La réconciliation : grâce, liberté et envoi

La réconciliation : grâce, liberté et envoi

Martin HOEGGER*

Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu[1]‘ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d’eux, et leur dit: La paix soit avec vous! Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau: La paix soit avec vous! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint-Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. (Jean 20:19-23)

« La réconciliation qui vient de Dieu nous conduit par la porte étroite de la repentance vers les grandes étendues de la vie réconciliée. »[2]
Cette citation du texte final du rassemblement oecuménique de Graz indique les trois pôles d’un triangle: Dieu, « Je », les autres. Triangle qui résume le sens de la réconciliation. Dieu est celui qui vient et apporte la réconciliation: il frappe à notre porte. La réconciliation est d’abord une grâce de Dieu. L’entendre et lui ouvrir la porte conduit à la communion avec lui. Mais il faut le vouloir librement: la conversion est nécessaire. Par la foi et la repentance, je me réconcilie avec Dieu, avec moi-même et avec les autres. La réconciliation dépend de la liberté de chacun. Puis, dans un même mouvement la présence réconciliatrice de Dieu m’envoie vers les autres, vers tous, sans exclusion, vers la nature aussi, pour leur faire part de mon expérience de fils et de filles aimés de Dieu.

Dans l’homélie d’envoi de ce rassemblement, K. Koch rappelait ce triple mouvement:

Nous sommes nous-mêmes avant tout et toujours ceux qui reçoivent: les affamés de paix, les assoiffés de justice et les mendiants de réconciliation. Mais ce que nous recevons de Dieu, nous devons le redonner et le partager avec les autres humains, de sorte qu’ils puissent eux aussi participer à ce cadeau. Entre les deux se situe le chas de l’aiguille de notre propre conversion sans laquelle rien ne peut changer [3].

I. Solitude, départ, conversion

Ces trois moments structurent le texte de Jean 20:19-23. Koch le dit ainsi en jouant sur les mots en allemand: « Entre la venue du Christ(Einbruch) dans la solitude des disciples et notre départ(Ausbruch), à nous chrétiens, il y a la rupture(Durchbruch) de notre propre conversion. » [4] Ces trois temps expriment bien la richesse de la réconciliation comme grâce, liberté et envoi.

« Jésus vint, il se tint au milieu d’eux et leur dit: La paix soit avec vous. » Cette venue du Christ, « le soir du premier jour de la semaine », accomplit la promesse du discours d’adieux: Jésus donne la paix, que le monde ne peut pas donner et il éveille la joie plus forte que toute angoisse et tristesse[5].

Paix et joie, signe de la présence de Dieu, expérience profonde de son amour. Quand nous sommes aimés, nous sommes dans la paix et la joie. Paix, joie, création nouvelle dans la force de l’Esprit saint et la rémission des péchés, voilà les effets de la venue de Dieu

Jésus rencontre les apôtres comme il les avait rencontrés sur les routes de son pays, mais il est maintenant le Christ ressuscité. Il est Dieu pour qui n’existe plus aucune limite spatio-temporelle. Non pas un fantôme, mais un corps glorieux jouissant de l’éternité et de l’ubiquité, rendant Dieu présent en tous lieux, en tous temps, au ciel comme sur la terre.

L’expérience des premiers disciples pourra donc être revécue par tous ceux qui suivront le Christ grâce au témoignage des apôtres. Car le Christ ressuscité ne meurt plus; pour lui mille ans sont comme un jour et chaque personne a une place dans son coeur. Il porte avec lui tous les biens, tout ce que nous pouvons désirer, il donne sens, force et vie à toutes les valeurs.

Nous avons tout en Jésus, dit saint Paul: « Il est devenu pour nous sagesse venant de Dieu, justice, sanctification et délivrance.« [6]« C’était Dieu qui en Christ réconciliait le monde avec lui-même.«  [7]Nous avons tout en lui, car Dieu est en lui; notre coeur ne désirant rien de plus que Dieu lui-même.

Dans cette ligne, Ignace d’Antioche écrivait:

Soyez donc sourds quand on vous tient des discours qui sont étrangers à Jésus-Christ: qui est la lignée de David, qui est (fils) de Marie, qui est véritablement né, qui véritablement a été persécuté sous Ponce Pilate, qui véritablement a été crucifié et est mort, au vu des cieux, de la terre et des enfers; qui véritablement est ressuscité d’entre les morts. C’est son Père qui l’a ressuscité, et c’est encore son Père qui, à sa ressemblance, nous ressuscitera, nous qui croyons en lui. En dehors de lui, nous n’avons pas la vie véritable.[8]

Jésus est venu, le soir de Pâques, apportant la paix et la joie, fruit de sa présence. Il continue à venir et donner son Esprit, source de liberté et de vie réconciliée. « Il y eut un soir, il y eut un matin », dit le premier chapitre de la Bible. Chaque jour, chaque heure, chaque fraction de seconde est un cadeau, où vient à nous le Christ créateur et réconciliateur. Son amour soutient et maintient ma vie et la vie du cosmos tout entier; un amour infini et personnel, qui se renouvelle chaque matin et me rejoint chaque soir, comme au premier jour de la création, où le Seigneur appelait Adam dans le paradis. « Les bontés du Seigneur! C’est qu’elles ne sont pas finies! C’est que ses tendresses ne sont pas achevées! Elles sont neuves tous les matins. Grande est sa fidélité! » [9]

