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Alliance et spiritualité

Alliance et spiritualité

Michel JOHNER*

L’alliance est un concept qui est très fréquemment cité dans la tradition réformée à laquelle nous appartenons, trop peut-être, comme s’il était un « passe-partout » théologique trop simplificateur. Toutefois, sur la question de la spiritualité, je n’hésite pas à renouveler ce choix, car il y a peu de notions, dans l’enseignement de la Bible, qui soit plus riche et plus appropriée pour recadrer le sujet.

Pour faire court, je parlerai ici de la spiritualité chrétienne, sans autres précisions. Mais il est entendu qu’il existe dans le christianisme une grande diversité de conceptions de la spiritualité, dont je ne pourrai faire état. Sous ce terme, je parlerai essentiellement de la conception de la spiritualité qui s’est développée dans le protestantisme calviniste.

I. Spiritualité et sanctification, deux idées en tension ?

Dans le langage d’aujourd’hui, la spiritualité désigne une réalité positive, ce qu’il peut y avoir de meilleur en l’homme et qui le distingue de l’animal : que ce soit son ouverture au divin (sa conscience de Dieu) ou seulement son altruisme, sa capacité à se décentrer de lui-même et à se mobiliser sur des causes plus larges que ses intérêts personnels immédiats. Parler de spiritualité, c’est parler de capacité d’ouverture, de respect de la différence, de la conscience de la transcendance et des formes de comportements particulières que cette conscience inspire.

Dans le même mouvement, ce mot désigne aussi, chez l’homme, une position d’humilité sur son propre potentiel et une ouverture proportionnelle à se laisser surprendre, envahir, voire gouverner par ce qui lui est extérieur. En ce sens, la spiritualité s’oppose à l’orgueil ou à l’égocentrisme. C’est la capacité que peuvent avoir les hommes à prendre de la distance ou de l’altitude par rapport à la satisfaction de leurs besoins immédiats, pour s’attacher au respect de valeurs qui les englobent, certes, mais les dépassent aussi très largement, pouvant même aller jusqu’à induire des comportements sacrificiels.

Ceci dit, la spiritualité, dans le vocabulaire contemporain, désigne aussi une ouverture pluridirectionnelle. Elle désigne un champ de découvertes a priori libres et infinies, sur lesquelles la théologie chrétienne ne manquera pas de porter un regard critique. Il existe aujourd’hui une grande diversité de spiritualités, religieuses ou non, chrétiennes ou non, en harmonie ou en rupture avec la volonté de Dieu exprimée dans sa Parole. Le regain d’intérêt contemporain pour la spiritualité, dans la postmodernité, et, notamment, le succès des spiritualités sans transcendances, ne saurait être interprété comme un retour au christianisme.

La spiritualité, à elle seule, n’est pas garante de grand-chose. Elle peut partir dans toutes les directions. Elle peut s’exprimer dans un engagement de type idéologique ou politique, dans un travail humanitaire, dans un combat écologique, dans des engagements parfois éperdus qui ne revendiquent pas nécessairement d’inspiration chrétienne. Et c’est sans doute la raison pour laquelle la spiritualité est à la mode : elle n’exclut rien du champ des possibles.

Le mot sanctification, qui appartient au vocabulaire de l’Eglise, désigne quant à lui une réalité plus directive et ressentie comme contraignante : l’idée d’une soumission, d’une purification. La sanctification, c’est la soumission objective à la Loi de Dieu. C’est le repentir et la rupture avec le péché que la grâce induit. C’est le respect croissant de ce que Dieu ordonne, que l’Esprit Saint inspire et développe dans la vie des croyants. La sanctification désigne le mouvement de retour du fils prodigue à la maison paternelle qu’il n’aurait jamais dû quitter, et sa réconciliation concrète avec le quotidien qu’il haïssait auparavant. Le premier concept, la spiritualité, semble élargir le champ des possibles, le second, la sanctification, semble le rétrécir.

Toutefois, spiritualité et sanctification, dans la vision biblique de la communion avec Dieu, se rejoignent et s’appellent mutuellement. Quel cadre la notion biblique de l’alliance donne-t-elle au développement de la spiritualité ? Et quelle place revient à la sanctification dans cette nouvelle perspective ? C’est ce que je vais essayer de développer.

