Psaume 125 La sécurité du pèlerin

LA SÉCURITÉ DU PÈLERIN
Psaume 125

Paulin BÉDARD*

Bien-aimés en Jésus-Christ,

Nous vivons dans un monde rempli de dangers. Le bien et le mal sont mélangés, les justes et les méchants se côtoient. Sommes-nous en sécurité dans ce monde mauvais ? Les hommes ont développé toutes sortes de systèmes de sécurité pour se protéger : des systèmes d’alarme, des systèmes de sécurité informatiques, la sécurité policière, la sécurité civile, des plans de sécurité financière. Et pourtant, nous nous sentons de moins en moins en sécurité. L’Eglise du Seigneur a besoin de vivre en sécurité devant les dangers qui la menacent.

Nous qui croyons en Jésus-Christ, nous sommes des pèlerins en route vers la nouvelle Jérusalem. Nous marchons vers un monde meilleur où la justice et la paix régneront. Mais tant que nous sommes en route, nous sommes exposés à de multiples dangers. Le Psaume 124 célébrait l’Eternel pour ses délivrances passées. Le Psaume 125 donne confiance pour l’avenir. C’est un autre « Psaume des montées ». Le pèlerin marche vers Jérusalem et voit l’avenir avec confiance. Il trouve sa sécurité en Dieu seul. Le Psaume 125 nous parle de la sécurité du pèlerin.

1. Une promesse de stabilité et de sécurité (Ps. 125.1-3)

Vers qui nous tourner ? Sur qui compter pour être en sécurité ? Le verset 1 nous donne immédiatement la réponse : « Ceux qui se confient en l’Eternel… »  C’est lui, l’Eternel, qui est notre sécurité. Il est le Tout-Puissant qui règne sur toutes choses. Il est notre appui, notre forteresse au milieu de toutes nos craintes. Nous pourrions nous entourer de toutes sortes de systèmes de sécurité mais, en fin de compte, c’est à lui seul qu’il faut faire entière confiance. En qui ou en quoi avez-vous confiance ? Dans votre médecin ? Dans les dirigeants ? Dans les marchés boursiers ? Dans votre travail ? Dans votre santé ? Aucun système de sécurité ne peut nous garantir une sécurité parfaite. Qui peut nous assurer une sécurité financière devant l’écroulement des marchés boursiers ? Qui peut nous mettre en sécurité devant une maladie incurable ? Qui peut enlever nos craintes à l’approche du jour où nous devrons nous présenter face à face devant Dieu ? Il n’y a qu’une seule façon de vivre en sécurité, c’est de mettre sa confiance en Dieu. « Ceux qui se confient en l’Eternel sont comme la montagne de Sion. » (v. 1)

La montagne de Sion est l’image de la stabilité. Le pèlerin est en marche. Il monte vers Jérusalem. Il gravit les collines. Il voit la montagne de Sion à l’horizon. La solidité de la montagne lui donne un sentiment de stabilité. Le Psaume ne dit pas : « Ceux qui se confient en l’Eternel sont comme le sable transporté par le vent. » « Ceux qui se confient en l’Eternel sont comme la mer ballottée par les vagues. » « Ceux qui se confient en l’Eternel sont comme le vent dont la direction est incertaine. » Non, le Psaume dit : « Ceux qui se confient en l’Eternel sont comme la montagne de Sion, qui ne chancelle pas, elle subsiste à toujours. » L’Eglise est comme la montagne de Sion. L’Eglise est bâtie sur un rocher inébranlable, sur Jésus-Christ et sur l’enseignement des apôtres. Ceux qui se confient en l’Eternel sont inébranlables. Si notre confiance est en lui, nous ne pouvons pas chanceler. Les croyants sont solides comme le roc. « Car il ne chancellera jamais (…). Il ne craint pas de mauvaise nouvelle ; son cœur est ferme, confiant en l’Eternel. Son cœur est inébranlable, il n’a pas de crainte. » (Ps 112.6-7)

Et pourtant, nos cœurs chancellent bien souvent. Oui, le pèlerin tremble intérieurement quand il a peur et quand il est anxieux. Nous vivons dans le monde réel. Que ressentons-nous dans nos cœurs ? Avons-nous toujours le sentiment d’une parfaite sécurité ? Parfois, nous sommes solides et confiants dans la foi et, bien souvent, nous avons des craintes et des inquiétudes. Avez-vous l’impression d’être solidement ancrés comme la montagne de Sion ? Ou vous arrive-t-il d’être ébranlés dans votre foi ?

