CHRISTIANISME ET QUÊTE D’IDENTITE EN AFRIQUE – Autour du feu, L’éducation chrétienne en tant qu’initiation en République démocratique du Congo

CHRISTIANISME ET QUÊTE
D’IDENTITÉ EN AFRIQUE
Autour du feu
L’éducation chrétienne en tant qu’initiation
en République démocratique du Congo

Lumbwe Roger, Mande Moïse et Matthijs Blok1

Introduction

De nombreuses pratiques traditionnelles ancestrales à travers le monde témoignent du rôle important de la communauté élargie dans la vie et l’éducation des jeunes. Nous partirons ici d’un exemple précis, celui de l’initiation des garçons chez les Basanga de Kolwezi, en République démocratique du Congo (RDC), qui s’achevait par le rite de passage appelé kumukanda2. En 2002, au cours d’une semaine consacrée à la contextualisation à l’École réformée de théologie (ERT) à Lubumbashi, Lumbwe Roger a présenté le premier canevas d’une alternative chrétienne au kumukanda. Il s’agissait d’un centre de formation dans la forêt qui avait pour but de préparer les jeunes à faire leur profession de foi chrétienne. À la même époque, Matthijs Blok était professeur à l’ERT et s’est impliqué dans le projet. En 2011, Mande Moïse s’est également joint au groupe de travail. Il est formateur indépendant avec beaucoup d’expérience. Cet article est le fruit de leur travail commun.

Ce travail fait suite à deux articles de Matthijs Blok publiés dans La Revue réformée en 2004 et 20073 et a pour objectif de promouvoir l’éducation chrétienne en tant qu’initiation dans le contexte de la RDC. En portant un regard sur la tradition du kumukanda, il cherche à :

  • Dégager le fondement théologique et méthodologique de l’éducation chrétienne en tant qu’initiation (I et II).
  • Illustrer l’éducation chrétienne en tant qu’initiation à l’aide des résultats de nos recherches effectuées en RDC de 2009 à 2013 (III).
  • Mettre à la disposition des Églises un manuel de formation qui leur permettra d’accompagner les jeunes adolescents.

Fondement théologique

Dieu marche avec nous

Le fondement théologique du « marcher avec » est clair dès le début de la révélation biblique : l’Éternel Dieu avait l’habitude de parcourir le jardin d’Éden avec Adam et Ève à la brise du soir (Gn 3.8). Cet accompagnement sera dans l’avenir, et éternellement, la façon dont Dieu et l’homme cohabiteront. L’apôtre Jean écrit au sujet de la nouvelle Jérusalem : « l’Agneau est son flambeau » et « les nations marcheront à sa lumière » (Ap 21.23-24). Malgré nos péchés, il en est déjà de même aujourd’hui : Dieu marche avec nous en Jésus-Christ par son Saint-Esprit. L’Ancien comme le Nouveau Testament en témoignent : « Je marcherai au milieu de vous, pour être votre Dieu, et pour que vous soyez mon peuple. » (Lv 26.12 ; 2Co 6.16)

Jésus accompagne ses disciples

Cette méthode qui consiste à « marcher avec » se voit fort bien dans la vie de Jésus-Christ. Il a accompagné ses disciples pendant plus de trois ans. Jésus lui-même en a expliqué les raisons. Sans prétendre être complets, nous indiquons ici trois motifs : exercer la compassion, initier et envoyer.

Exercer la compassion

Remarquons d’emblée que la compassion du Seigneur concerne la foule et non pas les disciples : « à la vue des foules, Jésus en eut compassion, car elles étaient lassées et abattues comme des brebis qui n’ont pas de bergers. » (Mt 9.36) L’accompagnement qu’exerce Jésus envers ses disciples n’est pas un but en soi. Nos regards sont tournés vers l’extérieur, vers ceux qui ne sont pas encore du cercle. Si Jésus est souvent réuni avec ses disciples, c’est en vue de ceux qui sont fatigués et chargés (Mt 11.28). Cela ressort aussi de la vocation des disciples : « Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » (Mt 4.19)

Initier

Et si, en vue de cette vocation, Jésus prête beaucoup d’attention et de temps à ses disciples dans le but de les initier à la bonne nouvelle du royaume (Mt 4.23), le cœur de cet accompagnement consiste pour lui à leur révéler qui est son Père (Jn 1.18 ; Jn 14.9). De nouveau, nos regards sont tournés vers l’extérieur : Jésus veut nous montrer le Père.

Envoyer

De plus, au fil des pages de l’Évangile, il apparaît de plus en plus clairement que Jésus aime envoyer ses disciples : « la moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers » (Mt 9.37) ; « allez, faites de toutes les nations des disciples » (Mt 28.19).

Conclusion

L’accompagnement de Jésus envers ses disciples s’inscrit bien dans le fait que Dieu aime marcher avec nous. Nous en concluons que le fondement théologique de l’éducation chrétienne en tant qu’initiation se trouve en Dieu. Toute l’Écriture est imprégnée de la bonne nouvelle que Dieu aime nous accompagner en Jésus-Christ par son Saint-Esprit.

