Le peuple de Dieu, un ensemble assemblé

Le peuple de Dieu, un ensemble assemblé

Egbert BRINK*

I. Une vaste perspective

“Parmi tout le genre humain, depuis le commencement du monde et jusqu’à la fin, le Fils de Dieu assemble autour de lui une communauté élue pour la vie éternelle.”1

Ce texte va me servir de point de départ pour parler du peuple de Dieu dans l’Ancien Testament et dans le Nouveau Testament, pour parler de tout être humain de la première à la dernière page de la Bible. Au début, on voit Dieu communiquer avec le premier couple humain; il est lui-même avec l’homme et la femme. A la fin de l’Apocalypse, cette relation entre Dieu et les hommes se retrouve: “Dieu lui-même sera avec eux.”2 Le premier couple humain a engendré une foule d’êtres avec lesquels Dieu entretient des relations; ils seront son peuple3.

Tout au long de l’histoire, Dieu rassemble son peuple. Il appelle et attire par ses promesses: “Je serai votre Dieu.” Il rassemble, acte dynamique et actuel. Dieu appelle et continue d’appeler à la foi, à une foi vivante et grandissante. C’est toujours lui qui prend l’initiative en indiquant l’objectif à atteindre. Il dit: “Je serai votre Dieu et vous serez mon peuple.”4 Dieu choisit son peuple librement dans son amour. Son action qui se réalise tout au long de l’histoire arrivera à son terme et il y aura un seul troupeau d’origines nationales très différentes, un seul Berger5. Ce peuple aura le même Dieu et le même Médiateur6.

Sablier

Ce mouvement peut être comparé à celui d’un sablier que l’on renverse. Dieu commence par une vaste perspective, qu’il réduit en raison des circonstances avant de l’ouvrir largement. Dieu a souhaité guider tous les hommes issus d’Adam et d’Eve. Mais, peu à peu, ceux-ci se sont éloignés de lui, à l’exception de Noé et de sa famille, qui furent les seuls à être sauvés au sein d’une population considérable. Ensuite, il y a eu la tour de Babel et la volonté de puissance des hommes. De nouveau, Dieu procède par un choix, celui d’une personne: Abram et sa descendance, comme en témoigne son nouveau nom: Abraham. Même si Dieu se concentre sur Abram, c’est tout le genre humain qu’il a en vue!7 Par Abram et le peuple d’Israël qui est issu de lui, Dieu vise toute la terre. Le peuple d’Israël n’est pas un but en lui-même mais, dès le début, il est au service de tous les peuples8.

Même si le Seigneur se nomme “le Dieu d’Israël”, il manifeste continuellement qu’il n’oublie pas le reste du monde9. Il y a bien une première concentration de sa part sur un peuple, mais sa volonté est de gagner tous les hommes. C’est pourquoi il envoie sur cette terre son Fils, qui est de la descendance d’Abram. Ce Fils est l’homme nouveau qui n’est pas limité au peuple dont il est issu mais qui concerne tous les peuples10. L’effusion du Saint-Esprit à la Pentecôte a des conséquences pour tous les peuples. C’est le mouvement inverse de celui de la tour de Babel: plus de dispersion par les langages, mais l’unité puisque chacun entend parler de Dieu dans sa propre langue, ce Dieu qui s’est fait un nom en son Fils Jésus-Christ. Dieu conçoit une nouvelle humanité composée de toutes les nations du monde d’ici-bas. Quelles que soient les différences entre celles-ci, il y a un progrès car le peuple qu’elles forment est uni en Jésus-Christ. Ainsi Dieu a un peuple multicolore et s’il y a bien des différences entre l’Ancien et le Nouveau Testament, il n’y a pas de contradiction entre eux.

II. Un peuple appelé par Dieu

Abram comme “père de l’Eglise”

La vocation d’Abram illustre bien le fait que Dieu ne commence pas par le sang et la terre. Abram rompt ses liens familiaux et quitte sa terre natale. C’est ensuite qu’une postérité innombrable et une patrie lui sont annoncées. La promesse d’une nouvelle terre ouvre sur une large perspective. Elle s’oriente d’abord vers la terre promise, mais a une portée bien plus vaste puisque Abram est nommé “héritier du monde”11. Il attend la cité céleste12. On pourrait la qualifier de “catholique”, car elle est fondamentalement orientée vers le monde entier13. Cela vaut également pour la postérité promise. Il ne s’agit pas seulement d’un grand peuple; celui-ci ne doit pas être détaché de la descendance du Christ (voir Ga 3:16). Sans Jésus-Christ, il n’y aurait pas eu de postérité d’Abram.

Dieu, qui prend toujours l’initiative, appelle Abram; cette vocation exige une réponse continuelle de sa part. Dieu incite à la foi en faisant une promesse, mais la foi n’en est pas moins nécessaire. Dieu est maître de sa manière de communiquer avec les hommes: sa relation est unilatérale en ce qui concerne son établissement, mais elle se vit de façon bilatérale. Elle exige une foi continuellement dépendante de la Parole de Dieu14. Dieu nous met en garde contre l’incrédulité. Il réalise sa promesse en nous faisant suivre le chemin de la foi. Cela se voit très clairement en Genèse 18:18s:

Abraham deviendra sûrement une nation grande et puissante, et en lui seront bénies toutes les nations de la terre. Car je l’ai choisi afin qu’il ordonne à ses fils et à sa famille après lui de garder la voie de l’Eternel, en pratiquant la justice et le droit; ainsi l’Eternel accomplira pour Abraham ce qu’il avait dit à son sujet.

