Comment » garder la foi apostolique » ?
Paul WELLS*
Le présent texte est le premier de trois études bibliques[1] sur les exhortations de Paul à Timothée. Précisons, dès le début, que ces noms ne sont pas, pour nous, des pseudonymes. Paul a écrit à Timothée, son successeur. Dans le plan de Dieu, l’anonymat ministériel ou épistolaire n’a pas de place. Dieu connaît des personnes qui agissent pour son royaume, pas des « sources » ou des « rédacteurs », même s’il lui était loisible, dans la perspective de l’inspiration, d’utiliser parfois de tels moyens de rédaction.
Le plan des trois études sera le suivant:
- 1 Timothée 1:1-11: Garder la foi apostolique.
- 1 Timothée 3:1-7: Garder l’Eglise apostolique.
- 1 Timothée 6:11-21: Se garder soi-même dans la foi.
I. Paul et ses successeurs
Les successeurs désignés de l’apôtre sont, parmi d’autres, Timothée et Tite. Les épîtres qui portent ces noms constituent son testament spirituel et sont adressées, non à des Eglises, comme souvent, mais à des personnes.
Dans le canon du Nouveau Testament, ces trois épîtres[2] forment un ensemble, car toutes les trois évoquent:
- les mêmes faux enseignants;
- les mêmes situations dans les Eglises;
- une même organisation de l’Eglise;
- les mêmes concepts théologiques.
II. L’importance du contexte
Paul exhorte Timothée à rester à Ephèse pour s’assurer que se poursuit la construction de l’Eglise sur le fondement apostolique (v. 3). L’apôtre a passé trois années à Ephèse, selon Actes 20:31. Au moment où il écrit 1 Timothée, peut-être vers 61-63, il a achevé sa première captivité romaine de deux ans. La seconde épître à Timothée a un ton différent. Paul est de nouveau en prison et attend la mort (64-67).
Même après trois années d’instruction de la part de l’apôtre Paul, il y a toujours des problèmes à Ephèse. Cela est suffisant pour décourager n’importe quel pasteur! La rapidité avec laquelle une Eglise peut se détourner de l’Evangile après le meilleur des ministères est phénoménale! L’obligation de se garder des erreurs et d’en protéger l’Eglise ne manque pas de susciter des problèmes. Aujourd’hui, dans bien des communautés, ces erreurs plongent leurs racines dans un laïcisme mal informé ou dans les idées du Nouvel Age. Voici ce qu’on peut lire dans un hebdomadaire populaire sur le protestantisme en France[3]. C’est un constat négatif:
La dilution des croyances spécifiques aux Eglises issues de la Réforme, pose… un grave problème. L’image favorable qu’a le protestantisme dans l’opinion publique, et notamment chez les catholiques déçus par Rome, tient a son refus de tout dogmatisme et à son attachement à une conception laïque de la vie en société, tendant à masquer ou à atténuer toute référence aux dogmes chrétiens et à réduire la manifestation de la foi à différentes actions caritatives et humanitaires, sans qu’on puisse voir ce en quoi elles sont porteuses d’un message spécifique, légitime et appelé à perdurer. C’est contre ce conformisme spirituel que le protestantisme français, s’il veut survivre, doit réagir. Et, pour ce faire, il doit retrouver l’esprit qui animait ses fondateurs. Ce pourrait être, pour les descendants des « tutoyeurs de Dieu », une manière de se montrer fidèles au souffle visionnaire qui guidait les camisards, fièrement attachés à leur foi. En 1998 toutefois, ce n’est pas à cette page de leur histoire multiséculaire que songent les réformés. Ils préfèrent célébrer le 400e anniversaire de la promulgation de l’édit de Nantes.
Cette citation mérite d’être scrutée et discutée dans toutes les Eglises protestantes de France, car elle met le doigt sur notre plaie spirituelle.