II. La philanthropie de Dieu

L’amour personnel de Dieu constitue le centre de la révélation donnée à Israël: « Le Seigneur, le Seigneur, Dieu miséricordieux et bienveillant, lent à la colère, plein de fidélité et de loyauté, qui reste fidèle à des milliers de générations, qui supporte la faute, la révolte et le péché, mais sans rien laisser passer. »[10]Dieu est cet ami véritable qui ne passe rien et pardonne tout. S’il est un message fondamental que la Bible annonce, c’est bien celui de l’amitié de Dieu pour l’homme et le monde. C’est le sens du nom de Dieu donné à Moïse: « Je suis » présent pour toi, pour t’aider comme ton ami, afin que tu partages cette amitié avec tous[11]. La lettre à Tite parle aussi de la révélation de la « philanthropie de Dieu » (3:4).

Dans le baptême de Jésus, l’amour du Père lui est redit: « Tu es mon fils bien-aimé, il m’a plu de te choisir. »[12] En Jésus, nous sommes aimés « avant la fondation du monde pour que nous soyons saints et irréprochables sous son regard, dans l’amour. »[13] En écho à cette parole de Paul, Julienne de Norwich écrivait: « Nous avons été aimés dès avant le début du monde. »[14]

En proposant de chanter matin et soir le Benedictus et le Magnificat, tous deux des hymnes à la fidélité amoureuse de Dieu, la prière des heures inscrit dans le rythme quotidien la relation de l’Alliance, où le Christ, comme le bien-aimé du Cantique des cantiques, toujours à nouveau prend l’initiative de séduire l’Eglise, son Epouse.
Isaac le Syrien chante cet amour divin qu’on ne peut circonscrire:

En comparaison de la providence et de la miséricorde de Dieu, les fautes de tous les hommes ne sont qu’une poignée de sable dans l’immensité de l’océan. Et, de même qu’un peu de terre ne suffit pas à interrompre une source impétueuse, ainsi la miséricorde du Créateur ne peut être arrêtée par la méchanceté des créatures.[15]

Et Marguerite de Navarre reprend l’hymne paulinien de confiance en l’amour de Dieu[16]:

Y a-t-il rien qui me puisse plus nuire
Si Dieu me veut par foi à Lui conduire?
Digne d’avoir le nom du don d’en haut,
Foi, qui unit par charité ardente
Au Créateur sa très humble servante,
Unie à Lui, je ne puis avoir peur,
Peine, travail, ennui, mal ni douleur,
Car avec Lui Croix, mort et passion,
Ne peut être que consolation.
Trop faible suis en moi, en Dieu très forte
Car je puis tout en Lui qui me conforte.
Son amour est si ferme et perdurable
Que pour nul cas il n’est variable.
Qui sera-ce donc qui me tirera
De sa grâce? Qui m’en séparera?
Certes du Ciel la très grande hauteur,
Ni de l’enfer l’abîme et profondeur,
Ni la largeur de toute cette terre.
Mort ni péché qui tant me fait de guerre,
Ne me pourront séparer un seul jour
De la grande charité et amour
Que mon Père par Jésus-Christ me porte.

III. Cogitor ergo sum!

Pourquoi avoir cité tous ces textes sur l’amour de Dieu? Parce que Dieu-Amour est le principe de notre foi. Il faut réapprendre à tourner notre regard vers lui, pour qu’il se manifeste à chacun d’entre nous, à chaque Eglise.
Car, demande Chiara Lubich:

Comment pouvons-nous penser aimer les autres en vue d’une réconciliation, si nous ne nous sentons pas profondément aimés? Si, nous tous, qui sommes chrétiens, n’avons pas la certitude que Dieu nous aime?[17]

Cette question est, à mon sens, une des plus pertinentes qui ait été posée à Graz. Devant chaque manque d’amour, chaque besoin de réconciliation, je me pose alors cette question: ai-je encore conscience que Dieu m’aime, que Dieu aime chaque Eglise, chaque personne?

Je suis aimé, donc je suis: Cogitor ergo sum! Voilà le point de départ. Croire que Dieu m’a pensé, a pensé l’Eglise, a pensé l’immense cosmos par amour pour me faire participer à son amour trinitaire. Voilà ce que nous ne devons cesser de répéter avec Jean: « Nous croyons à l’amour. »[18]

Me savoir aimé personnellement par le Christ me décentre de moi-même. Gabriel Mardinier écrivait: « Dire moi, se poser immédiatement comme moi, c’est moins se saisir comme être que comme séparé de l’être. »

Je ne suis pas le commencement de tout, mais une personne pensée par une Personne infiniment bienveillante, qui vient à moi, frappe à ma porte, désire se mettre à ma table. Décentré de moi-même, je puis alors m’accepter, avec mon histoire, mes blessures, mes fautes, je puis aussi accepter les autres et leur manifester à mon tour de la bienveillance, sans laquelle aucune réconciliation n’est possible.