Fondement méthodologique

Embrasser et lâcher

L’accompagnement s’effectue dans un contexte particulier. Pour être efficace, l’éducation chrétienne doit en tenir compte. Clodovis Boff nous a dévoilé l’importance de la connaissance acquise à partir de la réalité empirique4. Il se montre un bon représentant de l’Église catholique romaine, puisque celle-ci maîtrise, plus que les autres traditions chrétiennes, l’art d’observer avec soin la pratique de la vie humaine, avec pour conséquence qu’il existe un sacrement tangible pour chaque transition de la vie humaine. Cette observation consciencieuse de la pratique de tous les jours cadre bien, théologiquement parlant, avec une conception où l’on adhère a priori aux expressions culturelles qui découlent du monde créé (embrasser). Cela est évidemment associé à une doctrine du péché plutôt faible.

En réaction, les anabaptistes se sont farouchement opposés à tout ce qui appartenait au monde et ont développé une doctrine du péché très ferme : le mal est profondément enraciné dans la création. En conséquence, le mot d’ordre est : éloigne-toi le plus possible de ce monde mauvais et replie-toi pour te concentrer sur la vie spirituelle, car Dieu ne pourra absolument pas participer au monde tel qu’il est (lâcher). En procédant ainsi, les anabaptistes ont séparé l’Évangile de la vie. Néanmoins, ils mettent le doigt sur un vrai problème : la vie sur cette terre est corrompue jusque dans ses plus profondes racines. La seule manière de réparer cela passe nécessairement par une purification totale.

Quant aux Églises issues de la Réforme, elles maintiennent la tension entre la création et le péché en se servant des deux verbes : la culture comme réponse de l’homme à Dieu5 exige à la fois d’embrasser et de lâcher. Le mot embrasser renvoie à Dieu qui n’abandonne pas ce que sa main a commencé (Gn 3.9ss). Même après la chute, il reste en l’homme une bribe de lumière naturelle. Le mot lâcher se rapporte, quant à lui, au péché de l’homme. L’homme pécheur nie la bonté de Dieu et cela affecte toutes ses relations (Gn 3.1-19). En tant qu’êtres humains, nous sommes devenus infidèles et notre grammaire culturelle ne concorde pas avec la volonté de Dieu. Nous sommes incapables d’acquérir par nos propres forces une connaissance salvatrice de Dieu. Si donc on juxtapose ces deux réalités, on constate que la culture contient toujours de bons et de mauvais éléments. Nous sommes convaincus que le Seigneur, par son Esprit et par sa Parole, nous accorde le discernement pour distinguer entre les éléments de la création à embrasser et le mal qu’il faut rejeter. Nous pouvons ainsi apprendre à mettre en pratique la grammaire trinitaire divine au sein de notre grammaire culturelle.

Corps et âme

Si l’on veut mettre en pratique la grammaire trinitaire divine au sein de notre grammaire culturelle, il importe que cette grammaire soit incarnée, qu’elle prenne corps. Nous avons été créés avec un corps. Alors, pour former de manière efficace les hommes, il faudra se servir d’une méthode pédagogique pratique qui apprenne aux jeunes à s’accepter corps et âme, en chair et en os. Autrement dit, l’éducation chrétienne a un caractère plus corporel qu’on ne l’imagine souvent. En affirmant cela, Smith6 s’oppose à ce que l’homme soit réduit à un être uniquement cognitif : l’homme doit être impliqué tout entier. De nombreux rites d’initiation en RDC témoignent d’une grande sensibilité à l’aspect corporel et à l’influence formatrice qu’exerce le rite dans la communauté7. Le kumukanda en constitue un exemple saisissant. Dans leur corps, les garçons subissent la douleur liée à la sortie de l’enfance, mais aussi la joie liée à l’entrée dans l’âge adulte. Ainsi, le rite d’initiation est une pratique pédagogique tangible qui implique le corps et l’âme. C’est un aspect fort de la grammaire culturelle congolaise dont nous devons tenir compte.

Raconter des histoires

Un autre trait fort de la culture congolaise traditionnelle, c’est qu’on aime raconter des histoires, c’est un moyen de communication très fort8. Pour nous raccorder explicitement à la grammaire de la société congolaise, nous avons donc puisé dans les ressources narratives de la palabre africaine pour raconter Jésus. Le résultat correspond bien à ce qui est appelé par Kembe « la palabre catéchétique »9. Celle-ci convient tout naturellement à l’homme comme à la révélation divine. L’homme est toujours l’homme avec son histoire10, et la révélation divine, tout comme l’expérience humaine, a une structure narrative11. Buttrick nous a offert le principe du plot12 et du replot pour disséquer et présenter les lignes de force d’une histoire13.

Guider en quatre dimensions

En ce qui concerne les entretiens individuels, Osmer14 a lancé une série de quatre outils afin de fournir aux paroisses locales un instrument d’interprétation à caractère théologique et pratique : priestly listening, sagely wisdom, prophetic discernment et servant leadership. En comparant ces quatre aspects avec la triade de Boff (voir, juger et agir), on voit qu’une attention particulière est donnée dans le dialogue à tout ce qui contribue à une juste perception de ce qui est dit. Ici, on pourra parler d’un quartet. Ce quartet fait référence au ministère quadruple du Christ : prêtre, rabbi, prophète et roi. Chaque dimension est définie par une question, une caractéristique et une fonction.