Pour que l’apostolicité de l’Eglise soit maintenue à la génération suivante, il faut que la transmission du message assure le maintien
- de la doctrine à confesser;
- d’une organisation de la vie ecclésiale qui permette cette confession;
- d’une spiritualité de « combat » chez les responsables.
Considérons, maintenant, la question de la doctrine confessée, objet des commentaires critiques du journaliste cité plus haut.
III. La foi apostolique, la doctrine confessée
La première épître de Paul à Timothée nous donne en substance le contenu d’une correspondance privée entre un homme d’un certain âge, un Juif sorti de prison, et un jeune homme d’Asie Mineure. Pourquoi s’y intéresser? Pour trois raisons…
A) La nature humaine est immuable
Paul évoque la curiosité bien humaine pour tout ce qui est nouveau: les modes et les idées (vv. 3b, 4). Mais cette nouveauté, dans l’Eglise comme en dehors d’elle, correspond toujours à une doctrine différente de celle des apôtres.
La nouveauté conduit à se poser la question de l’autorité. Autrement dit, par rapport à quelles normes, quels principes, ce qui est nouveau va-t-il être évalué? Existe-t-il un étalon des valeurs ou bien l’usage courant, la situation présente en évolution constante en font-ils fonction?
Aujourd’hui – quelle que soit notre fonction dans l’Eglise -, il faut un grand attachement à la doctrine apostolique et beaucoup de lucidité pour résister à l’énorme pression idéologique des médias.
B) Il existe une vocation spéciale pour un ministère spécial
Les épîtres pastorales adressées à Timothée et à Tite traitent du comportement des conducteurs de l’Eglise. Leur vocation spéciale souligne l’importance de leur fonction en tant que responsables.
Mais les propos de Paul ne leur sont pas uniquement destinés. Il doivent également montrer aux chrétiens l’importance du ministère de la Parole.
C’est là une question toujours actuelle, en un temps de dévaluation du ministère pastoral, du ministère de la Parole et, dans certains cas, de réaction contre ce que l’on appelle le cléricalisme[3]. Aujourd’hui, il y a un refus quasi général de la distinction que fait Calvin entre le sacerdoce, le service de la Parole, et le ministère exercé par tous les chrétiens. L’effacement de cette distinction conduit, parfois, à une dévalorisation de l’image du pasteur. Sa spécificité s’est effacée et sa fonction ressemble à celle d’un super-laïc, ou d’un paroissien spécialisé. De plus, quelle est la place de l’enseignement en un temps où la spiritualité relève de la subjectivité et récuse, trop souvent, un fondement objectif? Fréquemment, la spiritualité = la superficialité. Ainsi le pastorat tend-il à se réduire, et encore, à l’accomplissement d’actes pastoraux.
C) Cette vocation a du poids
La vocation est exercée « par ordre de Dieu notre Sauveur et du Christ-Jésus notre espérance » (v.1).
Cette formule est unique chez Paul, qui va montrer que le Dieu Sauveur des apôtres est le même que celui de l’Ancien Testament et que Jésus est l’incarnation de l’espérance du salut:
- Dieu notre Sauveur signifie que la vocation est celle du ministère de la vie nouvelle qui jaillit du salut. La tâche de Timothée est d’administrer ce salut, qui est l’oeuvre de Dieu.
- Christ notre espérance est une expression qui montre que le ministère de Timothée doit inviter à concrétiser dans la vie de tous les jours l’espérance que le Christ reviendra.
L’objectif de ce ministère est donc l’édification des personnes pour qu’elles vivent dans la lumière de leur salut et que l’espérance qu’elles ont dans le coeur se traduise en actes concrets. Il n’y a rien de plus important pour le chrétien.
IV. La vigilance dans l’exercise de sa vocation
Parce que la charge d’annoncer la Parole est un ministère lourd et que les attaques sont constantes, l’apôtre appelle à la vigilance.