En répondant à cette si grande bienveillance divine, en répondant à son amour par notre amour, nous sommes véritablement fils et filles; nous sortons du néant. « Si je n’ai l’amour, je ne suis rien »[19], s’écrie saint Paul. « Dieu est amour », dit saint Jean, résumant, au soir de sa vie, toute son expérience et sa réflexion chrétiennes. Dans le langage philosophique, W. Kasper traduit: « Etre et Amour sont coextensifs. » [20]Gilbert Cesbron dit à ce propos: « J’aime donc je suis. Voilà mon commencement et ma fin – et tant pis pour Descartes! Dès que je cesse d’aimer, je cesse d’être: je parais seulement; je deviens double; j’en souffre, j’en suis humilié. » Et J. Pestalozzi: « C’est par mon coeur que je suis ce que je suis. » Enfin Maurice Zundel: « Je ne suis pas mais je puis être. » Comment être?… Voilà la question, To be or not to be.

IV. L’expérience fait le chrétien

La réponse de l’Evangile à cette question est à la fois simple et très profonde: je suis quand j’aime. Je puis aimer quand je me sais aimé. Je me sais aimé lorsque j’en fais l’expérience. C’est redire la valeur de l’expérience chrétienne. Elle est la source de toute vie, de toute connaissance authentiques. « Seule l’expérience fait le théologien », disait Martin Luther.

En traitant du thème théologique de la réconciliation, il ne faut donc pas l’isoler de la vie et de l’expérience chrétienne de Dieu, de l’action de l’Esprit dans le coeur du chrétien et dans la communauté de foi. Il faut garder à l’esprit notre texte sur la venue du Christ ressuscité, dans la communauté, dans Jean 20. Car toute compréhension profonde de Dieu est la conséquence d’une rencontre avec le Ressuscité, comme l’ont faite Marie de Magdala, les apôtres, les disciples d’Emmaüs, Thomas. L’expérience pascale des premiers disciples est, en quelque sorte, le modèle de l’expérience chrétienne.

A l’origine de toute réconciliation authentique, il y a une venue du Christ, une illumination de l’Esprit saint, une profonde expérience de l’amour du Père. Quand notre regard rencontre le sourire de Dieu, quand notre esprit est visité par la fulguration de son amour, alors toute notre vie change[21]. Notre visage change et un sourire l’éclaire. Le monde qui nous entoure ne le sait pas encore, mais attend cette révélation, la devine. Autour de nous, les hommes se divisent, se jugent, se blessent, désespèrent, se séparent. Mais nous avons découvert que Dieu est amour, que tout est amour, que rien n’échappe à son amour, pas même le mal qu’il permet mystérieusement.

C’est avec cette vie nouvelle déposée dans nos coeurs que nous irons apporter cette grande et bonne nouvelle de la réconciliation. Car se savoir ainsi aimés conduit à partager cette découverte avec tous, à chercher à la vivre avec tous.
Dans une belle page, André Frossard raconte comment, « athée tranquille », il entre dans une église en attendant un ami:

Mon regard passe de l’ombre à la lumière…, se fixe sur le deuxième cierge qui brûle à gauche de la croix… Et c’est alors que se déclenche, brusquement en un instant l’être absurde que je suis et fait venir au jour, ébloui, l’enfant que je n’ai jamais été.

Tout d’abord, ces mots me sont suggérés: vie spirituelle…

La dernière syllabe de ce prélude murmuré atteint à peine en moi la rive du conscient que commence l’avalanche à rebours. Je ne dis pas que le ciel s’ouvre; il ne s’ouvre pas, il s’élance, il s’élève soudain, fulguration silencieuse, de cette insoupçonnable chapelle dans laquelle il se trouvait mystérieusement inclus…Il y a un ordre dans l’univers, et à son sommet, par-delà ce voile de brume resplendissante, l’évidence de Dieu, l’évidence faite présence et l’évidence faite personne de celui-là même que j’aurais nié un instant auparavant, que les chrétiens appellent notre Père, et de qui j’apprends qu’il est doux, d’une douceur à nulle autre pareille, qui n’est pas la qualité passive que l’on désigne parfois sous ce nom, mais une douceur active, brisante, surpassant toute violence, capable de faire éclater la pierre la plus dure et, plus dur que la pierre, le coeur humain.

…En même temps une nouvelle famille m’est donnée qui est l’Eglise…

Toutes ces sensations sont simultanées. Tout est dominé par la présence, au-delà et à travers une immense assemblée, de celui dont je ne pourrai plus jamais écrire le nom sans que me vienne la crainte de blesser sa tendresse, devant qui j’ai le bonheur d’être un enfant pardonné, qui s’éveille pour apprendre que tout est don.[22]
Et ce texte de C. Lubich, intitulé Gratitude, dit sa rencontre avec une Présence venue à sa rencontre:

