Encadrés

Jésus-Christ, le seul bon gourou

Le Jésus du Nouveau Testament diffère radicalement « des personnes de Jésus » troublantes et troublées inventées par les cinéastes, les écrivains, les critiques bibliques et le mouvement du Nouvel Age.

Qui est le véritable Jésus?

Que veut dire, aujourd’hui, être chrétien, « suivre Jésus-Christ »?

Jacques Buchhold et Peter Jones, tous deux professeurs de Nouveau Testament – le premier à la Faculté libre de Théologie évangélique de Vaux-sur-Seine et le second en Californie, au Westminster Seminary, après avoir été professeur à la Faculté libre de Théologie réformée d’Aix-en-Provence – invitent à faire un tour dans les évangiles et à examiner certains textes de l’apôtre Paul, afin de trouver une réponse à ces questions. A l’évidence, l’actualité de celles-ci ne faiblit pas au fil des siècles!

Ed. Kerygma, 33 av. Jules Ferry, F – 13100 Aix-en-Provence, 25 FF franco, CCP. Marseille 2820 74 S


Paul Wells, Du Notre Père à nos prières, pratique de la prière aujourd’hui

(Bâle: EBV, 1997, coll. Equilibre)

Le nom de l’auteur a une consonance anglaise, mais le livre n’est pas une traduction ! Il a été écrit en français et nous vient d’un professeur de théologie dans son activité pastorale.

« Nous avons été depuis tant d’années tellement occupés de débordantes inutilités que nous avons besoin d’aller à l’école », écrit Pierre Chaunu dans la préface. Nous avons, en effet, progressé dans tant de domaines depuis des siècles, mais pour ce qui est de la prière… Avec une forme de pédagogie héritée des Réformateurs eux-mêmes, la démarche de Paul Wells allie discipline et simplicité: la discipline à cause de nous; la simplicité grâce à Dieu! « Ecartons toute illusion de facilité, écrit-il dans les premières pages. Parce qu’il est difficile de prier, Jésus nous a laissé un modèle que nous devons apprendre à suivre. » On reconnaîtra aussi, dans un langage accessible à tous, une théologie humble et assurée, soumise au texte biblique et inclinant le coeur vers la piété.

Les chapitres, courts, méditent avec précision les mots du Notre Père et donnent instruction, puisque chaque mot est chargé de sens, de révélation, de promesses: Dieu n’est pas l’un de nous, attention… mais il veut devenir notre Père. En avons-nous saisi toutes les implications?

Abondamment enrichi de textes bibliques et de citations d’auteurs, chaque chapitre est suivi d’une fiche de travail personnel que certains apprécieront. Ce livre n’est pas seulement intéressant; il est utile et adresse appel pour des pas de foi à vivre aujourd’hui.

Charles Nicolas

Le Christianisme au XXe siècle, N° 637, 19-25 avril 1998

Le Seigneur n’a pas ordonné des Ministres en son Eglise, pour y faire office de lecteurs, et encore moins de chantres: mais pour y faire office et de prêcheurs et de pasteurs. J’ajoute les pasteurs aux prêcheurs, pour ce qu’il ne suffit pas encore aux Ministres de l’Eglise, d’être prêcheurs simplement. Car s’ils n’étaient que prêcheurs, combien qu’ils prêcheraient purement la vérité, si ne feraient-ils néanmoins (sic) qu’une partie de l’office de pasteurs,… Car outre la publique prédication, qui gît en la pure et vraie exposition des saintes Ecritures, et de la doctrine, et admonitions, et exhortations, et corrections, et répréhensions, et consolations, prises d’icelles, il est encore besoin de faire toutes ces choses, non seulement en général, comme il se fait en sermons publiques, mais aussi en particulier, selon qu’un chacun peut en avoir besoin. (…) (Il faut que les pasteurs) pourvoient non seulement à tout le troupeau en général, mais aussi à une chacune des brebis en particulier, selon la nécessité qui y sera.

Pierre Viret, De l’autorité et perfection de la doctrine des saintes Ecritures… (Lyon: Claude Senneton, 1564), 79-80.

