Richesse et pauvreté dans la Bible

Richesse et pauvreté dans la Bible

Pierre BERTHOUD*

I. L’alliance, une notion clef

L’alliance est un des éléments essentiels de la théologie réformée. En mettant en valeur la nature de l’alliance que Dieu avait conclue avec Adam, les théologiens réformés de la première génération ont rompu avec le motif nature-grâce propre à la scolastique médiévale.

En redécouvrant cette notion clef de la perspective biblique, ils ont renouvelé la compréhension de la vocation de l’être humain au sein de la création. L’alliance est un traité que Dieu, le suzerain, a conclu avec l’homme, le vassal. Elle établit d’entrée la non-autonomie de la créature et implique que celle-ci n’a d’autre point de référence ultime que le Créateur lui-même. Elle est responsable devant celui qui «donne à tous la vie, le souffle et toutes choses» (Ac 17:25).

A) L’alliance de vie

Plusieurs théologiens ont décelé, dans le début de la Genèse (Gn 1-3), des éléments constitutifs de l’alliance de vie. Celle-ci fut conclue avec Adam, la tête de la race humaine, le représentant de l’humanité (Rm 5:12-21). Elle a donc une dimension universelle. Si le premier couple fut créé afin de jouir de la vie et de la communication avec Dieu, il lui fallait cependant choisir à chaque instant de dépendre de la justice et de l’amour divins. Cette persévérance dans l’obéissance active au Seigneur lui garantissait l’accès à un bonheur terrestre sans cesse renouvelé et débouchant, comme semble le suggérer Paul, sur la vie éternelle (1 Co 15).

i) L’homme à l’image de Dieu

L’idée centrale selon laquelle l’homme est créé à l’image de Dieu (Gn 1:26-27; Ps 8:5-9) retiendra plus particulièrement notre attention. Cette notion a une double dimension: elle évoque la nature ou l’essence de la créature, et la position ou le mandat de celle-ci au sein de la création. Sans entrer dans les détails de l’exégèse, nous pouvons dire que l’homme, tout comme Dieu, est un être personnel qui pense, aime et agit. Comme le dit un théologien contemporain: «L’image est un don et de nature immuable, une réalité ontologique propre à l’être humain.» Cela signifie que l’homme est appelé à vivre une relation consciente avec son ultime vis-à-vis qui transcende son corps sans pour autant le dévaluer. D’autre part, cet être unique a reçu du Seigneur un mandat particulier au sein de la création. Genèse 1 met l’accent sur la domination que l’homme a pour vocation d’exercer sur l’ensemble de la réalité. Tandis que Genèse 2 souligne que la gestion de la création et la mise en valeur de ses ressources doivent se faire dans le respect de Dieu, dans un esprit de service et avec bienveillance comme pour prévenir les excès et les abus liés au péché à venir. Notons, enfin, que cette manière de présenter la vocation humaine suppose une conception positive et valorisante du travail, par contraste avec la mentalité proche-orientale qui suggère que l’homme a été créé afin de soulager les dieux du travail pénible, astreignant et harassant qui leur incombait1. En fait, les croissances numérique et économique sont toutes deux implicitement contenues dans l’injonction de la Genèse: «Dieu les bénit et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la  » (Gn 1:28) Cette manière de concevoir la vocation humaine laisse aussi entrevoir que la propriété et la possession de biens matériels sont légitimes, mais qu’elles restent subordonnées à Dieu à qui, en fin de compte, tout appartient.

L’homme créé à l’image de Dieu a donc pour tâche de gérer avec bienveillance la création que le Créateur lui a confiée. L’accomplissement fidèle de son travail-service est un moyen d’honorer Dieu, mais il n’est que gérant. Cela signifie qu’il a des comptes à rendre pour la manière dont il met en oeuvre le mandat culturel, il exploite et met en valeur les ressources de la terre et administre ses biens. Il se doit de faire valoir la seigneurie de Dieu dans tous les domaines de son existence tout en assumant pleinement la responsabilité qui lui revient.

Cependant, la Genèse nous rappelle aussi que, depuis la faute en Eden, le travail des humains est pénible et ce à cause de la malédiction. Cette malédiction, qui se manifeste dans la sphère de vie et d’activité de la femme comme dans celle de l’homme, est la conséquence du péché2. L’auteur de la Genèse est, en effet, parfaitement conscient des retombées cosmiques de la rébellion du premier couple. Les conséquences se manifestent aussi bien sur le plan vertical qu’horizontal. La rupture de la faute affecte tous les aspects de la vie humaine. C’est l’aliénation (le fait d’être étranger) de l’homme avec Dieu, de l’homme avec lui-même, de l’homme avec son prochain et de l’homme avec la création tout entière animale, végétale et géophysique. L’homme vit désormais à l’ombre de la mort. La mort physique symbolise désormais la mort spirituelle, c’est-à-dire la rupture d’alliance avec Dieu et donc de communion avec lui. On comprend dès lors pourquoi la vie des êtres humains, dans un monde où la puissance du péché a libre cours, est marquée par la peine et la douleur. Mais dans un monde devenu anormal à cause de la faute en Eden, cette peine qui surgit au coeur de l’existence humaine peut être perçue comme un «bien» et donc porteuse d’espérance. Elle invite au dénuement, condition essentielle à la réception de la grâce divine. Désormais, «c’est la bénédiction du Seigneur qui enrichit sans que l’effort n’y ajoute rien» (Pr 10:22; cf. aussi Pr 5:10; 14:23; 15:1 et Ps 127:2).