II. Une relation établie par une Parole

La première caractéristique du lien d’alliance dont il est question dans la Bible est d’être une relation établie par une parole, une Parole fondatrice que Dieu lui-même adresse aux hommes dans l’histoire et dont il se porte garant à la manière d’un serment (Hé 6.17-18). Dans la vision judéo-chrétienne de la spiritualité, il y a toujours antériorité de la Parole de Dieu sur toute parole humaine.

Moïse, au livre du Deutéronome, l’exprime dans une formule devenue célèbre : « Les choses cachées sont à l’Eternel notre Dieu, les choses révélées sont à nous et à nos fils, à perpétuité, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette Loi. » (29.29) Ainsi est fondée la spiritualité des hommes de la tradition biblique : les choses secrètes, les choses inconnues par définition n’appartiennent pas à l’homme, mais à Dieu. Les hommes n’ont pas à les rechercher. En se révélant à eux, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob leur a donné de connaître ce qui leur est nécessaire. Il a défini le cadre et les conditions de la relation qu’il veut avoir avec eux. Il serait donc bien suspect, de leur part, de ne pas vouloir s’en contenter, ou de chercher en dehors de ce cadre (par exemple, dans une recherche ésotérique ou mystique) ce qui ne peut leur être donné qu’en lui et qui leur a déjà été donné en lui. La face de Dieu ne peut pas, et même ne doit pas, être recherchée en dehors de cette Révélation.

Cette alliance, précise un théologien néerlandais (Klaas Schilder), a ceci de particulier qu’elle est unilatérale dans son fondement, et bilatérale dans son accomplissement (positif ou négatif). Cela ne veut pas dire que la parole de l’homme ne joue pas un rôle important dans le développement de cette relation, mais qu’elle n’est essentiellement que réponse aux Paroles de Dieu, et réponse, de surcroît, toujours relative, partielle, fragile, perfectible dans un chemin progressif de sanctification (voilà le mot !) qui ne sera jamais totalement achevé ou parcouru dans le temps présent.

Dans cette perspective, la communion avec Dieu ne se développe pas de façon totalement imprévisible, mais en réponse aux Paroles que Dieu a posées dans l’histoire, sous forme de promesses et d’avertissements. Et au fil de l’histoire de la Révélation – puisque cette Révélation s’est faite de façon progressive – les paroles successives de Dieu forment le corpus d’une Alliance, qui constitue en quelque sorte le « cadre juridique » dans lequel et par lequel les expériences spirituelles des hommes peuvent être reconnues en harmonie ou en rupture avec le projet de Dieu pour leur vie, comme aussi rattachées ou détachées du projet communautaire.

Les expressions de la spiritualité chrétienne sont diverses : la prière (qui en est un des lieux privilégiés), la confession de foi, l’éthique ou la morale qui en désignent les implications comportementales, comme aussi le témoignage et l’engagement de l’Eglise, dans le monde et la cité des hommes, qu’ils soient en paroles ou en action… Mais ces différentes expressions de la spiritualité chrétienne sont autant de réponses à la Parole divine à laquelle elles font écho. Elles sont inspirées par une commune reconnaissance envers cette Parole.

Du reste, l’alliance est un type de lien qui reconnaît également aux parties engagées deux personnalités distinctes et irréductibles, et qui, par là, s’oppose à l’idée de fusion ou d’indistinction. Aucune forme de confusion ou de fusion mystique, ou de « co-naturalité », ne trouve sa place dans ce rapport.

En bref, la communion avec Dieu est avant tout fidélité, elle est essentiellement, pour le croyant, réponse à une Parole, qui toujours précède sa propre réponse, et n’est pas conditionnée par cette dernière.