Jésus-Christ… a montré, comment il fallait conjoindre la doctrine de la Loi avec celle de l’Evangile, et que si elles n’étaient conjointes ensemble, la prédication de l’Evangile ne serait pas entière. Car on ne peut pas prêcher pénitence et repentance, sans annoncer le jugement de Dieu aux hommes, ni leur annoncer ce jugement, sans montrer quelle est l’ire (la colère) et la vengeance de Dieu contre le péché, et quelle peine les hommes méritent à cause d’icelui (de celui-ci). Et pour amener les hommes à cette connaissance, il les faut premièrement amener à la connaissance de leurs péchés. Et le moyen de les y amener, est par la Loi… Et puis quand les hommes sont convaincus par la Loi, en leurs consciences devant le siège judicial de Dieu, comme des criminels, desquels le procès est déjà tout fait, et qui sont condamnés, il faut venir de la Loi à l’Evangile, et de la vigueur du jugement de Dieu à la grâce et à la miséricorde d’icelui…

Pierre Viret, De l’Estat de la conférence, de l’authorité, puissance,… (Lyon: Senneton, 1565), 84-85.

Jean Calvin, Instruis-moi dans ta vérité, Brève instruction chrétienne

(Cléon d’Andran, Aix-en-Provence: Excelsis-Kerygma, 1998)

Dans ces pages, vous découvrirez combien Calvin a une pensée simple, lumineuse et accessible. Sa préoccupation est d’être, à la fois, fidèle à l’enseignement biblique, et pratique. Il aborde des questions qui sont et demeurent toujours actuelles pour celui qui cherche Dieu. Comment l’homme peut-il connaître Dieu? Est-il vraiment libre? Pourquoi doit-il mourir? Comment les « Dix commandements » conduisent-ils à Jésus-Christ? Comment les « moyens de grâce » que Dieu nous donne – la prière, le baptême, la Sainte cène et la communion avec nos frères et soeurs en Christ – nous aident-ils à vivre quotidiennement par la foi et à affermir notre espérance?

Paul Wells


Les ministres de la parole n’ont autre verge, glaive, ni armure que la parole de Dieu, oraisons, larmes et pleurs. Ils ne peuvent faire justice sinon exhorter, reprendre, corriger, menacer du jugement et de l’ire de Dieu, et excommunier les rebelles et scandaleux, (…) En sorte qu’il (le glaive spirituel) faut ou qu’il coupe le mal qui y est, ou qu’il tue l’infidèle en le condamnant, ce que ne fait pas le glaive matériel qui peut tuer et non pas donner vie, et n’a puissance qu’au corps. Mais l’autre vivifie l’âme ou la condamne et la tue, si elle est rebelle.

Pierre Viret sur la VIIIe thèse de la Dispute de Lausanne. Cité in Arthur Piaget, Les actes de la dispute de Lausanne de 1536, publiés intégralement d’après le manuscrit de Berne (Neuchâtel: Secrétariat de l’Université, 1928), 321.

Mais j’ai des ennemis, diras-tu, un tel m’a offensé. Je ne puis lui vouloir bien. Estimes-tu tant la vengeance, que tu te veuilles priver d’un tel bénéfice qui te sera maintenant présenté en la Cène de notre Seigneur Jésus? Te veux-tu excommunier et bannir de la compagnie de notre Seigneur Jésus? Te veux-tu perdre? Considère pourquoi la Cène t’est administrée: c’est afin que tant plus nous soyons confirmés (assurés) des choses spirituelles qui nous sont données. C’est pour y avoir nourriture et communication avec notre Seigneur Jésus,…

Sermon de Viret, prêché à Genève le 6 septembre 1556, jour de communion, cité in Ch. Schnetzler, H. Vuilleumier, S. Schroeder, Pierre Viret d’après lui-même (Lausanne: Georges Bridel, 1911), 198-199.

Les trois Déclarations de Chicago

(1978, 1982, 1986)

Le statut de la Bible et ses implications

Quelle est la vérité de la Bible ?
Comment lire la Bible ?
Comment vivre selon la Bible ?

C’est pour répondre à ces questions que le Conseil international sur l’inerrance biblique a organisé trois conférences au sommet:

  • la première, en 1978, sur l’autorité et la vérité de l’Ecriture;
  • la deuxième, en 1982, sur les principes d’interprétation du texte biblique;
  • la troisième, en 1986, a exposé comment la Bible dirige la prière, les projets et l’action dans cette société à la dérive qu’est la société présente.

Jusqu’au retour du Seigneur, le domaine de la foi sera un champ de bataille où des assauts seront livrés contre la vérité, celle-ci avançant ou reculant. C’est pourquoi le consensus manifesté dans ces déclarations a une profonde signification pour notre temps.

Ed. Kerygma, 33, avenue Jules Ferry, F – 13100 Aix-en-Provence,
38 F franco, CCP.: Marseille 2820 74 S


C’est dans l’Eglise que tu as été appelé, et cet appel ne t’a pas été adressé à toi seul, c’est dans l’Eglise des appelés que tu portes ta croix, que tu luttes et que tu pries. Tu n’es pas seul, même à l’heure de la mort, même au dernier jour, tu ne seras qu’un membre de la grande communauté de Jésus-Christ.