Dieu promet de constituer un grand peuple, c’est son choix; sa réalisation passe par le chemin de l’obéissance et de la conviction religieuse d’Abraham.

Combien de temps s’est-il écoulé avant que la promesse s’accomplisse? Dieu a épuisé les ressources naturelles afin de montrer que son peuple ne l’est pas par héritage de la chair, mais selon sa Parole15. L’origine de ce peuple remonte à la promesse de Dieu et à la foi du premier père de l’Eglise. Ainsi Abraham est notre père à tous16. Dès le début, Dieu est en train d’accomplir autre chose que de faire naître et s’accroître un peuple comme il y en a partout. Il constitue une communauté de croyants. La circoncision en est le signe: un sceau de la justice de la foi17. Cette circoncision manifeste que Dieu n’a pas choisi le chemin naturel. En outre, elle est le prélude à la circoncision du cœur18. C’est pourquoi il est impossible de limiter la circoncision à un acte matériel. Elle est le symbole du renouvellement et de la purification du cœur par la Parole de Dieu.

Ainsi la descendance d’Abraham n’est pas seulement une descendance naturelle puisqu’elle comprend des personnes qui n’appartiennent pas à celle-ci. Les esclaves font totalement partie de la communauté; il est, en effet, difficile d’admettre que ce signe ait été imposé à des non-croyants. Il existe aussi une discipline: celui qui ne se fait pas circoncire est rejeté19. Dieu commence à former son peuple, les étrangers à la descendance d’Abraham étant inclus.

Les enfants sont également compris, parce que Dieu se lie à Abraham et à ses descendants. Dieu s’est engagé à utiliser la relation parents/enfants qu’il a créée lui-même: vous et votre postérité20. Il n’y a point d’automatisme car, en grandissant, les enfants sont incités à la foi. Abraham se donne la tâche d’enseigner. Dieu l’a choisi afin qu’il ordonne à ses fils et sa famille après lui de garder la voie de l’Eternel, en pratiquant la justice et le droit. Cela vaut aussi bien pour Ismaël que pour Isaac. Il est vrai qu’on parle de l’alliance avec Isaac parce que c’est de sa descendance que naîtra le Messie21. Ismaël est concerné par la promesse si, du moins, il reconnaît la supériorité d’Isaac; mais il a méprisé l’alliance22 alors qu’il a été sollicité d’y entrer jusque dans le désert, après avoir été rejeté. Dieu choisit en vue d’une relation vivante dans l’alliance. Sa promesse n’est pas une prédiction, un simple renseignement, mais une déclaration solennelle d’amour qui attend une réponse. Si cette réponse ne vient pas, la menace sera suivie d’effet, manifestant la pureté de l’amour de Dieu.

Le peuple près du Sinaï

Dieu sauve un peuple de l’Egypte. Pendant la marche dans le désert, on apprend qu’il n’y a pas que des Juifs qui ont été sauvés23. Bien que Dieu soit le Dieu d’Israël, il garde un œil sur le monde24. Des individus rassemblés au pied du Sinaï Dieu fait un peuple; les enfants sont compris25.S’il est vrai que Dieu s’adresse à une collectivité, il choisit une approche individuelle en utilisant le tutoiement pour chacun des commandements: dix fois; les enfants sont inclus dans le cinquième commandement. Il marque ainsi un lien personnel avec chacun. Il dit à ce peuple: “Je suis le Seigneur votre Dieu!”

Cette alliance n’est pas automatique non plus et demande une foi vivante. Le privilège de ce peuple n’est pas un héritage de paix; il implique une appropriation croyante. La promesse qui retentit est que ce peuple, s’il est un peuple saint, a fortement besoin d’être sanctifié26. Dieu demande le cœur et sa circoncision27. Dans le Nouveau Testament, on discerne cette perspective: le vrai Israël est celui qui l’est de cœur28. La vraie circoncision n’est pas surtout ce qui arrive à l’extérieur, à la chair, mais celle du cœur qu’opère le Saint-Esprit29. C’est ce qui rend productive et pure la relation avec Dieu. Si les hommes refusent Dieu, une menace réelle existe pour eux30, menace qui manifeste l’amour pur et réel d’une relation vivante avec Dieu. A la suite d’Abraham, les parents reçoivent l’ordre fondamental d’enseigner leurs enfants31, chemin par le moyen duquel Dieu incite à la foi.

Personne ne peut nier l’existence, déjà présente dans l’Ancien Testament, entre croyants et non-croyants. Pourtant certains affirment qu’il y a eu deux promesses, comme si Dieu n’avait jamais pris en compte les non-croyants. Cette conclusion est tirée à tort a posteriori et revient à formuler une abstraction en opposition avec la réalité. Paul nous détourne de l’habitude de diviser la promesse: tous ont été baptisés dans la mer Rouge, tous ont mangé et bu spirituellement. Jésus, qui s’est donné lui-même, y est présent de façon secrète. Et pourtant, tous n’ont pas fait éprouver de plaisir à Dieu. Tout ce qui était israélite et avait bénéficié de la promesse n’a pas répondu et, de ce fait, s’est exclu32. D’où la gravité de leur incrédulité33. Les dons gratuits et l’appel de Dieu sont irrévocables34. L’infidélité ne rendra pas sans effet (ne pourra pas anéantir) la fidélité de Dieu35.

