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La résurrection, l’ascension et la gloire du christ, le médiateur

LA RÉSURRECTION, L’ASCENSION ET LA GLOIRE

DU CHRIST, LE MÉDIATEUR1

 

 

Jean CALVIN

 

Christ ressuscité, monté au ciel et assis à la droite du Père

Le retour de Christ en gloire et le jugement dernier

Tous les trésors et tous les biens sont en Christ

 

 

LA RÉSURRECTION DU CHRIST

 

Puisque dans la croix, la mort et la sépulture de Christ n’apparaît que la faiblesse, il faut que la foi dépasse cela pour être pleinement fortifiée. Ainsi, bien que, en la mort de Jésus-Christ, nous ayons un entier accomplissement du salut – puisque par elle nous sommes réconciliés avec Dieu dont le juste jugement est satisfait, la malédiction a été abolie et nous avons été acquittés des peines que nous encourions – il n’est pas dit, néanmoins, que c’est par la mort de Jésus-Christ que nous avons été «régénérés (…) pour une espérance vivante», mais par sa résurrection (1 Pierre 1.3). Comme lui, en ressuscitant, a vaincu la mort, la victoire de notre foi dépend de sa résurrection.

 

Les paroles de Paul sont explicites quand il dit que Jésus-Christ est mort pour nos offenses et ressuscité pour notre justification (Romains 4.25). C’est comme s’il disait que, par sa mort, le péché a été ôté et, par sa résurrection, la justice a été instaurée. En effet, comment en mourant aurait-il pu nous délivrer de la mort, s’il y avait succombé? Comment nous aurait-il acquis la victoire, s’il était tombé au combat? C’est pourquoi nous partageons la substance de notre salut entre la mort de Christ et sa résurrection. Nous disons que, par la mort, le péché a été détruit et la mort effacée, et que, par la résurrection, la justice a été établie et la vie vient au jour, et cela de telle sorte que c’est par le moyen de la résurrection que la mort a son efficacité.

 

C’est pourquoi Paul montre que Jésus-Christ a été déclaré Fils de Dieu par sa résurrection (1.4) parce que, alors, il a déployé sa puissance céleste, qui reflète clairement sa divinité et est le ferme appui de notre foi. Dans un autre texte, il dit aussi que Jésus-Christ a souffert selon la faiblesse de la chair et qu’il est ressuscité par la puissance de son Esprit (2 Corinthiens 13.4). Dans le même sens, traitant de la perfection, l’apôtre Paul dit: «Mon but est de le connaître, lui, ainsi que la puissance de sa résurrection», et il ajoute tout de suite qu’il cherche à être «conforme à lui dans sa mort» (Philippiens 3.9-10). Cela s’accorde très bien avec ce que dit Pierre: «Dieu l’a ressuscité des morts et lui a donné la gloire afin que votre foi et votre espérance soient en Dieu» (1Pierre 1.21), c’est-à-dire non pas que notre foi, étant appuyée sur la mort de Jésus-Christ, chancelle, mais que la puissance de Dieu, qui nous garde dans la foi, se manifeste principalement et se montre dans la résurrection.

 

Souvenons-nous donc que chaque fois qu’il est fait mention seulement de la mort de Jésus-Christ, ce qui concerne la résurrection y est inclus; de même, à l’inverse, quand la résurrection seule est nommée, elle implique tout ce qui se rapporte spécialement à la mort. Mais, parce que Jésus-Christ en ressuscitant a acquis la palme de la victoire, qui fait qu’il est «la résurrection et la vie», Paul explique et maintient, à juste titre, que la foi serait anéantie et l’Evangile ne serait que tromperie et mensonge, si nous n’étions pas persuadés, dans nos cœurs, de la résurrection de Jésus-Christ (1 Corinthiens 15.17). C’est pourquoi, dans un autre passage, après s’être glorifié que la mort de Jésus-Christ nous protège des craintes de condamnation qui nous troublent, il ajoute, pour amplifier son propos: «Jésus-Christ est celui qui est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous.» (Romains 8.34)

