Note
Les textes de plusieurs des encadrés insérés dans le présent numéro de La Revue réformée sont d’Alexandre Vinet (1797-1847), dont le bicentenaire de la naissance et le cent-cinquantième anniversaire de la mort sont célébrés cette année. Ils ont été choisis par le pasteur Roger Barilier, de Lausanne.
Alexandre Vinet, souvent appelé, à tort, le « Schleiermacher » francophone, est né à Lausanne. Consacré pasteur en 1819, il est devenu en 1837, après un séjour à Bâle, professeur de théologie pratique à la Faculté de Lausanne.
Il se méfiait des doctrines « objectives » non confirmées par la pratique. Il a été un défenseur de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, au sujet de laquelle il a écrit un ouvrage.
Vinet a contribué à la fondation, en 1845, de l’Eglise libre du canton de Vaud.
Sa Théologie pastorale est consultée, aujourd’hui encore, par les étudiants en théologie des pays francophones.
Sur Vinet, on consultera avec profit, entre autres, W. Edgar, La carte protestante. Les réformés francophones et l’essor de la modernité (1815-1848) (Genève: Labor & Fides, 1997).
L’amour de l’égalité est rare chez la plupart de ceux qui s’en vantent.
(Lettre de A. Vinet à Töpffer)
[Egalité] doit se traduire ainsi: beaucoup, ou le plus possible,
et en aucun cas moins qu’un autre.
(A. Vinet, Philosophie morale et religieuse)
Le péché qui rend les inégalités funestes, je l’avoue, et qui peut-être les exagère, n’en est pourtant pas le principe. Dès qu’un homme naît avec plus de talent ou dans des circonstances plus favorables qu’un autre (et ceci dépend de la volonté de Dieu), cet homme a les moyens de devancer ou de surpasser les autres. Il y a des inégalités de tous genres (…) Il faut que quelques-uns aient plus pour que tout le reste ait assez; cette irrégularité apparente est une condition essentielle de vie et de mouvement dans la société humaine (…) Si les forces ne sont accumulées, ne surabondent sur aucun point, les progrès d’une importance générale deviennent impossibles.
(A. Vinet, Philosophie morale et religieuse)
Les circonstances présentes ont forcé les peuples d’oublier que le pouvoir est aussi un élément de l’ordre social, et ce qu’ils oublient depuis longtemps, c’est la corruption du coeur humain. Nos constitutions distribuent les droits politiques à pleines mains, comme si c’était à des anges […] L’organisation politique n’est pas tant le but que le moyen, je dis le moyen de protéger efficacement les droits de tous, et de faciliter le perfectionnement de la famille humaine. Et conformément à ce principe, il s’agirait de confier les attributions politiques, à commencer par l’électorat, aux plus dignes, aux plus capables, aux mieux placés pour les exercer […]
J’aime toujours la liberté d’un même amour. J’aime l’égalité pour autant qu’elle se concilie avec les intérêts de la liberté et de la civilisation. Je crois que le monde gravite vers l’égalité, mais je crois une égalité absolue impossible […] Quant à la souveraineté du peuple, telle qu’on l’entend et qu’on la prêche à nos paysans suisses, j’y suis totalement incrédule.
(A. Vinet, Lettres, I, 298)
Je ne sais trop comment me classer avec mon christianisme parmi les amis de la liberté; je vois les chrétiens applaudir à des choses que comme chrétien je suis forcé de désapprouver. Je me demande si par hasard je ne serais point devenu illibéral. Je ne puis le croire; et cependant la liberté que je vois fêter me paraît fort laide, souvent très niaise et même très méchante, pleine d’impiété chez ses plus chauds partisans. Je n’aime pas voir les droits de tous en proie aux caprices de quelques-uns; mais j’ai horreur de voir les masses disposant d’elles-mêmes.
(A. Vinet, lettre inédite)
L’égalité est aujourd’hui le nom convenu du bien social. Et nous avouons volontiers qu’à supposer […] que le bien des individus comme tels et leur bien extérieur soient le vrai bien social, la société doit tendre à réaliser, entre les hommes, toute l’égalité qui est selon la justice, toute l’égalité qui n’est pas, dans le fond, une inégalité; car ce qu’on nomme égalité serait mieux nommé proportion […] On doit bien se garder de perdre de vue les vértés suivantes.
La première, c’est que l’égalité devant la loi et l’égalité de bien-être, encore qu’elles puissent avoir, dans tel cas donné, la même légitimité, n’ont nullement, en soi, la même dignité ni la même valeur.
Une seconde vérité, c’est que si l’inégalité sans raison, sans utilité et sans mesure est un mal, l’égalité factice et forcée en est un beaucoup plus grand et doit être jugée comme la pire des inégalités.
Il faut reconnaître, en troisième lieu, qu’un certain degré d’inégalité est profitable à tous; qu’il faut que quelques-uns aient plus pour que tout le reste ait assez; que cette irrégularité apparente est une condition essentielle de vie et de mouvement dans la société humaine; et que l’égalité absolue, au cas qu’elle pût se maintenir, ne serait autre chose que l’égalité de dénûment et de souffrance. Si les forces ne sont accumulées, ne surabondent sur aucun point, les progrès d’une importance générale deviennent impossibles […]
(A. Vinet, Le christianisme et le progrès social )
UNE NOUVEAUTÉ AUX ÉDITIONS KERYGMA
Les éditions Kerygma viennent de publier une vingt-et-unième brochure sur un sujet d’actualité.
Après le SIDA, l’homosexualité, la souffrance, les défis de la modernité, le nouvel âge, le rapport entre le christianisme et les autres religions et, au début de 1997, la séduction des sectes, voici
A QUOI SERT LE MARIAGE?