III. Un juste rapport entre l’autorité et la liberté

Parce qu’elle est ainsi structurée, l’alliance devient aussi, dans la pédagogie divine envers les hommes, le lieu dans lequel s’apprend et se construit un juste rapport entre l’autorité et la liberté, entre la dépendance et l’indépendance. Ceux qui se targuent de ne dépendre en rien d’autrui supportent mal en l’alliance le rappel de l’Altérité dont ils dépendent, et celle de l’initiative divine à laquelle ils sont redevables. Mais cette dépendance n’aliène l’homme qu’au regard de ceux que la dépendance d’autrui contrarie, ceux pour qui la liberté équivaut à la quête d’une autonomie absolue. Dans le cadre de l’alliance, la liberté s’éprouve essentiellement comme une réponse à une parole qui la précède et la fait naître. Et dans la foi, il appartient à chacun, notamment au travers de son baptême, d’habiter cette dépendance originaire qui devrait empêcher la liberté de se vouloir pure et vertigineuse affirmation de soi, dans l’indifférence et l’oubli des racines qui l’ont portée[1] [1].

IV. Redonner sa juste place de l’expérience subjective

Enfin, parce qu’elle est ainsi structurée, l’alliance est aussi propre à donner (ou redonner) sa juste place à l’expérience subjective dans la spiritualité, sa juste place aux sentiments et au vécu émotionnel, qui ne sont pas à proprement parler fondateurs, mais qualifiés, encore une fois, par la Parole divine qui les précède et les encadre.

V. La spiritualité et la doctrine

Maintenant, cet attachement de la spiritualité chrétienne à la Parole n’est pas uniquement une donnée structurelle, susceptible de se lier indifféremment à divers contenus. La Parole divine à laquelle la spiritualité chrétienne fait écho a aussi un contenu déterminé et relativement précis, sans lequel elle ne pourrait pas être elle-même. En particulier – et ce n’est pas un détail secondaire – la Parole fondatrice de l’alliance est une promesse de grâce et de salut, qui a reçu son plein accomplissement historique au travers de la médiation de Jésus-Christ (sa vie, sa mort et sa résurrection) et de l’œuvre de l’Esprit Saint (tous les fruits de la Pentecôte dans la vie des croyants). C’est donc une spiritualité de la reconnaissance dont il s’agit, pour une grâce promise par Dieu le Père, puis accomplie par Dieu le Fils, et rendue fructueuse par Dieu le Saint-Esprit. C’est une spiritualité « trinitaire ». Elle n’est pas en premier lieu une morale du devoir ou un appel à la prestation, mais un appel à la reconnaissance (au double sens de reconnaître et de remercier) pour un cadeau gratuit, totalement immérité et généreusement donné.

Cette précision n’est pas sans importance dans le monde actuel où se développent des quêtes spirituelles qui s’appuient sur des expériences personnelles du divin de plus en plus relatives et au contenu doctrinal le plus souvent indéfinissable. C’est une « spiritualité » qui veut court-circuiter les débats doctrinaux les plus essentiels et qui prône une relativisation générale de leur pertinence. La communion est ici située dans un dépassement de tous les particularismes doctrinaux et dans la recherche d’une communion située au-delà, en un point focal vers lequel toute doctrine tendrait de façon imparfaite, relative (et culturellement marquée), sans qu’aucune d’entre elles ne puisse prétendre lui correspondre vraiment.

Certes, le Saint-Esprit peut souffler de façon imprévue et surprenante, en référence à la parole de Jean 3.8 (« Tu en entends le bruit, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va »). Mais cela ne veut pas dire que l’Esprit Saint puisse pour autant dire n’importe quoi. Le même apôtre ajoute – cette précision est très importante pour notre sujet – que le Saint- Esprit n’aura d’autre vocation que de rappeler aux disciples du Christ les paroles que le Maître leur a dites de la part de Dieu : « Quand l’Esprit sera venu, il vous conduira dans toute la Vérité, et ses paroles ne viendront pas de lui-même, mais il parlera de tout ce qu’il aura entendu (…) et me glorifiera, puisqu’il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera (…). Le Saint-Esprit que le Père enverra (…), c’est Lui qui vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » (Jean 14.26 et 16.5-15)

Le lien qui est posé ici entre la parole de l’Esprit et la parole du Christ est insécable et constitue le fondement de toute discipline spirituelle dans l’Eglise, notamment pour le discernement des dons et des inspirations, et l’identification des dérapages éventuels. L’Esprit Saint n’a d’autre vocation ou mission que de féconder en nos cœurs les semences que le Christ y a déposées.