ii) Le mandat culturel et l’homme dans un monde anormal

Lorsque nous examinons les chapitres suivants de la Genèse (Gn 4:1 à 6:8) qui traitent du développement de la race humaine (plutôt que de l’histoire de la rédemption), nous voyons comment le mandat culturel fut mis en pratique. Abel et Caïn s’occupent d’agriculture; le premier est berger, le second cultive la terre (Gn 4:1); il est également dit de Caïn qu’il a construit une installation permanente3; Jabal est le père d’éleveurs semi-nomades (Gn 4:20); Jubal, son frère, est le père des musiciens et par conséquent de la culture dans son ensemble (Gn 4:21); Tubal-Caïn, le demi-frère de Jabal et de Jubal, est le père de la technologie et de l’industrie (Gn 4:22). Les voisins d’Israël attribuent l’organisation de la civilisation aux dieux4, mais la Genèse nous enseigne ici que la civilisation et la culture sont forgées par des êtres humains ordinaires et mortels. La dignité et la valeur de l’homme, capable d’imagination créatrice, sont une nouvelle fois soulignées. Le fait que le développement de ces activités soit situé dans la lignée de Caïn n’est pas sans importance, mais on ne peut en déduire pour autant une condamnation pure et simple de l’action civilisatrice de l’homme5. Il est vrai que la rébellion d’Adam et Eve a introduit une ambiguïté au coeur des entreprises humaines. Quelle est la signification de l’action civilisatrice et de la culture pour la créature qui est devenue sa propre finalité? Ne risquent-elle pas de servir ses propres intérêts et de promouvoir son désir d’autonomie? Le coeur du dilemme n’est pas lié à l’ingéniosité créatrice de l’homme, ni au travail, ni à l’industrie, mais à la folie de son arrogance6.

B) L’alliance noahique

Dans un monde marqué par la présence du mal depuis la faute en Eden, comment l’homme va-t-il mettre en oeuvre le mandat culturel?C’est l’alliance conclue avec Noé (Gn 9) qui apporte la réponse. Au sein d’un monde où le mal est une réalité dynamique, la perspective est quelque peu différente:

– La domination sur les créatures inférieures éveille «crainte et terreur» (Gn 9:2).

– En plus des végétaux, l’homme peut se nourrir de «tout ce qui rampe et vit» (Gn 9:3).

Soulignons trois aspects de cette alliance:

– Elle est conclue avec Noé et ses fils en tant qu’ancêtres de l’humanité entière. Genèse 9:1: «toutes les races sont parentes» (Gn 10:1); elle a donc une portée universelle (Gn 9:9-11, 13).

– Le «code» noahique (Gn 9:1-7) ne contient que des articles de morale pratique. Il affirme la valeur de la personne humaine (v. 5) et rattache le droit criminel à des considérations théologiques (v. 6). Les institutions humaines, en particulier judiciaires, ont pour tâche de limiter la progression du mal et par conséquent d’encourager le bien. Une vieille tradition juive parle des sept commandements de Noé. Ils défendent l’idolâtrie, le mépris du nom de Dieu, l’effusion de sang, l’adultère, le vol, de manger le sang avec la chair des animaux et prévoit l’institution de l’autorité civile (B. Sanh. 105 a).

– Elle tend à l’apaisement des forces de la nature; l’arc-en-ciel garantit la stabilité cosmique (Gn 9:8-19).

L’homme avait pensé pouvoir s’émanciper de son ultime vis-à-vis et voilà que le motif Créateur-créature est toujours d’actualité. Il doit toujours répondre de ses actes devant Dieu (cf. aussi Ac 17:31). Si le mal et la misère sont désormais au coeur de son existence, il ne perd pas pour autant son identité propre. Certes, il vit à l’ombre de la mort, mais il porte toujours en lui l’image de Dieu. Le terrien est devenu un être fragile, menacé par son environnement et son semblable. Dans sa bienveillance, Dieu cherche à la protéger! Le monde est devenu un lieu dangereux. L’homme n’est-il pas un loup pour l’homme? En d’autres termes, l’alliance en création est renouvelée dans un monde où le mal, la haine et la violence ont libre cours. Si Dieu s’adapte, il ne se résigne pas pour autant. Il s’engage résolument en faveur de sa création et pose les jalons qui lui permettront de mettre en oeuvre son projet de salut en faveur de l’humanité égarée (Gn 8:21b; Rm 3:25).