Présentation
« A quoi sert le mariage? » Telle est aujourd’hui, la manière un peu provocatrice de formuler son objection au mariage. Que répondre alors que la Bible ne présente pas d’exposé systématique sur le mariage et qu’il existe diverses sortes de concubinage?
Dans cette brochure, le pasteur Michel Johner, qui est également professeur d’Ethique à la Faculté libre de Théologie réformée d’Aix-en-provence, analyse les motifs et les arguments avancés et leur reconnaît leurs valeurs propres. Il montre aussi leurs faiblesses, en particulier pour un chrétien, face à la profondeur de sens et à la haute symbolique du mariage bien compris.
Gageons qu’il surprendra plus d’un de ses lecteurs!
Ed. Kerygma, avenue Jules-Ferry, F – 13100 Aix-en-Provence
25 FF franco, CCP.: Marseile 2820 74 S
Tél. 04 42 26 13 55, Fax 04 42 93 22 63. Catalogue sur demande.
L’INDEX
de La Revue réformée
(1950-1995)
Il est destiné
aux lecteurs qui gardent les numéros de la revue
et à toutes les personnes souhaitant être informées de la nature
de son contenu depuis l’origine.
CCP: Marseille 7370 39 U; 80 FF franco.
Vient de paraître
à La Maison de la Bible, Genève-Paris, Collection Veritas
LIBÉRÉS PAR L’ESPRIT
de Francis A. Schaeffer
Présentation
Aujourd’hui, le plus grand choix est proposé au supermarché de la spiritualité, où sectes et religions orientales, notamment, se côtoient et ont leurs clients. Et leurs dangers…
Souhaitez-vous donner une dimension spirituelle à votre vie?
Aspirez-vous à un épanouissement personnel qui vous permettent de vous « réaliser » et d’échapper au rouleau compresseur de la banalité ou des soucis quotidiens?
Rien de plus normal.
Mais comment atteindre ce but, comment ne pas se tromper?
Seul ce qui est vrai sur Dieu et sur vous est la réponse.
Francis Schaeffer (1912-1984), l’un des penseurs chrétiens les plus influents de notre siècle, a consacré sa vie à répondre à ces questions posées par des jeunes et des moins jeunes venus, très nombreux, pour le rencontrer au centre del’Abri, à Huémoz en Suisse.
Cette expérience lui a permis d’écrire ce livre sur la vraie spiritualité. Il y montre qu’il existe une spiritualité, profonde et rayonnante, qui répond à nos besoins. Cette spiritualité n’est pas une manipulation, car elle nous libère et nous introduit dans une vraie relation avec Dieu.
Etre libéré par l’Esprit, c’est possible. Francis Schaeffer nous sert de guide, comme il aimait le faire avec ses amis dans les Alpes.
P. W.
LE NOUVEL ÂGE
Christian Bibollet
Les nouvelles religions ont atteint un nombre croissant de personnes dont la culture a rejeté les valeurs chrétiennes. Le mouvement « le Nouvel Âge » propose une religion qui unira l’humanité. De quoi s’agit-il?
Christian Bibollet expose quelles sont les racines du « Nouvel Âge », ses principes particuliers et il en montre la séduction face à la soif de spiritualité de nos contemporains.
Ed. Kerygma, 33, avenue Jules-Ferry, F – 13100 Aix-en-Provence
20 FF franco, CCP.: Marseile 2820 74 S
Tél. 04 42 26 13 55, Fax 04 42 93 22 63. Catalogue sur demande.
Publications disponibles de La Revue réformée
33, av. Jules Ferry, F – 13100 Aix-en-Provence CCP. 7370 39 U
Roger BARILIER |
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Jonas lu pour aujourd’hui | 20,- F |
Le divorce (étude biblique et pastorale) | 20,- F |
Théodore de BÈZE | |
La confession de foi du chrétien | 25,- F |
Jean CALVIN |
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Les Béatitudes. Trois prédications | 20,- F |
Sermons sur la prophétie d’Esaïe LII | 30,- F |
L’annonce faite à Marie et à Joseph | 20,- F |
Le cantique de Marie | 20,- F |
Le cantique de Zacharie | 20,- F |
La naissance du Sauveur | 20,- F |
Les quatre fascicules sur la Nativité, ensemble | 60,- F |
J. DOUMA |
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L’Eglise face à la guerre nucléaire | 30,- F |
Birger GERHARDSSON |
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Mémoire et manuscrits dans le judaïsme rabbinique et le christianisme primitif | 20,- F |
Adaptation de J. G. H. Hoffmann (photocopies) | 30,- F |
Rudolf GROB |
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Introduction à l’évangile selon saint Marc
(présentation de J. G. H. Hoffmann) |
20,- F |
Auguste LECERF |
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Des moyens de la grâce | 30,- F |
Pierre MARCEL |
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Calvin et Copernic. La légende ou les faits? La science et l’astronomie chez Calvin | 45,- F |
La confirmation doit-elle subsister? Théologie réformée de la confirmation | 20,- F |
L’actualité de la prédication | 20,- F |
L’humilité d’après Calvin | 20,- F |
« Dites notre Père », la prière selon Calvin | 20,- F |
La communication du Christ avec les siens: la Parole et la cène | 20,- F |
A l’école de Dieu, catéchisme réformé | 20,- F |
John MURRAY |
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Le divorce | 30,- F |
Paul WELLS |
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Les problèmes de la méthode historico-critique | 5,- F |
Numéros à thème |
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Le mariage en danger (P. Berthoud, W. Edgar, C. Rouvière et P. Wells) | 20,- F |
Ecologie et création (H. Blocher, J. Brun, P. Jones, A.-G. Martin, C.-H. Poizat) | 20,- F |
Ces tarifs s’entendent frais d’envoi en sus.