Je t’aime. Non parce qu’on m’a appris à te parler ainsi. Non parce que mon coeur me suggère cette parole. Non parce que la foi me fait croire que tu es l’amour, ni même parce que je sais que tu es mort pour moi. Je t’aime. Parce que tu es entré dans ma vie plus que l’air dans mes poumons. Plus que le sang dans mes veines. Que tu es arrivé là où personne ne pouvait pénétrer. Quand personne ne pouvait m’aider. Chaque fois que personne ne pouvait me consoler. Tous les jours, je t’ai parlé. Tous les jours, je t’ai contemplé. Et sur ton visage, j’ai lu la réponse. Dans tes paroles, l’explication. Dans ton amour, la solution. Je t’aime. Parce que, des années durant, tu as vécu avec moi. Et moi j’ai vécu avec toi. J’ai bu à ta loi. Et je ne m’en rendais pas compte. Je m’en suis nourrie. Fortifiée. Je me suis renforcée. Mais je ne le savais pas, comme l’enfant qui se nourrit de sa mère, et ne sait encore l’appeler de ce nom si doux. Donne-moi, pour le temps qui me reste, de te remercier, au moins un peu pour cet amour que tu as versé en moi, et qui m’oblige à te dire: je t’aime.[23]

Dieu n’est pas lointain, inaccessible mais il rencontre personnellement chaque homme, chaque femme, de manière personnelle de mille et une manières différentes; souvent de manière déroutante. Toujours l’expression – artistique, littéraire, symbolique – de cette rencontre prend des formes inattendues. D’une chrétienne, cette belle prière:

Le Seigneur m’a visitée;
Comme un coup de vent,
Son Esprit m’a soulevée
Et m’a montré
Son Visage;
Il S’est révélé à moi
Tendresse, Amour et
Infinie Bonté;
Puis Il m’a inondée de Bénédictions
Et m’a offert la Manne en abondance
Pour que je La partage avec mes frères;
Il a marché avec moi dans le pays de l’oubli;
D’en bas, parmi les morts
Il m’a prise;
D’entre ceux qui L’ont oublié,
Il m’a ressuscitée,
Rendant la mémoire à mon âme.
O Seigneur comme je suis reconnaissante!
Que Ta Douceur, ô Seigneur,
Soit sur nous tous;
Béni soit le Seigneur,
Pour toujours et à jamais. Amen.

IV. Par quatre chemins

Comment faire l’expérience d’une rencontre avec l’amour de Dieu? Par quels chemins le Christ vient-il à nous? Existe-t-il des traces de son amour dans notre monde? Pouvons-nous les chercher et les trouver, sans vivre dans l’illusion? Ces chemins existent, j’en vois au moins quatre. Chacun indique les pas de l’amour de notre Dieu pour rejoindre notre coeur et nous réconcilier avec lui et les uns aux autres.

i) Le chemin de la Parole de Dieu

En rencontrant les disciples dans leur maison, Jésus n’est pas resté silencieux, il leur a parlé: « La paix soit avec vous. » Ses paroles d’Evangile sont uniques. Tout passera, mais ses paroles demeurent à toujours. Elles ont la force de réaliser ce qu’elles disent: elles infusent réellement la paix dans l’âme du croyant.

La Parole de Dieu est le chemin sûr et permanent qui conduit à l’amour de Dieu. Par sa Parole, « Dieu nous déclare sa miséricorde en Jésus-Christ, et nous assure de sa dilection envers nous… Elle est comme une entrée en son royaume céleste. »[24] Par elle, « le Père qui est aux cieux vient avec tendresse au-devant de ses fils et entre en conversation avec eux »[25]. Dans l’acte de sa révélation, Dieu franchit la distance qui nous sépare de lui, se donne à nous, nous réconcilie avec lui afin de nous rendre participants de sa vie.

Parce qu’il est amour, Dieu veut se donner à et chercher l’amitié de sa créature. En se révélant, il ne donne pas simplement une connaissance, mais désire établir une alliance,un lien d’amitié, un espace de communion. « Si Dieu veut se révéler, ce ne peut être, en effet, que pour établir avec l’homme des liens d’amitié et d’amour et pour nous associer à sa vie…; il désire insérer l’homme dans la société d’amour qu’est la Trinité. » [26]Dans la Bible, la relation avec Dieu est souvent décrite en termes d’amitié. Abraham[27] et Moïse[28] sont les « amis de Dieu ». Les disciples de Jésus ne sont non plus serviteurs, mais amis[29]; c’est à la fin de sa vie que Jésus les appelle ainsi, car, dit Clément d’Alexandrie, « l’amitié ne naît pas d’un don unique, mais d’une longue familiarité ».

Jésus dit des paroles de vie éternelle exigeantes, encourageantes [30]. Il invite les siens à les vivre les unes après les autres, afin qu’ils lui ressemblent de plus en plus. Par là les disciples de Jésus approfondissent leur amitié, deviennent plus unis les uns aux autres. « L’amitié, cela vient au coeur quand on fait ensemble les choses belles et difficiles », dit l’abbé Pierre. Ceci vaut aussi quand on essaie de vivre ensemble les paroles de l’Evangile. Le fruit de cette mise en pratique est davantage de communion, de réciprocité, surtout lorsque nous communiquons aux autres cette vie de la Parole et que nous nous laissons enrichir par l’expérience d’autrui. Ainsi s’approfondit la vie de la communauté.

