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Chapitre 29. Du célibat, du mariage et de la gestion des biens

Chapitre 29. Du célibat, du mariage et de la gestion des biens

1. Que ceux qui ont reçu du ciel le don du célibat de façon à pouvoir sincèrement, de toute leur âme, vivre dans la continence et ne pas brûler de convoitise servent Dieu dans cette vocation que le Seigneur leur a adressée. Qu’ils le fassent aussi longtemps qu’ils s’estiment dotés de ce don céleste. Qu’ils ne s’élèvent pas au-dessus des autres, mais qu’ils servent le Seigneur fidèlement, avec simplicité et humilité. Car de telles personnes sont plus disposées à s’occuper des affaires de Dieu que celles qui sont distraites par les activités privées de la famille. Par contre, si ce don leur est enlevé et qu’elles éprouvent sans cesse des passions, qu’elles se souviennent de cette parole de l’apôtre: Il vaut mieux se marier que de brûler1 [1].

2. Le mariage (qui est un remède à l’incontinence en vue de la pureté), en effet, a été institué par le Seigneur Dieu, et il l’a comblé des bénédictions les plus généreuses. Il a voulu que l’homme et la femme soient inséparablement liés l’un à l’autre, qu’ils vivent ensemble dans l’harmonie et un amour ardent2 [2]. Nous comprenons ainsi pourquoi l’apôtre a dit: Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure3 [3]. Ou encore: Dans le cas où la vierge se marierait elle ne pèche pas4 [4]. Nous condamnons donc la polygamie, ainsi que ceux qui rejètent le remariage suite au veuvage. Nous enseignons que le mariage doit se contracter légitimement, dans la crainte du Seigneur; il ne saurait s’opposer aux lois qui l’interdisent à certains degrés de parenté, de peur qu’il ne s’agisse d’une union incestueuse. Que le mariage se fasse avec le consentement des parents ou de ceux qui leur tiennent lieu, et en vue particulièrement de la fin pour laquelle le Seigneur l’a institué. Que le lien conjugal soit confirmé publiquement au temple, avec prières et bénédiction, et qu’il demeure dans une sainteté jointe à la foi, à la piété, à l’amour et à la pureté. Les époux doivent donc fuir les disputes, les querelles, la luxure et l’adultère. En outre, il est important que soient établis dans l’Eglise des tribunaux légitimes et des hommes intègres qui puissent, par leurs jugements, maintenir les mariages, réprimer toute impudicité et toute pratique honteuse, et devant qui les controverses au niveau conjugal soient arbitrées.

3. Que les enfants soient élevés dans la crainte du Seigneur et que les parents, de même, pourvoient à leurs besoins, se souvenant du dire de l’apôtre: Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et surtout de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle5 [5]. Mais avant tout, que les parents leur fassent apprendre des travaux et des métiers honnêtes, qui leur permettront de subvenir à leurs besoins. Qu’ils les éloignent de la paresse, et leur inculquent une vraie confiance en Dieu en toute circonstance. Car il serait à craindre que, soit par méfiance, soit au contraire par une confiance téméraire ou une avarice malsaine, les enfants ne se laissent aller et qu’à la fin ils ne parviennent pas à une situation durable.

4. Indubitablement, les activités dans lesquelles les parents s’engagent d’une foi sincère, selon les devoirs impliqués par le mariage et la gestion du foyer, sont devant Dieu des œuvres véritablement saintes et bonnes. Elles ne lui sont pas moins agréables que les prières, les jeûnes et les aumônes. C’est ce qu’enseigne l’apôtre Paul lui-même dans ses épîtres, particulièrement celles à Timothée et à Tite. Nous considérons donc, en accord avec ce même apôtre, comme « doctrines de démons » l’enseignement de ceux qui interdisent le mariage ou le décrient ouvertement, ou encore le dénigrent de façon détournée, comme s’il était dénué de sainteté et de pureté6 [6].

5. Nous avons également en exécration le célibat impur, la débauche et la luxure, que cela se pratique ouvertement ou en cachette, ou que ce soit de la part des hypocrites qui se donnent des airs de continence, mais qui sont incontinents entre tous. Dieu jugera tous ceux-là! Nous ne rejetons ni les richesses, ni les riches, à condition que ce soient des hommes de foi et qu’ils emploient leurs richesses avec droiture. Nous condamnons donc la secte des apostoliques et d’autres semblables.


1 [7] 1 Co 7:9.

2 [8] Gn 2:24; Mt 19:5-6.

3 [9] He 13:4.

4 [10] 1 Co 7:28.

5 [11] 1 Tm 5:8.

6 [12] 1 Tm 4:1.