Le Saint-Esprit et les aspects psychologiques de la foi

Le Saint-Esprit et les aspects psychologiques de la foi

Guillaume ARGAUD*

Le Saint-Esprit se manifeste aux hommes. Ainsi, Dieu est présent, Dieu parle, Dieu se fait connaître. Dans l’ancienne alliance, le ministère prophétique en est une expression majeure. Depuis la Pentecôte, Dieu se manifeste de manière plus personnelle par l’intervention du Saint-Esprit dans la prière (Rm 8.26), dans la compréhension des choses (1 Jn 2.27) ou par la conscience (Rm 9.1).Telle est l’avantage pour nous que le Seigneur Jésus a annoncé (Jn 16.7) et qui nous est accordé après son départ du monde visible : l’Esprit est répandu sur nous (Actes 2.33).

Quels sont les aspects psychologiques de la foi qui expriment l’action du Saint-Esprit ? Répondre à cette question peut nous permettre de mieux discerner comment progresser dans l’accueil du Saint-Esprit et dans la considération de son œuvre.

Le ministère de l’Esprit

C’est un ministère souverain, mais il est de notre responsabilité de l’accueillir : « … nous qui ne marchons pas selon la chair, mais selon l’Esprit. » (Rm 8.4). Le Saint-Esprit est souverain : il fait ce qu’il veut, quand il veut, où il veut, avec qui il veut, « distribuant à chacun en particulier, comme il lui plaît » (1 Co 12.11). Pourtant, il est de notre responsabilité de le laisser s’exprimer en nous. Marcher selon la chair, c’est vivre de manière autonome, indépendante de Dieu, hors de sa communion ; c’est limiter l’action de l’Esprit. Marcher par ou dans l’Esprit, c’est être ouvert, disponible à sa présence, comme disait déjà Salomon : « Connais-le dans toutes tes voies. » (Pr 3.6).

Il est reconnaissable : « Nul ne peut dire : Jésus est le Seigneur si ce n’est par l’Esprit Saint. » (1 Co 12.3). Marcher selon l’Esprit, c’est vivre en relation avec lui, en face à face avec Dieu. La présence de l’Esprit a des conséquences dans notre comportement : quand nous reconnaissons Jésus-Christ comme Seigneur et quand nous le mettons au centre de notre projet. Ecoutons-nous donc avant de parler !

C’est un ministère relationnel : « Celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c’est Dieu, qui nous a aussi marqués d’un sceau et nous a donné les arrhes de l’Esprit dans nos cœurs » (2 Co 1.21). Le Saint-Esprit rend réels et plus fermes les liens entre frères et sœurs dans la foi. Il met en relief ce que les enfants de Dieu ont en commun : la vie de Dieu en eux et sa Parole.

Il pose un cadre collectif : « En Christ, vous êtes édifiés ensemble, une habitation de Dieu en esprit » (Ep 2.22). Paul, parlant aux Corinthiens, leur rappelle qu’ils ont été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps (1Co 12.13). La dimension collective de la famille de Dieu est une réalité initiée et soulignée par le ministère de l’Esprit.

C’est un ministère qui fait du bien à tous : « Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi » (Ga 5.22). Celui qui le manifeste comme celui qui le reçoit en sont bénéficiaires.

C’est un ministère que nous avons à garder : « … que vous teniez ferme dans un seul et même esprit » (Ph 1.27).

Prendre soin de notre âme

« …obtenant le salut de vos âmes pour aboutissement de votre foi. » (1P 1.9). L’apôtre Pierre est le disciple du Seigneur dont les souffrances sont manifestes. « Quand une fois tu seras revenu, fortifie tes frères » (Lc 22.32), lui avait dit le Seigneur. Ayant effectué ce retour sur lui-même, Pierre nous enseigne sur l’âme et ses états douloureux, considérant le salut ou la guérison de nos âmes comme un objectif à poursuivre.