Dimension Question Caractéristique Fonction
Écouter Qu’est-ce qui se passe ? Descriptive Prêtre
Percevoir Pourquoi cela se passe-t-il ? Interprétative Maître
Discerner Qu’est-ce qui devrait se passer ? Normative Prophète
Orienter Comment agir maintenant ? Pragmatique Roi

Mises en pratique, ces quatre dimensions sont inséparables : lorsqu’on écoute quelqu’un, on essaiera en même temps de voir ce qui le motive (juger avec sagesse), on évaluera la situation (discerner comme un prophète) et on se demandera comment on pourrait l’aider à progresser dans sa situation concrète (diriger comme un roi). Néanmoins, il va de soi que l’on commence en général par écouter comme un prêtre. En effet, si on a pour but d’enrichir une pratique, il faut commencer par se demander quelle est précisément la pratique actuelle. Une chose est évidente en tout cas : guider dans les quatre dimensions de l’unique médiateur est beaucoup plus qu’un exercice académique ; c’est « a way of life in the web of life » (un style de vie dans le tissu de la vie), où les quatre dimensions s’associent et s’influencent, et font toutes l’objet de notre attention15.

Illustration : l’éducation chrétienne en tant qu’initiation en RDC

C’est ce quartet qui nous servira de guide pour présenter les résultats de nos recherches sur l’initiation chrétienne en RDC.

Écouter comme un prêtre

Guider à partir des quatre dimensions de l’unique médiateur implique d’écouter comme un prêtre : qu’est-ce qui se passe au niveau de la transmission des savoirs ?

L’éducation chrétienne dans cinq Églises différentes à Lubumbashi (2011)

Pour avoir une idée précise de la pratique actuelle de l’éducation chrétienne, nous avons sélectionné en 2011 cinq praticiens, issus de cinq Églises différentes à Lubumbashi. Ces cinq Églises représentent environ 60 % des Églises chrétiennes à Lubumbashi. On pourra donc considérer que leurs affirmations donnent une image fidèle de la pratique actuelle de l’éducation chrétienne à Lubumbashi. On a choisi ces cinq Églises en raison de leur parenté d’esprit avec la tradition réformée, leur expérience dans le domaine de l’éducation chrétienne et leur disponibilité. On a choisi Lubumbashi parce que le projet a vu le jour dans cette ville qui est d’accès relativement facile pour nous trois. La question directrice des interviews était : quels sont les éléments permanents qui accompagnent chez vous la formation des futures générations ? Voilà quelques échos des interviews.

« Tout près de la ville nous disposons d’un terrain dont nous pouvons nous servir pour travailler au développement physique et spirituel des jeunes. » Le pasteur Lunungu, directeur du département mission, évangélisation et édification de l’Église évangélique luthérienne au Congo, nous dit : « Ils y font du sport mais on y organise aussi des ateliers sur la prévention du sida pour des groupes mixtes, filles et garçons, pour qu’ils entendent tous la même chose et pour qu’ils soient appelés à se sentir responsables les uns envers les autres. »

Le pasteur Shimbi, de l’Église réformée confessante au Congo, préfère ne pas enseigner seul, mais en compagnie d’un autre paroissien, un médecin, par exemple. Et dans ses cours on ne se contente pas de parler : « Après une matinée de cours pour les jeunes couples, on partage souvent le repas, ce qu’on appelle selon la terminologie biblique la koinonia. » Il souligne également qu’il est important que les jeunes soient engagés dans l’Église : « Récemment, nous avons agrandi nos bâtiments. La plupart des travaux ont été faits par les jeunes. Ils apportent clairement leur pierre à l’édifice. Il m’est impossible d’énumérer tout ce que nous organisons comme sports, musique, revues et réflexion. »

Le prêtre Makola, docteur en sciences de l’éducation et en catéchèse pastorale, et professeur à l’Université de Lubumbashi, nous relate : « Nous avons de nombreux groupes et activités pour plonger les jeunes dans une ambiance chrétienne et les faire vivre des valeurs chrétiennes. » Au centre de tout ce qu’il organise se trouve la pédagogie préventive de Don Bosco : mieux vaut prévenir que guérir. Le prêtre Makola aime qualifier cette approche de « pédagogie de l’alliance ». En tant que réformés attachés à la théologie de l’alliance, cela nous interpelle ! Cette pédagogie repose sur trois piliers, à savoir la raison, l’affection et la connaissance de Dieu.

Le pasteur Mazau, professeur-instructeur de l’Église de frères en Christ Garenganze, reconnaît avoir « un problème sérieux », et il précise que « c’est l’intérêt et le suivi de la part des anciens et des pasteurs qui manquent ». Il constate, par exemple, que l’école du dimanche s’est transformée en simple salle de jeu où les enfants « jouent tout juste pour ne pas déranger les adultes ».

L’ancien Makesa, responsable de l’édification au sein de la United Reformed Church in Congo, est, lui aussi, convaincu que « nous, les adultes, avons d’abord besoin d’être formés nous-mêmes pour pouvoir ensuite former les jeunes ».