C) La promesse faite à Abraham et l’alliance mosaïque

Le thème du Pentateuque s’articule autour des trois promesses faites à Abraham. Elles ont une portée universelle et un caractère rédemptionnel. Les voici:

– susciter une postérité à Abraham qui deviendra le peuple de l’alliance;

– octroyer Canaan à Israël-Juda: l’héritage éternel;

– être source de bénédiction auprès de toutes les nations du monde (Gn 12:1-3; 15; 17:7-8).

La bénédiction de Dieu qui résonne lors de la création (Gn 1:28) sera réalisée par l’intermédiaire d’Abraham, sa descendance et, en particulier, par sa semence messianique. L’alliance mosaïque constitue un des moments de cette histoire de la révélation. Lors de ce traité que Dieu initie avec son peuple, celui-ci devient une nation (un peuple organisé politiquement) ayant sa propre constitution enracinée dans la volonté divine. Il faut noter que cette alliance s’enracine dans l’histoire, car Dieu a délivré son peuple de l’esclavage en Egypte. C’est en réponse à la fidélité de Dieu que le peuple est appelé à être fidèle. En effet, Israël est parmi les nations comme «le trésor» (1 Ch 29:3) du Seigneur, un «royaume de prêtres», une «nation sainte» (Ex 19:5-6) et ce afin de rendre gloire à Dieu et de faire connaître ses oracles à la surface de la terre, aussi bien par sa parole que par ses actes.

i) Les dix paroles

Aussi peut-on dire que les «dix paroles» constituent le condensé, le résumé de l’alliance et révèlent, non seulement, la bienveillance du Seigneur, mais aussi ses exigences dans les trois sphères suivantes:

– celle de la relation de l’homme avec Dieu (Ex 20:2-7);

– celle de l’attitude de l’homme dans le culte (Ex 20:8-11);

– celle du comportement de l’homme dans la cité, la société civile (Ex 20:12-17).

Le Dieu de l’alliance étant la norme dernière, Israël a pour vocation de manifester un style de vie qui soit le reflet du caractère divin. La loi, expression de la volonté de Dieu, permet, par conséquent, à cet être unique de structurer aussi ses relations avec ses semblables. Cette manière de baliser la vie de la communauté est propre à Israël. Elle a une portée considérable dans les trois domaines suivants:

a) La vie humaine est sacrée. Non pas en elle-même mais en tant que don de Dieu. Celui qui porte atteinte à la vie humaine doit répondre de son crime (Ex 24:12). Aucune réparation ne peut être faite par le moyen d’une compensation monétaire ou d’un arrangement foncier. En effet, les valeurs religieuses et métaphysiques précèdent les considérations économiques. Le corollaire est également de mise: la peine de mort n’est pas autorisée en cas d’infractions contre la propriété ou le bien d’autrui.

b) Tous les hommes sont égaux devant Dieu. En principe, il n’existe pas de justice de classe en Israël7. La célèbre loi du talion, si souvent confondue avec l’esprit de vengeance, énonce en réalité le principe d’équité: la peine infligée se limite à la personne responsable de la faute et doit correspondre au crime commis. Les inégalités dans l’exercice de la justice sont donc absentes en Israël8, de même que les mutilations9.

c) Il est impératif de protéger et de défendre les intérêts des membres plus faibles et fragiles de la communauté de l’alliance. Parmi ceux qui sont l’objet d’une attention toute particulière, on trouve l’aveugle et le sourd (Dt 27:18), la veuve et l’orphelin (Dt 27:17-22), l’étranger (Dt 27:17; Ex 23:6), le pauvre (Dt 15:7-11; Ex 23:12). La législation précise qu’ils doivent être protégés de l’oppression et de l’exploitation. Même leurs droits sont indiqués (Dt 14:29).

La loi de l’alliance a donc comme finalité d’introduire une dimension profondément humaine au sein des relations de la communauté d’Israël. Les commandements divins correspondent à la nature et aux aspirations fondamentales de la créature. Dans son amour, Dieu a donné la loi pour le bien de l’être humain. La respecter, c’est vivre!

ii) Une ouverture messianique

La promesse abrahamique devait trouver son ultime accomplissement lors de l’avènement de Jésus de Nazareth, le Messie divin attendu. Par son incarnation et sa mort à la croix, sa résurrection corporelle l’atteste, la réconciliation avec Dieu prenait une nouvelle dimension. Elle était désormais offerte à tous – juifs et païens –, tous ceux qui mettaient leur confiance en Jésus-Christ et en son oeuvre de salut. La nouvelle communauté de l’alliance, issue du peuple d’Israël et pourtant distincte de lui, était née. Elle avait pour mission d’annoncer l’Evangile jusqu’aux extrémités de la terre et de contribuer ainsi à l’avancement du règne de Dieu en attendant le retour du Christ et le renouvellement des cieux et de la terre. Désormais, la loi du Christ, c’est-à-dire la loi de l’amour, va déterminer la vie de cette communauté nouvelle, et ce sans contredire pour autant la loi morale de la première alliance. En effet, en prenant à son compte le sommaire de la loi – tu aimerais Dieu et ton prochain – Jésus-Christ y adhère résolument (Mc 12:28-34). Il en intensifie cependant la portée dans le Sermon sur la montagne, en mettant l’accent sur l’attitude intérieure du croyant et en appelant à un comportement en conséquence (Mt 5:21-6:18). Enfin, le Seigneur est «venu non pour abolir la loi mais pour l’accomplir» (Mt 5:17ss.).