Les structures de communication demeurent: appel (Je suis votre Dieu), réponse (la réponse de la foi), menace (en cas de désobéissance), fidélité aux liens avec les étrangers qui sont dans la maison et avec les enfants.

Culte

Les assemblées commencent du temps de Seth lorsqu’on se mit à invoquer ensemble le nom de Dieu36. Tous les peuples ont un temple avec des prêtres; ils ont le souci de leur salut, de leur bien-être et se préoccupent de détourner d’eux le malheur. En Israël, l’accent est mis sur le sacrifice comme facteur d’apaisement. Le sacrifice est central car Dieu ne peut pas fréquenter son peuple si le chemin du pardon n’a pas été suivi. Les assemblées cultuelles sont qahal (ecclesia) et eda (synagogue), noms qu’elles pouvaient porter puisque Dieu s’était révélé à Israël. Mas elles ne constituent pas toujours un ensemble ethnique. Elles sont le plus souvent une réunion de personnes qui cherchent la communion avec Dieu.

Ces assemblées traduisent également une réalité dynamique:

  • Tout Israélite n’y a pas accès automatiquement. Il doit être circoncis et avoir accompli les lois de la purification. Il peut s’en voir interdire l’accès et y être présent aujourd’hui ne garantit pas d’y être demain.
  • Cet avantage n’est pas réservé aux seuls Israélites. Les étrangers sont aussi les bienvenus37. Ceux qui n’appartiennent pas strictement au peuple sont admis; aussi ne peut-on pas parler de particularisme ethnique38. Sauf en ce qui concerne la vie sociale et politique, l’étranger a les mêmes droits que l’Israélite. Dans les Psaumes, toutes les nations rendent un culte39. Cela ne se limite pas à Melchisedek, Ruth, Tamar, Rahab, Naaman! En revanche, les infidèles ne sont pas appelés à venir aux assemblées40. Le besoin d’une surveillance sur soi et sur les autres est nécessaire. Dans les Psaumes, on voit la distinction faite entre les travailleurs d’injustice et les justes. Parmi les Israélites, il y en a qui se révoltent contre ceux qui sont dévoués et loyaux, et qui craignent Dieu. Malgré les admonestations, il existe toujours des hypocrites parmi le peuple.
  • Les enfants sont présents dans les assemblées41, voire intégrés dans la liturgie42.

Renouvellement par le reste

De façons diverses, les prophètes montrent qu’il n’est pas question d’automatisme. Israël ne peut pas se reposer sur son élection43. C’est toujours Dieu qui prend l’initiative. Il appelle. Il incite à la foi. Dieu cherche à toucher le cœur!44 Il manifeste la pureté de son amour en menaçant d’un jugement, celui-ci en étant comme un soulignement. Si le peuple ne se repent pas, Dieu exécutera ses menaces. Par le jugement, Dieu sauve le tout au travers du reste. Dieu n’oublie pourtant pas la partie infidèle. Il sauve jusqu’à sept mille personnes, c’est-à-dire bien plus qu’Elie ne l’avait pensé. Celui-ci doit dresser douze pierres en autel, bien que la division soit déjà opérée45. Dieu continue à considérer son peuple comme un tout. Il tient sa promesse; Il la réalise, il manifeste son amour comme il lui plaît; cela en exclut d’autres.

Dieu trace une ligne de préférence dans l’alliance. Un reste entrera dans la terre promise. Mais ce reste n’est pas uniquement composé de fidèles. Tous ne se comportent pas comme des êtres renouvelés. Il y a de la paille avec le grain. Pourtant Dieu nomme l’ensemble “son peuple”46. Il est remarquable qu’au moment du rétablissement, il fasse entendre les mêmes paroles qu’au début: Je serai votre Dieu et le peuple, grands et petits, est là47.

Conclusion

  • La vocation d’Abraham exige une relation vivante. Dieu prend continuellement l’initiative et il demande une réponse de foi. Il menace, avertissant contre l’infidélité. Dans ce qu’il fait, tout se tient.
  • L’assemblée (qahal) est une réalité dynamique qui ne recouvre pas celle d’Israël. Les non-Israélites y sont admis. Ceux qui ne sont pas circoncis ou n’ont pas accompli leur purification sont exclus. Dieu appelle les justes et refuse les hypocrites.
  • •Israël est le peuple de l’alliance issu de son amour préférentiel. Ce peuple est élu dans son ensemble. En son sein, il y a des personnes qui servent Dieu et d’autres qui ne le font pas48.
  • Au travers du reste, Dieu sauve le tout. Mais, même ce reste ne se compose pas uniquement de renouvelés (corpus per mixtum). Le Christ a été aussi le Médiateur du peuple ancien49.