Elle s’approfondit, car Jésus est davantage présent en elle, dans la mesure où ses membres vivent sa parole, se « christifient » en se revêtant du manteau de la Parole, qui est Jésus lui-même, présent dans chacune de ses paroles. C’est la conviction de Gilbert de Hoylans:

Lis et relis le livre de la vie, le livre que Jésus lit, qui est d’ailleurs Jésus lui-même. Enveloppe-toi en lui… Revêts-toi de ton bien-aimé, notre Seigneur Jésus-Christ… Sa Parole est de feu…[31]

Parce que « toute parole de vie contient le Verbe »[32], elle porte en elle l’unité, qui est Dieu lui-même. Elle insuffle dans l’âme de celui qui la reçoit une force de réconciliation, un feu qui dévore les scories de la division dans laquelle s’agite le « vieil homme ». Ressuscite alors « l’homme nouveau », lequel est transformé à la ressemblance du Christ.

ii) Le chemin de la cène

Le souhait de paix de Jésus « la paix soit avec vous » est celui qui est prononcé au début de chaque cène du Seigneur. « Le soir de ce même jour qui était le premier de la semaine » est devenu le dimanche chrétien, où l’assemblée revit la présence pascale de Jésus ressuscité lorsqu’elle se réunit autour de la table du Seigneur et du ministre qui la préside en son nom. Là, le peuple attend la venue du Seigneur, il fait déjà l’expérience de sa présence: « Jésus vint et se tint au milieu d’eux. » Il proclame son espérance et attend son retour dans la gloire.

Dans les autres récits d’apparition de Jésus à ses disciples, on le voit à table avec eux. Au moment de la cène:
Le Christ avait prévenu les Apôtres: c’était la dernière fois qu’il buvait avec eux le fruit de la vigne, jusqu’au jour où ils boiraient tous ensemble dans le Royaume du Père (Mt 26:29). Et le voici de nouveau attablé avec eux (Lc 24:36-43; Jn 21), « rompant le pain » et le leur partageant… Ces détails, qui retiennent les évangélistes, ont un sens: dans tous les repas du Ressuscité, la cène est présente… A lire l’ensemble des textes évangéliques, il est clair que le Seigneur qui vient s’asseoir à table avec les siens est celui qui s’est fait leur nourriture… pour que ce corps livré, que ce sang répandu jusqu’à la dernière goutte puisse être l’aliment de leur existence et la source de leur existence et la source de leur action.[33]

Ayant mangé et bu chaque jour avec Jésus, durant les quarante jours de Pâques à l’Ascension[34], les premiers chrétiens continuèrent cette manière de vivre en « rompant le pain » chaque jour[35]. Ainsi Jésus continuait à être au milieu d’eux, donnant son amour, partout où la cène est célébrée.

Avec l’enseignement des apôtres et la vie fraternelle, la cène quotidienne était pour eux une source de communion. Leur rayonnement attirait. Un peuple nouveau se formait.

Que l’Esprit saint nous inspire aujourd’hui pour que nous retrouvions le sens de la fraternité eucharistique de la première communauté ! Qu’il nous donne envie de nous nourrir du pain de vie, de ce miel le plus précieux!
La cène est nourriture des premiers chrétiens, qui dans la simplicité de leurs maisons revivaient l’expérience du psalmiste, lequel se délectait de la bonté de Dieu: « Qu’il est précieux ton amour, ô Dieu! Ainsi les fils des hommes, à l’ombre de tes ailes, ont abri. Ils s’enivrent de la graisse de ta maison, au torrent de tes délices tu les abreuves. »[36]

Elle est l’aliment d’un Nicolas de Flüe, ce grand Suisse vénéré par le réformateur zurichois H. Zwingli, qui durant vingt ans s’est nourri uniquement du corps du Christ:

Lorsque, prosterné, tandis que le prêtre célèbre les divins mystères, je désire me repaître de ce sublime banquet, lorsqu’il m’est donné de participer à la table divine, mon âme est plongée dans un tel océan de délices et inondée de tant de forces spirituelles que leur abondance rejaillit jusqu’en mon corps. C’est pourquoi je n’ai ni faim ni soif d’aucun aliment terrestre, de là vient ma force, de là vient ma vie. Le corps et le sang du Christ sont ma seule nourriture. Il demeure en moi et moi en Lui. Il est pour moi nourriture, breuvage, santé, remède.[37]

« Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »[38]

L’expérience de Nicolas de Flüe illustre cette parole quasi littéralement; pour nous, qui chaque jour rendons grâce pour la nourriture, elle est un encouragement à profiter de la grâce du pain de vie: « L’homme qui s’en prive, disait Nicolas, cherche en vain à nourrir sa vie, c’est comme s’il demandait sa subsistance à des pierres. »

Nourriture où nous recevons personnellement l’amour du Christ, la cène a aussi – et surtout – une dimension communautaire. Ce point est des plus significatifs dans la question de la réconciliation. Jésus demande au Père l’unité de ses disciples et de tous ceux qui les suivront, après leur avoir lavé les pieds au cours d’un repas, qui, dans l’évangile de Jean, est la cène. En nous unissant profondément les uns aux autres, la cène nous conduit vers les autres, nous pousse à nous réconcilier, à davantage d’unité.