 

Nous avons exposé plus haut que la mortification de notre chair dépend de notre participation à la croix de Christ2; il nous faut, maintenant, comprendre qu’il y a un autre fruit qui lui correspond et qui provient de sa résurrection. Nous avons été ensevelis avec lui dans la mort, afin qu’étant participants de sa résurrection «nous marchions en nouveauté de vie» (6.4-5). C’est pourquoi, ailleurs, il déduit de ce que nous sommes morts avec Christ que nous devons mortifier nos corps sur la terre, et de ce que nous sommes ressuscités avec Christ que nous devons chercher «ce qui est en haut» (Colossiens 3.1-5). Par ces paroles, l’apôtre nous exhorte à mener une nouvelle vie à l’exemple du Christ ressuscité, et il nous apprend que c’est par sa puissance que nous sommes régénérés pour la justice.

 

La résurrection a une troisième utilité: les arrhes de la résurrection que nous avons renforcent notre assurance en notre propre résurrection, puisque celle de Christ en est le fondement et la substance, comme cela est dit dans la première épître aux Corinthiens, chapitre 153.

 

Il faut aussi noter, en passant, que Christ est ressuscité des morts, ce qui signifie qu’il a souffert la même mort que les autres hommes et qu’il a reçu l’immortalité dans la même chair mortelle qu’il avait revêtue.

 

L’ASCENSION DU CHRIST. SA PRÉSENCE ET SON ACTION PAR LE SAINT-ESPRIT

 

Cet article du Symbole des Apôtres n’est pas superflu – il est monté au ciel après être ressuscité – car, bien qu’en ressuscitant Christ ait commencé à montrer sa gloire et sa puissance, ayant dépouillé la condition humble et méprisable de la vie mortelle et l’ignominie de la croix, il a alors vraiment exalté son règne en montant au ciel. L’apôtre Paul l’affirme en disant qu’il est monté au ciel «afin de remplir toutes choses» (Ephésiens 4.10). Malgré la contradiction apparente, il y a un accord profond dans ces paroles, parce que Jésus-Christ s’est séparé de nous de telle manière qu’il est présent d’une façon plus utile que lorsqu’il se trouvait sur la terre, où il était comme logé à l’étroit4.

 

C’est pourquoi Jean, après avoir rapporté que Jésus-Christ avait invité ceux qui avaient soif à boire de l’eau vive, ajoute: «L’Esprit n’était pas encore donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.» (Jean 7.37, 39) Le Seigneur lui-même l’a attesté à ses disciples: «Il est avantageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous.» (16.7) De même, il les console face au regret qu’ils pouvaient avoir à cause de son absence physique, en disant qu’il ne les laissera pas orphelins, mais qu’il reviendra auprès d’eux, d’une façon invisible, mais plus désirable, parce qu’ils apprendront alors avec certitude que la puissance lui est donnée et que l’autorité qu’il exerce suffit non seulement à vivre bien et heureux, mais aussi à mourir de même. Nous voyons, en effet, qu’il a plus largement répandu les grâces de son Esprit, qu’il a exalté davantage sa majesté, qu’il a manifesté plus largement sa puissance, aussi bien en aidant les siens qu’en abattant ses ennemis.

 

Revenu au ciel, Jésus-Christ a ôté de notre vue son corps (Actes 1.9), non pas pour cesser d’assister les croyants qui ont encore à cheminer sur la terre, mais pour gouverner le monde par une puissance plus personnelle qu’auparavant. En effet, ce qu’il avait promis, être avec nous jusqu’à la fin du monde (Matthieu 28.20), s’est accompli par cette ascension. Comme son corps a été élevé au-dessus des cieux, sa puissance et son règne se sont répandus jusqu’aux limites les plus éloignées du ciel et de la terre.

 

Voici les paroles d’Augustin que je préfère aux miennes. Jésus-Christ, dit-il, devait se rendre, par la mort, à la droite du Père; de là, il devait venir juger les vivants et les morts de façon corporelle comme il est monté au ciel. Après son ascension, il devait être, par sa présence spirituelle, auprès de ses disciples5.