III. Pas d’interruption mais une nouveauté dans la continuation

On a souvent imaginé qu’il y avait des contradictions entre l’Ancien et le Nouveau Testament: charnel et spirituel; grand groupe et croyant individuel; promesse d’une terre et héritage spirituel. Comme on l’a vu jusqu’ici, cela n’est pas exact. Dans l’Ancien Testament, l’aspect spirituel est présent, si du moins on le lit à la lumière du Nouveau Testament. Les lignes de l’Ancien Testament se prolongent dans le Nouveau. L’Eglise chrétienne n’est pas un intermède dans l’action salvatrice de Dieu, mais sa continuation.

Pourtant, il ne faudrait pas négliger ce qu’il y a de neuf. Il existe de grandes différences: dans le culte, le lieu du culte, la législation théocratique est remplacée par le gouvernement spirituel de Christ, l’action et la proximité de l’Esprit saint. En Christ, les différences trouvent leur juste place. Il y a beaucoup de nouveau, mais on est loin de recommencer tout à zéro! Dieu poursuit l’accomplissement de son plan en utilisant les vieilles structures. Il reste fidèle à lui-même. Plutôt que de penser en termes de contradictions, il convient de le faire en termes d’accomplissement, en premier lieu – Christ n’est pas venu pour abolir, mais pour accomplir – d’élargissement, d’approfondissement, de glissement d’accent.

Jésus, le Fils de Dieu, le fils d’Abraham

Dès le début du Nouveau Testament, le nom d’Abraham est mis en avant. Dans l’annonce et la naissance du Christ, les croyants voient l’accomplissement des promesses faites à Abraham. Marie et Zacharie ont lié l’exaucement en Christ à cette promesse50. Aucune parole venant de Dieu ne sera sans force!51 Il apparaît immédiatement que Dieu va constituer un peuple, comme cela se voit dans l’annonce de la naissance de Jean-Baptiste et de celle de Jésus52. Ainsi, Abraham n’est pas seulement l’ancêtre du Christ; il est également celui qui a reçu la promesse qu’en lui toutes les nations de la terre seraient bénies.

C’est Jésus lui-même qui convoque. Son appel est reconnaissable. Ses brebis le suivent. Jésus convoque un ensemble, non pas des individus isolés, chacun pour soi. il assemble et constitue un ensemble; il y aura un seul troupeau!53 Il prend des initiatives fortes fondées sur des promesses fortes. La communauté (ecclesia) ne périra pas54. Il invite aussi à se réunir avec lui55. il sera là où deux ou trois seront réunis en son Nom56. Au début du son ministère, Jésus se concentre sur Israël, le vieux peuple de Dieu. Puis, il s’oriente hors des frontières, vers les nations proches de celui-ci. Les ancêtres sont évoqués avec honneur, mais ils ne parviendront pas sans nous à la perfection57.

Jésus prolonge les lignes. Impossible de le faire se prévaloir de son ascendance comme si la grâce était héréditaire. Jésus n’a jamais été ainsi et il n’est certainement pas tel maintenant58. Les descendants d’Abraham s’excluent eux-mêmes quand ils ignorent Jésus. Jésus les menace dans l’intention qu’ils se repentent et afin de les garder. C’est encore là une menace fondée sur l’amour pour en manifester la qualité. Les enfants du royaume sont exclus59. La promesse de Dieu leur a été faite, offerte à tous. Ils sont appelés “enfants” et pourtant ils sont exclus60. Ceux qui ne gardent pas les paroles de Dieu sont rejetés, d’où la séparation d’avec les autres61.

Jésus lance un appel à tous, appel fort et général. Il appelle tous ceux qui l’entendent: “Je suis le pain de vie.” (Jn 6) Son appel est urgent; l’amour est pressant mais il ne pousse pas. Jésus appelle à la foi: regarde-moi (6:36). Seuls ceux que le Père lui a donnés viennent et le suivent (6:37). Jésus ne suppose pas la foi et il n’appelle pas que les élus. Son appel est général et sérieux (6:45). Beaucoup qui l’ont suivi ne le suivent plus. Il a même dit à ses apôtres: “Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller?” (6:67) C’est une preuve de dynamisme, de l’existence d’une tension saine. Christ appelle, continue d’appeler, d’attirer… Pierre voit juste: “A qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle.” (6:68)

La parabole du semeur est très évocatrice à cet égard62. Le champ ressemble davantage au monde qu’à la communauté et il ne convient pas de se fonder sur cette parabole pour négliger la discipline dans une Eglise et décider d’attendre le jour du jugement pour séparer l’ivraie et le bon grain. L’Eglise est certes une assemblée très diversifiée et l’avertissement de Jésus est clair: “Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n’entreront pas tous dans le Royaume des cieux.” (Mt 7:21)

Ensuite, faisons attention à l’intérêt que Jésus porte aux enfants. Le plus souvent, on cite le passage où des parents veulent apporter leurs enfants à Jésus et sont reçus à bras ouverts. Le royaume des cieux est pour eux63; Jésus les prend comme exemple non pas parce qu’ils sont innocents et sages, mais parce qu’ils sont dépendants. Pensons aussi à Jean-Baptiste qui tressaillait dans le sein de sa mère, en relation avec le Psaume 139. Comment Jésus met en valeur les enfants ressort des paroles qu’il a prononcées contre ceux qui le refusent alors que les petits crient “Hosannah!”, forte allusion au Psaume 864: “Par la bouche des enfants et des nourrissons tu as fondé ta force à cause de tes adversaires, pour imposer silence à l’ennemi et au vindicatif.” La vie en son commencement est plus impressionnante que le soleil, la lune et les étoiles. Il n’est certes pas question d’idéaliser les enfants, mais de remarquer que Dieu ne se croit pas trop grand pour que son Nom soit exalté par la bouche des enfants. Dieu apprécie la louange des tout-petits.