Cette perspective, en mettant en relief la souveraineté de Dieu et le motif fondamental création-faute-rédemption, permet de mieux comprendre la manière dont la Bible aborde les notions de richesse et de pauvreté. Je me propose de mettre en relief les aspects principaux de l’enseignement biblique à partir d’une synthèse des données que le livre des Proverbes nous offre sur ce double thème. Cette approche nous conduira à évoquer d’autres textes bibliques et, en particulier, de souligner la spécificité de l’accentuation de l’Evangile et, par conséquent, des écrits du Nouveau Testament.

II. Un regard sur la richesse et la pauvreté à partir du livre des Proverbes

A) La richesse

i) Dans le cadre de la création bonne de Dieu, le travail est une activité noble. Il s’ensuit que la richesse est perçue positivement, comme une manière responsable de mettre en valeur ses dons et talents.

a) La richesse, fruit du labeur humain:

«Le travail (= le produit du travail) du juste est pour la vie.» (Pr 10:16a)

«Celui qui amasse peu à peu (= sur la main) augmente ses biens.» (Pr 13:11b)

«Celui qui cultive son sol est rassasié de pain.» (Pr 28:19a et 12:11a)10

«Les justes s’épanouiront comme le feuillage.» (Pr 11:28b)

b) Ce labeur, source de richesse, suppose l’intégrité et la droiture:

«Celui qui a de la haine pour les présents (les pots de vin) vivra.» (Pr 15:27b)

c) Deux des passages que nous avons cités mentionnent le «juste». Cette référence n’est pas innocente.

Le juste, c’est l’homme (ou la femme) qui craint Dieu, c’est-à-dire le respecte et écoute sa parole-loi. Il (ou elle) a compris qu’il y a des choses dans la vie qui sont plus importantes que les richesses:

– «L’acquisition de la sagesse (intelligence) est préférable à l’or et l’argent.» (Pr 16:16)11

– «La renommée (= le nom) est préférable à de grandes richesses,

– «La grâce (= l’estime, la faveur) vaut mieux que l’argent et l’or.» (Pr 22:1)

Le juste, c’est celui (ou celle) qui a compris le sens des priorités et quelle est sa position devant le Dieu de la création. Il sait que son attitude devant Dieu a des conséquences très concrètes quant à son bien-être sur terre:

– «La conséquence (= la récompense) de l’humilité12, de la crainte de Dieu, c’est la richesse, la gloire et la vie.» (Pr 22:4)

• Enfin,le juste, c’est l’homme (ou la femme) qui se montre libéral. Il a compris que c’est dans son propre intérêt de se montrer généreux:

– «Pour celui qui donne au pauvre, point de disette.» (Pr 28:27a)

– «Celui qui augmente ses biens par l’intérêt et l’usure (intérêts exorbitants)13 les amasse pour celui qui a pitié du pauvre.»

d) En outre, la richesse est aussi source de sécurité, mais elle (la sécurité) n’est pas sans ambiguïté:

– «La fortune du riche est une ville forte.» (Cf. aussi Pr 10:15a)

«Dans son imagination, c’est une muraille qui est hors d’atteinte.» (Pr 18:11)

Dans la deuxième partie du verset, on a nettement l’impression que la fortune est l’ultime sécurité. La parabole du riche insensé met bien en lumière la fausse sécurité que peuvent représenter les richesses accumulées (Lc 12:16-21).

e) Prolongements bibliques:

Nous trouvons dans l’Ancien Testament de nombreux exemples qui illustrent cette appréciation positive de la richesse. On peut penser aux patriarches Abraham, Isaac et Jacob, à Joseph qui fit la richesse de l’Egypte lors de la famine qu’il a gérée avec tant de sagesse, ou encore à David et à Salomon à qui Dieu a donné, en plus de la sagesse, la richesse. Un exemple frappant est celui de Job. Il craignait Dieu, était juste et intègre, et était riche. Il avait l’estime et le respect de tous et il était généreux. Le chapitre 29, en particulier, évoque magistralement sa prospérité, son intégrité et sa bienveillance avant que ne s’abatte sur lui la terrible épreuve qui devait le conduire à la porte de la mort.

