham sera en bénédiction (Gn 12.2-3)[38] et a été béni (Gn 24.1)[39].

2. Etre saint et irrépréhensible

Au verset 4, le fidèle est appelé à être saint et irrépréhensible. L’exégète pense que cela parle (a) de la sanctification ou (b) de la justification[40]. Ou encore (c) du résultat final de l’élection, lorsque, au renouvellement de toutes choses, le chrétien sera irrépréhensible devant la face de Dieu[41].

En prenant le texte en rapport avec Abraham, l’option de la sanctification sera retenue. Car c’est dans ce sens qu’Abraham est exhorté (Gn 17.1). Zacharie dira de cette vocation d’Abraham qu’elle est un exemple à suivre pour tous les juifs (Lc 1.73-75)[42].

3. L’héritage

Dans l’analyse du verset 11, nous avons relevé trois, voire quatre, interprétations possibles, toutes légitimes.

En nous limitant à l’histoire de l’exode, l’héritage attendu sera compris comme étant une part du pays qui allait être donné aux personnes.

Conclusion

Il n’est pas possible de lire Ephésiens 1.3-14 comme s’il permettait de tout comprendre sur l’élection. Car, si la seule raison de parler de l’élection était de montrer que juifs et non juifs ont les mêmes privilèges, il n’est pas surprenant de ne pas trouver réponse à toutes les questions que nous nous posons au sujet de cette doctrine. Le sujet de l’élection, traité dans l’esprit d’Ephésiens 1, ne devrait pas conduire à des débats sans fin, mais à l’unité des enfants de Dieu.

Bibliographie

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  • HAHN, Eberhard, Der Brief des Paulus an die Epheser, Wuppertaler Studienbibel Ergänzungsfolge, Brockhaus 1996.
  • HUGEDÉ, Norbert, L’épître aux Ephésiens, Labor et Fides, 1973.
  • JOSÈPHE Flavius, Guerre des Juifs, II, Les belles Lettres, 1980.
  • LINCOLN, Andrew T., Ephesians Word Biblical Commentary, volume 42, Word Books, 1990.
  • MONOD, Adolphe, Explication de l’épître de Saint Paul aux Ephésiens, Meyrueis, 1867.
  • NEUFELD, Thomas R., Ephesians, Believers Church Bible Commentary, Herald Press, 2002.
  • REYNIER, Chantal, « La bénédiction en Éphésiens 1,3-14. Election, filiation, rédemption », Nouvelle Revue théologique 118/2 (1996), 182-199.
  • SAMSEL, Roger, « Ephesians 1:3-14, Detailed Exegesis », http://www.pfrs.org/calvinism/eph1_3.html  (3.8.2012).
  • SIMPSON et BRUCE, Commentary on the Epistles to the Ephesians and Colossians, NICNT, Eerdmans, 1968.
  • STADELMANN, Helge, Der Epheserbrief, Bibelkommentar Band 14, Hänssler Edition C, 1993.

* M. Radloff est professeur à l’Institut biblique et missionnaire Emmaüs à Vevey, en Suisse.

[1] Comme le décrit si bien A.T. Lincoln, Ephesians, lxxiv, la méthode est toujours circulaire : la recommandation dans l’épître (ou la réponse attendue par son auteur) conduit l’exégète à imaginer une situation problématique qui est placée dans ce qu’il sait par ailleurs des coutumes et de l’histoire de l’époque. Puis l’exégète dira que, face aux problèmes qui existaient à l’époque, nous comprenons mieux l’auteur dans sa recommandation.

[2] Les uns disent que cette épître s’adresse à une communauté divisée (Lincoln indique Käsemann et Fischer ; Neufeld, 54). D’autres que les lecteurs sont des chrétiens d’origine non juive (Ep 2.11-22) et que les tensions, dont traitait l’épître aux Romains, n’existent plus lorsque Ephésiens est rédigé (Lincoln, Ephesians, lxxx)..

[3] C’est ce qui se dit depuis Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, II, 163-165.

[4] Pour des privilèges partagés, voir Ep 2.13-22.

[5] Pour Lincoln, ces versets servent à préparer le lecteur à une écoute de ce qui suit. Paul parle dans les chapitres 1 à 3 d’un appel du chrétien (1.18) pour, ensuite, l’exhorter dans les chapitres 4-6 à vivre selon cet appel (4.1). Aussi les versets 1.3-14 sont-ils une louange à Dieu, une eulogie qui introduit la prière d’intercession de 1.15-23. Ephesians, xxxvi. Ces versets font partie de l’exorde qui sert à conduire les lecteurs vers une écoute favorable (Lincoln, xliv, 18).