Le kumukanda des Basanga de Kolwezi

Ce que nous avons entendu dans ces interviews à Lubumbashi a partiellement ses racines dans le kumukanda. Pour avoir une bonne compréhension du kumukanda et de la pratique actuelle de l’initiation dans les secrets de la tribu, six personnes expérimentées parmi les Basanga ont été interviewées, que nous nommons avec respect : Asa, Mupampo, Muvunda, Mwaku, Nkonga et Tunga. Ils représentent à peu près 10 % des hommes actuellement en vie ayant porté des responsabilités importantes dans le kumukanda. On peut donc affirmer que leurs témoignages reflètent une image assez fidèle du kumukanda et de la pratique actuelle de l’initiation aux secrets de la tribu.

Nous nous sommes également renseignés sur la pratique actuelle auprès d’une douzaine de jeunes hommes âgés de 20 ans à 27 ans, membres de l’Église du Réveil de la 45e communauté à Kolwezi. Leurs témoignages ne nous permettent pas de conclure qu’ils représentent une image fidèle du kumukanda par rapport à la pratique actuelle de l’initiation dans les secrets de la tribu.

Voici quelques échos de ces interviews à propos du kumukanda tel qu’il fut pratiqué jusqu’en 1970.

Le soir, les garçons se rassemblent autour du feu. Ce sont des moments chaleureux où l’on discute de sujets moraux, sous la direction de formateurs expérimentés qui les initient aux mystères de la tribu et leur donnent une formation intégrale afin qu’ils apprennent à contribuer à la vie de la communauté.

L’aspect visible – l’isolement des candidats par rapport à leur environnement, leur formation intégrale dans la brousse et leur réintégration dans la communauté en fête – reflète l’aspect invisible de leur mort et résurrection. Autrement dit, l’aspect profane symbolise l’aspect sacré qui est l’essentiel, à savoir un douloureux processus de renoncement et de formation afin de renaître à une vie nouvelle.

Le changement essentiel de statut, ou bien la metanoia de l’être, n’est pas un changement corporel mais relationnel : le kumukanda donne aux initiés leur place dans l’ensemble de leurs relations et leur apprend les droits et devoirs qui y sont associés.

C’est en effet une triple naissance qui est célébrée : la renaissance de la communauté renouvelée quant à ses valeurs fondatrices, la naissance d’une nouvelle génération dans le fil de la tradition, la naissance enfin de chaque membre désormais situé dans sa génération et dans la communauté. L’initiation exprime ainsi la conscience collective du groupe et toutes ses valeurs fondamentales dont l’union vitale est la base.

Voyons maintenant quelle est la situation actuelle (2011).

« Des fois nous pouvons raconter des bribes de la culture, nous confie Mwaku, mais si on regarde le monde qui nous entoure aujourd’hui, force est de constater que la culture telle que nous l’avons connue est caduque. » Asa lui donne raison : « Si vous proposez aux jeunes de jouer au tamtam, voire de danser, ils n’accepteront pas parce que c’est uniquement la musique moderne qui les envoûte. » Muvunda élargit le constat : « Les personnes âgées comptent pour du beurre, on ne respecte plus les adultes, les femmes ne se soumettent plus à leur mari, les jeunes décident eux-mêmes de leur mariage et les garçons n’ont pas honte de s’asseoir pendant que la maman fait la cuisine. »

La plupart des jeunes que nous avons rencontrés déclarent en effet ne pas voir en quoi la culture importe. De plus, « les grands-parents omettent de nous expliquer le pourquoi d’une interdiction ». Un jeune évoque un autre problème : « Aujourd’hui personne n’accepte la douleur qu’un garçon subit pendant la période du kumukanda, on nous prendrait pour des fous. » Il va de soi que cela n’aide pas à sauvegarder la culture.

Juger avec sagesse comme un rabbi

Guider à partir des quatre dimensions de l’unique médiateur implique aussi de juger avec sagesse comme un rabbi. Pourquoi cela se passe-t-il ainsi ?

La méthodologie qui doit nous conduire à juger avec sagesse comprend deux étapes : a) réaliser des interviews et en tirer des plots que l’on vérifie ; 2) découvrir le patron dans ces interviews et le vérifier.

Réaliser des interviews et en tirer des plots que l’on vérifie

À partir des interviews réalisées, nous avons créé des plots. C’est un procédé qui a fait ses preuves et qui permet de classer et de sélectionner les données obtenues à partir de la méthode de recherche narrative. Le plot est formulé dans une série d’affirmations simples (moves)16. Ces plots racontent l’histoire sous une forme condensée. Les plots des interviews ont été très bien reçus par les personnes interviewées. Moyennant un ajout, tous les plots ont été approuvés : « Ces plots représentent bien notre histoire. » Cela prouve que la méthode de recherche narrative est un moyen approprié et que sa validité empirique est reconnue. Apparemment, cette méthode convient bien aux Congolais.

Découvrir un modèle dans ces interviews et le vérifier

À force d’écouter attentivement les interviews, nous y avons décelé un modèle. Nous avons exploité le modèle et l’avons présenté sous la forme d’un plot, c’est-à-dire une série d’affirmations simples (moves), à savoir :

  1. Le monde cherche à exercer son emprise sur nos jeunes.
  2. Heureusement, nous pouvons leur transmettre l’Évangile du Christ.
  3. Voilà ce qu’il leur faut pour vivre devant la face de Dieu.
  4. Faisons donc tout pour y parvenir.
  5. C’est ainsi que toutes les générations glorifieront le Seigneur.