Un nouveau peuple

De même que Dieu a fait d’Israël son peuple près du Sinaï, il a formé un nouveau peuple de la communauté du jour de Pentecôte 65. Bien des signes qui se sont produits ce jour-là rappellent le Sinaï: le vent et le feu. Ce rapprochement est également fait en Hébreux 12. Au lieu de Sion, proche de la cité du Dieu vivant et de la réunion des premiers-nés, Dieu vient tout près, la distance étant comblée par Jésus, le médiateur d’une nouvelle alliance, qu’il va inscrire dans le cœur des gens par son Esprit. Telle est la grande différence! La relation devient plus intense, plus intime. Il y a encore une autre ressemblance: de nouveau, un peuple se forme. La vieille promesse que Dieu veut être votre Dieu retentit le jour de Pentecôte. Dans sa première lettre, Pierre énumère littéralement les mots d’Exode 19: un peuple saint, propriété de Dieu, qui autrefois n’était pas mon peuple et qui est accepté maintenant comme peuple de Dieu (1 P 2:10). La continuité ressort aussi clairement des paroles de Paul en 2 Corinthiens 6:16: “Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.” Dieu continue à rassembler un peuple66.

La communauté est formée par tous les disciples de Jésus auxquels s’ajoutent des milliers67. La continuité est donc claire! Elle est garantie en Christ. La communauté est formée par la prédication de son Nom68. L’Eglise est organisée autour de la prédication de la Parole, l’administration des sacrements, la confession de la foi, sous la direction des apôtres et des anciens. Ils persévéraient dans l’enseignement, dans la communion, dans les sacrements et dans la prière69.

Convoqués

Le mot pour communauté est ecclesia. En Grèce, c’est une réunion populaire à laquelle sont convoqués tous les habitants d’une ville. Dans le cadre de qahal, dans l’Ancien Testament (Nb 22:4), c’est encore plus évident. Comme Israël – à commencer par Abraham qui a été appelé par Dieu –, les membres de la communauté sont convoqués70 pour devenir citoyens de son Royaume, non plus pour former une ethnie dont la nation est une théocratie située en Palestine (Israël), mais pour se rassembler dans une christocratie mondiale, unie par le même Esprit et la même Parole.

Ils sont appelés pour atteindre ensemble un but commun. C’est un peuple en route71.Cet appel n’est pas une réalité statique; elle constitue un événement permanent. La promesse est pour vous; elle n’est pas à vous! Dieu continue à inviter à une relation vivante avec lui. Il est continuellement en train d’assembler, d’appeler et de faire entendre son appel72. Il poursuit son objectif avec persévérance73.

La communauté a été élue74, assemblée, non pas comme une collection d’individus isolés, mais comme des croyants fidèles attachés les uns aux autres. Il n’y a pas d’accent déplacé du groupe vers l’individu, tout au plus.

Des saints convoqués

Dans plusieurs des épîtres, les membres de la communauté sont nommés “saints”75, c’est-à-dire mis à part. Ils ne sont pas parfaits. La grâce n’est pas une propriété qui autoriserait la présomption dans sa façon de vivre. Elle est en Christ et est l’objet d’une appropriation continuelle par une foi vivante. Les saints ont été appelés et mis à part pour le service de Dieu. Etre saint veut dire être dévoué, être orienté vers Dieu, être lié à lui. Paul s’est adressé à la communauté de Corinthe comme à une communauté de saints, même si elle comprend aussi des infidèles en matière de foi et de vie76.

Paul évoque immédiatement l’histoire du vieux peuple en 1 Corinthiens 10: “Nos pères ont tous été sous la nuée, ils ont tous passé au travers de la mer, (…) ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était le Christ. (…) Ce sont là des exemples pour nous…” La délivrance n’est jamais automatique. Nos pères ont tous été baptisés, mais cela ne leur a pas assuré automatiquement l’entrée dans le pays promis. Vous appartenez à Christ; ce n’est pas un renseignement, mais un appel fort (1 Co 3:23). Ne soyez donc pas charnels77. Dans sa seconde lettre, il pose d’abord: vous êtes le peuple de Dieu; et, ensuite, il dit: abandonnez ce qui est mal (circoncision spirituelle). Pierre fait la même chose. Après avoir nommé “peuple de Dieu” la communauté, il dit: abstenez-vous des désirs charnels!78 C’est pourquoi la discipline est nécessaire, non pour exclure des hommes mais pour les sauver79.