Dans le Nouveau Testament, je ne retiendrai que cette exhortation de Paul à Timothée: «Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu qui nous donne tout avec abondance, pour que nous en jouissions. Qu’ils fassent le bien, qu’ils soient riches en oeuvres bonnes, qu’ils aient de la libéralité, de la générosité et qu’ils s’amassent ainsi un beau et solide trésor pour l’avenir, afin de saisir la vraie vie.» (1 Tm 6:17-19)

ii) Cependant, dans un monde où la puissance du péché est à l’oeuvre, dans lequel nous vivons à l’ombre de la mort, les richesses sont aussi perçues négativement, comme l’occasion de s’émanciper de Dieu et comme tributaire de l’injustice et de la violence.

a) Il est facile d’idolâtrer l’argent.

– «Celui qui se confie dans ses richesses tombera.» (Pr 11:28a)

– «L’homme riche est sage à ses propres yeux.» (Pr 28:11a)

Le riche prétend même pouvoir acheter la sagesse avec l’argent:

– «A quoi sert une somme d’argent dans la main de l’insensé? Pour acheter la sagesse? C’est vraiment un insensé (il n’a point de coeur = d’intelligence)! (Pr 17:16)

Le riche joue avec les apparences (comme le pauvre d’ailleurs) et recherche l’adulation:

– «Tel fait le riche et n’a rien,

tel fait le pauvre et a de grands biens.» (Pr 13:7)

«Ceux qui aiment le riche sont nombreux.» (Pr 14:20)

b) De nombreux proverbes évoquent l’enrichissement facile et malhonnête. Il est éphémère, à l’origine de divisions et source de ruine et de mort:

– «Le revenu du méchant est pour le péché.» (Pr 10:16b; 16:18b)

– «Celui qui se hâte de s’enrichir ne sera pas tenu pour innocent.» (Pr 28:20b)

– «Des trésors acquis par une langue fausse sont une vanité fugitive de gens qui recherchent la mort.» (Pr 21:6; 13:11a; 23:4 et 5)

– «Celui qui est avide de gain illicite (pots de vin, présents) trouble sa maison.» (15:27a)

c) Le riche fait preuve de désinvolture irresponsable. Il risque la privation:

– «Celui qui est rassasié foule aux pieds le rayon de miel.» (Pr 27:7a)

– «Celui qui aime la joie (les plaisirs faciles) connaîtra la privation.»

– «Celui qui aime le vin et l’huile (= une vie luxueuse) ne s’enrichit pas.» (Pr 21:17)

d) Le riche expose sa vie sans toujours s’en rendre compte:

– «La rançon de la vie d’un homme, c’est la richesse.» (13:8a)

e) Le riche n’est pas bienveillant et généreux:

– «Le riche répond avec dureté (à la supplication du pauvre).» (Pr 18:23)

– «Pour celui (le riche) qui se bouche les yeux beaucoup de malédictions.» (Pr 28:27b)

f) Enfin, le riche opprime le pauvre et s’enrichit sur son dos:

– «Le riche domine (mashal) sur les pauvres,

Et celui qui emprunte est l’esclave de celui qui prête.» (Pr 22:7)

– «Celui qui opprime (‘ashaq) le pauvre s’enrichit,

Celui qui donne14 au riche s’appauvrit assurément.» (Pr 22:16)

Celui qui se livre à une exploitation éhontée du pauvre s’expose au jugement de Dieu.

– «Ne dépouille pas l’indigent (dal) parce qu’il est indigent

Et n’opprime pas le malheureux (‘ani) à la porte;

Car le Seigneur défendra leur cause

et privera de la vie (l’âme) ceux qui les auront privés.» (Pr 22:22-23)

g) Prolongements bibliques:

• Cette appréciation négative de la richesse est amplement illustrée dans l’Ancien Testament:

– Il suffit de penser à Achab et Jézabel en Israël15, en particulier le récit relatif à la vigne de Naboth. La saisie des biens ou l’expropriation étaient formellement interdites par la loi (Lv 25:23)16. Mais le couple royal, au mépris du droit et de la justice, décident de s’emparer quand même de la terre de Naboth qu’ils convoitent. Ils lui intentent un faux procès en l’accusant de blasphème et d’outrage au roi.

– A l’époque d’Amos (VIIIe siècle), la société civile connaît une fracture profonde entre les nantis et les défavorisés. Les royautés de Jéroboam II et d’Osias représentent une période de paix et de prospérité qui permet la naissance d’une classe opulente constituée de nobles, d’officiers et de négociants (2 Ch 26:10). Ils bâtissent de somptueuses maisons, investissent dans l’ameublement le plus cher. Ils se livrent au faste et à la pompe, organisent de grands banquets où le vin coule au rythme des chants et mélodies (Am 3:12). Seulement, cette opulence allie injustice et impiété. Elle se nourrit de la corruption des tribunaux, de l’exploitation éhontée des plus faibles et du mépris du débiteur (Am 2: 6-8).