L’âme s’entretient : « Ayant purifié vos âmes en obéissant à la vérité pour avoir un amour fraternel sincère » (1P 1.22). Il n’est pas facile de préciser ce qu’est l’âme… Mais il est facile de savoir comment en prendre soin. Il nous suffit d’être obéissants ! Obéir, c’est être d’accord avec ce que Dieu affirme. Tout chrétien souscrit volontiers à ce principe. Mais, dans la pratique, « nous bronchons tous de plusieurs manières » (Jacques 3.2). Quand on a des états d’âme douloureux, c’est le moment de réfléchir aux mensonges qui nous motivent, ou aux vérités qui nous manquent. Le seul objectif valable pour le bien de mon âme, c’est l’amour du prochain. Rechercher plus que tout à être aimé est une impasse destructrice.

L’âme se protège : « Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme » (1P 2.11). Regardons-nous ce qui est « mal fait » comme un bien qui ne nous est pas permis ou comme un mal que Dieu ne veut pas pour nous ? Si nous choisissons la première réalité, nous aurons tendance à oublier que ce qui est « mal fait » fait mal.

Le meilleur thérapeute : « Car vous étiez comme des brebis errantes. Mais maintenant vous êtes retournés vers le berger et le gardien de vos âmes » (1P 2.25). C’est une relation vraie et régulière avec le Seigneur qui est garante de notre santé intérieure ! Pour autant, ceux qui souffrent oublient souvent de retourner vers le Seigneur et choisissent de travailler à ce que la souffrance s’estompe par tout moyen, comme le roi Asa, qui « rechercha les médecins, et pas l’Eternel » (2 Ch 16.12). Il peut aussi y avoir en nous cette illusion qu’il convient d’attendre d’aller bien pour rechercher le Seigneur…

Faire le bien pour aller mieux : « Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leur âme au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien » (1P 4.19). Nous avons le plus souvent l’habitude de rester impuissants devant ce qui nous fait souffrir. Pierre, très pragmatique, propose de ne pas tant s’occuper de la souffrance que de faire ce que Dieu demande, comme un acte de confiance. Faire du bien nous fait du bien !

Aspects psychologiques de la foi

La foi concerne la relation à Dieu ; elle nous rend vivants spirituellement en Dieu. Elle est capable de progrès : « Ceux qui remplissent convenablement leur ministère s’acquièrent un rang honorable, et une grande assurance dans la foi en Jésus-Christ » (1Tm 3.13). Elle stimule le désir de connaître Dieu et sa Parole. L’âme appartient au domaine intérieur de l’être humain, à sa propre vitalité qui devrait se renouveler. C’est au niveau du cœur que l’enfant de Dieu a reçu la capacité de choisir la nourriture de l’âme. L’apôtre Pierre parle « d’âmes mal affermies, ayant le cœur exercé à la cupidité » (2 P 2.14). Du cœur viennent « les sources de la vie » (Pr 4.23). Nous en évoquerons quelques-unes.

a) La force intérieure

Notre premier besoin est celui de pouvoir vivre pleinement. Notre première nécessité est d’en avoir la force, la vertu. La vertu est l’excellence de l’âme. Elle vient de Dieu et, comme tout cadeau, nous avons à la recevoir. « Sa divine puissance nous a donné tout ce qui concerne la vie et la piété, par la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu » (2 P 1.3). « Vous avez été rendus participants de la nature divine. Pour cette raison, et avec tout empressement, joignez à votre foi la vertu… » (2 P 1.6). Dieu nous a donné tout ce qui est nécessaire à une vie chrétienne utile et heureuse. Le manque de forces que nous ressentons parfois vient du regard que nous portons sur nous-mêmes ou sur nos circonstances et qui affaiblit les dons de Dieu. Nous agissons alors comme si Dieu ne nous avait pas fortifiés.

Nous sommes toujours capables de faire ce que Dieu nous demande. Mais cela ne veut pas dire que cela soit facile. Le renouvellement de nos forces se produit si nous nous attendons à Dieu (Es 40.31). Notons, dans le livre des Actes, comment, à plusieurs reprises, les apôtres pleins de l’Esprit ont eu le comportement puissant qui en découlait.