On est appelé, mais on n’est pas forcément élu! Ainsi, en modifiant quelque peu les termes de Romains 2:28-29, on pourrait lire: “Le véritable chrétien n’est pas celui qui s’appelle chrétien et qui est baptisé du baptême d’eau. Le vrai chrétien est celui qui l’est intérieurement, et le vrai baptême est celui d’une bonne conscience devant Dieu, en esprit, pas seulement dans la forme. Sa louange ne vient pas des hommes, mais de Dieu.” A plusieurs reprises, on lit dans le Nouveau Testament qu’on peut être rejeté80. Dieu n’a pas seulement conclu son alliance avec des élus; il a également promis sa grâce à des non-élus. Il est logique de se baser non pas sur des choses cachées – l’élection ou le rejet des hommes – mais sur l’appel. L’infidélité des hommes n’est pas capable d’anéantir la fidélité de Dieu, qui ne peut se renier lui-même81.

L’Eglise n’est pas une réalité invisible, mais une réunion de personnes visibles82 . Bien qu’elle ait aussi un aspect invisible, elle conservera un caractère mixte, composée de personnes appelées l’une après l’autre83. Au travers de cela, Christ trace son élection84. Aujourd’hui encore, il agit par une relation vivante, stimulée par son Esprit et sa Parole. Seule, notre responsabilité a grandi puisque nous sommes mis en contact avec le Christ vivant. Aussi y a-t-il cet appel: n’attristez pas l’Esprit85 et faites attention à ne pas repousser celui qui parle!86

Et pour vos enfants

Le jour de la Pentecôte, l’Esprit saint est également promis aux enfants (“la promesse est pour vous et pour vos enfants”). La vieille structure de la promesse faite par Dieu à Abraham transparaît ici. Des prophéties se trouveront accomplies87. Lorsque Pierre dit que la prophétie de Joël est accomplie et que l’Esprit sera répandu sur toute chair, les enfants en seraient-ils exclus? En Joël 2:16, ils sont nommés. Cela ne veut dire ni que les enfants sont assurément sauvés (optimisme de la foi), ni qu’ils sont exclus (pessimisme de la foi). En effet, les enfants doivent naître de nouveau. Or, la nécessité de cette nouvelle naissance n’exclut pas, mais, au contraire, suppose la naissance physique et l’éducation. Dans l’ensemble qu’ils forment avec leurs parents croyants, les enfants sont considérés par Dieu comme des saints appelés (1 Co 7:14).

Un nouveau culte

En quoi le nouveau culte diffère-t-il de l’ancien? Le nouveau est clairement présenté en 2 Corinthiens 3 et Hébreux 8. Il importe de ne pas négliger la nouveauté comme si rien ou peu de choses avait changé. Dans le Nouveau Testament, on parle d’abondance spirituelle par rapport à autrefois88. La force de ce qui est nouveau est à trouver dans le Christ. Le nouveau est meilleur parce que fondé sur de meilleures promesses qui dureront jusqu’à la fin, puisque Christ a tout accompli, une fois pour toutes. Désormais, sans intervention d’autrui, les plus ignorants peuvent connaître le Seigneur. La connaissance en est élargie et approfondie, car Dieu l’inscrit dans le cœur par le Saint-Esprit. Connaître Dieu, reconnaître l’œuvre du Christ.

Christ a acquis ma justification et aussi ma sanctification89; non seulement la rémission de mes péchés, mais aussi le renouvellement de ma vie par l’Esprit. Ces deux aspects peuvent se vivre dans le cadre de la vie de la communauté des croyants et individuellement. L’expérience de la rémission des péchés se fait dans les rencontres par la confession et la prédication de la grâce. Elle manifeste aussi le renouvellement promis par l’Esprit dans les dons et les fruits de l’Esprit. La communauté peut s’enraciner en Christ90 et croître en celui qui est le Chef du corps91. La communion avec Christ est au cœur de l’Eglise dans la période nouvelle qui a commencé après Christ.

Conclusion

  • L’Eglise chrétienne est une nouveauté, mais Dieu ne recommence pas à zéro. Elle a une base embryonnaire dans la préhistoire de l’Ancien Testament. Jamais auparavant, Dieu n’a travaillé aussi fortement. L’accomplissement de l’œuvre de Christ et la relation vivante avec lui par l’Esprit, voilà ce qui est neuf dans le Nouveau Testament; tout y est plus riche, plus profond, plus vaste et plus parfait.
  • La communauté formée (ecclesia) n’est pas un ensemble d’individus qui s’entendent bien. Dieu a toujours un peuple, qui n’est pas la somme de personnes pieuses.
  • Sa vocation est certaine et sa fidélité durera. Cela ne signifie pas, malheureusement, qu’il n’y aura pas de rejetés. D’où la gravité de la situation. Dans le Nouveau Testament, la menace est présente et souligne d’autant plus l’amour “dévorant” de Dieu (Hé 12:29).
  • Alliance et élection doivent distinguées encore plus que dans l’Ancien Testament (1 Co 10). La communauté est élue comme un tout (Ep 1:4); cependant il existe, en son sein, une élection personnelle92. Il est possible d’appartenir au peuple et, pourtant, par infidélité, d’être exclu du salut93. Toute personne qui se dit chrétienne ne l’est pas nécessairement. La grâce n’est pas une propriété, elle existe en Christ et exige une appropriation personnelle. L’alliance éternelle se réalise par l’alliance dans le temps. L’alliance est le large lit dans lequel coule le courant dynamique de l’élection jusque dans l’éternité. Chaque élu est dans l’alliance en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu en appellera; mais la réciproque n’est pas vraie.