– La richesse, fruit de l’injustice et de la violence, a souvent retenu l’attention des fidèles et provoqué des crises profondes. Dans le Psaume 49, le sage exprime sa frustration, son amertume et son indignation. Il finit cependant par comprendre que, dans un monde où Dieu a le dernier mot, il vaut la peine de lutter contre le péché et l’injustice et son cortège de misères et de malheur. A y regarder de plus près, en mourant le riche n’emporte rien avec lui. C’est au contraire le sage, celui qui attend tout de Dieu qui a un avenir.

Quant au Nouveau Testament, à nouveau je ne retiendrai qu’un passage. Il s’agit d’un nouvel extrait de l’épître de Paul à Timothée:

– «Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège et dans une foule de désirs insensés et pernicieux, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l’amour de l’argent est la cause de toutes sortes de maux, et quelques-uns, pour s’y être adonnés, se sont égarés loin de la foi et se sont infligé à eux-mêmes bien des tourments.» (1 Tm 6:9-10)

B) La pauvreté

i) Le dernier passage que nous avons cité laisse entrevoir que Dieu a égard au pauvre, qui a une valeur à ses yeux. La pauvreté aurait-elle quelque mérite? Dans la mesure où la richesse ne fait pas le bonheur, qu’il faut autre chose pour être heureux sur terre, on peut répondre affirmativement à cette question. D’ailleurs, certains textes le suggèrent.

a) Un pauvre intègre vaut mieux qu’un riche sans vergogne:

– «Mieux vaut peu avec justice

que d’abondants revenus sans droiture (droit).» (Pr 16:8)

– «Mieux vaut un pauvre qu’un menteur.» (Pr 19:22b)

b) La première partie du verset souligne bien l’importance d’une vie de qualité:

– «Ce qui suscite l’envie (chez un homme), c’est sa bienveillante loyauté.» (19:22a)

c) Dans certains cas, le pauvre est même avantagé. Il n’est pas menacé de rapt, il sait apprécier le peu qu’il a et vit dans la tranquillité:

– «Le pauvre n’entend pas cette menace (on ne lui demande pas de rançon pour sa vie).» (Pr 13:8b)

– «Celui qui est affamé (l’âme affamée) trouve doux tout ce qui est amer.» (Pr 27:7b)

– «Mieux vaut un morceau de pain sec avec la tranquillité17 (la paix) qu’une maison pleine de viandes avec la discorde.» (Pr 17:1)

d) Enfin, comme nous l’avons dit, le Seigneur est la source de son bien-être:

– «Le Seigneur consolide la propriété (la limite, la borne) de la veuve.» (Pr 15:25b)

ii) Notre analyse serait incomplète si nous devions nous arrêter avec ce regard favorable de l’état du pauvre. Certes, il peut être l’objet de bienveillance (Pr 28:27a) et au bénéfice du droit (Pr 29:14), mais sa condition fragile et vulnérable l’expose à toutes les intempéries de la vie. Sa situation est loin d’être enviable.

a) Il est lui aussi victime des apparences:

– «Tel fait le riche et n’a rien.» (Pr 13:7)

b) Le pauvre mesure tout le tragique de son état précaire:

– «La ruine des indigents, c’est leur pauvreté.» (Pr 10:15b)

– «Le pauvre est haï même par son proche.» (Pr 14:20a)

c) Il n’est pas à l’abri d’un comportement qui reflète l’irresponsabilité et l’injustice. Lui aussi est pécheur. Il est souvent réduit à quémander au détriment même de sa dignité :

– «Celui qui poursuit des futilités est rassasié de pauvreté.» (Pr 28:19b; 12:11)

– «Un homme pauvre (resh) qui opprime les indigents (dal) est une pluie torrentielle (un désastre). Après son passage, il n’y a plus de pain.» (Pr 28:3)

– «Le pauvre parle en suppliant.» (Pr 18:23a)

d) Enfin, il est l’objet de violences inimaginables qui le réduisent à néant:

«Il y a des gens (= une génération) dont les dents sont des épées et les mâchoires des couteaux pour dévorer (et faire disparaître) de la terre les malheureux et de l’humanité les pauvres (‘aniim et abionim).» (Pr 30:14)

e) Sa condition humaine est si pitoyable qu’il est tenté de trouver des consolations éphémères mais qui lui permettent d’oublier un instant son malheur:

– «Donnez des boissons fortes à celui qui périt,

Et du vin à celui qui a de l’amertume dans l’âme;

Qu’il boive et oublie sa pauvreté,

Et qu’il ne se souvienne plus de sa peine.» (Pr 31:6-7)

Le réalisme des Proverbes est éloquent!

iii) Prolongements bibliques:

Dans les Psaumes, le pauvre, conscient de son extrême fragilité et de son dénuement, attend tout de Dieu. Dans le Psaume 10, le poète décrit la décadence de son époque. Ses contemporains n’ont ni foi ni loi. Ils défient Dieu, le Seigneur de l’alliance, et se moquent impunément de ses lois. Les pauvres en sont les victimes assurées (vv. 1-11). Cependant, le psalmiste ne cesse d’invoquer Dieu et de le supplier d’agir. Il est pleinement convaincu que le Seigneur lui-même brisera l’oppression et qu’il défendra la cause de ceux qui attendent tout de lui.