[6] Lincoln, Ephesians, xlix.

[7] Hendriksen examinera en détail ces mêmes éléments originaux  pour Ephésiens (30-32).

[8] Col 1.24-29 mentionne aussi le mystère de Ep 3.1ss ; mais seul Ep dit que les païens sont cohéritiers et forment un même corps.

[9] R. Samsel, « Ephesians 1:3-14, Detailed Exegesis », http://www.pfrs.org/calvinism/eph1_3.html  (3.8.2012).

[10] Avec peut-être une exception : Ep 1.11 En lui, nous avons aussi reçu notre part d’héritage, nous (il est question des premiers chrétiens, qui étaient bien entendu d’origine juive) qui avons été destinés d’avance, selon le projet de celui qui opère en tout selon les décisions de sa volonté, 12 à célébrer sa gloire, nous qui, d’avance, avons mis notre espérance dans le Christ. 13 En lui, vous aussi (le « vous » sont ceux qui ont cru plus tard, après les « nous » des versets 11-12. Comme il ne s’agit pas exclusivement de chrétiens d’origine païenne, nous disons que le « nous » – « vous » ne traite pas de la paire « juifs – non juifs », mais « premiers convertis – convertis plus tard » : point de vue de Neufeld, 54), après avoir entendu la parole de la vérité, la bonne nouvelle de votre salut, en lui, vous êtes venus à la foi et vous avez été scellés de l’Esprit Saint qui avait été promis.

[11] Puisque, dans notre approche, il n’est pas nécessaire d’entrer dans le débat de savoir si l’élection est individuelle ou collective, il est sans importance de savoir si le « nous » parle de personnes avant leur conversion ou après. Voir l’analyse de R. Samsel.

[12] Samsel, art. cit.

[13] Pour Lincoln (lxxx), l’auteur traite de l’histoire d’Israël d’une manière qui permet aux lecteurs (qui sont d’origine païenne) de comprendre quels sont leurs privilèges actuels face à tout ce qu’ils n’avaient pas auparavant. Voir Ep 2.11-22.

[14] Le choix de ces points n’est pas arbitraire. Les raisons qui ont conduit à ces choix seront présentées plus loin.

[15] Lincoln, 18.

[16] Pour ce faire, Hugedé tient compte des parallélismes et assonances, d’unités de sens et de chiasmes.

[17] Comme A. Monod, N. Hugedé, E. Hahn. M. Bouttier indique que « l’épître aux Ephésiens contient des références à l’AT assez nombreuses », sans en indiquer aucune pour 1.3-14 (36). En revanche, dans son exégèse, il y a des références à l’AT (comme 65 n130).

[18] Bouttier (62) mentionne un écrit juif qui utilise une expression analogue : « Je t’ai élu en Abraham. » Dieu a élu, choisi Abraham, l’individu (Né 9.7 ; Jos 24.3). Puis il a élu tout un peuple (Dt 7.7-8 ; Ps 135.4 ; Es 14.1 ; Am 3.2).

[19] Nous avons une manière juive de parler (R. Samsel indique Gn 9.26, 14.20, 24.27).

[20] « Ces bénédictions sont pour cette vie », N. Hugedé (24).

[21] Selon Neufeld (344-346) et la cosmologie de Paul, les « lieux célestes » comprennent tout ce qui est au-dessus de la terre, donc notre espace de vie, pas « le ciel » ou « le lieu de Dieu ». De même Hahn (23-24), Bouttier (61-62).

[22] Gn 12.1-3 : 1 Le Seigneur dit  à Abram : Va-t’en de ton pays, du lieu de tes origines et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai. 2 Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai ; je rendrai ton nom grand, et tu seras une bénédiction. 3 Je bénirai ceux qui te béniront, je maudirai celui qui te maudira. Tous les clans de la terre se béniront par toi.

[23] Appel à la sainteté ici-bas : Dt 10.12-13, 14.1-2, 26.18-19.

[24] Pour Paul, l’adoption faisait partie des privilèges des juifs : Rm 9.4… qui sont les Israélites, à qui appartiennent l’adoption, la gloire, les alliances, la loi…

[25] L’AT fait le lien entre l’amour de Dieu et le choix de Dieu :

‒  Dt 4.37 : parce qu’il a aimé tes pères et qu’il a choisi leur descendance après eux, il t’a fait lui-même sortir d’Egypte par sa grande puissance.

‒  Dt 10.15 : C’est de tes pères seulement que le Seigneur s’est épris, ce sont eux qu’il a aimés ; et, après eux, c’est leur descendance, c’est vous qu’il a choisis d’entre tous les peuples.