Dans un séminaire à Lubumbashi, en 2012, nous avons présenté les plots des interviews et le modèle que nous y avons décelé à cinq personnes : deux praticiens dans le domaine de l’éducation chrétienne à Lubumbashi, deux pasteurs de l’Église réformée unie au Congo (United Reformed Church in Congo) et un professeur titulaire de l’Université de théologie à Kampen, Pays-Bas. Le modèle décelé dans les interviews a été bien accueilli. Les participants au séminaire ont attesté que le modèle susmentionné était manifestement l’histoire qui ressort de l’analyse des plots.

Discerner comme un prophète

Guider à partir des quatre dimensions de l’unique médiateur implique également de discerner comme un prophète : qu’est-ce qui devrait se passer ?

Un cadre biblique sain et encourageant

Le séminaire à Lubumbashi, mentionné ci-dessus, était placé sous le signe du discernement prophétique et donc sous le signe du projet de Dieu en marche. À la lumière d’Éphésiens 3.18-19, il a été décidé de réunir non seulement des habitants de la ville de Lubumbashi, mais aussi d’autres participants venus d’ailleurs. Suivant l’adage de Philippiens 3.16 : « au point où nous sommes parvenus, avançons ensemble », on a essayé pendant ce séminaire de dresser un cadre biblique sain et encourageant dans le but de promouvoir l’éducation chrétienne en tant qu’initiation en RDC. On a d’abord discuté vivement en vue d’élaborer un replot : comment pouvons-nous contribuer à ce que l’histoire soit racontée autrement, de telle sorte qu’elle cadre avec le projet de Dieu en marche ?17 Après une matinée de débat, on s’est mis d’accord sur le replot suivant :

Dieu mérite d’être glorifié par toutes les générations. (5)

Mais ce monde si complexe cherche à exercer son emprise sur les jeunes et les adultes. (1)

L’Église doit être l’école d’initiation selon l’Évangile. (2)

Faisons donc tout pour y parvenir ensemble. (4)

Voilà de quoi nous avons besoin pour vivre sans réserve devant la face de Dieu. (3)

Cela constitue une triple transformation par rapport au kumukanda :

  1. Du monde créé où Christ manquait vers la sanctification en Christ, corps et âme.
  2. De l’avenir de la communauté vers la gloire de Dieu, célébrée par son peuple sauvé.
  3. De l’exclusivité de sa propre communauté vers l’inclusion de toutes les nations.

Trois critères

En Romains 11.33 à 12.5 notamment, on voit que l’Église doit jouer un rôle important dans la transformation des comportements. Dans ce passage, pour vivre ensemble au service de Dieu, Paul nous propose trois critères indispensables qui se caractérisent par ces mots : restructuration, réorientation et revitalisation18.

  • Restructuration. En Romains 12.1, Paul parle d’abord de ce qui motive cette transformation : les compassions de Dieu. Ce faisant, il définit le cadre de la vie de l’Église devant la face de Dieu. Il ne s’agit plus d’une autodélivrance, mais de la grâce imméritée de Dieu en Jésus-Christ. C’est un tout autre cadre dans lequel le kumukanda était situé. Au lieu d’essayer de survivre par ses propres forces et l’assistance des ancêtres, ce sont les compassions de Dieu en Christ qui nous ont rendus vivants.
  • Réorientation. En Romains 12.2, il présente ensuite le but : la gloire de Dieu. Ce faisant, il indique la direction : vivre ensemble au sein de l’Église en étant orientés vers ce qui est bon, parfait et agréable à Dieu. C’est un but radicalement différent de celui poursuivi par le kumukanda. Il ne s’agit plus d’assurer l’avenir de sa propre communauté, mais de s’orienter ensemble vers la gloire de Dieu.
  • Revitalisation. Enfin, en Romains 12.2-5, Paul raconte comment réaliser cela : dans un processus continu de métamorphose, où nous nous complétons les uns les autres, unis dans un esprit d’amour et de service, et où nous réemployons tout ce que Dieu nous a donné pour lui. Et ceci s’adresse à un groupe fondamentalement plus large que celui que le kumukanda couvrait : pas seulement sa propre communauté mais les enfants de Dieu de toutes nations, de toutes tribus, de tous peuples et de toutes langues qui forment un seul corps en Christ (Ap 7.9). C’est ainsi remettre toute chose à la disposition de l’Éternel, celui à qui la terre et ce qui la remplit appartient (Ps 24.1).

L’unique Maître d’initiation

La différence la plus essentielle avec le kumukanda est le fait que le Christ participe à l’initiation et nous incorpore dans la sienne : il s’est fait homme et il a subi à notre place le feu de la colère de Dieu contre nos péchés, pour réconcilier Dieu et le monde, pour offrir la vie en abondance et pour intégrer à jamais l’Église dans le projet de Dieu pour le monde et dans sa mission19. Quelle incorporation salutaire ! Voilà pourquoi le Christ est à juste titre « the only Master of Initiation »20.

Diriger comme un roi

Guider à partir des quatre dimensions de l’unique médiateur implique finalement de diriger comme un roi : comment agir maintenant ?

Participation

Pour déterminer de quelle manière on pourra procéder concrètement, la notion de participation nous a aidés, tant théologiquement que pratiquement. Cette notion évoque une implication totale, corps et âme.