Le réquisitoire qu’Amos prononce contre ses contemporains nous éclaire sur la violence de l’exploitation à son époque:

«Ecoutez ceci, vous qui engloutissez le pauvre et qui supprimez les malheureux du pays! Vous dites: Quand la nouvelle lune sera-t-elle passée, afin que nous vendions nos denrées? Quand finira le sabbat, afin que nous ouvrions les greniers? Nous diminuerons la mesure, nous augmenterons le prix, nous falsifierons les balances pour tromper; nous achèterons les indigents pour de l’argent, le pauvre pour une paire de sandales, et nous vendrons le déchet du blé. Le Seigneur l’a juré par l’orgueil de Jacob: Je n’oublierai jamais aucune de leurs actions.» (Am 8:4-7)

Dans le Nouveau Testament, Jacques, dans son épître, s’en prend, lui aussi, aux riches et à leurs complices qui, tout en pratiquant la discrimination, affichent le mépris le plus total pour les pauvres (2:1-13). Mais il ne s’arrête pas là. Avec des accents qui rappellent les discours d’Amos, il s’en prend aux riches qui ont amassé des trésors au détriment de leurs ouvriers en les frustrant de leurs salaires (5:1-6).

Conclusion

Pour terminer cet exposé, je voudrais évoquer encore deux passages.

Le premier décrit la condition commune du riche et du pauvre: elle est connue de Dieu lui-même:

– «Le riche et le pauvre ont quelque chose en commun:

C’est le Seigneur qui les a fait tous les deux.» (Pr 22:2)

Ou, selon une variante de la deuxième partie du verset, «qui éclaire les yeux de tous les deux» (Pr 29:13b).

Le deuxième passage est une prière qui demande à être protégé des tentations que richesse et pauvreté peuvent occasionner:

– «Ne me donne ni pauvreté ni richesse,

Accorde-moi le pain qui m’est nécessaire,

De peur qu’étant rassasié, je ne te renie et ne dise: Qui est le Seigneur?

Ou qu’étant dans la pauvreté, je ne commette un vol et ne porte atteinte au nom de mon Dieu.» (Pr 30:8-9)

Ce passage a dû capter l’attention du Seigneur Jésus lorsqu’il a composé le Notre Père. Deux des requêtes semblent faire écho à cette prière sapientiale:

«Donne-nous notre pain quotidien.»

«Ne nous laisse pas entrer dans la tentation,

mais délivre-nous du mal, ou du Malin.» (Mt 3:11 et 13)

La réponse à cette prière nous est déjà donnée dans ce que le premier Testament appelle la «crainte de Dieu ou du Seigneur». Elle est le commencement de la Sagesse (Pr 1:7)18. La Sagesse était auprès de Dieu, elle était en Dieu, elle était Dieu. Elle s’est incarnée en Jésus, le Messie. Lui seul a le pouvoir de nous délivrer du mal (du Malin) et d’opérer en nous un changement radical de mentalité et de vie. Pour cela, il nous faut renoncer à nos idoles, en particulier à toutes nos richesses qui, comme pour le jeune homme riche, peuvent nous empêcher d’entrer dans le royaume de Dieu (Lc 18:18-27). Oui, il nous faut renoncer à toutes nos richesses afin de devenir pauvres. Le dénuement nous donne accès à ce trésor inestimable qui nous est réservé dans les cieux (Mt 6:19-20 et Lc 18:22). Aussi n’est-il pas étonnant que Jésus commence les Béatitudes en proclamant: «Heureux les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous!» (Lc 6:20) Matthieu ajoute une précision «les pauvres en esprit» (5:3), comme pour mieux souligner que le vrai pauvre est celui qui attend tout de Dieu. Lui seul peut entrer dans le royaume et connaître un jour toute sa plénitude et richesse.

Mais notre pauvreté est bien peu de choses lorsque nous la comparons à celle de Jésus-Christ. Comme le dit avec tant de justesse l’apôtre Paul, «Il s’est dépouillé lui-même… en devenant semblable aux hommes» et «Il s’est humilié en devenant obéissant jusqu’à la mort» (Ph 2:5-11). Luc, dans l’histoire qu’il raconte de l’homme riche et du pauvre Lazare, nous le suggère déjà. En effet, il est difficile de ne pas voir en Lazare une figure du Christ Jésus (Lc 16:19-31). Or, c’est dans la pauvreté du Messie de Nazareth que réside notre richesse. Sa pauvreté extrême nous permet de porter un nouveau regard sur le monde et sur notre destinée. Il est désormais possible de vivre pleinement notre vocation terrestre en présence du Seigneur et de vivre chaque jour, quelles que soient les circonstances de la vie, des richesses que Dieu nous accorde en son Fils Jésus-Christ. Voilà pourquoi nous avons sans cesse besoin de tout recevoir de Dieu afin de toujours mieux partager avec notre prochain les richesses qui nous ont été confiées.