C’est la compréhension qu’en avait Zwingli: « Nous mangeons le corps et le sang du Christ pour que nous donnions notre vie pour les frères, de la même manière que Christ l’a fait librement pour nous. »[39]

C’est pourquoi, celui qui s’approche de la table du Seigneur doit avoir en lui la ferme résolution de vivre en paix avec tous. Ces paroles de Jésus indiquent clairement la nécessité de se réconcilier avec les frères et soeurs avec lesquels on serait en conflit: « Quand donc tu vas présenter ton offrande à l’autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère; viens alors présenter ton offrande. »[39] Thomas d’Aquin commente:

Le sacrement en quelqu’un de faux ne produit aucun effet. On est faux quand l’intérieur ne correspond pas à ce qui est signifié à l’extérieur. Dans le sacrement de l’eucharistie, il est signifié extérieurement que le Christ est incorporé à celui qui le reçoit et celui-ci au Christ. Est donc faux celui qui, dans son coeur, ne désire pas cette union et ne s’efforce de déplacer tous les obstacles qui en empêchent la réalisation. C’est pourquoi le Christ ne demeure pas en lui et lui non plus dans le Christ.[40]

Paroles fortes, qui nous rappellent que l’on ne va pas à Dieu sans son frère. Autour de la table, boire à la même coupe, symbole de communion le plus fort qui soit, est toujours un appel à la réconciliation avec tous. Cet appel, les ministres de la réconciliation l’adressent à tous. A travers eux un chemin nous est aussi donné.

iii) Le chemin du ministère

Dans notre texte, Jésus envoie ses disciples dans le monde pour annoncer la bonne nouvelle de l’Amour de Dieu. « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » C’est ce qu’il annonçait déjà dans sa prière en Jean 17. Là il annonçait qu’il se consacrait pour ses disciples en les aimant jusqu’au don de sa vie. Cette oeuvre étant accomplie, il transmet sa consécration dans la force du Saint-Esprit à ses apôtres: « Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint-Esprit. »Les apôtres, à leur tour, transmettront ce don à leurs successeurs[41] et aux diacres[42] et à tous ceux qui croiront à leur parole et pour qui le Christ a prié[43].

Où sont envoyés les Apôtres? Grégoire le Grand nous invite au réalisme:

Notre Seigneur a choisi ses Apôtres et les a envoyés, non pas aux joies de ce monde, mais à la Passion en ce monde, comme lui-même y avait été envoyé… Cette parole est donc très exacte: « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie »; c’est-à-dire: quand je vous envoie au milieu des scandales et des persécutions, je vous aime de cette charité dont le Père m’aime, lui qui m’a envoyé à la Passion.[44]

Oui, les Apôtres sont envoyés vers ce monde déchiré et blessé, qui crie son besoin de réconciliation. Comme après la Transfiguration, Jésus, descendu de la montagne, rencontre un enfant ravagé par un esprit impur et va au-devant de sa passion[45], ainsi les Apôtres iront à la rencontre de la souffrance humaine.

Les plaies que Jésus montre à ses disciples le rappellent: nous croyons en un Dieu qui s’est plongé dans les abîmes de la déréliction, jusqu’à la mort. Sur la croix, il a éprouvé la plus grande division qui soit: le sentiment d’être abandonné par tous, même par son Père, lorsqu’il s’écrie: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? »
Il nous faut méditer longuement sur ce cri de Jésus, qui contient tous les cris depuis celui d’Abel. Toutefois, Jésus ne s’est pas enfermé dans le désespoir, mais par amour pour nous, a gardé la confiance, se remettant totalement à son Père: « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Et son amour a vaincu. La mort ne pouvait retenir l’Amour. Le Christ est ressuscité. Il se rend proche de nous, il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin. Il nous apporte sa paix, son pardon, son Esprit. Dans la communion avec lui, nous sommes réconciliés.

Jésus crucifié et ressuscité est la clé pour surmonter chaque manque d’unité. Il faut savoir le reconnaître dans tous ceux qui rappellent ses plaies; l’aimer, ne pas le fuir. Nous tenir auprès d’eux, confiant que Jésus viendra tôt ou tard.
C’est vers ce monde que les Apôtres sont envoyés. Ils sont des créatures nouvelles, animées par le souffle de Jésus: « il souffla sur eux« , comme au jour de la première création de l’homme[46]. Ils désirent transmettre ce don immense à tous. Comme « ministres de Dieu »[47], ils supportent tout et invitent chacun à répondre maintenant à cette grâce de la réconciliation: « Soyez réconciliés avec Dieu! »[48]

Les ministres sont ainsi un chemin qui nous donne le Christ; à travers eux, Dieu envoie ses dons à l’Eglise tout entière. Il faut les écouter, donc les aimer: « Qui vous écoute m’écoute, qui vous repousse me repousse », dit Jésus à leur sujet[49]. Et celui qui les repousse ne peut recevoir le pardon de ses péchés: « Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. »

L’Esprit saint vit en eux, puisqu’ils ont été consacrés par l’imposition des mains. Et l’Esprit saint qui vit aussi en chaque croyant baptisé le pousse à s’unir à l’Esprit saint qui vit dans les ministres. Car il n’y a qu’un seul Esprit, qui vit et agit en tous, afin de créer au sein de ce monde un peuple nouveau[50], réconcilié; le peuple de la fraternité.

iv) Le chemin de la fraternité

Les disciples étaient réunis le soir de Pâques. Combien étaient-ils? Pour vivre la promesse de Jésus: « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux »[51],il faut être au moins deux, comme les pèlerins d’Emmaüs[52]. J’ai besoin d’un frère ou d’une soeur pour faire l’expérience de la fraternité. Or c’est bien de fraternité qu’il s’agit pour ces disciples rassemblés à cause de celui qui un jour les avait regardés et appelés à le suivre. Et Jésus vient au milieu d’eux, il donne son Esprit.