 

Dans un autre passage, il s’exprime encore plus clairement. Par la grâce invisible et infinie de Jésus-Christ, dit-il, s’est accompli ce qu’il disait à ses apôtres: «Voici, je suis toujours avec vous jusqu’à la fin du monde.» La chair qu’il a revêtue, sa naissance de la Vierge, son arrestation par les Juifs, sa crucifixion, l’ensevelissement de son corps et sa mise dans un sépulcre, ses apparitions après sa résurrection, tout cela confirme l’accomplissement de cette phrase: «Vous ne m’avez pas toujours.» (Matthieu 26.11) Pourquoi? Présent de corps, il a conversé avec ses disciples pendant quarante jours et, en leur présence6, il est monté au ciel. Il n’est plus ici, car il est assis à la droite de Dieu son Père (Actes 1.3, 9). Il est encore ici7 puisqu’il n’a point retiré la présence de sa majesté. Ainsi, nous avons toujours Jésus-Christ avec nous par la présence de sa majesté. A propos de la présence de son corps, il a dit à ses disciples: «Vous ne m’aurez pas toujours avec vous.» Pendant peu de jours, l’Eglise l’a eu présent selon la chair; maintenant, elle le possède par la foi, mais elle ne le voit pas de ses yeux8.

 

LA GLORIFICATION ET LA SEIGNEURIE DU CHRIST

 

Il est aussitôt ajouté dans le Symbole: il est assis à la droite du Père. Cette image est empruntée au vocabulaire des rois, dont les lieutenants, qui ont la charge de gouverner, sont comme les assesseurs. Ainsi Christ, par qui le Père veut être exalté et par la main duquel il veut exercer sa seigneurie, est décrit comme étant assis à la droite du Père (Marc 16.19; Hébreux 1.3).

 

Par ces mots du Symbole, il faut comprendre que Jésus-Christ a été désigné pour être le Seigneur du ciel et de la terre et qu’il a pris solennellement possession de sa charge non seulement une fois, mais de façon permanente jusqu’à son retour au jour du jugement. C’est ce qu’expose l’apôtre quand il dit que «le Père l’a fait asseoir à sa droite au-dessus de toute principauté, autorité, puissance, souveraineté, au-dessus de tout nom qui peut se nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds et l’a donné comme chef suprême à l’Eglise.» (Ephésiens 1.20-23, 4.15; Philippiens 2.9-11; 1 Corinthiens 15.27)

 

Nous voyons ce qu’implique l’expression Jésus-Christ est «assis»: toutes les créatures célestes et terrestres honorent sa majesté, sont gouvernées par sa main, obéissent à sa volonté et sont soumises à sa puissance. C’est ce que les apôtres veulent dire quand ils mentionnent souvent que toutes choses ont été soumises à son commandement (Actes 2.30-33, 3.21; Hébreux 1.8). Ceux qui pensent que cette expression évoque seulement la béatitude qu’a retrouvée Jésus-Christ se trompent.

 

Peu importe qu’Etienne, dans les Actes, témoigne l’avoir vu debout (Actes 7.56), car il est question non de la position du corps, mais de la majesté de sa puissance. Le fait d’être assis n’a pas d’autre signification que celle d’exercer le gouvernement.

 

LES FRUITS DE LA SEIGNEURIE DU CHRIST

 

Notre foi reçoit divers bienfaits de tout cela. Nous comprenons que le Seigneur Jésus, par son ascension au ciel, nous en ouvre l’accès, après qu’il eut été fermé par Adam9. Comme il y est entré avec notre chair et comme en notre nom, il s’ensuit ce que dit l’apôtre que, déjà en quelque sorte, nous sommes assis avec lui dans les lieux célestes (Ephésiens 2.6). Autrement dit, nous n’en avons pas qu’une simple espérance, mais nous sommes déjà en sa possession par notre Chef.