*P. Berthoud est professeur d’Ancien Testament et d’apologétique à la Faculté libre de théologie réformée d’Aix-en-Provence.

1 Atrahasis, Tablette I. Les religions du Proche-Orient asiatique (Paris: Fayard/Denoël, 1970), 26. Dans la Genèse, le travail n’est pas non plus présenté comme dégradant pour Dieu. L’activité créatrice de Dieu est une oeuvre qui lui fournit une satisfaction et une joie profondes. L’importance du sabbat en est une indication Gn 2:2-3 (cf. aussi Pr 8).

2 D’Eve, il est dit: «Je vais multiplier tes souffrances et tes grossesses. C’est dans la souffrance que tu enfanteras des fils. Ton élan sera vers ton mari, et lui, il te dominera.» (Gn 3:16, Bible de la Pléiade) Si la peine de la femme surgit au sein de son activité essentielle, en tant qu’épouse et mère, elle touche néanmoins l’ensemble de son existence. D’Adam, il est dit: «Le sol sera maudit à cause de toi; c’est avec peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie…» (Gn 3:17b)

3 La NIV (New International Version) traduit «ville». En Jos 13:23, ce mot est employé en conjonction avec un autre mot signifiant une «installation permanente» sans mur, ferme ou village. Il est, par conséquent préférable de parler d’ «installation permanente».

4 A Ugarit, l’habileté et le sens artistique du forgeron étaient attribués à la divinité Ktrwhss.

5 Comme semble, par exemple, le soutenir J.L. McKenzie dans «Reflexions on Wisdom», Journal of Biblical Literature 86 (1967), 1-9.

6 En Genèse 2 et 3, «l’arbre de la connaissance du bien et du mal» représente la connaissance autonome de l’homme qui rejette la souveraineté de Dieu. En choisissant l’autonomie, l’homme recherche sa propre finalité. il cherche à établir la connaissance, les valeurs et le bonheur selon une perspective purement horizontale. C’est le commencement de l’idolâtrie: la créature devient le point de référence. En fait, l’homme se situe devant deux attitudes (différentes) par rapport à la vie, deux conceptions (différentes) du monde et de la vie, deux (différentes) formes de connaissance (non pas entre la foi et la connaissance), une dont le fondement est Dieu, et l’autre l’homme. La première apporte la sagesse, l’intégrité et la vie, la seconde apporte la folie, la ruine et la mort. Tel est le choix fondamental devant lequel tout homme doit se situer.

7 La justice de classe est clairement énoncée dans le Code de Hammurabi (Mésopotamie).

8 Il y a une exception à la loi du talion, le jugement de l’esclave. Mais la législation ayant rapport à cette question cherche à protéger l’esclave et à préserver sa dignité. Son état est temporaire, il ne doit pas être l’objet d’un traitement arbitraire et abusif. Bien au contraire, il faut agir à son égard avec humanité (Dt 23:15).

9 Il y a une seule exception, Dt 25:11-12.

10 Dans ces deux versets par contraste «celui qui poursuit des futilités est dépourvu de sens» et «rassasié de pauvreté». Etre dépourvu de sens conduit assurément à être rassasié de pauvreté.

11 Il s’ensuit que l’argent ne peut acheter la sagesse (17:16).

12 Le mot «humilité» (cenawah) appartient à la même racine que l’un des mots pour désigner le pauvre (cani, pauvre, opprimé).

13 Ex 22:25; Lv 25:35-37; Dt 23:19-20; Ez 22:12. Enseignement sur l’usure. Cf. Pr 25:21-22 pour la générosité même envers l’ennemi.

14 Parce qu’il ne peut pas faire autrement.

15 1 R 16:29 à 22:40.

16 Pour Naboth, la terre appartenait au Seigneur qui avait alloué à chaque famille en héritage perpétuel une parcelle de la terre promise. Celle-ci ne devait en aucun cas quitter la famille qui l’avait reçue.

17 La traduction grecque des LXX lit «la paix».

18 La crainte de Dieu, c’est reconnaître que Dieu est l’ultime réalité – être infini et personnel –, l’absolu, la norme dans l’univers. Il n’a pas gardé le silence, mais a communiqué sa parole de vérité et de vie aux hommes. La crainte de Dieu, c’est aussi le respecter, écouter sa parole et obéir à sa volonté. Enfin, la crainte de Dieu, c’est aimer le Seigneur et vivre une relation d’alliance qui féconde tous les aspects de la pensée et de l’existence. L’expression équivalente dans le Nouveau Testament, c’est «la piété».

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