‒  Dt 7.6-8  6 : Car tu es un peuple saint pour le Seigneur, ton Dieu ; le Seigneur, ton Dieu, t’a choisi pour que tu sois son bien propre parmi tous les peuples de la terre. 7 : Ce n’est pas parce que vous surpassez en nombre tous les peuples que le Seigneur s’est épris de vous et qu’il vous a choisis, car vous êtes le plus petit de tous les peuples. 8 C’est parce que le Seigneur vous aime, parce qu’il a voulu garder le serment qu’il avait fait à vos pères, que le Seigneur vous a fait sortir, d’une main forte ; il vous a libérés de la maison des esclaves et de la main du pharaon, le roi d’Egypte.

Dans ce dernier texte, il est aussi question de la sortie d’Egypte, une libération ou rédemption dont Paul parle en Ep 1.7.

[26] Samsel voit ici un écho à Dt 4.5-6 : 5 Regardez, je vous ai appris des prescriptions et des règles, comme le Seigneur, mon Dieu, me l’a ordonné, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays où vous entrez pour en prendre possession. 6 Vous les observerez et vous les mettrez en pratique ; ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples qui entendront parler de toutes ces prescriptions ; ils diront : « Cette grande nation est vraiment un peuple sage et intelligent ! »

[27] Référence à la formule baptismale de Mc 1.11.

[28] Pour l’expression « bien-aimé » (agapémenos), Bouttier indique que « la LXX attribue cette appellation à Israël (Dt 32.15, 33.5, 26 ; Es 44.2), à Abraham (2 Ch 20.7 ; Dn 3.35), à Moïse (Si 45.1), etc. » (65 n130). Voir aussi Es 5.1 dans la LXX pour une attribution à Israël (Simpson et Bruce, 28 n9).

[29] La libération de l’esclavage est un rachat : Dt 7.8 vous a libérés de la maison de servitude, de la main du Pharaon, roi d’Egypte ; Dt 9.26, 15.15, 24.18 ; 1 Ch 17.21. Bouttier cite Kruse qui explique le mot rédemption : « La libération d’Egypte est constitutive du peuple de Dieu : de même la délivrance messianique est, elle, l’occasion d’une action divine, la constitution de l’Eglise (Knise renvoie à Rm 7.4, 12.11 ; 1Co 6.20, 7.22-23). » (Bouttier, 77 n156).

[30] Rm 3.25, 5.9.

[31] Echos de l’AT : Ex 32.10. Maintenant, laisse-moi faire : je vais me mettre en colère contre eux, je les exterminerai, et je ferai de toi une grande nation… 14 Alors le Seigneur renonça au mal qu’il avait parlé de faire à son peuple.

Nb 14.12 12 : Je le frapperai par la peste, je le déposséderai et je ferai de toi une nation plus grande et plus forte que lui !… 20 Le Seigneur dit : Je pardonne, selon ta parole.

[32] Lincoln (contre J.A. Robinson, Schlier, Coutts et d’autres) ne voit pas dans le « nous » une manière de ne parler que de chrétiens d’origine juive (37).

[33] Selon Bouttier (72 n147), Rm 8.17 ; Ga 3.29 (Et si vous êtes à Christ, vous êtes la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse.) ; Ga 4.7.

[34] A. Monod, 20.

[35]  Bouttier, 72.

[36] Ce que Dieu fait, il le fait « à sa gloire » : Es 43.7, 21, 48.9-11 ; Jr 13.11.

[37] En parlant de « rédemption, acquisition faite par Dieu », Bouttier indique une autre référence à l’AT avec : « Ex 19.5 ; Dt 7.6, notamment, qui aboutit à 1 P 2.9 : « vous êtes la race élue, le peuple que Dieu s’est acquis » (76).

[38] 2 Je ferai naître de toi une grande nation ; je te bénirai et je rendrai ton nom célèbre. Tu seras une bénédiction pour les autres. 3 Je bénirai ceux qui te béniront, mais je maudirai ceux qui te maudiront. A travers toi, je bénirai toutes les nations de la terre. 

[39] Gn 24.1 Abraham était vieux, avancé en âge, et le Seigneur l’avait béni en tout.

[40] Monod, 13.

[41] Bouttier, 3.

[42] Luc 1.72  C’est ainsi qu’il montre sa compassion envers nos pères et qu’il se souvient de son alliance sacrée, 73 selon le serment qu’il a juré à Abraham, notre père ; ainsi nous accorde-t-il, 74 après avoir été délivrés des ennemis, de pouvoir sans crainte lui rendre un culte 75 dans la sainteté et la justice, devant lui, tout au long de nos jours.

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