IV. Epilogue: tout en Christ

Christ assemble depuis le début du monde et il le fera jusqu’à la fin. Il appelle par son Esprit et par sa Parole. Il n’y a là rien de statique. L’Eglise est une communauté dynamique, guidée par l’Esprit, dont il est impossible de fixer les frontières. Christ connaît ceux des siens qui ne font pas encore partie du troupeau94. Son travail est imprévisible bien que son résultat soit visible. L’Esprit souffle où il veut, mais pas sans but; Dieu nous lie à son Eglise.

L’Eglise nous semble être très petite? Elle est pourtant toujours plus grande et large qu’on ne le pense! Elie pensait être seul; or, ils étaient sept mille à n’avoir pas fléchi les genoux devant Baal. L’Eglise est incernable par nous, mais pour Dieu, elle est parfaitement définie. En tout temps, Dieu la connaît, même s’il arrive que, par moments, elle soit petite ou même apparemment inexistante95.

La victoire de l’Eglise est certaine96 avec la multitude innombrable d’Apocalypse 7 et 14. Abraham, Isaac et Jacob97 et tout Israël n’atteindront pas la perfection sans nous98. Il n’y a qu’un seul Dieu et un seul Médiateur. Dieu va susciter un peuple, une grande foule, dans laquelle on ne se perdra pas. La nouvelle humanité ne sera pas une multitude immense d’individus isolés. Leur harmonie est ce qu’il y a de plus beau! On sera tous ensemble avec Dieu et avec les autres, avec nos caractères différents, nos origines et nos cultures diverses. Ce sera merveilleux d’être librement les uns à côté des autres et de former un tout, un ensemble multicolore. Les particularités seront générales et, pourtant, le général ne fera pas ombre au particulier.

La rivière

Au Musée du Désert, près des fontaines, on a gravé un texte: “C’est toi qui as fait jaillir sources et torrents.” (Ps 74:15) Le rassemblement de l’Eglise de Christ est comparé au courant d’une rivière (cp. Ez 47). Cette rivière se fraie un chemin dans un paysage aussi vaste que le monde. Le courant est tellement fort qu’aucun domaine ne lui est inaccessible. Cette rivière au courant vigoureux se trouve là où le Christ parle et où il travaille par son Saint-Esprit. Cette rivière coule depuis longtemps, depuis les origines, et elle coulera jusqu’à la fin des temps. Les sources qui alimentent cette rivière ne s’assécheront jamais. Elles sortent du trône du Dieu Tout-Puissant qui les régit.

Cette rivière traverse un paysage pollué et a besoin d’être continuellement épurée. Du limon en contrarie le courant. La rivière est parfois divisée, pendant des temps plus ou moins longs, en plusieurs bras (divisions des Eglises). Elle sort de temps à autre de son lit, ce qui est fatal puisque les gens n’écoutent plus la voix de Christ. Son eau est morte dans un environnement pollué. Etre Eglise de Dieu ne signifie pas qu’on le sera toujours. Mais, parfois, il arrive que de l’eau continue à couler sous la forme d’une petite rivière sans importance. Sans s’arrêter, elle cherche son chemin vers l’avenir, là où elle trouve la force puissante du Créateur, là où l’on suit le Christ, où l’on vit avec lui, là où on est au milieu du courant emporté vers l’avenir et le monde nouveau.


* E. Brink est pasteur des Eglises réformées libérées aux Pays-Bas, à Waddinxveen.

1 Catéchisme de Heidelberg (Aix-en-Provence: Kerygma, 1986), Q. 54.

2 Ap 21:3.

3 Ap 21:3, 24.

4 Gn 17:7; Ex 20:1; Lv 26:11; Jr 30:22; 31:33; Ez 37:27; Za 8:8; Mt 28:18; Ac 2:39; 2 Co 6:16-18; Ap 7:9; 21:3, 7.

5 Jn 10:16.

6 1 Tm 2:5.

7 Gn 12:3.

8 Dt 4:6; Ps 87.

9 Ex 19:5.

10 Mt 28:18-19.

11 Rm 4:13.

12 Hé 11:16.

13 Gn 12:3; 18:18; 22:18.

14 Gn 12:1; 15:1; 17:1.

15 Rm 4:12.

16 Rm 4:17.

17 Rm 4:11.

18 Rm 2:28s; 9:6.

19 Gn 17:13-14.

20 Gn 17:7; 18:18s; Dt 6:4-6.

21 Gn 17:21; Rm 9:7.

22 Ga 4:29. La circoncision est appelée signe de l’alliance (Gn 17:13). Ismaël est concerné. Il doit reconnaître Isaac comme supérieur puisque le Messie sera dans sa descendance: telle est la promesse messianique. Parce qu’il se moque d’Isaac en le détestant, il se moque de l’alliance (cp. aussi avec Esaü en Hébreux 12:16).

23 Nb 15:26; Lv 24:10.

24 Ex 19:5.

25 Dt 4:40; 11:21; 12:25; Jl 2:16.

26 Lv 11:44; 19:2; 20:1-27.

27 Dt 6:6; 10:16; 30:6. Jr 4:4.

28 Rm 2:28s; 9:6.

29 Il n’est pas juste de lier seulement la circoncision à la période nationale de l’histoire d’Israël, avec les lois de Moïse et la théocratie. La circoncision existait depuis quatre cent trente ans avant l’événement du Sinaï (Ga 3:17).

