Introduction

Introduction

 

 

Au mois de mai 2008, une trentaine de pasteurs et responsables d’Eglises francophones1 ont assisté, à Séoul (Corée), pendant dix jours, à la seizième réunion du Colloque Kimchi.

 

Ce colloque, qui a lieu chaque année, permet à des personnes invitées par l’Eglise presbytérienne de Séoul de se rendre en Corée du Sud afin d’observer la vie des Eglises protestantes de ce pays, en particulier des Eglises presbytériennes. L’objectif de ces colloques est de donner l’occasion, aux chrétiens d’autres pays, d’observer directement le renouvellement spirituel et la croissance de l’Eglise dans cette Corée. Il est espéré, en effet, que cette expérience contribue à encourager la croissance des Eglises dans les pays des personnes invitées et à cultiver des liens entre les communautés coréennes et des Eglises dans les différentes parties du monde.

 

Le thème du colloque de 2008 était «Notre défi pour le XXIe siècle». Il s’agissait, «par l’enseignement biblique sur des sujets clefs relatifs à l’évangélisation mondiale, tels que le renouvellement et la croissance de l’Eglise, mais également, par une observation pratique des aspects majeurs de la vie de l’Eglise en Corée, de nous convaincre que le Saint-Esprit renouvelle et élargit nos visions respectives en vue de l’évangélisation mondiale».

 

Les Eglises protestantes en Corée ont, en effet, pour l’avenir, une vision mondiale de leur mission dans le plan de Dieu. L’Evangile est arrivé en Corée venant de  l’est: d’Israël, son point de départ, en passant par l’Europe et l’Amérique de Nord; et maintenant, l’Evangile repart de la Corée vers l’ouest: en Chine, dans les pays d’Asie et du Moyen-Orient, afin de revenir à son point de départ. Les Coréens veulent associer d’autres chrétiens à cette vision de l’évangélisation mondiale.

 

Pour nous, en Europe francophone, ce projet peut paraître un défi bien trop grand, voire, aux yeux de certains, utopique. Les réactions des participants au colloque ont été diverses. Pour certains, les Eglises coréennes offrent un encouragement énorme en présentant ce que le Seigneur peut faire, si nous croyons et si nous nous consacrons entièrement à suivre l’enseignement de la Parole de Dieu, à la prière et à l’action. Pour d’autres, les Eglises coréennes apparaissent trop hiérarchiques, trop américanisées, disons-le, trop «fondamentalistes».

 

Chacun pourra s’informer et former son point de vue à la lumière des études présentées dans ce numéro de La Revue réformée, même si les problèmes de place et de langue ne permettent pas de bien percevoir toute la richesse de ce qu’ont reçu ceux qui étaient présents, ce printemps, en Corée.

 

Il est indéniable que les Eglises que nous avons rencontrées en Corée présentent un dynamisme, une organisation et une vie que nous avons de la peine à imaginer sur notre Vieux-Continent. L’esprit de réveil a fortement marqué ces Eglises et continuent à les dynamiser. La fidélité à la Parole est capitale, mais elle n’est pas seule, étant accompagnée par une fidélité communautaire dans la prière, pratiquée de façon quotidienne. La consécration dans l’action reste un mot important dans la vision missionnaire de ces communautés, marquées par beaucoup de souffrances, des guerres, le souvenir récent des martyrs pour la foi; la division du pays en deux (Nord et Sud) est une écharde dans la chair des Eglises et des familles coréennes. Leurs comportements peuvent nous étonner, mais il est impossible de douter que le Seigneur a béni richement ce peuple. En le voyant, peut-être aimerions-nous qu’il en fasse autant en France, à moins que nous en n’ayons peur?

 

Concernant l’avenir, il est certain que bien des questions se posent aux Eglises coréennes: la foi sera-t-elle transmise à la génération montante, la forte incidence de l’activité économique et ses fluctuations vont-elles nuire à la vie de l’Eglise, comment évolueront les relations avec la Chine et, surtout, avec la Corée du Nord?

 

Une chose est certaine. L’Evangile peut survivre et se développer dans une grande ville comme Séoul et dans une économie comme celle de la Corée du Sud.

 

Un dernier mot de remerciement à nos amis coréens et, en particulier, au Dr Jong-Yun Lee, pasteur de l’Eglise presbytérienne de Séoul, qui nous ont offert un bel exemple de l’hospitalité légendaire coréenne.

 

Paul Wells

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