 

Bien plus, nous reconnaissons que c’est pour notre plus grand bien qu’il réside auprès du Père. En effet, étant entré dans le sanctuaire qui n’est pas fait par la main des hommes, il agit continuellement comme notre avocat et comme celui qui intercède pour nous (Hébreux 7.25, 9.11; Romains 8.34). Il fixe les yeux du Père sur sa justice et les détourne de nos péchés, nous réconciliant si fortement avec son cœur qu’il donne accès, par son intercession, à son trône. Il nous y prépare par sa grâce et sa clémence et obtient que Dieu ne nous épouvante pas comme cela devrait être le cas pour les pécheurs.

 

Enfin, par cette proposition du Symbole, nous concevons la puissance de Jésus-Christ sur laquelle reposent notre force et notre courage, notre aide et notre gloire face à l’enfer. En montant au ciel, en effet, Jésus-Christ a emmené ses adversaires captifs (Ephésiens 4.8) et, les ayant dépouillés, il a enrichi son peuple et il l’enrichit, jour après jour, de grâces spirituelles. Il est assis en haut et, de là, répand sur nous sa puissance; il vivifie notre vie spirituelle et nous sanctifie par son Esprit. Ainsi il confère à son Eglise plusieurs dons précieux, la protège de tout mal, réprime et confond par sa puissance les ennemis de sa croix et de notre salut et, enfin, il obtient toute puissance dans le ciel et sur la terre jusqu’à ce qu’il ait vaincu et détruit ses ennemis, qui sont aussi les nôtres, et qu’il ait achevé d’édifier son Eglise (Psaume 110.1).

 

Tels sont le véritable état de son royaume et la puissance que le Père lui a donnée jusqu’à ce qu’il accomplisse le dernier acte en venant juger les vivants et les morts.

 

LE RETOUR DU CHRIST ET LE JUGEMENT DERNIER

 

Dès maintenant, les serviteurs de Jésus-Christ disposent d’assez de signes pour discerner sa présence puissante. Mais comme son règne est encore mystérieux et caché sous la faiblesse de la chair, ce n’est pas sans raison que la foi est dirigée, maintenant, vers sa présence visible qui se manifestera au dernier jour. Jésus-Christ descendra, en effet, sous forme visible de la même manière qu’on l’a vu aller au ciel (Actes 1.11); il apparaîtra à tous avec la majesté indescriptible de son règne, avec la lumière de l’immortalité, avec la puissance infinie de sa divinité, en la compagnie de ses anges (Matthieu 24.30).

 

Il nous est donc demandé d’attendre notre Rédempteur jusqu’au jour où il séparera les agneaux d’avec les boucs (Matthieu 25.31-32; 1 Thessaloniciens 4.16-17), les élus des réprouvés. Personne, vivant ou mort, n’échappera à son jugement. Le son de la trompette sera entendu de toutes les extrémités du monde; par lui, tous les êtres humains seront appelés et cités à comparaître devant son tribunal, aussi bien ceux qui seront alors en vie que ceux qui seront morts auparavant.

 

Certains interprètent «les vivants et les morts» du Symbole par les bons et les méchants. De fait, on sait que quelques-uns des anciens10 se sont demandé comment ils devaient interpréter ces termes. Le premier sens est le plus convenable, car il est plus simple et moins forcé. Il a été emprunté à l’Ecriture.

 

Cela ne s’oppose pas à ce que dit l’apôtre: «Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois.» (Hébreux 9.27) Ceux qui seront encore en vie au moment où le jugement interviendra ne mourront pas selon l’ordre naturel, mais le changement qu’ils subiront, puisqu’il aura des affinités avec la mort, n’est pas sans raison appelé mort. Il est certain que tous n’attendront pas longtemps la dernière résurrection: c’est ce que l’Ecriture appelle «dormir». Mais tous seront métamorphosés et changés (1 Corinthiens 15.51-52). Qu’est-ce que cela veut dire? Leur vie mortelle sera abolie en un instant et transformée en une nouvelle nature. Impossible de ne pas reconnaître qu’un tel abolissement de la chair n’est pas une mort.