  • Théologiquement. Nous avons part à l’œuvre rédemptrice et rénovatrice de Jésus-Christ. Paul écrit : « Nous avons été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême, afin que, comme Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. » (Romains 6.4) Cette nouvelle vie implique également que nous participions aux offices du Christ. On pourra qualifier cette implication dans la mission du Christ de participation vitale. Selon Domingues, il s’agit d’une notion clé dans ce qu’il appelle l’initiation traditionnelle21. Bien entendu, dans le kumukanda, c’est encore plus intime ; le rite de passage en question rend manifeste une union vitale. Quant à nous, nous préférons la notion plus commune de participation (revitalisation) utilisée dans le cadre de la grâce de Dieu en Christ (restructuration) et orientée vers sa gloire (réorientation).
  • Pratiquement. En général les gens retiennent mieux les choses qu’ils ont découvertes par eux-mêmes. La participation va bien avec l’art oratoire de la palabre22. Elle caractérise aussi la méthode d’enseignement propre à la Formation Timothée (Timothy Leadership Training Institute)23. On a délibérément choisi ses manuels catéchétiques de caractère interactif et inductif, de sorte que les participants découvrent, par leur propre réflexion et par la discussion en groupe, ce que la Bible enseigne et comment mettre cet enseignement en pratique. En 2011-2013, nous avons eu de bons retours d’expérience avec cette formation, ce qui nous a conduits à mouler notre stratégie d’action dans la matrice d’un manuel sur l’éducation chrétienne en tant qu’initiation destinée aux responsables des Églises. Ce manuel a été conçu pour ce groupe cible, parce que l’éducation chrétienne en tant qu’initiation relève par excellence de la responsabilité de l’Église. Il a pour but d’aider les responsables des Églises à accompagner les jeunes dans leur marche avec Jésus-Christ.

Test du manuel

Une stratégie d’action doit faire mouche dans la pratique. Voilà pourquoi, en 2013 et 2014, le manuel que nous avons développé a été mis à l’essai dans trois villes (Lubumbashi, Kolwezi et Likasi), par cinq groupes qui comprenaient au total 68 hommes et femmes de l’âge de 22 ans à 65 ans. Sur la base de ces tests, effectués avec le concours apprécié de Marike Blok et Georgette Tambwe, et des rapports de plans d’action des participants, on peut conclure que le manuel est, tel un vêtement bien ajusté, tout à fait adéquat pour relancer l’éducation chrétienne en tant qu’initiation en RDC ; 25 % des participants au test ont ainsi avoué avoir été encouragés à accompagner effectivement un ou plusieurs jeunes.

Aperçu du manuel24

Cette dernière section donne un aperçu du manuel Apprendre dans l’Église à marcher avec Jésus-Christ, précédé de quelques indications méthodologiques.

Indications méthodologiques

Le manuel est destiné aux responsables d’Église, l’initiation chrétienne relevant principalement de la responsabilité de l’Église. Il s’agit d’aider ces derniers à accompagner les jeunes dans leur marche avec Jésus-Christ.

Les leçons 1 et 2 traitent de l’importance et de la définition de l’initiation chrétienne. Les leçons 3 à 6 traitent de la pratique de l’initiation chrétienne à l’aide de quatre clés, à savoir : 1) prendre conscience de sa valeur ; 2) s’attacher au Christ au sein de la famille de Dieu ; 3) s’engager corps et âme ; 4) servir avec joie. La leçon 7 prépare notre travail sur le terrain.

Les leçons se déroulent dans des groupes d’étude. Les plans d’action permettent aux participants de se mettre au travail et de voir, par la grâce de Dieu, d’importants changements se produire dans leur propre vie ainsi que dans la vie de leurs églises. À la fin de chaque leçon, les participants remettent leurs plans d’action au Seigneur dans la prière. Normalement, une leçon dure environ quatre-vingt-dix minutes.

Les leçons sont interactives : les participants lisent les textes bibliques, les autres textes des leçons et abordent ensemble les questions posées, parfois en petits groupes. La discussion en groupe forme les participants à l´écoute attentive et à la communication claire de leurs idées.

Les leçons sont également inductives : les participants parlent plus que l’animateur. Un bon animateur pose de bonnes questions et laisse ensuite aux participants le temps d’y réfléchir et d’en discuter. Ils découvrent, par leur propre réflexion et par la discussion, ce que la Bible enseigne et comment mettre cet enseignement en pratique.

Quatre mois après la dernière leçon, les participants se retrouvent pour rendre compte des résultats de leurs plans d’action. Ils rendent grâce à Dieu pour ce qui a été accompli. Ensuite, ils identifient les obstacles qui ont empêché la réalisation des plans d’action et les solutions qui pourraient servir à surmonter ces obstacles. Ils partagent leurs nouveaux projets pour aider les jeunes à marcher avec Jésus-Christ dans l’Église. Enfin, ils élaborent une stratégie pour animer les leçons du manuel dans d’autres Églises ou dans d’autres localités.

Aperçu du manuel

Voici quelques extraits du manuel qui donnent une idée de son contenu.

Leçon 1 : Marcher ensemble – Dieu avec nous

Lévitique 26.12
Que fait l’Éternel au milieu de son peuple ? Quels en sont les deux buts ? Quand Dieu marche au milieu de son peuple, des changements se produisent. Quels changements ont eu lieu lorsque Dieu a fait sortir son peuple du pays d’Égypte (Lv 26.13) ?

