La Revue réformée, d’un rédacteur à un autre, à un autre, 1950-2014

LA REVUE RÉFORMÉE
D’UN RÉDACTEUR À UN AUTRE, À UN AUTRE
1950-2014

Pierre Charles Marcel a été, comme son collègue de l’Église Réformée de France, Pierre Courthial, un disciple du théologien calviniste Auguste Lecerf. Au moment de la disparition de celui-ci en 1942, il a repris la présidence de la Société calviniste de France. En 1950, P. Marcel a fondé La Revue réformée et en est devenu le premier rédacteur. Il en a assuré seul la publication jusqu’en 1978. Sous sa houlette, cette publication a acquis une notoriété dans la communauté réformée orthodoxe internationale. Ni Marcel, ni Courthial, n’ont vu leur théologie calviniste biblique être bien accueillie dans leur Église dans laquelle ils se sentaient marginalisés. Leur travail avait souvent bien plus d’échos à l’étranger qu’en France. Après la venue de Courthial à la Faculté libre de théologie réformée d’Aix-en-Provence, nouvellement fondée en 1974, les liens entre La Revue réformée et le corps professoral de la Faculté sont devenus plus étroits. Marcel a été un des professeurs associés de la Faculté.

C’est en 1980, après des entretiens sur l’avenir de la revue que P. Marcel a demandé au corps professoral de la Faculté de devenir son Comité de rédaction et à moi-même d’en être l’éditeur à sa place. Cette proposition a été, pour moi, un grand honneur et une responsabilité importante, vu le passé de la publication et sa fonction iconique dans le protestantisme français, et m’a causé aussi un certain embarras en raison de mes origines anglaises. Marcel m’a demandé d’assurer la continuité du nom et du contenu orthodoxe de la revue, ce que j’ai volontiers accepté.

Ayant pris ma retraite de professeur à la Faculté Jean Calvin en juin 2012, je peux considérer les 30 années passées au service de la revue avec une certaine satisfaction. La haute qualité, la lisibilité, le contenu calviniste et la régularité de la parution de la revue ont été maintenus. Le nombre de pages publiées chaque année a été augmenté et les tarifs d’abonnement sont restés au minimum. Le format a été changé en 1996. Le nombre d’abonnés est resté stable et la situation financière a connu des progrès en 2010 quand les Éditions Kerygma, dont j’étais responsable, ont pris en charge l’administration. Sa place dans le protestantisme est reconnue, ne serait-ce que par le fait qu’un article consacré à son sujet a trouvé sa place dans l’Encyclopédie du Protestantisme (Labor & Fides/Le Cerf, 1995).

Je souhaite remercier toutes celles et ceux qui ont contribué à animer la vie de la revue, non seulement les auteurs appréciés, réguliers ou occasionnels, mais aussi les gestionnaires et, en particulier, Marie de Védrines qui a apporté à la revue un inestimable savoir-faire acquis avec la revue Ichthus et Jean-Marc Genet, son relecteur. Tous ont contribué à la joie qui est la mienne d’avoir pu faire vivre, avec eux, cette publication.

Maintenant le moment est venu de passer les rênes à Jean-Philippe Bru, coordinateur de la théologie pratique à la Faculté Jean Calvin, qui devient éditeur de la revue à partir de ce premier numéro de 2015. Je lui souhaite la bénédiction du Seigneur dans ce travail, ainsi que le même intérêt durable que ses deux premiers rédacteurs ont éprouvé pour la mission de ce périodique !

Bien d’autres changements attendent encore La Revue réformée. Le public des lecteurs a sensiblement changé et suit, en quelque sorte, l’évolution du monde évangélique en francophonie, le désintérêt s’accentuant dans les Églises de multitude. Sur le plan technique, une évolution importante, déjà amorcée, attend la revue avec l’arrivée des journaux en ligne et des ebooks. Pourquoi La Revue réformée ne serait-elle pas sur Kindle ? Nous remercions Jean-Michel Mermet pour tout son travail bénévole qu’il a accompli avec beaucoup de fidélité en créant un site où se trouvent, aujourd’hui, les numéros depuis 1997 – www.larevuereformee.net. Des projets sont à l’étude pour qu’éventuellement toute la revue, dès les origines, soit disponible sur ce site.

Paul Wells

janvier 2015

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