Le verset 2 développe davantage l’image poétique : « Jérusalem est entourée de montagnes, ainsi l’Eternel entoure son peuple, dès maintenant et à toujours. » Voilà une image de sécurité. Les montagnes autour de Jérusalem étaient un abri contre le vent et la tempête, mais aussi une protection contre les attaques ennemies. Dieu lui-même entoure son peuple comme les montagnes entourent Jérusalem. Même les montagnes peuvent trembler et s’écrouler, mais le Seigneur nous garantit une sécurité absolue. « Quand les montagnes s’ébranleraient, quand les collines chancelleraient, ma bienveillance pour toi ne sera pas ébranlée et mon alliance de paix ne chancellera pas, dit l’Eternel, qui a compassion de toi. » (Es 54.10)

Qu’est-ce qui peut nous ébranler ? Une mauvaise nouvelle peut nous secouer. Le médecin nous annonce : « Monsieur, vous avez le cancer. » Cela ébranle. Des problèmes financiers font monter notre anxiété. Des problèmes reliés au travail nous donnent des inquiétudes. L’avenir de l’Eglise nous cause des soucis. Des problèmes familiaux nous préoccupent. Cela ébranle nos cœurs. Les chrétiens ne sont pas immunisés contre l’inquiétude. Ce « Psaume des montées » nous aide à faire monter nos cœurs vers notre vraie sécurité. « Ceux qui se confient en l’Eternel sont comme la montagne de Sion qui ne chancelle pas. » Ils sont entourés de la merveilleuse protection divine, comme Jérusalem est entourée de montagnes.

Nous ne ressentons pas toujours dans nos cœurs ce sentiment de sécurité, mais nous sommes en sécurité. Confions-nous en l’Eternel ! Le Tout-Puissant nous entoure, nous garde et nous soutient tout au long de notre pèlerinage, « dès maintenant et à toujours ». « Remets ton sort à l’Eternel, et il te soutiendra, il ne laissera jamais chanceler le juste. »  (Ps 55.23) « Oui, c’est lui mon rocher et mon salut ; ma forteresse ; je ne chancellerai pas. » (Ps 62.7)

Les fidèles en Israël étaient souvent menacés par des ennemis, mais le Seigneur leur a donné une espérance. « Car le sceptre de la méchanceté ne reposera pas sur le lot des justes, afin que les justes ne tendent pas les mains vers la fraude. » (v. 3) Dieu ne nous promet pas une vie facile dans ce monde, sans tentations et sans afflictions. Le « sceptre de la méchanceté » existe, c’est-à-dire le pouvoir des ennemis. Israël a été touché par le sceptre de la méchanceté du pharaon d’Egypte. Israël a été frappé par le sceptre de la méchanceté de Sennachérib et des Assyriens. Israël a été placé sous le sceptre de la méchanceté de Néboukadnetsar et des Babyloniens. Jésus a souffert sous le sceptre de la méchanceté de Ponce Pilate. Tous les fidèles ont été touchés d’une manière ou d’une autre par le bâton de la méchanceté : Job, Joseph, David et surtout Jésus. Dieu ne nous promet pas de nous épargner ce bâton. Dieu promet toutefois que « le sceptre de la méchanceté ne reposera pas sur le lot des justes ».

Qu’est-ce que cela signifie ? Le lot des justes, c’est la portion de territoire attribuée à chaque Israélite. Dieu a fait alliance avec Abraham. Il lui a promis que sa descendance hériterait d’un beau pays. Quand Israël est entré dans la terre promise, le pays a été divisé par tirage au sort pour que chaque tribu et chaque famille reçoive son « lot », son territoire en héritage (Jos 14 à 21). Le pays d’Israël a souvent été menacé par des ennemis, il a même été conquis par les Assyriens et les Babyloniens. Dieu a cependant promis que leurs ennemis n’allaient pas toujours garder la possession du pays. La méchanceté ne va pas toujours régner dans le pays. Le pays promis est pour les justes. C’est le lot des justes.