Mon passé personnel
Nous avons tous vécu des expériences d’initiation. Rappelez-vous votre propre vie. Qui a été d’une grande importance dans votre vie ? Qu’est-ce que vous avez appris de lui ou d’elle ? Comment avez-vous appris à marcher avec Jésus-Christ ? Comment l’Église vous a-t-elle aidé à marcher avec Jésus-Christ ?

Leçon 2 : Marcher ensemble – adultes avec jeunes

Identifier les besoins des jeunes
Quels sont les besoins particulièrement ressentis aujourd’hui par les jeunes ? Qu’est-ce que les jeunes aiment recevoir de la part des adultes ?

Le contexte actuel
La tradition exerce encore son influence sur la vie des jeunes. Cependant, le contexte actuel de la vie évolue rapidement. Comment la tradition exerce-t-elle encore une influence sur la vie des jeunes ? Sur quels points le contexte actuel évolue-t-il rapidement ? Quelles sont les conséquences de cette évolution pour nos jeunes ?

L’initiation est importante
L’initiation est importante dans la famille et dans l’Église (Dt 6.4-9 ; Ps 78.4-8). Pourquoi ?

Leçon 3-6 : Marcher ensemble – jeunes avec Jésus

Prendre conscience de sa valeur
Au début de 1 Jean 3.1, Dieu nous montre que nous avons de la valeur pour lui. Quelle est notre valeur pour Dieu ? Qui nous a accordé notre valeur ? Pourquoi ? Il est important que les jeunes sentent qu’ils ont de la valeur. Pourquoi ?

S’attacher au Christ au sein de la famille de Dieu
Comme un enfant fait partie d’une famille, un enfant de Dieu fait partie de la famille de Dieu. Comment formons-nous un seul corps (1Co 12.13) ? De quoi un corps est-il composé (1Co 12.14) ? Comment Paul nous appelle-t-il (1Co 12.27) ? Qu’est-ce que nous formons ensemble (Ep 2.19) ? L’initiation chrétienne a pour but de nous attacher au Christ au sein de la famille de Dieu.

S’engager corps et âme
Dieu nous a créés avec un corps. Jésus nous a sauvés corps et âme.

Voilà pourquoi l’initiation chrétienne vise l’homme dans sa totalité :

  • La tête (le savoir).
  • Le cœur (le vouloir).
  • Les membres (l’action).
  • Le corps (les sensations).

Comment apprendre aux jeunes que le service de Dieu implique que l’on s’engage corps et âme ?

Servir avec joie
Comment servir Dieu et son prochain ? Jésus répond à cette question en Matthieu 22.37-39. Quel est le premier et le grand commandement ? Quel est le second commandement qui lui est semblable ? Il est important de servir avec joie. Pourquoi ?

Leçon 7 : Marcher ensemble – mon plan

Prière
Méditez en silence la phrase du Notre Père : « Que ton Règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Dans un esprit de prière, répondez aux questions suivantes :

Quels jeunes (choisissez-en deux) puis-je accompagner pour que, par la grâce de Dieu, ils apprennent dans l’Église à marcher avec Jésus-Christ ?

Comment notre Église comprendra-t-elle mieux qu’il est important d’accompagner les jeunes et les aider à marcher avec Jésus-Christ dans l’Église ?

Marcher pour toujours dans la lumière resplendissante de Dieu et de l’Agneau
Dans la première leçon, nous avons commencé par la lecture de Lévitique 26.12. Que fait l’Éternel au milieu de son peuple (Lv 26.12) ? Donnez un exemple de ce qu’il a fait au milieu de nous pendant l’étude en groupe de ce manuel.

Lisez Apocalypse 21.10-11 et 23-24. Quelle est la promesse du verset 23 ? Quelle est la promesse du verset 24 ? Avez-vous fait cette expérience pendant l’étude en groupe de ce manuel ? Donnez un exemple concret.

C’est sur le chemin de Dieu que nous marchons avec nos jeunes.

Avec Dieu nous sommes en route vers la ville où nous marcherons toujours dans sa lumière.

Conclusion

Il y a des points communs entre l’éducation chrétienne telle qu’elle était pratiquée en 2011 à Lubumbashi, le kumukanda et l’éducation chrétienne en tant qu’initiation en RDC.

Grâce à l’œuvre créatrice et conservatrice de Dieu par laquelle il maintient dans le monde sa grammaire trinitaire, le kumukanda exprime cinq aspects importants qui méritent toute notre attention dans l’éducation chrétienne en tant qu’initiation en RDC : il met en effet l’accent sur l’accompagnement des jeunes, la participation de toute la communauté, l’implication de tout l’être, corps et âme, la narration d’histoires et la nécessité du ressourcement.

Mais en raison du projet de Dieu en Jésus-Christ, ces cinq aspects susmentionnés nécessitent une triple transformation, à savoir :

  1. De l’exclusivité de sa propre communauté vers l’inclusion de toutes les nations.
  2. Du monde créé dont Christ était absent vers la sanctification en Christ, corps et âme.
  3. De l’avenir de la communauté vers la gloire de Dieu, célébrée par son peuple sauvé.