Dietrich Bonhoeffer, De la vie communautaire (coll. Série d’actualité protestante; Neuchâtel: Delachaux et Niestlé, 1947), 76.

La discipline « médicinale » s’applique aux péchés non pas intérieurs, mais uniquement évidents et visibles. La Parole de Dieu s’élève, certes, contre la convoitise, l’orgueil, l’égoïsme et la jalousie. Mais, à moins que ces péchés intérieurs ne conduisent à des actions honteuses, il n’y a rien d’autre à faire contre eux que de prêcher et d’enseigner ce que dit la Bible à leur sujet. Une action peut seulement être entreprise contre les péchés extérieurs prouvés, à savoir toutes les transgressions manifestes des Dix commandements: l’idolâtrie, le blasphème, la magie, l’impiété, le non-respect du sabbat, l’irrespect envers les parents, le meurtre, l’adultère, le vol et le mensonge.

La discipline « médicinale » peut également s’appliquer en cas d’erreurs doctrinales, erreurs qui détruisent l’intégrité de l’Evangile…

Stuart Olyott, Les uns avec les autres (coll. Synapse Vie de l’Eglise, N° 3; Aix-en-Provence: Kerygma, 1988), 13.

Paul Wells, Dieu a parlé. La Bible semence de vie dans le coeur labouré

(Québec: éd. La Clairière, 1997, coll. Sentier, préface de Henri Blocher).

Cet ouvrage aborde, expose et étudie tout ce qui concerne la Bible: l’inspiration qui a conduit à sa rédaction, son aspect révélationnel, son autorité, sa vérité et les règles d’interprétation.

S’il faut s’accrocher quelquefois – mais l’enjeu en vaut la chandelle -, le tout est lisible par un large public. Paul Wells, professeur à la Faculté libre de théologie réformée d’Aix-en-Provence, a, en effet, plus d’une corde à son arc pédagogique: un langage simple, des paragraphes courts avec des en-têtes clairs, des schémas flèchés, des tableaux heureusement accompagnés eux-mêmes de données explicatives, des exemples nombreux là où c’est nécessaire (la question moderne de la contextualisation, pp. 173-183, résumée sous forme de douze thèses, pp. 186-187),… et même un entretien imaginaire avec Moïse et l’apôtre Pierre! On sent que l’auteur, qui a écrit avec ses compétences professorales, est animé d’un vrai souci pour ceux qui composent l’Eglise et qui ont à coeur de mieux aimer et servir Celui qui a choisi de se révéler par des paroles humaines.

La notion résolument réformée (… et biblique!) d’alliance appliquée à l’Ecriture préside à la thèse centrale du livre, à savoir que la Bible est à la fois de nature divine et de nature humaine, servante à l’image du Christ. Cette continuité et cette complémentarité entre le divin et l’humain exige alors de prendre en considération les auteurs, leur style et leur culture dans notre interprétation qui devra intégrer tout autant le fait que, par eux, Dieu se révèle.

Vous trouverez, dans ces pages, des réponses aux objections les plus courantes, sans mépris mais sans concessions, avec une érudition bien réelle mais jamais pédante. La bibliographie fouillée et actuelle – les publications récentes sont mentionnées, comme l’Encyclopédie du protestantisme, dont l’article sur la Bible est évalué (pp. 205-207); on trouve même des titres parus en 1997! – constitue une mine pour celui qui veut aller encore plus loin, s’il est possible…

On pourra regretter que les références bibliques et les auteurs des citations faites en tête de chapitre ne soient pas dans le corps du texte mais intégrés aux notes à la fin de chaque chapitre. En revanche, on se réjouira que des annexes mettent à la disposition du public francophone les trois Déclarations de Chicago (en 1978, 1982 et 1986), outils précieux sur les sujets importants et brûlants que sont, outre l’inerrance, les règles d’interprétation et l’application de l’enseignement biblique, c’est-à-dire l’éthique.

Au total, un livre fondamental – et non fondamentaliste (le tableau de la page 23 et les explications de la page 24 sont éclairants à ce sujet) – sur un sujet qui l’est tout autant parce que c’est, en effet, là qu’est l’enjeu actuel: notre rapport à la Bible, son statut, sa nature d’où découle son autorité (« autorité » vient de « auteur »). Sans elle, nous ne saurions aimer et servir son Auteur. Ce n’est pas la moindre qualité de cet ouvrage que de nous le rappeler et de nous inviter à le faire.

Sylvain Triqueneaux

Le Christianisme au XXe siècle, N° 629, 22-28 février 1998

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