VI. De la spiritualité individuelle à la spiritualité collective

C’est aussi cette structure alliancielle qui fonde l’existence et permet le développement, au sein du peuple de Dieu, d’une spiritualité communautaire. Parce qu’elle est une, la Parole de Dieu donnée dans l’histoire devient aussi parole commune, soudant les fils d’Abraham et l’ensemble des croyants en une famille, dont la spiritualité est commune réponse à la Parole reçue.

Au point de rencontre entre spiritualité individuelle et spiritualité collective se pose également la question du rôle dévolu aux institutions dans l’épanouissement de la spiritualité. Dans la postmodernité, la spiritualité s’est largement affranchie de toutes relations conscientes avec les institutions. On assiste aujourd’hui à une formidable prise de liberté de la spiritualité par rapport aux institutions. Pour reprendre les termes de Jean Delumeau, nous ne sommes pas encore, aujourd’hui, à la fin des temps, nous touchons sans doute à la fin d’un temps, celui de la spiritualité qui s’épanouit dans le cadre des institutions, que celles-ci soient familiales, ecclésiales ou civiles. La foi est en train de déserter les lieux traditionnels. L’institution ecclésiale est perçue aujourd’hui comme trop distante par rapport aux intérêts et au vécu immédiats des individus. « Elle n’apparaît plus comme le lieu naturel de la transmission de la foi, mais comme étant extérieure à l’expérience qui y conduit. Son organisation légale, disciplinaire ou doctrinale est jugée menaçante ou stérilisante pour la foi personnelle », écrit Christian Ducoq[2] [2], ce qui incite nombre de chrétiens, même militants, à des formes de désertion silencieuse vis-à-vis de toute institution ecclésiale, portés par le rêve d’une Eglise qui serait tout événement, toute spontanéité, simple communion, lieu de fraternité transparente[3] [3].

 

Et le protestantisme contemporain, dans son aile non évangélique, a certainement contribué à cette dévalorisation de l’institution ecclésiale, en s’éloignant progressivement des références normatives sur lesquelles reposaient la stabilité et l’identité de la foi commune : la relation à l’Ecriture Sainte, à la confession de foi, à la loi morale, à la liturgie. Il est aujourd’hui comme entraîné sur un fleuve qui a quitté ses berges, dans un univers flottant, agité, changeant, dont tout le monde sent bien le mouvement, mais dont personne ne connaît précisément la destination[4] [4].

VII. Spiritualité et institutions

Quelle peut donc être, dans le plan de Dieu, la vocation positive de l’institution ecclésiale ? Il est de donner à l’événement une dimension collective, comme aussi d’inscrire l’événement dans la durée, lui donner une forme de pérennité historique. Comme l’écrit Ducoq : « Il n’y a pas de réalités collectives permanentes qui ne soient instituées. Le caractère informel de certains événements est incapable d’affronter la durée.[5] [5] » L’institution ecclésiale n’a d’autre fin que de permettre aux croyants d’affronter ensemble la longueur du temps. Elle assure la visibilité de la recherche de Dieu (on pourrait dire aujourd’hui la « traçabilité » de la foi de l’Eglise) au fils du temps.

Concrètement, comment se matérialise l’institution ? Elle n’est pas un simple état de fait, ou ce que les juristes appellent la « possession d’état », ou la simple nature des événements. Ce n’est pas la simple fréquence de leurs répétitions qui finirait par créer des « habitudes collectives ». L’institution, c’est plus précisément la façon dont la communauté s’organise et se structure, c’est la discipline (liturgie et éthique) qu’elle adopte. En particulier, c’est la structure d’autorité dont elle se dote, la façon dont elle organise en son sein l’exercice de l’autorité. Et en deçà de cette organisation et plus fondamentalement, on peut dire que l’institution est essentiellement une parole – on y revient encore une fois – la parole officielle de l’Eglise, la parole par laquelle, et autour de laquelle, la communauté se rassemble et s’édifie.