b) Le besoin de justice

Il se manifeste dans l’homme par les émotions : colère, culpabilité, insatisfaction, fébrilité, mais aussi paix, réconciliation, sérénité, que nous apprécions tant. Ces émotions manifestent en nous un déficit ou une plénitude de justice ; elles ne viennent pas de nulle part ! Un des rôles du Saint-Esprit est de nous conduire dans la justice. « Il vous est avantageux que je m’en aille. Quand le consolateur sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement » (Jn 16.9). L’Esprit de Dieu est là, présent dans la société, pour convaincre de péché, comme révélateur du bien et du mal dans la conscience de toute personne qui le recherche. Chacun peut ainsi se tourner vers Dieu et rechercher son salut. Le Saint-Esprit convainc de justice, confère la position juste que Dieu donne au repentant qui se tourne vers lui pour être justifié. Si le Saint-Esprit ne nous dit pas comment nous sommes justifiés, il nous donne la conviction profonde de l’être. Il convainc de jugement : il avertit l’incrédule de ce qui l’attend s’il ne reçoit pas la grâce, cet acte judiciaire de Dieu qui n’impute pas la faute parce qu’il l’a expiée. « Il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Rm 8.1).

Je constate malheureusement que beaucoup de chrétiens vivent en se sentant coupables et dans la crainte de mal faire. Ces états d’âme s’estompent en connaissant celui qui a été fait péché pour nous (2 Co 5.21), en s’efforçant de bien faire et en abandonnant à Dieu le résultat qui est impossible à évaluer (Ec 11.6). « Par l’Esprit, nous attendons l’espérance de la justice » (Ga 5.5). Nous ne voyons pas encore comment nous avons été justifiés. Nous le verrons au jour de la rédemption (Ep 4.30), et nous attendons avec foi. Ne nous laissons pas troubler par cette attente.

c) Le besoin de certitudes

Comment savoir si la Bible est la Parole de Dieu ? C’est, au-delà du fait qu’elle est le seul livre sacré à poser les questions du péché et du salut, la certitude que donne le Saint-Esprit que Dieu nous parle par elle. Au chapitre des certitudes, notons aussi :

La certitude de l’accès à Dieu : « …élus en sainteté de l’Esprit » (1P 1.2). Nous qui nous sommes présentés à Dieu pour être élus, nous le sommes en sainteté de l’Esprit. La sainteté est la grâce que Dieu nous fait de pouvoir nous tenir dans sa présence glorieuse. Pouvoir être dans un face à face avec Dieu, à tout moment, en toutes circonstances, tel est le privilège de notre élection.

La certitude de la direction de l’Esprit : « Je dis la vérité en Christ, je ne mens point, ma conscience rendant témoignage par l’Esprit Saint » (Rm 9.1). La conscience est une réalité puissante de Dieu en nous. Elle est un des deux langages universels de Dieu (l’autre est la création), qui nous permet de discerner ce qui est bien et ce qui est mal. C’est l’expérience de David quand il écrit : « A ta lumière, je verrai la lumière » (Ps 36.9). Etymologiquement, le mot « conscience » veut dire « selon ce que nous savons ». La conscience se fait entendre selon ce que nous savons : elle peut être bonne (1 Tm 1.5), pure, sans reproche (Ac 24.16), ou souillée, cautérisée (1 Tm 4.2). Mais, dans tous les cas, elle parle, même quand elle le fait par défaut, lorsque l’Esprit en nous est éteint (1Th 5.19).

La certitude d’une action possible et utile : « A chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de l’utilité commune. » (1Co 12.7). C’est un besoin fondamental que de se faire du bien les uns aux autres. Quel autre bien pourrions-nous donner à notre prochain que la manifestation de l’Esprit ? Les Corinthiens devaient réaliser l’unité et vivre en partageant les richesses que Dieu leur avait données pour le bien de chacun.

d) Le besoin de relation

La solitude est un des maux les plus répandus. Elle provient de notre désir d’être aimé, ce qui nous paralyse et nous empêche le plus souvent d’aimer l’autre véritablement.

Le Saint-Esprit nous pousse vers l’autre : « Que l’amour de Dieu, la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ et la communion de l’Esprit soient avec vous tous » (2 Co 13.13). Nous l’avons vu plus haut, le Saint-Esprit a un ministère d’unité, de dynamique relationnelle. Nous ne sommes pas faits pour être seuls. C’est dans la relation que nous trouvons l’amour. Cette relation commence par notre communion avec Dieu lui-même, par sa présence et par la collaboration qu’il nous propose : présence relationnelle et actionnelle (Jn 14.23). Quelle est la place de l’amour dans nos perspectives journalières ?