Car, par pure grâce, le Christ ne reste pas à l’écart de l’initiation, mais il nous incorpore dans la sienne. Cette triple transformation permet de vivre, au sein de la grammaire culturelle congolaise, la grammaire trinitaire de Dieu dans l’accompagnement des jeunes.


  1. Lumbwe K.K. Roger est de nationalité congolaise et pasteur au sein de l’Église réformée confessante au Congo (ERCC), à Likasi, RDC (lumbweroger@yahoo.fr). Mande L.K. Moïse est de nationalité congolaise, formateur indépendant et pasteur au sein de la United Reformed Church in Congo (URCC), à Lubumbashi, RDC (mandelenge@gmail.com). Matthijs J.C. Blok a été, de 1998 à 2003, professeur de missiologie à l’École réformée de théologie (ERT) à Lubumbashi, RDC. Actuellement, il est pasteur à Nijkerk, aux Pays-Bas (thijsblok@filternet.nl).

  2. Le kumukanda comprend trois étapes. La première étape consiste à séparer les candidats de leur famille et de leur communauté en les conduisant dans un lieu isolé. La deuxième étape comprend la circoncision et l’initiation aux secrets de la tribu. La troisième étape consiste en la réintégration des initiés au sein de la communauté en fête.

  3. Voir M.J.C. Blok, « Christianisme et quête d’identité en Afrique. La genèse et l’évolution de la théologie africaine dans la tradition ecclésiale catholique romaine », La Revue réformée 228 (2004/3) ; « Christianisme et quête d’identité en Afrique. La contextualisation par transformation, un plaidoyer », La Revue réformée 242 (2007/2-3). Dans ce dernier article, l’auteur promettait la publication d’une illustration concrète de la contextualisation par transformation.

  4. Boff a développé la triade « voir, juger et agir », Leonardo Boff in Clodovis Boff, Wat is theologie van de bevrijding ?, Apeldoorn, Averbode, 1986, p. 52. Pour une présentation percutante de la triade, voir Kees de Ruijter, Meewerken met God. Ontwerp van een gereformeerde praktische theologie, Kampen, Kok, 2005, p. 119. Boff a soutenu en 1976 à Louvain sa thèse de doctorat intitulée Théologie et libération. Questions d’épistémologie. La version originale n’a été que partiellement publiée : Clodovis Boff, « La pertinence théologique dans le cadre d’une ‹Théologie du Politique› », Lumen Vitae 31/1 (1976), p. 317-354. Une édition révisée et augmentée a été publiée en traduction portugaise, espagnole, allemande et anglaise.

  5. La compréhension de la culture comme réponse de l’homme à Dieu a été empruntée à Onvlee. Onvlee affirme que le secret le plus profond de la culture est que l’homme l’a reçue de Dieu et qu’il lui a répondu (positivement ou négativement). L. Onvlee, Cultuur als antwoords, Gravenhage, Nijhoff, 1973.

  6. James K.A. Smith, Desiring the Kingdom. Worship, Worldview and Cultural Formation, Grand Rapids, Baker Academic, 2009, p. 32.

  7. Ibid., p. 40.

  8. Dieudonné Makola sdb, Catéchiser en contexte congolais à l’aube du troisième millénaire. Jalons d’une catéchèse inculturée, Lubumbashi, Don Bosco, 2008, p. 74.

  9. Donatien Kembe Ejiba, « L’importance du récit en catéchèse. Repères pour une catéchèse narrative », in Henri Derroitte (sous dir.), Théologie, mission et catéchèse, Bruxelles/Montréal, Lumen Vitae/Novalis, 2002, p. 154-156.

  10. Peter W. van de Kamp, Verhalen om te leven. Levensverhalen in het pastoraat, Utrecht, Kok, 2013, p. 51.

  11. Kees van Dusseldorp, Preken tussen de verhalen. Een homiletische doordenking van narrativiteit, Utrecht, Kok, 2012, p. 77.

  12. Plot signifie « intrigue » en anglais.

  13. David G. Buttrick, Homiletic. Moves and Structures, Philadelphia, Fortress Press, 1988, p. 50, 291.

  14. Richard R. Osmer, Practical Theology. An Introduction, Grand Rapids, Eerdmans, 2008, p. 28-29.

  15. Ibid., p. 11.

  16. Buttrick, op. cit., p. 50, 291.

  17. Ibid., p. 301.

  18. C.J. Haak, Metamorfose. Intercultureel begeleiden van kerken in een niet-christelijke omgeving, Zoetermeer, Boekencentrum, 2002, p. 76-82.

  19. Christopfer J.H. Wright, The Mission of God. Unlocking the Bible’s Grand Narrative, Downers Grove, IVP Academic, 2006, p. 66.

  20. Fernando Domingues, « Christ the Master of Initiation. A Study in African Christology », African Christian Studies 20/3 (2004), p. 41.

  21. Ibid., p. 15.

  22. Makola, op. cit., p. 77-78.

  23. FT/TLTI est un programme de formation destiné aux responsables à plusieurs niveaux : en tant que pasteur, dans la famille, à l’école du dimanche, au sein des groupes de jeunes ou dans des groupes de maison. Le programme de FT/TLTI est employé actuellement dans une cinquantaine de pays (www.tlti.org).

  24. L’intégralité du manuel est disponible en ligne à l’adresse suivante : http://larevuereformee.net/wp-content/uploads/2016/10/Blok_Education_manuel.pdf.

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