L’Ecriture Sainte, bien sûr, joue ce rôle de parole instituante. mais aussi, à un second degré, son Credo (la profession de foi de l’Eglise), sa Discipline (au sens de règlement ecclésiastique), comme aussi sa Liturgie. L’institution, pourrait-on dire, c’est l’ensemble des paroles qui sont reconnues par la communauté comme l’expression officielle de son identité et de son espérance. Ce sont les paroles qui, en son sein, définissent la normalité, qui sont l’expression de son projet et qui précisent la direction dans laquelle le groupe entend se construire. Ce sont les repères, les référentiels sur lesquels la communauté veut se bâtir, et qui constituent comme un cadre juridique par lequel les comportements individuels vont pouvoir être rattachés (ou au contraire détachés) du projet communautaire.

Nous avons dit expression officielle de son identité… Il y a là aussi une caractéristique importante du lien d’alliance. Une alliance, dans l’optique biblique, est toujours un engagement qui est contracté de façon publique, qui prend à témoin les tiers, l’ensemble de la communauté, voire même, chaque fois que cela est possible, l’ensemble de la société civile. C’est l’inverse d’un lien secret, clandestin ou seulement privé.

Or, l’engagement public renforce la vérité de l’engagement privé, non seulement en lui donnant un caractère irréfutable devant témoins, mais aussi en l’identifiant socialement : l’engagement public (pensons, par exemple, au baptême) « désingularise » l’événement spirituel qui se produit en le rattachant à un standard connu et reconnu, ce qui permet aux autres membres de la communauté, à la fois de l’identifier et de s’y identifier.

Un lien d’alliance est un engagement qui est conforme à une institution que la communauté a préalablement identifiée et reconnue officiellement être en adéquation avec son projet, ce qui ne pourrait pas se faire si l’événement de l’Esprit était perpétuellement dans la discontinuité.

Sans institution, si légère soit-elle, il n’y aurait plus de « vivre ensemble » dans la spiritualité, ni de construction dans la durée. Il n’y aurait pas de « traçabilité » possible dans l’inspiration de l’Esprit.

Il ne fait pas de doute que l’institutionnalisation est une étape redoutablement délicate dans le développement d’une œuvre ou d’une communauté, si l’on veut qu’elle serve réellement de tuteur au développement de la spiritualité du groupe et non de frein. Mais que la difficulté de la démarche ne nous fasse pas oublier les promesses positives qui s’y attachent. Pour la spiritualité chrétienne, l’institutionnalisation répond à une nécessité d’incarnation dans l’espace et dans le temps. Si elle s’y refuse, la communauté ne peut que se disloquer à plus ou moins long terme et l’événement spirituel rester éphémère.

BIBLIOGRAPHIE COMPLÉMENTAIRE 
sur le rapport entre la spiritualité et l’institution

M. BERGMANN, « L’institution en théologie protestante », dans Y. CONGAR (éditeur), Vocabulaire œcuménique, Paris, 1970, 338-395.
M. BERGMANN, « L’institution », Verbum Caro, n° 80, 1966, 42-65.
COLLECTIF, « L’institutionnalisme. Rapport de la 4e conférence mondiale de Foi et Constitution », Montréal, 1963, Verbum Caro, volume XVII, n° 67, 1963, 313-352.
C. DUQUOC, « Amour et institution », Lumière et Vie, n° 82, 1967, 33-62.
C. DUCOQ, Je crois en l’Eglise, précarité institutionnelle et règne de Dieu, Paris, Cerf, 1999.
M. JOHNER, « La théologie de l’institution », dans « L’Eglise : l’événement et l’institution », La Revue réformée, n° 210, 2000/5, nov. 2000, tome LI, 42-47.
J.-L. LEUBA, L’institution et l’événement, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1950, 1-141.


* M. Johner est professeur d’éthique à la Faculté Jean-Calvin d’Aix-en-Provence.

[1] [6] Paroles inspirées de celles de Catherine Chalier, « L’appel », dans Nom, prénom (Paris : Autrement, 1994), 18-33.

[2] [7] C. Ducoq, Je crois en l’Eglise, précarité institutionnelle et règne de Dieu (Paris, Cerf, 1999), 99.

[3] [8] Les paroles de ce paragraphe sont partiellement empruntées à Ducoq, ibid., 111.

[4] [9] Paroles inspirées de celles de J. Delumeau, dans Carrières, Delumeau, Ecco, Gould, Entretiens sur la fin des temps (Paris, Fayard, 1998), 307.

[5] [10] Ducoq, op.cit., 160.