Le St Esprit nous appelle à communiquer la grâce (Ep 4.29-30). La présence de Dieu en nous est inconditionnelle : nous sommes le temple de Dieu, dit Paul (1Co 3.16), mais elle est aussi conditionnelle. Elle dépend de ce qui occupe nos pensées, de notre aptitude à faire le tri entre vérité et mensonge. Notre relation avec le Saint-Esprit dépend étroitement de l’exigence de vérité qui est en nous ; si cette relation est bonne, elle produit une relation à l’autre de qualité.

Le Saint-Esprit nous appelle à vivre en harmonie : « Garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » (Ep 4.3). Le Saint-Esprit nous a constitués en un seul corps, parce que nous l’avons comme trésor commun, comme arbitre, comme référent. Le lien de la paix, c’est une relation dans laquelle il y a de la justice.

e) Le besoin de créativité

Il y a des chrétiens qui s’ennuient. Cela est anormal pour les fils de celui qui « a préparé à l’avance des œuvres bonnes, afin que nous les pratiquions » (Ep 2.10). Le propre du « fils de Dieu » est d’être conduit par l’Esprit (Rm 8.14). Dans cette perspective, toute la vie chrétienne est une découverte magnifique.

« L’Esprit de Dieu planait sur la face des eaux » (Gn 1.2). Ce verset introductif du texte de la création montre la présence du Saint-Esprit sur l’océan primitif, comme concepteur, acteur, réalisateur de ce qui va être mis en place par la suite. Après six jours, Dieu a rempli cieux, terre et mer de ce qu’il faut pour que les lieux soient délicieux. Mais il demande à l’homme de multiplier, fructifier, remplir, assujettir et dominer (v. 28) : il a fait l’homme créatif, il faut qu’il le soit.

« L’Eternel a rempli Betsaleël de l’Esprit de Dieu en sagesse, intelligence et connaissance » (Ex 35.31). Le Saint-Esprit est celui qui conduit dans toute la vérité, dit Jésus (Jn 16.13). Pour la construction du Tabernacle, le Saint-Esprit a conduit Betsaleël dans une lucidité particulière : celle de savoir concevoir certains éléments, les produire, les assembler. Si le Saint-Esprit nous appelle à la créativité, il nous en donne aussi les moyens. Qu’avons-nous dans la main ? « Qui est sage et intelligent parmi vous ? Que par une bonne conduite, il montre la douceur de la sagesse » (Jc 3.13). C’est la sagesse, qui résulte de la présence du Saint-Esprit en nous (Jc 4.5), qui donne à toute créativité sa qualité et son opportunité.

f) Le besoin de liberté

Y a-t-il un lieu où nous allions en traînant les pieds, une chose à faire qui ne nous emballe pas, quelqu’un qui nous contraigne ?

Nous ne sommes pas faits pour être surveillés, ou obligés. « Christ vous a placés dans la liberté en vous affranchissant » (Ga 5.1). Créés à l’image de Dieu, nous avons une capacité d’estimation, de choix, qu’aucune loi ne peut régler ou reprendre. La loi de Dieu est bonne (Rm 7.12), mais nous ne sommes plus sous l’obligation de la loi (Col 2.14). Nous sommes appelés à agir avec liberté. Nous sommes affranchis de toute menace de condamnation par Jésus-Christ et par l’œuvre qu’il a accomplie.

Etre libre, ce n’est pas faire n’importe quoi… « Vous avez été appelés à la liberté ; seulement n’usez pas de la liberté comme d’une occasion pour la chair » (Ga 5.13). Aujourd’hui, liberté rime avec absence de contrainte, émotion, anarchie. On voit, pourtant, que ceux qui en usent ne sont pas plus heureux pour autant. La Bible apporte un éclairage précis à cet égard : être libre ne signifie pas être charnel, c’est être conduit par le Saint-Esprit, par le témoignage glorieux d’une bonne conscience (2 Co 1.12), par l’enseignement de la Bible, par les circonstances que Dieu tient dans sa main, et qui nous invitent ou non à avancer.