Qui sont les justes ? Ce sont les mêmes personnes qu’au verset 1, « ceux qui se confient en l’Eternel ». Comment peut-on être juste ? Y a-t-il des justes sur la terre ? Est-il possible d’être justes aux yeux de Dieu ? Par nous-mêmes, il est impossible d’être justes. « Il n’y a pas de juste, pas même un seul. » (Rm 3.10) Par nos propres œuvres, il nous est impossible d’être justes devant Dieu. Nous avons besoin de recevoir le cadeau de sa justice. Ce cadeau nous est offert gratuitement en Jésus-Christ. Jésus a pris sur lui nos injustices, il a porté nos péchés sur la croix. En échange, il nous a donné sa justice, il a mis à notre compte sa parfaite obéissance. Nous sommes justifiés par la foi et non par les œuvres, nous dit l’apôtre Paul (Rm 3.28, 4.5 ; Ga 2.16). Voilà comment être justes devant Dieu : en étant revêtus de sa justice. C’est la seule manière d’être justes.

Dieu a promis la sécurité à ceux qui sont justes par la foi. Il a promis sa protection à ceux qui se confient en l’Eternel. Dieu n’a pas promis que tout serait facile, mais il a promis que le sceptre de la méchanceté ne reposerait pas toujours sur le lot des justes. Soyons patients ! Les méchants n’auront pas le dernier mot. Dieu nous a fait la promesse d’un héritage éternel, un nouveau ciel et une nouvelle terre qui sera notre « lot » pour toujours. Le pays promis à Israël était une image en miniature du grand et magnifique pays qui nous est promis pour l’éternité. Rien ni personne ne pourra nous ôter ce pays. Nous sommes en sécurité ! Nous marchons au milieu de bien des dangers, mais nous avons la promesse d’arriver un jour sains et saufs dans la nouvelle Jérusalem. Les pèlerins peuvent marcher avec confiance. Peu importe ce qui nous arrive, peu importent nos inquiétudes et nos combats, nous sommes en sécurité.

Pourquoi Dieu nous fait-il cette promesse? « Afin que les justes ne tendent pas les mains vers la fraude » (v. 3), afin que les justes ne soient pas tentés de faire le mal comme les méchants. Le bâton de la méchanceté est souvent une occasion de nous faire tomber dans la tentation. Quand des méchants dirigent le pays, les justes sont tentés de se révolter. Quand le sceptre de la méchanceté était sur David, David a été tenté de tuer Saül. C’est pour cela que Dieu n’a pas permis que le sceptre de la méchanceté repose toujours sur son serviteur David. Dieu connaît nos faiblesses. Il connaît nos tentations. Le Seigneur nous envoie des épreuves pour nous garder humbles et développer notre patience. Quand notre patron est difficile, il est tentant de lui manquer de respect. Pierre nous demande de respecter nos patrons, même ceux qui sont difficiles (1P 2.18). Il faut beaucoup d’humilité et de patience pour être capables de respecter des patrons non chrétiens qui sont difficiles. Mais Dieu connaît aussi nos faiblesses. Il atténue nos épreuves pour que nous ne soyons pas tentés au-delà de nos forces. Il impose une limite à nos tentations parce qu’il sait que nous sommes trop faibles pour les supporter. Il est notre sécurité au milieu des combats.

2. Une prière pour le bonheur et pour la paix (Ps 125.4-5)

La belle promesse de Dieu est suivie d’une belle prière présentée à Dieu. Les promesses de Dieu ne nous encouragent pas à la paresse, au contraire ! Les promesses de Dieu descendent vers nous pour que nos prières remontent vers lui. Les promesses de Dieu nous donnent confiance. « Ceux qui se confient en l’Eternel sont comme la montagne de Sion. » (v. 1) Cette confiance dans nos cœurs nous amène à prier. Le bâton de la méchanceté est encore là. Il touche nos têtes. Il touche nos vies. Il touche l’Eglise. Mais quand nous devenons convaincus que Dieu est notre sécurité, nous saisissons sa promesse. « Seigneur, j’ai entendu ta bonne Parole, alors accomplis ta promesse. » « Eternel, sois bienfaisant pour les gens de bien et pour ceux dont le cœur est droit ! » (v. 4)

C’est la prière du pèlerin. C’est la prière du pèlerin en route vers Jérusalem. Vous est-il déjà arrivé de dire cette prière ? Combien de fois prions-nous de cette manière ? « Eternel, sois bienfaisant pour les gens de bien et pour ceux dont le cœur est droit ! » Quelqu’un dira peut-être : « Mais je ne peux pas dire une telle prière parce que je sais que je ne suis pas parfait. Je crois que personne ne fait le bien. La Bible nous dit que personne n’est bon. Comment pourrions-nous prier pour des gens de bien ? » Cette prière est pourtant dans la Bible. Dieu nous l’a donnée, il doit sûrement y avoir une raison. Il est vrai que personne n’est bon en lui-même. Mais une fois que nous sommes justifiés en Jésus-Christ, une fois que nous sommes purifiés de nos péchés et revêtus de sa justice, le Seigneur nous transforme par son Esprit.