La fraternité devient un canal qui communique l’amour de Dieu. Le texte de Jean ne décrit pas seulement une expérience particulière, celle des premiers chrétiens, au jour de la résurrection de Jésus, mais aussi une promesse de présence, chaque fois que des personnes sont rassemblées pour l’amour du Christ.

Cette expérience fait la vraie Eglise, comme le disait Tertullien: « Là où deux ou trois fidèles sont rassemblés quoique laïcs, il y a l’Eglise… Même si nous sommes peu nombreux, l’Eglise vit à cause de la présence de Jésus parmi nous. »[53]

Commentant le passage parallèle dans l’évangile de Luc[54], Bède le Vénérable déclare:

La première chose qu’il faut remarquer dans ce passage, et dont il faut se souvenir avec attention, c’est que le Seigneur a daigné se rendre présent au milieu de ses disciples qui parlaient de lui et révéler sa présence en se montrant. C’est qu’il avait promis, à un autre moment, à tous ses disciples: « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. » En effet, pour confirmer notre foi, il a voulu parfois se montrer, en se faisant voir corporellement, ce qu’il fait toujours par la présence de son amour divin. Par conséquent, bien que nous soyons très inférieurs aux Apôtres, nous devons croire que la même chose se passe, par sa miséricorde, pour nous aussi, c’est-à-dire qu’il est au milieu de nous à chaque fois que nous nous réunissons en son nom. »[55]

Cette présence de Jésus au milieu de nous est source de réconciliation. Jésus est là, vivant, agissant, guérissant, réconciliant tous ceux qui risquent l’échange des dons dans la communauté. Dans une des interventions d’ouverture du rassemblement de Graz, le cardinal C. M. Martini disait:

Nous sommes ici, ensemble, pour vivre le mystère de l’Eglise, de l’oecumène chrétienne appelée à la communion, à une plus parfaite unité, à une plus profonde réconciliation, afin que le monde croie et vive dans la paix et dans la justice. Nous sommes ici pour vivre ensemble le fait d’être Eglise, une réalité qui nous lie les uns aux autres et qui nous fait un dans le Christ Jésus (Ga 3:28).

Mais il y a une condition pour éprouver sa présence au milieu de nous. C’est la fraternité. Jésus n’est présent que si nous sommes unis « dans son nom », c’est-à-dire prêts à vivre son testament: le commandement nouveau, l’amour réciproque.

C’est dire que chaque rencontre avec un frère, une soeur dans la foi est l’occasion d’une possible venue du Christ.
Cette présence de Jésus dans la rencontre fraternelle me paraît d’une grande actualité. Dans notre société sécularisée, matérialiste et indifférente, beaucoup ne découvrent plus l’amour de Dieu sur les trois autres chemins: dans la Parole, dans la Cène, dans les ministres. Pour eux, Jésus est une réalité lointaine, dépassée. Dieu n’est pas celui qui en Jésus promet sa proximité: « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps »[56] mais une abstraction, un dieu lointain, sans prise avec le monde. Un tel dieu est rejeté aux marges de notre vie; on commence à en parler dans les situations-limites de faute, de souffrance, de maladie et de mort. Peut-être que nous, les chrétiens, sommes en partie responsables de cette image de Dieu, dans la mesure où nous l’avons exclu de nombreux domaines de la vie… et nous courrons aussi le risque de le congédier de la vie ecclésiale.
En redécouvrant la venue de Jésus dans la vie communautaire, comme fruit de la fraternité, nous répondons à cette perte du sens de Dieu. Nous donnons l’amour de Dieu à ceux qui ne peuvent plus le chercher sur les chemins traditionnels.

En effet la présence de Jésus au milieu de nous, comme fruit de l’esprit de service et d’amour réciproque, est la plus grande force réconciliatrice. Comme aux disciples témoins du Ressuscité à Pâques, elle apporte une atmosphère de paix, joie, amour. Nous pouvons alors recevoir son Esprit, percevoir son souffle, qui anime son corps.