 

Cependant, il demeure toujours vrai que les vivants et les morts seront appelés en jugement. Les morts qui sont en Christ ressusciteront les premiers; ensuite, les vivants seront enlevés dans l’air à la rencontre du Seigneur, comme le dit Paul (1 Thessaloniciens 4.16-17).

 

Il est vraisemblable que cette expression des vivants et des morts a été empruntée à la prédication de Pierre, d’après le récit de Luc (Actes 10.42), ainsi qu’à l’adjuration importante que Paul adresse à Timothée, dans laquelle il est explicitement parlé des vivants et des morts (2 Timothée 4.1).

 

LES FRUITS DU RETOUR ET DU JUGEMENT DU CHRIST

 

C’est une singulière consolation de savoir que le pouvoir de juger a été donné à celui qui nous a destinés à participer à son honneur dans cet acte: loin de lui la pensée de monter sur son trône pour nous condamner! (Matthieu 19.28) En effet, comment un Prince tellement clément perdrait-il son peuple? Comment le Chef disperserait-il ses membres? Comment l’Avocat condamnerait-il ceux dont il a assuré la défense? Et si l’apôtre ose se glorifier de ce que personne ne peut condamner, si Jésus-Christ intercède pour nous (Romains 8.33), il est encore plus certain que Christ, qui est notre intercesseur, ne nous condamnera pas puisqu’il a pris notre cause en main et a promis de nous soutenir. C’est loin d’être une petite assurance de savoir que nous ne comparaîtrons pas devant un autre tribunal que celui de notre Rédempteur, dont nous attendons le salut!11

 

De plus, nous voyons ici que celui qui nous promet, maintenant, par son Evangile, le bonheur éternel ratifiera alors sa promesse, lors de son jugement. Le Père a hautement honoré le Fils en lui conférant l’autorité de juger (Jean 5.22); ce faisant, il a prévu de consoler les consciences de ses serviteurs, qui pourraient trembler à la perspective de l’horreur du jugement, si elles ne possédaient une espérance certaine. (…)

 

CONCLUSION: CHRIST EST NOTRE SEUL TRÉSOR

 

Puisque nous voyons que notre salut est compris, en tout et en partie, en Jésus-Christ, il nous faut prendre garde d’en transférer ailleurs la plus petite parcelle. Si nous cherchons le salut: le nom seul de Jésus nous apprend qu’il est en lui. Si nous désirons les dons du Saint-Esprit: nous les trouverons dans son onction. Si nous cherchons la force: elle est dans sa seigneurie. Si nous voulons trouver la douceur pure: sa naissance nous l’offre en nous montrant qu’il a été semblable à nous, afin de nous apprendre la compassion. Si nous demandons la rédemption: sa Passion nous l’accorde. En sa condamnation, nous avons le pardon. Si nous désirons que la malédiction nous soit épargnée: nous obtenons ce bien-là à la croix. La satisfaction, nous l’avons dans son sacrifice; l’expiation, par son sang; notre réconciliation a été obtenue par la descente aux enfers. La mortification de notre chair gît dans son sépulcre; la nouveauté de vie en sa résurrection, qui nous donne aussi l’espérance de l’immortalité. Si nous cherchons l’héritage céleste: il nous est assuré par son ascension. Si nous cherchons de l’aide et du réconfort, ainsi qu’une abondance de tous biens: nous les avons dans son règne. Si nous désirons attendre le jugement en toute sécurité: nous avons aussi ce bien parce qu’il est notre Juge.

 

En résumé, puisque tous les trésors et tous les biens sont en lui, il nous faut les puiser là pour être rassasiés et non ailleurs. Car ceux qui ne sont pas contents de Jésus-Christ s’égarent dans diverses espérances; même s’ils éprouvent pour lui la plus grande considération, ils ne sont pas sur le bon chemin, puisqu’ils détournent de lui une partie de leurs pensées. D’ailleurs une telle attitude est incompréhensible si on a, une fois, vraiment connu les richesses de Jésus-Christ.