La conduite de l’Esprit est le garant de notre liberté : « Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes pas sous la loi » (Ga 5.18). Quand nous vivons avec liberté, nous ne craignons pas de mal faire, ni ne sommes dans l’attente anxieuse d’un résultat hypothétique, ou dans l’incertitude d’un regard de Dieu à qui nous déplairions.

g) Vivre ses émotions

Quand le Seigneur Jésus est dans la synagogue, il veut guérir celui qui a la main paralysée (Mc 3.1). Il regarde des pharisiens et des hérodiens avec colère, attristé par l’endurcissement de leur cœur, car ils s’opposent violemment à lui. A l’image du Seigneur, nous sommes appelés à vivre des émotions douloureuses, comme aussi des émotions agréables correspondant à des circonstances plus faciles. Comment le Saint-Esprit intervient-il dans nos émotions ?

« L’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5.5). C’est dans la mesure où nous le croyons, où nous nous laissons instruire par l’Esprit Saint, où nous l’intégrons dans notre projet de vie que nous ressentirons l’amour de Dieu à notre égard et envers les autres. L’amour est un commandement de Dieu. Il est curieux de demander au Saint-Esprit de susciter en nous l’amour. Nous devrions plutôt lui demander de nous permettre de bien connaître Dieu et notre prochain.

« La pensée de l’esprit est vie et paix » (Rm 8.6). Etre en paix est également une faveur de Dieu. Sans lui, il est impossible de l’obtenir. En effet, comment trouver la paix avec quelqu’un qui nous a blessés profondément sans que Dieu intervienne comme arbitre, comme celui qui rend justice, et qui a fait justice en condamnant le péché par l’œuvre de Jésus ? Le Saint-Esprit nous conduit dans la paix en nous instruisant sur la justice dont Dieu nous revêt, et sur celle qu’il exerce vis-à-vis de ceux qui font le mal. Comme le dit Asaph, cette recherche est « un travail pénible » (Ps 73.16), mais combien gratifiant, « le paisible fruit de justice à ceux qu’elle a formés (Hé 12.11).

« Mettez-vous en colère, et ne péchez pas… ne donnez pas occasion au diable » (Ep 4.26-27) Les chrétiens pensent souvent que se mettre en colère est un péché. Non, la colère est l’émotion qui accompagne l’indignation face à l’injustice. Il nous est demandé de nous indigner. Ne pas le faire donne une occasion au diable, puisqu’on ne témoigne pas de la vérité face au mensonge. Vivre la colère est douloureux, et nombreux sont ceux qui essaient de l’éviter.

« Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité » (2 Tm 1.6). La timidité est souvent perçue comme un trait de caractère auquel on ne peut échapper. Non, dit Paul. Ce n’est pas dans cette attitude que le Saint-Esprit nous conduit. Il nous appelle à avoir une image réaliste de nous-mêmes : ni timidité, ni orgueil.

Conclusion

Nous sommes appelés, comme le dit Jacques, à recevoir « avec douceur la parole qui a été plantée en vous, et qui peut sauver vos âmes » (Jc 1.21). De même, Paul appelait Timothée à être « un bon ministre de Jésus-Christ, nourri des paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as exactement suivie » (1Tm 4.6). Nous vivrons donc bien les aspects psychologiques de notre foi en fonction de la façon nous recevrons la Parole de Dieu.

 « Que veux-tu que je te fasse ? » (Mc 10.51) Cette question de Jésus-Christ à l’aveugle pourrait paraître absurde ! Jésus connaît cet aveugle bien mieux que lui, et pourtant il l’appelle à définir son besoin, ses attentes et son propre projet.

 

Il en est de même pour nous.

 

Notre projet définira notre force intérieure, notre degré de liberté, notre état émotionnel et l’accueil que nous ferons au Saint-Esprit.


* G. Argaud est un des responsables de l’Assemblée chrétienne de la rue Irma Moreau à Aix-en-Provence. Il reçoit, depuis une vingtaine d’années, des personnes en souffrance. Il propose une formation à la pratique pastorale axée sur le bonheur que Dieu offre.

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