A) La nature insidieuse de l’erreur (v.6)
Les dangers réels qui menacent la vie de l’Eglise se présentent toujours sous des formes agréables, qui suscitent l’intérêt et sont apparemment utiles et raisonnables. S’il en était autrement, l’erreur se verrait immédiatement. Mais tout au long de l’histoire de l’Eglise, et jusqu’à aujourd’hui, les erreurs ont pénétré les communautés chrétiennes sous le couvert de la normalité. Satan sucre bien sa pillule: il séduit en présentant l’erreur comme la chose la plus raisonnable au monde.
Or l’erreur est destructrice aussi bien de chaque individu que de la communauté chrétienne dans son ensemble. Elle commence toujours à s’insinuer dans une personne ou deux, fait école, et contamine toute une communauté ou toute une dénomination, un peu à la manière d’un fruit pourri dans un panier.
L’erreur paraît toujours apporter un plus, une connaissance qui est comme une clef ou une spiritualité plus grande. Elle est exclue si on étudie les grands textes de la foi, confessions ou catéchismes[4]: elle surgit si on les oublie pour s’intéresser à ce qui est secondaire ou marginal – les questions du jeûne, des éléments dans la sainte cène, de l’antinomisme pour qui l’amour annule la Loi de Dieu, de la super spiritualité, des lois diététiques, de la connaissance ésotérique… – ou si on se laisse attirer par les nouvelles formes du libéralisme, qui ont beaucoup de succès.
Ainsi les anciens sont exhortés à la vigilance: ils doivent savoir quels livres lisent les fidèles (Hal Lindsay, Rebecca Brown ou Alain Housiaux, etc.), quelles réunions ils fréquentent, quelles émissions de télévision ils regardent…
B) Comment l’erreur s’introduit-elle?
L’erreur s’insinue peu à peu dans une communauté. En 1 Timothée 1, nous trouvons des éléments qui permettent de façonner un modèle:
- Dans la situation de Timothée, il y a un mélange d’idées chrétiennes et juives, qui détourne du Dieu Sauveur et du Christ espérance (v. 4). Nous pensons qu’il ne s’agit pas ici du gnosticisme mais du problème des judaïsants.
- Ces enseignements constituent une nouvelle forme d’autorité, d’orthodoxie. De nos jours, « un dada spirituel » permet très souvent de distinguer les « vrais chrétiens » des autres.
- Il s’ensuit des discussions sans fin et inutiles, des conflits (v. 6). Pensons aux sujets évoqués aujourd’hui dans certaines Eglises: Israël, le millénium, le chrétien charnel et spirituel, la tolérance, la laïcité, le refus de l’annonce de la Parole dans la mission, le dialogue inter religieux, etc.
- Tout cela conduit à des spéculations dans l’ignorance (v. 7). Récemment, on a pu lire dans la presse protestante que le péché d’Adam et d’Eve n’était pas catastrophique, car il leur avait permis d’obtenir une autonomie valorisante par rapport à Dieu. Pensons aussi à tout ce que l’on dit sur le fameux « Dieu faible », au mépris de toute la tradition chrétienne[5]. On est loin, très loin, de la vérité biblique, et la réalité fait place aux fruits d’une imagination vagabonde. Il ne faut pas oublier, non plus, les livres à sensation, qui abordent des thèmes comme la démonisation des chrétiens, la transmission des dons de l’Esprit par un non-chrétien à un chrétien, etc.