Conclusion

Dans sa prière pour les Ephésiens, Paul demandait que Dieu « vous donne d’être fortifiés avec puissance par son Esprit dans votre être intérieur, et que le Christ habite dans vos coeurs par la foi. Je demande que vous soyez enracinés et solidement établis dans l’amour et que, avec tous les membres du peuple de Dieu, vous soyez capables de comprendre combien l’amour du Christ est large et long, haut et profond. »[57] Quand une personne rencontre Jésus à travers des relations horizontales – « l’amour large et long » dans la communauté fraternelle – elle est entraînée dans une relation verticale et touchée par cet amour dans les abîmes de sa personne, comme un objet englouti par un tourbillon: le tourbillon naît, en effet, de la rencontre de deux courants. De même deux personnes qui cherchent de tout leur coeur la volonté de Dieu dans le lien de la charité donnent naissance au Christ au milieu d’elles, ouvrent la porte au Ressuscité, attirent l’Esprit saint. C’est un nouveau Noël, une Pâque, une Pentecôte. Alors, si elles se mettent d’accord pour demander quelque chose au Père, cela leur sera accordé[58]. Et que demander sinon la seule chose nécessaire: l’Esprit du Christ, qui apporte paix, joie et réconciliation.  


[1]Foyers de l’Unité à Crêt-Bérard, en février 1998.
[2] Document final du Rassemblement de Graz, juin 1997, 4.
[3] Kurt Koch: Peur et réconciliation sous le signe de la conversion. Rassemblement de Graz.
[4] K. Koch, ibid.
[5] Jn 14 et 16:20-22.

[6] 1 Co 1:30.
[7] 2 Co 5:19.
[8] Aux Tralliens (SC. 10, p. 118).
[9] Lm 3:22-23.
[10] Ex 34:6-7.
[11] Voir A. Dreston, « Dieu Amour dans l’Ancien Testament », dans Dieu Amour dans la tradition chrétienne et la pensée contemporaine (Paris: Cerf, 1992), 20ss.
[12] Mc 1:11.
[13] Ep 1:4.
[14] Mystique anglaise du XIV siècle, citée dans le texte final de Graz.
[15] Traités ascétiques, 58; in I. Touraille, Isaac le Syrien, OEuvres spirituelles (Paris, 1981).
[16] Rm 8:31-39.
[17] Une spiritualité pour la réconciliation. Rassemblement de Graz, p. 3.
[18] 1 Jn 4:16.
[19] 1 Co 13:2.
[20] « Dieu, écrit Kasper, dont l’essence est vie et amour et qui, pour cette raison, peut être aussi le Dieu des hommes et le Dieu de l’histoire… Par conséquent l’amour est le sens ultime de toute réalité… Cette conception chrétienne de la réalité signifie une révolution telle dans l’interprétation du réel qu’il est difficile d’en imaginer une plus grande », en Wer ist Jesus Christus für uns heute?, in ThQ. 154 (1974), 217, cité d’après Marisa Cerini, Dieu Amour (Paris: Cerf, 1992), 27.
[21] Dans la bénédiction de Nb 6:26, l’expression « Que le Seigneur tourne sa face vers toi », peut être traduite par « qu’il te sourie ».
[22] A. Frossard, Dieu existe, je l’ai rencontré (Paris: Fayard, 1969), 164-167.
[23] C. Lubich, Méditations (Paris, 1990), 207.
[24] Catéchisme de l’Eglise de Genève, Q. 13 et 300 (Aix-en-Provence: Kerygma, 1991), 18, 117.
[25] Constitution Dei Verbum, n 21.
[26] R. Latourelle, Théologie de la révélation (Paris: Desclée de Brouwer, 1963), 339.
[27] Dn 3:35; Jc 2:23.
[28] Ex 33:11.
[29] Jn 15:14s, cf. Sagesse 7.27, où la sagesse divine cherche l’amitié des hommes.
[30] Jn 6:68.
[31] Sermones in Canticum Salomonis. Discours XIV, 1 PL 184, 68.
[32] Cf. F. Ciardi, « Toute Parole de vie contient le Verbe », in Voyage trinitaire (Paris: Nouvelle Cité, 1996).
[33] J. Guillet, Jésus-Christ hier et aujourd’hui (Paris: Desclée de Brouwer, 1963), 166s.
[34] Ac 1:1-4.
[35] Ac 2:42-47.
[36] Ps 36:8-9.
[37] Citation in Robert Durrer, Die älteste Quellen über den seligen Nikolaus von Flüe, 468.
[38] Jn 6:35.
H. Zwingli, Commentaire de la cène, 1525.
[39] Mt 5:23s.
[40] In Jo. 6.57,I, VIII, 976.
[41] Sur la succession des Apôtres, lire en particulier : Clément de Rome, Epître aux Corinthiens, 42.1-4 (SC n°167, 169s); Irénée de Lyon, Contre les hérésies, Livre IV, 26.2 (SC. N°.100, 719; Tertullien: Traité de la prescription contre les hérétiques (SC. No.46, 130s).
[42] Ac 6:6.
[43] Jn 17/20, Ac 3:37-39.
[44] Hom. 26 in Ev. PL 76.1198.
[45] Lc 9:37ss.
[46] Gn 2.7.
[47] 2 Co 6:4.
[48] 2 Co 5:17-20.
[49] Lc 10:16.
[50] Ep 4, 1 Co 12.
[51] Mt 18:20.
[52] Lc 24:13-35.
[53] Tertullien, De exhorte. Cast. 7 (PL 2.971).
[54] Lc 24:36ss.
[55] Hom. 2,9 (CCL 122,240).
[56] Mt 28:20.
[57] Ep 3:16s.
[58] Mt 18.19.

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