30 Dt 28.

31 Dt 6.

32 Cela est clair également dans l’épisode des espions Nb 13-14) et dans la rébellion de Qoré, Datan et Abirâm (Nb 16).

33 Hé 4:2.

34 Rm 11:29.

35 Rm 3:1-4.

36 Gn 4:26.

37 L’étranger est intégré, il entre dans la relation d’alliance (Dt 29:10-13) et il se fait circoncire (Gn 17:12, 13, 27; Ex 12:44, 48). Il est soumis à la même loi que l’Israélite de naissance (Dt 31:12; Jos 8:33, 35).

38 L’exclusion des Ammonites et des Moabites (Dt 23:2-9) n’a pas eu pour cause le particularisme ethnique. Elle exprime que la haine contre le peuple de Dieu peut avoir des conséquences fatales. Les règles sont plutôt des restrictions. D’autres peuples ont été admis après avoir été circoncis: les Edomites et les Egyptiens après la troisième génération.

39 Ps 49; 87; 117.

40 Dt 7:6; 9:5; 10:6; 23:2-9; Ps 15, 24, 50, 65, 101; Jr 4:4; Ex 44:6.

41 Dt 29:10s; Jos 8:35; Jl 2:16.

42 Ex 12:27; Jos 4:6.

43 Am 9:7.

44 Jr 4:4; 6:10; 9:25; Am 5:6.

45 Es 10; 11; Mi 4:6; Am 5:15; Ez 16.

46 Ez 9:12; 10:1; 10:3.

47 Es 40:11; 49:22; 59:21; Jr 31:34; Jl 2:16 et 3:1 “toute chair”.

48 Ps 15; 24; Mi 6:8; Mal 3.

49 1 Co 10; Es 63.

50 Lc 1:54, 72.

51 Lc 1:20; 1:34-37.

52 Mt 1:21; 2:6; Lc 1:17; 2:31.

53 Jn 10:16.

54 Mt 16:18; 18:18.

55 Mt 12:30; Mc 9:38.

56 Mt 18:20.

57 Mt 8:11; 28:18; Lc 13:29; Hé 11:40.

58 Jn 8:37.

59 Mt 8:12.

60 Mt 8; 10; 11:20-24; 21:43.

61 Jn 15:6.

62 Mt 13:36-43; 13:48.

63 Mc 9:35-37; 10:13-16.

64 Mt 21:16-17.

65 Es 43:21.

66 Ac 15:14; 18:10; Rm 4:17; 2 Co 6:16; Ga 3:8; Tt 2:14; Hé 4:9; 13:12; Jude 5; Ap 5:9; 7:9; 11:9; 15:4; 21:3, 24.

67 Ac 2:41.

68 Ac 2; 1 Jn 1:1-4; 1 Co 12:3.

69 Ac 6:1-7; 20:35.

70 1 P 2:9; Rm 8:30; 9:24; 11:29; 1 Co 1:9; 1:26; Ac 2:40. Cp. Es 52:7 et Rm 10:15, Es 43:20-21 et 1 P 2:9; Es 54:1 et Ga 4:27; Es 61:1 et Lc 4:18; Es 49:8 et 2 Co 6:2; Es 48:12-15; 43:1 et 2 Co 4:6.

71 Hé 13:14; 11:10ss; 6:5; 9:28; 10:37s; 12:22-24; Ap 21:1.

72 Rm 1:5; 16:26; 1 P 1:2.

73 Hé 4:1-11; 6:19; 11:13-16; 12:1-13; 13:14.

74 Mt 11:26; Ep 2:4-6; Rm 1:6; Col 3:12.

75 Ac 9:13; Rm 1:7; 1 Co 1:2; 2 Co 1:1.

76 1 Co 3:2; 10.

77 1 Co 3:2.

78 1 P 2:11.

79 1 Co 5:1-5; 2 Th 3:6; Tt 3:10; Rm 16:17; 2 Co 6:11-7:1.

80 1 Co 10:2; Hé 4:2; 6:4s; 10:26; 12:14.

81 Rm 3:3.

82 Ac 2:41.

83 Rm 14:17ss; Col 1:13; 1 Co 6:10; Hé 5:11s; 6:4-6; 10:25s: 10:32ss; 13:9; 13:14; 1 Jn 2:19.

84 Mt 22:14.

85 Ep 4:30.

86 Hé 12:25.

87 Es 40:11; 49:22; 59:21; Jr 31:34; Jl 2:16 et 3:1.

88 Jn 10:10; Rm 5:15; 5:20; 2 Co 3:9; 4:15; Ep 1:8.

89 1 Co 1:30; 2 Co 3; Ga 2:20.

90 Col 2:7.

91 Ep 4:16.

92 Rm 8:33; 2 Tm 2:10.

93 Rm 11:15; 9:22; 1 P 2:8; Hé 6:4-8; 10:26-31; 12:16-17.

94 Jn 10:16.

95 Confession Belgica, art. 27.

96 Rm 8; 1 P 5:10; 2 P 1:3; Ap 1-3; 11:15; 12:10ss; 15:3; 19-22.

97 Mt 8:11.

98 Hé 11:40.

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