- L’erreur utilise la Bible contre son message central (vv. 7, 8). Il en est ainsi, par exemple, de « la théologie de l’abondance » ou des systèmes philosophiques ou psychologiques qui servent de filtres d’interprétation de la Bible et transforme son message en une sorte de gnose;
- Finalement, un point obscur, ou ésotérique, devient un critère d’orthodoxie. Tel est le point de départ d’une « supériorité spirituelle », faite d’orgueil, de vanité et d’ambition. Selon 1 Timothée 6:20, certains membres importants de l’Eglise ont été pris au piège. Ils font un complexe de supériorité. Aujourd’hui, il existe, dans le protestantisme pluraliste, une « orthodoxie libérale » et une « orthodoxie de la critique biblique » qui exigent une conformité à certaines attitudes, qui sont politiquement correctes. Ne pas s’y conformer conduit au jugement du « fondamentalisme », même si la grande tradition de l’Eglise témoigne contre ces formes actuelles « d’orthodoxie ».
Le résultat de tous ces problèmes est un pharisaïsme aux multiples aspects. Comme le fait le pharisien des évangiles, l’Ecriture ne sert plus à révéler notre péché et la grâce de Dieu, mais à s’ autojustifier et à établir sa propre importance, alors qu’une lecture correcte de l’Ecriture dévoile le Dieu Sauveur et Christ notre espérance.
V. Exercer le ministère avec un engagement spirituel
Trop souvent, le même mal atteint nos Eglises, qui accueillent en leur sein des personnes aux attitudes extrêmes avant de les voir, souvent, se détourner de toute vie ecclésiale…Que faire?
A) Un conseil pratique
L’apôtre conseille de veiller sur ce que pensent ou enseignent certaines personnes. Il précise de « Recommander à certaines personnes de ne pas enseigner d’autres doctrines » (v. 3, 19b, 20). Cette expression indique que le nombre de personnes concernées n’est pas grand, mais que leur attitude constitue un danger réel pour elles et pour les autres.
Il faut donc intervenir, expliquer le danger, exhorter et encourager de façon concrète, individuellement et le plus tôt possible. Le but est la restauration de celui qui est en danger. Quelle raison nous empêche d’agir ainsi? Serait-ce la réticence, la peur, la pudeur, l’absence de franchise? Les discours clairs et francs sont rares dans les milieux « évangéliques » où l’on préfère des propos feutrés.
Dans le cas de Timothée, le problème est peut-être lié à sa timidité naturelle. Il arrive aussi que la raison profonde soit une certaine paresse dans le ministère, un laisser-aller ou la crainte. On essaie de nier la réalité d’une situation dangereuse au lieu de lui faire face.
Les chrétiens sont-ils assez francs et ouverts les uns avec les autres? Pas toujours. Y a-t-il beaucoup de non-dits dans nos communautés? Oui, malheureusement. A y regarder de près, ils sont parfois plus éloquents que nos paroles. D’où des ressentiments, des jugements envers les autres ou un faux sentiment de supériorité. Toute secte, tout mouvement sectaire dans l’Eglise se pense supérieur aux autres. Même l’évangélisme pur et dur… Ce qui prime alors, ce sont les sentiments et non la doctrine biblique.
B) Le résultat de la démarche: une vraie spiritualité
Avoir une vraie spiritualité, c’est faire « l’oeuvre de Dieu dans la foi » (v. 4); tout simplement, c’est apprendre à aimer son prochain (v. 5). Comment cela se fait-il? Par un bon usage de la Loi de Dieu, de toute sa révélation, Loi et Evangile. Autrement dit, il faut prêcher tout le conseil de Dieu et exhorter les fidèles en utilisant toute l’Ecriture. Les versets suivants expliquent ce processus:
- Les contradicteurs d’Ephèse s’opposaient à la saine doctrine, clair indice de leur état spirituel. L’Ecriture et, en particulier, le bon usage de la Loi, révèle la réalité du péché. Elle conduit à considérer Dieu comme Sauveur (vv.9-11):
- en nous montrant notre nature réelle (v. 9);
- en révélant notre distance par rapport à Dieu (v. 9b);
- et par rapport à nos prochains (v. 9c,10: la seconde table de la Loi)
- car notre nature de pécheurs nous incite à adhérer « à tout ce qui s’oppose à la saine doctrine, le glorieux Evangile » (v. 11).