La Bible divise le monde en deux groupes : les fidèles et les infidèles, les bons et les méchants. Qu’est-ce qui fait que le fidèle soit bon ? C’est la régénération du cœur par le Saint-Esprit. Si le cœur est transformé, nous allons commencer à faire des œuvres bonnes. Ce n’est pas le bon fruit qui produit un bon arbre, c’est le bon arbre qui produit du bon fruit. Ce ne sont pas les bonnes œuvres qui produisent un homme bon, c’est un homme bon qui produit des œuvres bonnes. Il reste encore beaucoup de mauvais dans nos vies, mais la foi que Dieu a mise en nous y produit inévitablement le bien. Ce bien commence par un cœur droit et sincère.

Le bâton de la méchanceté touche nos vies et nous prions : « Eternel, sois bienfaisant pour les gens de bien et pour ceux dont le cœur est droit ! » Nous prions pour nous-mêmes. Nous avons besoin que Dieu nous fasse du bien. Nous prions pour nos frères et sœurs dans l’Eglise. Ils ont besoin que Dieu leur fasse du bien. « Sois bienfaisant, Seigneur, pour mes frères et sœurs qui sont malades, qui ont des problèmes au travail, qui vivent des tensions, qui ont des inquiétudes, qui sont fatigués. Fais-leur du bien. Entoure-les de ta bonté, selon ta promesse. » Nous prions pour les chrétiens ailleurs dans le monde, pour ceux qui sont durement touchés par le sceptre de la méchanceté. Nous prions pour les chrétiens persécutés en Chine, en Corée, au Pakistan, en Arabie, et ailleurs encore. Demandons au Seigneur : « Eternel, sois bienfaisant pour les gens de bien. » Fais du bien à ceux qui croient en Jésus-Christ. Répands sur eux tes bénédictions et tes richesses.

Qu’en est-il des méchants ? Que doit-il leur arriver ? « Mais ceux qui s’engagent dans des voies tortueuses, que l’Eternel les emmène avec ceux qui commettent l’injustice ! » (v. 5) Qu’ils soient bannis ! Qu’ils soient retranchés ! Que Dieu les amène au loin, tous ceux qui se détournent de la bonne voie ! Que va-t-il se produire ensuite ? La paix ! La paix dans l’Eglise. « Que la paix soit sur Israël ! » Jésus est venu apporter la paix entre Dieu et nous. Il est mort sur la croix pour nous réconcilier avec Dieu. Nous avons la paix avec Dieu. Mais Jésus est venu apporter une paix encore plus grande. Un jour, nous goûterons cette paix, quand Jésus viendra séparer les justes et les injustes, les boucs d’un côté et les brebis de l’autre. Le monde goûtera alors, pour la première fois, une paix complète et parfaite, quand les justes et les injustes seront définitivement séparés pour toujours. « Que la paix soit sur Israël ! » Que la paix soit sur ton Eglise !

Nous sommes en route vers cette paix. Nous sommes des pèlerins. Nous marchons vers la nouvelle Jérusalem. Nous vivons dans un monde mauvais, mais soyons convaincus que nous sommes inébranlables, aussi solides que la montagne de Sion. Que Dieu nous délivre du péché de l’inquiétude et de l’anxiété. Qu’il nous délivre du doute et qu’il nous affermisse dans la foi dans ses promesses. Nous sommes en sécurité, le Seigneur entoure son peuple comme les montagnes entourent Jérusalem. Oui, c’est vrai, nous sentons encore le bâton de la méchanceté sur nos têtes. Nous vivons dans un monde mauvais. La douleur et la souffrance sont encore là. Les tentations nous assaillent, le péché nous enveloppe facilement, le combat n’est pas terminé. Prions pour que Dieu fasse du bien à ceux qui font le bien et qui ont le cœur droit. Croyons qu’un jour le Seigneur viendra mettre fin à la méchanceté. Il viendra retrancher ceux qui font le mal et établir la paix parfaite. Ceux qui se confient en l’Eternel vivront pour toujours en sécurité. Amen.

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