- Le besoin de purification du coeur. Les effets de la fausse doctrine ne sont pas seulement perceptibles au niveau de la connaissance, mais aussi et toujours, en dernière analyse, à celui du coeur. Une doctrine professée incorrectement traduit un manque d’obéissance, des ambitions mal orientées, un désir de supériorité, de l’hypocrisie ou le souci de ne pas paraître « fermé ». L’amour véritable, en revanche, surgit d’un coeur purifié, régénéré et sanctifié.
- Dieu crée un coeur pur (v. 5a);
- une bonne conscience est le résultat de l’oeuvre de l’Evangile par l’Esprit (v. 5b);
- la vraie foi, au plan subjectif, ne se plaît pas à se regarder et à se vanter, mais regarde Dieu pour se réjouir en lui (vv. 6, 7).
C’est dangereux pour les autres et pour nous-mêmes de professer la « saine doctrine », de façon injuste, de l’utiliser comme un outil contre autrui. Mais il est plus dangereux de le faire avec encore une « mauvaise doctrine », car cela signifie lutter contre l’Evangile, contre Dieu et contre le salut des autres.
Bien que le coeur purifié par l’Evangile soit source d’amour vrai, il est impossible de convaincre les autres par les arguments. La conviction est l’oeuvre du Saint-Esprit pour laquelle il nous revient d’intercéder.
Conclusion
L’essence de l’Evangile est que nous sommes des pécheurs repentants, sauvés par la grâce de Dieu. Si nous l’oublions tant soit peu, nous sommes en danger de nous détourner de ce qui est central pour ne plus nous intéresser qu’à nos théories préférées, pour nous adonner aux « fables » et aux imaginations malsaines.
Pour nous aider à nous orienter, Dieu nous a donné, dans l’Ecriture, ce qui ressemble à de faux jumeaux: la foi oeuvre par l’amour (vv. 7ss); la Loi nous indique la finalité de l’amour. Les deux sont des instruments du Saint-Esprit pour nous purifier: la foi, en nous unissant à Christ, nous fait espérer en lui et la Loi en nous dissociant de notre péché nous propose une pratique sainte de la vie chrétienne. Pas de vraie foi en dehors d’une écoute de la Loi. Pas de conformité à la Loi en dehors de la foi. Les deux nous conduisent au Dieu Sauveur et au Christ, notre espérance.
Ainsi nous reconnaissons que Dieu se révèle dans l’Evangile, la bonne nouvelle comme le « Dieu bienheureux » (v. 11).
- Il est la fontaine de la vie.
- Il est absolument parfait et ne connaît aucune défaillance.
- Il est la connaissance et l’amour parfait.
- Dieu prend plaisir en lui-même, il est en paix éternelle avec lui-même.
Contrairement aux hérésies qui créent des troubles, la vraie doctrine est celle qui, par Christ, nous fait révérer le Dieu Sauveur et authentifie pour nous notre paix avec lui. C’est pour cette raison que le ministère évangélique est appelé le « ministère de la réconciliation ».
Envisageons-le toujours ainsi en mettant Dieu au centre de nos préoccupations.
* P. Wells est professeur de théologie systématique à la Faculté libre de théologie réformée d’Aix-en-Provence.
[1] Les deux autres seront publiées dans des numéros prochains de La Revue réformée.
[2] 1 et 2 Timothée et Tite.
[3] L’Evénement du jeudi, 5-11 février 1998 (n° 692), 10.
[3] Parfois, ce sont ceux qui sont les plus autoritaires qui avertissent contre le « cléricalisme « , ou contre l’autorité (spirituelle) du ministère pastoral.
[4] Même si « l’orthodoxie morte » reste toujours un danger.
[5] Voir mon article « Dieu fort ou Dieu faible? Quelques réflexions sur la théologie de la croix » dans European Journal of Theology VI (1997:2), 101-110.